Cohabitation

Ecrit par Saria

***Durossimi***

Je commence vraiment à me demander si j’avais fait la bonne option en m'incrustant ici. Tobi m’ignore TOTALEMENT. Il ne me parle pas, il ne me regarde pas ! Même les rares fois où nos chemins se croisent (car il m’évite j’en suis sure) je suis transparente. Ça fait deux semaines que ça dure…L’autre chose se sont les corvées : les tâches ménagères, la gestion de la maison. Il a été décidé que nous nous occupions de façon hebdomadaire chacune son tour de la maison. J’entends les courses, les repas, l’entretien.  Il n’y a pas de domestique et monsieur n’en veut pas ! Je brûle presque tous mes plats ! C’est la catastrophe ! Mes ongles sont tous abîmés !

Ah j’oubliais, il y a l’autre chouette qui vit aussi avec nous je suis sure que c’est une sorcière ! Je ne sais même pas qui elle est, personne n’a daigné me le dire ! La seule et unique fois où elle m’a retrouvé devant la porte du petit taré là, elle a commencé à marmonner des choses en langue avec des gestes bizarres, j’ai détalé comme un lapin. Depuis je reste loin d’elle et du gamin. Les béninois et leur sorcellerie!

Huuum ! La maison de mon père me manque vraiment ! Quand je pense qu’il m’a poussé à venir ici ! Je trouve que les choses vont loin que ce que j'avais imaginer mais mon père est têtu. 


Ce soir on était tous à table, c’était au tour de l’autre-là de faire la cuisine. Tchiip, Monsieur est rentré de bonne heure. Hum, un vrai toutou quand il s’agit d’elle. Tout le monde est là même l’autre erreur de la nature… Loan qu’il s’appelle…Pff…

 

Moi : On mange quand ?

Tobi : Quand Maï descendra

Anya : Ce n’est pas sure hein, elle ne se sentait pas bien ce soir…

Moi : Hum…Tchiip…


Ce qui me vaut un regard mauvais de la vieille chouette et de Tobi.


Tobi (se redressant): Ah bon ?! Pour tant elle ne m’a rien dit ?! Commencez sans moi…

Moi : Mais…


Il me lance un regard sévère…Pff pauvre con ! vas-y coure trouver ta précieuse femme...


 

***Maïté***

Les nausées sont de plus en plus pénibles, sans compter l’ambiance à la maison…Tobi et Durossimi ne peuvent pas se blairer…Lorsqu'il ne l'ignore pas la moitié du temps, il fait des réflexions...Elle c'est une vrai teigne, moi je ne la calcule pas , je fais ce que j'ai à faire et  puis le reste ne compte pas. Je me demande comment ils ont fait pour concevoir leur enfant.Contrairement à l'inquiétude que j'avais, elle s'en ai pas prise à mon bébé même si Anya m'a rapporté l'avoir surprise devant sa chambre. La bordée d'injures qu'elle lui a lancé en fon* l'a fait détalé comme un lapin. On en a tellement rit! Tchiip tu es peureuse et c'est mari d'autrui tu veux.

Bref… Je me lavais le visage quand j’ai senti « sa » présence dans mon dos. Je me redresse et  on se regarde longuement dans le miroir. Il était adossé nonchalamment contre la porte de la salle de bain, les jambes croisés les mains dans les poches, sa chemise blanche ouverte sur le torse. Hum…La tentation faite homme, il était diablement sexy. Je détourne mon regard, comme depuis que nous ne sommes plus seuls dans la maison.

Tobi : Tu ne te sens pas bien.

 

C’était plus un constat qu’une question.

 

Moi : …

Tobi : Maïté j’ai le droit de savoir quand ça va ou pas ! Tu portes mon enfant !

Moi : Je suis juste un peu secouée…C’est tout ! Je vais me coucher un peu…Et ça va aller…

 

Un silence s’installe entre nous… Mon Dieu où est passée cette belle complicité qu'il y avait entre nous, nos fou-rires…C’est comme si j’évoquais une autre époque…

 

Tobi : Tu te refermes…comme à notre retour du Nigéria

 

Je me retourne et avance vers lui en secouant la tête.

Moi : Tu te trompes…Je fais de la place à l’autre aussi…Je n’ai plus comment dire… l’exclusivité de tes attentions donc j’en tiens compte désormais…

Tobi : Il ne se passe rien entre elle et moi ! C’est toi qui m’importe !

Moi : Ah oui? A quel moment? Avant ou après que tu ne couche avec elle sans préservatif? Tu aurais pu me refiler quelque chose ! J’ai été une prostituée mais jamais je n’ai pris de risques et il a fallu que je me marie pour être exposée ! Dis-moi à quoi dois-je m’attendre encore venant de toi ?! Que vas-tu me montrer encore Oluwatobi  Koundé ! Snif… La nuit où tu en as mis une autre dans ton lit alors que j’étais juste à côté…J’ai cru que j’allais mourir de douleur…Mais ce n’est rien comparé à ce que je ressens en ce moment !

J’essaye de passer devant lui mais il m’attrape. Alors je lui martèle le torse avec mes poings tout en pleurant, il se laisse faire comme s’il était soulagé que j’exprime enfin quelque chose. Il referme ses bras sur moi sans un mot.


 

***Tobi***

Qu’est-ce que je pouvais dire ? Elle a raison. Je lui ai fait trop de mal en peu de temps.  Je la serre contre mon cœur espérant au moins qu’elle comprendra malgré sa douleur qu’il ne bat que pour elle. Peu à peu elle se calme…Même lorsqu'elle se met au lit en me tournant le dos, je reste avec elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme, la main posée sur son ventre.

En redescendant, je rencontre Anya dans le couloir. Elle me fait un sourire encourageant avant de se diriger vers la chambre de Loan. A peine je m’installe que mon cauchemar ambulant apparaît : j’ai nommé Durossimi.

Je fais semblant de ne pas la voir et commence à manger. Elle croise les mains sur sa poitrine et commence à taper du pied. Je ne la calcule pas ! Vous-même vous me connaissez non ? Hum si je ne pensais même pas aux conséquences il y a longtemps que je l’aurais sorti d’ici par la peau du cou. N’importe quoi !

 

Durossimi : Tobi !

 

Je prends le temps d’avaler un peu d’eau avant de lever les yeux sur elle.

 

-Je suis enceinte

Moi (froid) : et ?

Durossimi : Tu ne demandes rien à propos

Moi : et ?

Durossimi (s’énervant) : Comment ça et ? On te dit que Maïté ne se sens pas bien, tu coures comme s'il y avait mort d'homme! Alors que moi...

Moi (sec) : C’est possible que je mange en paix ?

Durossimi (hors d’elle) : Non ! Je suis transparente dans cette maison ! Tu t’en fous de ce qui pourrait m’arriver alors que je porte ton enfant !

 

Me redressant avec un large sourire pour l’énerver encore plus, je m’avance vers elle et elle recule.

 

Moi : Tu as tout compris…Je m’en fiche de ce qui pourrait t’arriver…Mais complètement ! Je t’ai appelé ? Je crois t’avoir fait la meilleure des propositions à Iseyin mais tu voulais un mari…Bah tu es servie… Durossimi…Tu n’es rien pour moi et tu ne seras JAMAIS rien pour moi…Alors comme c’est clair pour toi je te souhaite une bonne nuit.

 

Je tourne les talons pour sortir, puis je m’arrête et je reviens sur mes pas…Je pointe mon index sous son nez en signe d’avertissement !

 

-Jusqu’à ce que je fasse le test de paternité…Ce n’est pas encore mon enfant ! Alors arrêtes avec ta chanson ! Ton disque est rayé ! Fion fion fion ! Tchiip…Tu crois que ce sont toutes les femmes qui portent une descendance royale ?

 

Je sais…Je suis méchant mais elle m’énerve à un tel point ?!

Au fur et à mesure que je parlais, je voyais son visage s’assombrir mais je continue mon discours tranquille.

 

***Un mois plus tard***

Depuis ce soir-là elle m’a foutu la paix. Elle continue de jouer les princesses, de cramer les repas mais elle n’a plus jamais osé m’apostropher.

Je venais de rentrer du Centre avec Maïté quand elle demande à me parler, on se retrouve dans mon bureau.

Durossimi : Je ne veux pas me bagarrer, je viens en paix…Je voudrais savoir si ta proposition initiale tiens toujours.

Moi (fronçant les sourcils) : De quoi est-ce que tu parles ?

Durossimi : Prendre soin de moi en attendant l’accouchement…Je voudrais retourner chez mon père là-bas je me sentirai mieux

Moi : Oui !

Durossimi : Alors je prends…Je voudrais partir demain…

Moi : ok

J’avais du mal à cacher ma joie, j’avais envie de chanter «  libéré délivré » vous savez la chanson d’Elsa la reine des neiges !

 

Enfin ! Un peu de paix dans cette maison ! Bon débarras! J'ai cru qu'elle ne s'en irait jamais!

 

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Pute...et Maman