Recto verso

Ecrit par Boboobg


(six mois plus tard) 


*Farah 

Eux : Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire Farah,Maman  joyeux anniversaire ! Houououou

Je peine à souffler sur les bougies alors je fais signe aux filles et elles viennent m'aider. 

Constant : c'était quoi ton vœux ? 

Belle : si elle le dit, ça ne se réalisera plus. Ne le dis pas maman ! 

Moi (rire) : je ne le dirai pas ! 

Edna : coupe le gâteux ! Coupe le gâteau ! 

Moi : c'est bon, c'est bon. 

Je coupe le gâteau et nous pouvons enfin déguster ce chef d'œuvre. 

Moi (la bouche pleine) : Orelie faudrai que tu m'apprenne comment tu fais ça ! 

Edna (s'en metant partout) : shê trop bon ! 

Orelie (sourire jusqu'aux oreilles) : c'est mon petit secret. (grosse tête) ce n'est pas facile de se convertir en pâtissière à chaque anniversaire. 

Nous sommes à la maison avec tous le monde. Orelie et sa petite famille, moi ainsi que les filles, Constant accompagné de son fils , papa Orelien, Chichi et Diane. 

Après ce qui s'est produit il y'a quelques mois, j'ai décidé de faire comme si ces deux démons n'étaient jamais entré dans ma vie. J'ai fait abstraction de leur existence sur cette terre. 

Alors avec Constant, je nous ai donné une chance et l'ai ainsi introduit dans ma vie privée même si je met toujours une barrière qu'il ne doit traverser.

Pour les filles il s'agit de tonton Constant l'ami et chef de maman et pour son fils je suis tantine Farah, l'amie de son papa. On ne passe jamais la nuit ensemble et il n'a pas le droit de passer chez moi sans mon aval. Je penses avoir fait assez d'efforts comme ça. 

Donc c'est mon anniversaire, je fêtes mes vingt six ans et nous avons décidé de faire une petite fête à la maison. J'ai eu droit à un petit pancake aux bureau de la part de Roger, un cadeau aux raisins des autres et une petite montre de la part de Constant hier. Je me fais vieille vraiment. 

Edna m'a fait un jolie dessin et Belle m'a fabriqué un jolie petit bracelet. J' ai vraiment été gâtée cette année. 

Après l'incident, j'ai déménagé à André Jaques, je ne supportais pas l'idée de savoir que cet homme n' avait qu'à prendre deux ruelles pour venir chez moi et peut être exiger de voir Edna. 

Grande chance pour lui, depuis sa discussion d'avec Orelie, il n'a plus jamais fait signe de vie. Bien sûr, pointe noire est une petite ville. Il m'est arrivé de le croiser deux ou trois fois au restaurant, deux fois au feux rouge de la base mais je passe toujours mon visage de l'autre côté comme s'il n'existait pas. J'ai envie de le tuer oui mais pas devant témoins donc je préfère l'ignorer et il me le rend bien. 

Orelie m'a dit une fois que Edna avait ses yeux, je lui ai crier que ma fille ne ressemblait en rien à ce goujat. C'est la dernière fois qu'on a eu cette discussion. 

Je passes mon temps à éviter Sara. Même si ça ne l'empêche pas de débarquer certains jours sans même s'annoncer. Bref elle me colle au train et je ne sais plus quoi faire pour qu'elle s'éloigne. 

Il est vingt heures quand mes invités s'en ailles et que je reste à ranger le désordre avec Constant pendant que les enfants sont devant la télé. 

Constant savonne et rince pendant que moi j'essuie et place dans les placards. 

Constant : je me demandais, pourquoi on irai pas en vacances quelque part ? 

Moi : comme ? 

Constant : pourquoi pas à Madagascar ! Pendant deux ou trois semaines et pourquoi pas un mois. 

Moi : trop loin et puis je ne me vois pas laisser les petites chez Orelie aussi longtemps. D'autant plus que Gaston aura besoin de sa femme. 

Constant : je ne te parle pas de moi et toi. Mais de nous, tous ensemble. 

Moi : tu veux dire avec mes enfants et le tien ? 

Constant(roulant des yeux) : oui avec tes enfants et le mien. 

Moi (réfléchissant) : je ne pense pas que ce serai une bonne idée. 

Constant : pourquoi pas ? Regarde comment ils s'apprécient déjà ! 

Moi :je ne veux pas qu'ils se fassent des idées. L'autre jour ils étaient entrain de jouer et j'ai entendu Junior dire à Edna qu'il pouvait partagé son papa avec elle.

Constant (amusé) : je trouve ça mignon et très gentil. 

Moi :.... 

Constant (arrêtant ce qu'il faisait) : c'est quoi le problème Farah ? 

Moi : je n'aime pas ça. Je ne veux pas que mes filles s'imaginent des choses. 

Constant (me regardant) : quelles choses ? 

Moi (soutenant mon regard) : je ne veux pas que Belle et Edna se mettent à penser que tu vas être leur père. Je ne veux pas qu'elles se créent un père de substitution en toi, qu'elles se mettent à penser qu'on va se marier ou que tu vas vouloir qu'elles t'appellent papa.

Constant (pas content) : pourquoi elles ne devraient pas penser cela ? Moi ça me plairai qu'elle pense cela car je les considèrent comme mes filles. C'est toi qui établi toutes ces règles car si ça ne tenait qu'à moi, nous habiterions déjà ensemble. C'est toi qui ne veut jamais prendre en compte mon avis sinon tu saurai que l'idée de t'épouser ou de me faire appeler papa par les filles me visitent plus souvent que tu ne le crois. 

Je suis sorti de la cuisine pour ne pas continuer cette discussion car je risque de m'énerver et on va se disputer et je dirai des choses que je ne penses pas. J'aime sa compagnie à défaut de ne toujours pas vouloir officialiser notre relation. J'apprécie toutes les efforts qu'il fait et j'en fait aussi même s'il semble que ce ne soit pas suffisant. 

Moi : Allez les filles au lit. Junior vient je vais te préparer ton papa et toi allez rentrer. 

Junior :tâta Fafa je veux rester. 

Moi : non tu dois rentrer avec papa. Il n'y a pas assez de lit . En plus ton papa sera obligé de rentrer tout seul. 

Belle : il pourrai dormir dans mon lit et je dormirai avec nana. 

Moi : Belle j'ai dit non. Junior tu ne peux pas dormir ici car ton papa il sera triste de dormir tout seul. Et puis ta maman doit venir te chercher demain matin n'es pas ? 

Junior : oui. 

Moi (lui prenant la main) : voilà. 

Je vois du coin de l'œil Constant dans le cadran de la porte, il a sa mine fermé signe qu'il a tout entendu et qu'il aurai sans doutes voulu que j'accepte que Junior dorme ici. Le connaissant, il en aurai profité pour s'imposer aussi. 

Je ne peux juste pas lui donner plus. Je ne peux pas. Il voulait connaître ma famille c'est fait, il voulait que j'ai une relation avec son fils, c'est fait. Et ça s' arrête là jusqu'à ce que la vie nous oblige à plus. 

Je les emmene dans la salle de bain ou je nettoie Junior pendant que les filles se brossent les dents. Ensuite les deux sœurs vont au lit et moi j'accompagne Junior et son père à la voiture. 

Moi (l'embrassant) : passe une bonne soirée okay ! 

Junior (baillant) : okay tata. 

Je le met dans la voiture et place la ceinture. 

Constant : pour les vacances ? 

Moi : c'est non Constant, nous resterons sagement ici. 

Constant (soupirant) : j'avais déjà réservé cinq billets pour Madagascar ! 

Moi : au moins tu n'avais pas acheté. Si tu veux vraiment y aller vas y. Nous on restera ici au chaud. On a assez pris l'avion quand j'étais d'étudiante ! 

Constant : tu te rends compte que je serai obligé d'y aller avec mon ex pour qu'elle s'occupe de Junior ! 

Moi : c'est sa mère n'es pas ? Je consois très bien le fait qu'elle vienne passer des journées chez toi pour s'occuper de son fils alors pourquoi trois semaines ou un mois de vacances me derangeront ? Ou essaie tu de me dire que je devrais m'inquiéter de vous laisser ensemble ? 

Constant (dépité) : pffff 

Il claque la portière de sa voiture et pendant que le gardien va lui ouvrir moi je retourne dans la maison fermé les portes. Cet homme en veut toujours plus c'est fatiguant à la fin. Il ne sait pas comment je lutte contre moi même pour lui permettre seulement de s'approcher de mes filles et puis il veut carrément que je le laisse se faire passer pour un père? Et quand il disparaîtra ou couchera avec ma mère ? Je leur dirai quoi ? 

Je ne veux plus avoir à répondre aux questions : maman ou est papa ? Pourquoi papa ne vit plus avec nous ? Papa ne m'aime plus ? C'est de ma faute si papa ne nous aime plus ? Pourquoi alors papa ne nous aime plus ? Pourquoi il ne veut plus de nous ? 

Je ne veux plus penser à ça. Quand je remonte dans la chambre pour les bordés, Edna a un peu de fievre. Le changement de climat ne la laisse pas tranquille si ce n'est le rhume c'est la fièvre. 

Edna (bougeant la tête) : non... Non maman ! Shê pas bon ! 

Moi : c'est pour faire descendre ta température. Si tu refuses de le prendre, demain tu sera malade et on sera obligé d'aller à l'hôpital. Docteur Samba sera obligé de te mettre la piqûre. 

Edna : non (sortant sa langue) je refuse. 

Moi (agacé) : Nana je n'aime pas ça. Ouvre cette bouche ! 

Belle (amusé) : maman tu sais bien qu'elle ne le fera pas. 

Moi : si tu ouvre la bouche  je te promet de vous emmener à la plage le week-end prochain. 

Edna : non demain 

Moi : tu crois que je vais t'emmener à la plage avec cette fièvre que tu me fais ? 

Edna : demain ! 

Belle : dit oui maman ! 

Moi (capitulant) : d'accord, mais on y fera pas plus de deux heures et defence d'entrer dans l'eau. 

Elles (sourire fake) : promis. 

C'est seulement après ça qu'elle accepte de prendre son sirop. Et je peux enfin aller prendre une douche et m'affaler sur le lit. 

Message : 

Constant :<< je ne te comprends toujours pas. Je suis patient mais là je commence à saturé Farah. >>

Moi :<<bonne nuit Farel >>

Constant :<<je t'aime >>

Moi : <<okay>>


*Mathieu 

Les jours sont longues surtout quand tu luttes chaque matin à l'envie d'aller toquer à la porte d'une maison et demander après ta fille. 

C'est vrai, je ne l'ai pas porté neuf mois dans mon ventre, je n'ai pas non plus souffert en la poussant vers le soleil. Je n'ai pas contribué à l'achat de ses couches ou de son lait, mais je suis quand même son père. Elle est une moitié de moi et devoir me tenir loin de ma progéniture me fait me sentir plus bas que terre. 

J'ai des nouvelles de ma fille grâce à Sara, qui fait l' effort de leur rendre visite une fois par semaine même si Farah ne veut plus rien affaire avec elle.

Je connais son école et où elles habitent mais je n'ai toujours pas trouvé le courage de l'affronter. Si j'entame une guerre, je gagnerai pour sûr mais je ne veux pas que l'équilibre de mon enfant soit mis en péril. Un enfant a besoin de grandir dans un climat de paix pour s'épanouir. Une procédure judiciaire ne fera que bousculer cet équilibre et sans doute la marqué à vis. Ce que je veux éviter plus que tout. 

Je laisse à sa mère le temps de digérer et à moi aussi d'ailleurs. Mais avant la rentrée des classes cette année, j'irai la voir et qu'elle le veuille ou non, je revendiquerai mes droits. Je penses avoir assez attendu. 

Clémence (m'apportant une brochette) : tiens, tu as toujours ta bière ? 

Moi : oui merci ! 

Clémence l'ex de Karl a organisé un pique nique à la plage pour profiter d'être ensemble car il y'en a beaucoup qui vont rentrer chez eux ou aller passer l'été ailleurs. Nous sommes un groupe d'expatriés qui trainons souvent ensemble. 

Quand je vois Karl débarqué, ça me donne la nausée et pour éviter d'être obligé de répondre à son salut, je me lève et quitte la table que j'occupais avec Sara et Sébastien. Il essaie par tous les moyens de revenir dans ma vie mais je ne veux rien savoir. Je ne digère tout simplement pas. C'est d'ailleurs pour cela que je comprends tout ve que peut ressentir Farah à mon égard. 

Sara : Mat c'est à lui de s'en aller tu sais ? 

Moi : je vais faire un tour t'inquiète. 

Il y'a assez de personnes sur la plage. Des gamins qui jouent au foot, aux jeunes gens qui préparent un filet de volley ball, les amoureux qui se baignent et surtout les gens qui se prennent en photo.Ça me rappelle mes années étudiants, quand je débarquais en été avec mes potes et qu'on passaient tous nos après midi à la côte sauvage. 

Petite fille : monsieur ? Monsieur ? 

Moi (me baissant) : oui jolie princesse ? 

Elle : vous pouvez aller me prendre de l'eau de mer ? C'est pour faire un château de sable avec ma petite sœur mais ma maman m'a fait promettre de ne pas aller dans l'eau. 

Moi : elle est où ta maman ? 

Elle (me montrant) : la bas, elle met de la crème solaire à ma sœur. Vous savez, elle est tellement blanche qu'il lui faut de la crème solaire tout le temps sinon ça lui brûle la peau la pauvre. 

Moi (amusé) : moi aussi il me faut de la crème solaire tout le temps ! 

Elle(rire) : c'est normal vous aussi êtes trop blanc. Alors je peux l'avoir cette eau ? 

Je jete un coup d'œil vers l'endroit où elle m'a indiquée sa mère. Sous un gros parasol, je ne vois que le dos d'une femme assise sur un transat occupé à faire je ne sais quoi. 

Moi : c'est elle là bas ta maman ? 

Elle : oui elle est belle hein? 

Moi : je ne vois pas son visage mais si elle est ta maman, elle ne peut être que belle. 

Elle s'est mise à glousser en faisant de grand signe à une petite fille blanche qui vient vers nous. 

Elle : c'est ma petite sœur ! 

Moi : d'accord. Attendez moi là j'arrive. 

J'ai pris le petit seau qu'elle tenait et je suis allé lui chercher de l'eau de la mer. En revenant vers elle, j'ai été comme tétanisé devant un tout petit bout de femme aux cheveux de boucle d'or. 

Elle (me prenant le seau des mains) : merci beaucoup monsieur ! 

Moi (devisageant l'autre petite) : de rien.

Elle (rire) : hoooo monsieur vous avez les mêmes yeux que ma sœur ! Nana vient on va à côté de maman ! 

Moi (la retenant) : Tu as dit Nana? (regardant l'autre petite).

Elle : oui bon elle s'appelle Edna mais on l'appelle nana. Et moi je m'appelle Belle. 

Moi (émerveillé) : Ho mon Dieu ! (lui touchant la joue) bonjour nana ! 

Nana (se cachant derrière sa sœur) : Belle on part ! Maman nous attend ! 

Belle : maman dit de toujours dire bonjour. Nana dit bonjour au gentil monsieur, regarde il nous a pris de l'eau de mer. On va pouvoir faire de beaux châteaux de sable ! 

Nana (toujours derrière sa sœur) : bonjour gentil monsieur. 

Je lui tends la main et elle le saisi. Mon poils s'erissent. C'est la copie conforme de ma mère défunte. Je n'arrive pas à le croire. J'ai des larmes de joie qui me dansent dans les yeux. Je les effaces avant de me mettre à pleurer comme un gamin ! 

Belle (amusé) : hoooo monsieur vous avez les mêmes yeux que nana ! Nana regarde les yeux du monsieur, ils sont aussi beaux que le tiens ? 

La petite me fixe bizarrement avant de froncer ses sourcils et de regarder sa sœur. 

Nana(boudant) : shê vouai ? Shê pas vouai ! Maman dit que bébé nana a les plus beaux zieux ! 

Voix (gueulant) : Belle je t'ai interdit de parler aux incon...

Elle stop net et s'arrête car elle me reconnaît. Je ne peut m'empêcher de détailler son corps toujours aussi beau. Elle porte un maillot deux pièces de couleurs différentes, avec un par-dessus de plage qu'elle a laissé ouverte dévoilant son ventre étonnamment plat . Elle a laissé ses cheveux aux vent et les traits de son visage montre la colère qui la traverse. 

Elle arrive à grand pas devant nous, me donne une gifle recto verso tellement forte que les gens aux alentours se mettent à nous regarder et que je sens tout le sang contenu dans mon visage se concentrer vers mes joues douloureuses.  

Farah (tremblante de colère) : NE T'AVISE PLUS JAMAIS DE T'APPROCHER DE MES ENFANTS ! PLUS JAMAIS ! 

Elle prends nana dans ses bras puis la cale sur sa hanche pendant que de sa main libre elle, elle prend la main de Belle qui semble complètement tétaniser.

Elle se retourne et s'en va en laissant tout derrière elle. Je la regarde partir et vais tranquillement ramassé la grande serviette qu'elle a laissé tombé et le seau des petites. Sara ira les leur rendre. 

Les gens me regardent bizarrement , ça sort vraiment de l'ordinaire de voir un blanc se faire giflé de la sorte. Mais leurs regards rieurs ne m'intéressent pas, je viens de voir ma fille et elle est tout simplement magnifique. A l'instant mon esprit vagabonde en essayant d'imaginer comment je me ferai rosser de coup quand je lui annoncerait le projet de reconnaître Nana. 





Farah, rebelle de la...