Cœur brisé

Ecrit par Saria


***Sous d’autres cieux***

*** Aéroport Bernardin Cardinal Gantin – Cotonou, Bénin***

***Timmy La Fouine***

L’avion de Selma vient d’atterrir, je me prépare psychologiquement à la ramasser à la petite cuillère : la rupture avec Kader l’a dévastée.

Vingt minutes après elle sort, de grosses lunettes posées sur son nez. Elle court vers moi et je lui ouvre les bras. De gros sanglots la secouent. Je la laisse faire, elle en a bien besoin. Nous restons là et les gens nous dévisagent ; moi, je m’en fous royalement. Quand je la sens se calmer, je desserre ses bras de mon cou et la prends par la main. Je récupère le seul bagage qu’elle a en plus de son sac à main.

Je prends la route de chez elle mais quand on arrive devant la vieille bâtisse, elle refuse de descendre.

Selma : C’est au-dessus de mes forces, Timmy !

Tim : Hum

Selma : Cette maison… Il est partout… Je vais devenir folle si j’y reste ! Non, dépose-moi chez mes parents.

Tim : Tu es sûre ? Ils vont tout découvrir !

Selma : Hum… je crois qu’il est temps.

 

***Quarante-cinq minutes plus tard***

« Tu plaisantes j’espère ! Tu n’as pas pu nous cacher quelque chose d’aussi énorme ! »

C’est le père de Selma qui vient d’exploser, pour un homme pas très causant, je vous assure, c’est flippant.

Maman Adesua : Darling tou vois qu’elle est traumatisée la pauvre !

Papa (intransigeant) : Ne me sors même pas cette carte-là ! Elle a fait ses choix comme l’adulte qu’elle est… alors il faudra qu’elle les assume !

Moi : Papa…

Papa : Moi j’en ai fini ! Ah lala… il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages ! Bon sang !

Il claque la porte.

MA : Sorry pupuce, ne t’en formalise pas ; il va se calmer.

Selma : ….

Tim : Je crois que maman a raison… Il va se calmer, c’est juste le choc.

Selma : Maman… Je voudrais rester ici… Je n’ai pas la force de rentrer chez moi… Trop de souvenirs.

MA : Tou es chez toi ici mon cœur… Ok ?

Selma : Hum !

Des larmes coulent encore sur son visage, à ce rythme elle va se vider ! Je reste encore quelques minutes avant de me retirer. Je promets de repasser demain.

 

***Quelques jours plus tard***

*** Chez les parents de Selma – Cadjèhoun – Cotonou, Bénin***

***Maman Adesua***

Moi : Chéri, ce que tou fais n’est pas bien ! De tous tes enfants, Selma est celle qui crée le moins de problèmes. C’est elle qui a à cœur ton bonheur.

Michel : Adesua, s’il te plaît ! Ne commence pas !

Moi : Moi je ne veux pas de disputes avec toi, je veux que tou fais ce qui est juste. Et puis tou sais, ça fait deux semaines que tou ignores ta fille, ce n’est pas bien !

Michel : Adesua…

Moi : Fâche-toi contre nous deux ! Moi ici Adesua, j’ai encouragé Selma dans cette relation ! Donc on est deux dans cette maison à qui tou ne vas plus parler… Non sense !

Je sors de là fâchée, les hommes quoi pff…On dit que l’enfant souffre, depress. Au lieu de la colère, ce n’est pas maintenant que tou vas le tirer vers toi ? Moi je suis du côté de ma fille en tout cas et toute cette histoire va se tasser, j’ai déjà mis en prière. Jeudi prochain, je retourne au Saint sacrement ; le Seigneur fera son œuvre, je souis confiante.

J’aperçois Selma dans le jardin devant le pied de rose que Kader m’avait offert et que j’ai repiqué. Je ne sais pas si elle m’a entendu arriver mais elle tourne un regard embué vers moi.

Selma : Maman… Tu crois… Hum… Tu crois que l’amour se transforme en haine en un instant ?

Moi : Non sweety, l’amour pardonne tout et accepte tout.

Selma : Donc il ne m’aimait pas !

Moi : Si… Pour le moment, il est juste en colère…

Selma : Maman, j’ai trop mal, tu sais ! J’aurais aimé qu’il m’engueule au lieu de cette colère froide. Il n’a pas voulu qu’on s’explique… Il n’a pas voulu m’écouter… Moi je lui aurais pardonné, maman !

Moi : Chacun réagit comme il peut… Tou as commis un acte grave… alors qu’il avait confiance… Tou comprends ? Donne-lui du temps !

Selma : Il y a des jours où je me dis que c’est un cauchemar… Que je vais me réveiller dans ses bras… Je voulais juste gagner du temps, profiter un peu de sa présence…

Moi : Viens mon bébé, ne pleure plus ! Chuuuut ! Ça va aller !

 

***Sous d’autres cieux***

***Eaubonne – Ile-de France, France***

***Chez les Sidibé***

***Marlène***

Je ne comprends pas ce que Booba me dit, c’est juste impossible. On est dans l’atelier de Kader.

Booba : Arrête de tourner en rond ! Tu me donnes le vertige !

Moi (hystérique) : ça n’est pas possible ! Tu m’as dit qu’il était mort non ?!

L'homme qui n'avait...