Convocation

Ecrit par Boboobg


*Mat 

Je clore vite fait les dossiers que je devais traiter puis libère mon assistante avant de sortir des locaux de Eilf Congo. 

J'arrive quand même avec dix minutes de retard et m'annonce à la réception. L'on m'indique la porte le bureau à prendre.

L'homme se lève à mon entrée et vient me serrer la main. Il doit avoir la cinquantaine, grand, joufflu, un visage joyeux qui inspire confiance. 

Moi : bonjour Maître Ndion, pardonnez moi du retard ! 

Maître : ho ne vous inquiétez pas, vous êtes mon dernier rendez-vous de la journée. (me souriant) prenez place s'il vous plaît. 

Je prends place et attend que lui aussi rejoigne sa place derrière le bureau. 

Il s'est passé un mois depuis notre interaction à la plage et ni Farah, ni Orelie ne répondent à mes supplications concernant mon envie de reconnaître ma fille. Sara s'est même transformé en intermédiaire mais rien y fait. J'ai face à moi, un iceberg qui se refuse de fondre malgré toutes mes techniques pacifiques d'approche.

C'est donc à contre cœur que j'ai contacté Maître Ndion qui m'a été conseillé par mon ami le maire de la ville. 

Maître : je vous écoute monsieur Deneoud. 

Moi : comme je vous l'ai expliqué hier matin au téléphone, il y'a bientôt quatre ans, j'ai eu des rapports non protégé dans des circonstances troubles avec une jeune femme. Nous nous sommes perdu de vu et ce n'est qu'il y'a quelques mois que je l'ai revu et su par la suite que nous avons une fille. J'essaie de la contacter pour en parler mais trop en colère, elle ne veut rien entendre. Étant donné que je ne suis pas de nationalité congolaise mais elle si, je voudrai savoir mes droits dans ce pays et surtout vis à vis de ma fille que je veux reconnaître. 

Maître : Article 262-274 CF C’est par l’acte de naissance qu’est prouvée la filiation  d’un enfant né hors mariage. La déclaration de paternité se fait: au moment de la naissance par le père véritable ou par un  parent de la mère en cas de refus de reconnaissance par le père  véritable, ou s’il est inconnu.  

Dans ce cas qui est le vôtre,la déclaration du père peut se faire postérieurement devant le procureur de la république qui après  enquête homologuera la déclaration de paternité et annulera  l’acte de naissance d’origine.  

Moi : dans le cas où la mère nie que je suis le père alors ? 

Maître : le procureur vous deliberera la permission d'effectuer un test de paternité afin de prouver vos liéns d'affiliation avec l'enfant. 

Moi : étant donné que je ne suis pas Congolais, une fois que je suis reconnu devant l'état comme le père de ma fille. Comment devrais je procéder pour qu'elle porte mon nom et ai la nationalité Française ? 

Maître : Un enfant dont les parents ne sont pas mariés peut faire l’objet d’une reconnaissance conjointe des parents avant la naissance ou une reconnaissance paternelle après la naissance de l’enfant ; 

- Cette démarche est indépendante de la déclaration de naissance à la mairie du lieu de naissance au Congo dans les délais prescrits par la loi congolaise ; 

- La reconnaissance a pour effet d’établir un lien de filiation entre son auteur et l’enfant reconnu. Elle crée des droits et devoirs tant pour l’enfant que pour le parent, notamment en matière de nationalité française  et d’obligation d’aliments.  Ici,l’enfant a été déclaré par sa mère et ensuite reconnu par son père, il est possible que l’enfant porte le nom de son père. Les parents doivent alors faire une déclaration conjointe de changement de nom pendant la minorité de l’enfant. Celle-ci devra être faite auprès de l’officier de l’état civil du lieu de résidence de l’enfant, c’est-à-dire à l’ambassade de France à Brazzaville pour les enfants résidant à Brazzaville. Les règles françaises d’attribution et de dévolution du nom sont applicables.

Moi : quelle est la démarche à suivre maintenant ? 

Maître : dès demain je vais établir un dossier et l'envoyer au procureur de la république. Vu votre envergure celui ci ne prendra pas longtemps à vous envoyer ainsi qu'à la mère une convocation pour une comparution devant un juge des affaires familiales. 

C'est le cœur plein de regrets que je rentre chez moi, assis dans mon fauteuil préféré, un verre de vin dans une main, je caresse mon pendantif dans lequel se trouve l'image de ma mère à qui ma fille ressemble tellement. 


(deux semaines après) 

*Farah 

Moi (riant) : doucement Constant les filles pourraient nous entendre ! 

Constant (décalant mon string de côté avant de me penetrer) : elles jouent dans la cour, lâche toi bébé (me malaxant le sein droit) tu m'as tellement manqué ! 

Moi (m'accoudant à la casiniere) : hummmmm! 

À chaque fois que l'envie de crier me prend, je me mords les lèvres car de la où je suis, je peux voir les filles jouer avec la terre dehors. 

Constant est rentré de ses vacances à Madagascar hier soir , junior et sa mère sont reparti à Brazzaville. Je le soupçonne d'ailleurs d'avoir couché avec cette dernière car une semaine avant il était tout bizarre au téléphone, bref je le découvrirai assez tôt si c'est le cas. 

Dès qu'on fini de faire les choses impolies , je vais m'essuer dans les toilettes du salon avant de prendre les crêpes que Constant ma trouvé en train de faire et de les amener dehors où elles jouent heureuse. 

Moi : Qui en veux ? 

Elles accourent toutes les deux comme les grandes gourmandes qu'elles sont. Je les envoies se nettoyer, les amibes se contractent vite. 

Constant : c'est très bon ! 

Moi : merci ! (regardant Edna) tu n'aimes pas chérie ? 

Nana : si maman ! 

Moi : tu n'y a presque pas touché ! 

Belle (heureuse) : ça en fait plus pour moi ! 

Je prends nana dans mes bras et passe ma main sur son front car je la trouve assez pâle et son manque d'appétit m'inquiéte. 

Moi : ouf pas de fièvre. Bon allez prendre du jus de fruit dans le frigo ! Et n'en versez pas partout ! 

Belle : on peut regarder la télé après ? 

Moi : une heure et c'est mon dernier mot

Belle et Edna : à vos ordres madame ! 

Moi : tchrrrr ! 




Elles partent en courant, pendant que je prends place à côté de Constant qui me dévore des yeux. 

Moi (amusé) : on vient de le faire, arrête de me regarder comme ça ! 

Constant (charmeur) : quoi ? (m'embrassant le cou) Je t'excite trop hein petite cochonne ! 

Moi (gloussant) : arreteuuuuuh

Élie mon gardien avance vers nous avec un monsieur derrière lui. On se reprend, tout le monde sait que je déteste m'afficher. 

Élie : le monsieur demande à vous voir. 

Moi : okay merci. 

Lui : madame Farah Odongo ? 

Moi : oui c'est elle ! 

Lui : puis je avoir une pièce d'identité le prouvant ? 

Moi : heu okay ! 

Je tire ma trousse sur la table basse et en ressort ma carte d'identité que je lui tend. Il me demande alors de signer sur une feuille et me tend la grande enveloppe,puis s'en va. 

Constant : c'est quoi ? 

Moi : je n'en sais rien ! 

Constant : ouvre pour savoir ! 

Je l'ai ouvert et ce que j'y ai lu ma fait grincer des dents. J'ai juste pris mon téléphone et j'ai lancé l'appel, je n'écoutes même plus ce que Constant me dit. 

Orelie(joyeuse) : Fafa ? 

Moi (en rogne) : il a osé Orelie ! Il a fait une demande auprès du procureur ! Il a osé le connard ! 

Orelie : calme toi Farah ! Qui a osé quoi ? 

Moi (respirant fortement) : Mathieu Denoeud! Il a osé aller en justice ! 

Orelie (soupirant) : je t'avais prévenu Farah, je t'avais dit que si tu persistais à ne pas vouloir l'écouter c'est le seul chemin qu'il prendrai ! 

Moi :non ! Je ne veux pas qu'il ai un quelconque lien avec moi. Non ! 

Orelie : tu sais très bien que le lien qui vous lis est déjà assez grand pour que tu puisses y changer quoi que ce soit quelque . Trouver une solution simple Farah ! 

Moi (en larmes) : Non ! 

Orelie : ma chérie, tu sais bien qu'il n'aura qu'à prouver avec un test que c'est bien lui le père pour le faire. Il suffit juste de le regarder et de regarder nana pour savoir qu'il en est le père. Laisse le prendre sa place Farah, c'est son droit. 

Moi (en larmes) : donc après tout ce qu'il m'a fait sniff après tout ce que j'ai enduré de par sa faute, je ne peux même pas espérer garder mon enfant pour moi sniff ! Il faudrai que j'ai sa tronche tout le temps devant moi ? 

Orelie : il ne s'agit pas de toi là mais de nana. Tout comme Mathieu a le droit de connaître sa fille, Edna aussi a le droit de connaître son père. Toi aussi tu aurai voulu connaître ton père n'es pas ? 

Moi (en larmes) : tu ne m'aides pas là ! 

Orelie : on le savait que ça devait arriver. C'était soit tu faisais adopter Edna, soit tu laissais et tu as choisi de laisser. Alors je crois qu'au fond de toi, tu voulais qu'il fasses ça. Parceque Gaston t'avais même proposé de l'adopter ! 

Moi (prenant le mouchoir que me tend Constant) : non pas du tout. 

Orelie : c'est pour quand que tu dois te présenter devant le juge aux affaires familiales ? 

Moi : demain ! 

Orelie : je contacte l'avocat. D'accord ? 

Moi : hum 

Orelie : ne t'inquiète pas ma belle ! Au moins ce n'est pas comme si on ne s'y attendait pas. Ne pleure pas, c'est son père et ce n'est pas comme si il l'avait abondonné. Il ne savait pas, tout comme toi il était dans le noir. 

Moi :... 

Orelie : bisous ma chérie, laisse couler tout ira bien. 

Je raccroche le cœur en peine. Depuis la fois à la plage, Orelie et moi avions pris un avocat pour connaître la marche à suivre en cas de procédure judiciaire. 

L'avocat avait été très clair. Si Denoeud prouvait qu'il ne savait pas pour la grossesse et qu'il s'agit bien de sa fille, le juge lui accorderai pour sûr une garde partagée. 

J'espérai au fond de moi que mon mutisme vis à vis de ses demandes le pousseraient à abondonner mais non il y est allé et maintenant je serai obligé de partager mon enfant avec lui. 

Un puissant mal de crâne nait, j'ai l'impression que quelqu'un joue à l'orchestre dedans. 

Constant (inquiet) : C'est quoi cette enveloppe ? Qu'est ce qui se passe ? 

Moi : une convocation de la cour familiale ! 

Constant : pour?

Moi : le géniteur de Nana veut la reconnaître ! 

Constant (yeux rond) : tu m'avais dit ne pas le connaître ! 

Moi :.... 

Constant : d' où il sort celui là ? Farah ? 

Moi : s'il te plaît Farel, j'ai mal à la tête. 

Constant (s'enervant) : c'est toujours ainsi avec toi ! Tu ne me dis jamais rien. Je suis toujours le dernier à savoir ! Donc le père de ta fille apparaît, et tu ne prends même pas la peine de me le dire? Dis moi Farah je suis qui pour toi ? Pourquoi il faut toujours que tu me traites comme si j'etais un moins que rien ! 

Moi (me tenant la tête entre les mains) : tu es sérieux que tu veux une dispute là ? 

Constant (en colère) : je fais de mon mieux pour te faire plaisir, pour réaliser toutes tes exigences mais là, avec ce genre d'acte, tu me démontres simplement que je perds mon temps. 

Moi (énervé) : merde Farel! Arrête de vouloir toujours tout ramener à toi bon sang ! Il ne s'agit pas de toi là, ni de notre relation. Il s'agit de l'avenir de mon enfant alors excuse moi si je n'éprouve pas le besoin d'en parler avec tout le monde ! 

Constant (choqué) : c'est donc moi tout le monde ? Ça va bientôt faire un an qu'on s'est rencontré et je suis tout le monde ? Wow! Tu m'envoie ravi de le savoir vraiment ! 

Il prend ses clés pour s'en aller mais je le retiens. 

Moi : je... Je suis désolé, c'est juste que je ne voulais pas parler de ça, de... De Lui avec toi ! 

Constant (se degageant) : oui, parceque je suis tout le monde n'est pas ? 

Moi : Constant ! 
Ho ma tete ! 




Farah, rebelle de la...