De mieux en mieux

Ecrit par Farida IB



Nahia…


J’arrive sur le pas de ma porte en même temps que Khalil sort de chez lui.


Khalil (arrivant à ma hauteur) : tes copines sont parties ?


Moi : oui, elles viennent de partir.


Khalil : sympathiques comme filles, et surtout très belles. 


Moi : elles le sont oui.


Khalil me prenant de cours : tu l'es encore plus.


Moi (haussant les sourcils en le fixant) : euh merci, mais pas besoin de me flatter pour pouvoir dîner chez moi ce soir.


J’ouvre la porte et il le referme.


Khalil riant : je ne dirai pas non à un de tes plats, mais je suis sérieux quand je dis que tu es au-delà de la norme de beauté. Elles sont sans aucun doute belles, mais toi, tu as un truc en plus. Tu as un halo mystérieux et un charme fou qui te rendent unique.


Ce serait mentir effrontément que de vous dire que ça ne me touche pas, pourtant, je fais genre.


Moi l'air de rien : ah bon ? Merci !


Nabil sort son nez de ses appareils et m’aide à ranger la maison pendant que Khalil me tient compagnie à la cuisine. Il me raconte sa journée au bureau et les changements qu’il a prévu opérer à mon retour. Je le suis attentivement, très attentivement même parce que j’ai remarqué les veines de soucis qui lui barrent le front en ce moment.


Moi : donc tout va bien alors ?


Khalil : on peut dire ça, tes instances sont presque finies.


Moi : tu as assuré comme un chef, je te le revaudrai. Mais dis moi c'est quoi le souci ? Tu en fais une tête en ce moment. 


Khalil arquant le sourcil : une tête ? 


Moi : weh, tu as l'air de porter tout le poids du monde.


Khalil taquin : genre, tu lis maintenant en moi quoi.


Moi : Khalil...


Khalil soupirant : en fait, c’est mon frère, il…


Il se met à me raconter le coup que son ami et lui avait fait à son petit frère qui a disparu des radars depuis. 


Moi (dès qu’il finit) : de vrais moutons de Panurge ton ami et toi !


Khalil ripostant : même pas ! De nous deux, je suis le plus sage.


Moi : vraiment ? N'oublie surtout pas que ta réputation t'a précédé.


Khalil l'air très sérieux : je te jure que de nous deux, c'est le plus volage. Je reconnais que je suis souvent  mes pulsions et que devant une belle paire de fesses mon cerveau disjoncte, toutefois, je ne suis pas éparpillé et j'aime surtout faire dans la qualité.


Moi rire dérisoire : j'en apprends des choses ce soir.


Khalil : je suis sérieux.


Je ris seulement, on dirait Nabil qui cherche à se défendre quand il fait une bêtise.


Khalil : pourquoi tu te moques de mon malheur ?


Moi : c’est la bouille que tu fais qui me fait marrer et puis ne dramatise pas les choses, ton frère va t’appeler. Il est juste en colère pour le moment.


Khalil hochant la tête : c’est ce que Salim a dit aussi.


Moi arquant le sourcil : lui c’est qui encore ?


Khalil : mon autre ami, ils sont deux. Jemal c’est le fils de tonton Sharif, enfin monsieur Singh.


Moi faisant ma pointue : en fait, c’est ton oncle monsieur Singh ?


Khalil : non, c’est un ami de longue date à mon père. À force ils sont devenus comme des frères tout comme Jemal et moi, ma mère et sa mère. Nos familles se sont toujours côtoyées en fait.


Moi : ah ok, je vois.


Nabil nous rejoint après avoir pris son bain. Les deux m'aident à mettre la table ensuite, on s’installe et on mange sous son bavardage un moment avant que Khalil n’entame une autre conversation.


Khalil : tu reprends donc lundi.


Moi faisant la grimace : ouii


Khalil sourire en coin : tu peux rester une semaine de plus si ça te dit.


Moi : non non, je ne vais pas en abuser non plus. Je me sens très bien en forme et d'attaque pour reprendre ma routine de travail. 


Khalil : tu n’as pas besoin de le dire, ta manière de te déhancher toute à l’heure parle pour toi.


Je me cache le visage entre les mains et taloche Nabil qui rit.


Khalil sourire narquois : c’était un spectacle que j’ai vraiment apprécié, ça me fait penser qu’on pourrait sortir ce week-end pour boucler tes congés dans la bonne humeur.


Nabil : oui, dis oui s’il te plaît maman.


Moi : je suis partant, mais lui, il passe le week-end chez son père. Il est venu le réclamer aujourd’hui.


Ils me regardent tous les deux étonnés.


Nabil : papa est venu ici ?


Moi : oui, il est venu ici parce qu’il t’a manqué à l’école.


Nabil : j’étais sûrement à la bibliothèque.


Moi : c’est ce que je lui ai dit.


Khalil écarquillant les yeux : attends tu dis que son père est venu ici ?


Moi : mouais


Khalil l’air toujours interloqué : il est venu et tu lui as parlé ?


Moi : bah oui ! (comprenant) Lol tu n’es pas sérieux.


Khalil : ah ouais quand même ! C’est un petit pas pour toi, mais un bon de géant pour l’humanité.


Moi levant les yeux au ciel : n’exagère pas hein.


Khalil : enfin, tu ne te rends pas compte toi-même que tu viens de faire un grand pas vers l’avenir.


Moi : il est venu de lui-même !


Khalil : mais tu ne l’as pas renvoyé si ? 


Je hoche la tête.


Khalil : voilà, il y a un net progrès et j’espère que vous allez continuer sur cette lancée.


Moi remuant la tête : anh anh ne compte pas sur moi.


Khalil indexant Nabil : c’est pour son équilibre à lui.


Moi plissant les yeux : ça a quoi à voir ?


Khalil : tout.


Moi : ok.


Je me contente de dire ça pour qu’il ne me sorte pas ces grandes théories, lui aussi n’ajoute plus rien. On reste silencieux un moment.


Nabil reprenant : donc la sortie est annulée.


Moi : oui mon loulou, dimanche ton papa te dépose directement chez tes grands-parents.


Nabil : mais moi, je ne veux pas aller chez lui, je vais rester pour qu’on sorte.


Khalil : ce n’est que partie remises petit gars, on fera ça une autre fois.


Moi renchérissant : on ira à O Loge, je vais prendre le temps d’organiser ça. (à Khalil qui le regarde) C’est un centre aquatique.


Khalil : ah ok.


Nabil ravi : super ! On y va la semaine prochaine ?


Moi supputant : c’est l’anniversaire des jumelles qui sera suivit de leur pendaison de crémaillère, ça fait trop de fêtes, ce sera après tout ça. (du tic au tac) Au fait Khalil, tu en es où pour les préparatifs ? J’ai complètement zappé ce détail.


Khalil : euhhhh…


Je lâche ma cuillère et croise mes mains sur la tête.


Khalil : ne panique pas, tout est sous contrôle. Vous comptiez le faire où ?


Moi (la main sur le cœur) : et c’est maintenant que tu te soucies de l’endroit ya Allah !!


Khalil bourru : j’ai dit que tout était sous contrôle.


Moi : hmm.


Khalil (un ton plus calme) : je demande parce que je pense à une fête en plein air et je cherche encore l'endroit.


Moi : on avait prévu le faire dans leur nouvelle demeure.


Khalil : sauf qu'ils n’ont pas encore déménagé.


Nabil : maman j’ai fini, je peux me lever ? J'ai des devoirs à faire.


Moi : oui oui, tu laves ton assiette.


Nabil : bien reçu cheffe ! 


Moi : lol (à Khalil) ils déménagent dans la semaine.


Khalil : y a-t-il possibilité qu'ils reportent ? Je ne suis pas certain de pouvoir vous portez un coup de main entre l’organisation de la fête d’anniversaire et le taf.


Moi : personne ne t'as demandé de le faire.


Khalil (une pointe d’hésitation dans la voix) : ah euh, en fait... Ta sœur m’a sollicité pour le faire.


Moi avec humeur : ça veut dire quoi elle t’a sollicité ? 


Khalil : Nahia pas la peine de t’emporter.


Moi piqué au vif : ça ne se fait pas, elle te demande de l’aide pourquoi ? Tu n’es pas là pour gérer ma famille, mais pour travailler.


Khalil calmement : je ne trouve aucun problème à aider les membres de ta famille si besoin est, je le fais bien avec toi donc je ne comprends pas pourquoi tu t'insurges contre le fait que ça s’étende sur ta famille qui plus est m’a accueilli les bras ouverts et me traite comme un des leurs.


Je soupire et me passe la main sur le visage.


Moi maugréant : elle n’avait pas à le faire, c’est tout.


Khalil : Nahia !!?


Je pousse un profond soupir avant de me lever pour débarrasser la table.


Khalil revenant à la charge : ils peuvent reporter ?


Moi : il faut que j'en discute avec elle.


Khalil : ok, tiens moi vite au courant pour que je puisse passer à l'action.


Moi : ok.


Il se propose de m’aider à laver les assiettes, ce que je refuse naturellement.


Khalil : je veux juste t’aider.


Moi : tu en fais beaucoup trop. 


Khalil moue de chien battu : je n’ai rien d’autre à faire et je veux tirer le maximum profit de mon séjour ici. Ce sont des expériences que je pourrai raconter aux miens.


Moi : en jouant au nanny ?


Khalil : lol, s’il le faut oui.


Moi haussant l’épaule : ok, si tu insistes.


Il me fait un large sourire.


Moi : lol.



Dimanche.


Khalil…


Nahia (sur mon palier) : tu viens s’il te plaît ? 


Moi perplexe : tu en fais des mystères.


Nahia (d’un geste de la tête) : aller, viens s’il te plaît.


Je la suis docilement sans rien piger, mais je sens qu’elle s’est encore surpassée pour me faire plaisir. Elle ne fait que ça dernièrement, elle cherche vaille que vaille à me rendre la pareille. Ce qu’elle ignore, c’est que je prends plaisir à faire tout ce que je fais pour elle donc je n’ai pas besoin de sa reconnaissance. 


Elle me dirige vers une salle où se siège une table somptueusement dressée. 


Nahia tout sourire : vu que notre sortie a été suspendue, j’ai pensé que ça ferait l’affaire.


Moi répondant à son sourire : ça me va, en plus ça sent bon. 


Nahia hésitante : je ne sais pas si ça va te plaire et tu vas me promettre de ne pas m’en vouloir si la recette est ratée, je l’ai trouvé sur internet.


Moi avec un rire de gorge : dit-donc, j’espère que ce n’est pas un plan pour m’empoisonner.  


Nahia : bien sûr que non, tu me promets ?


Moi la voix grave : je te le promets M’dame !


Je passe mon regard du plat à son visage deux fois de suite lorsqu’elle l’ouvre.


Nahia : j’ai vu que c’est un plat typique de chez vous. (ajoutant) Goûtes au moins avant de juger.


En fait je suis troublé par le troublement du trouble !!


Moi titubant : oui sers-moi s’il te plaît.


Ce qu’elle fait avant de prendre place sur la chaise à côté en me fixant toujours perplexe. J’avoue que je le suis aussi parce que du Mansaf, c’est l’apanage de ma mère. Je n’en ai jamais mangé ailleurs que chez moi du coup c’est avec une méfiance non fine que je porte la première bouchée à mes lèvres. Je me repositionne ensuite avant de l’attaquer avec tout le respect et l’amour que je voue pour ce délicieux plat. Mon Dieu que c’est bon !!


Nahia riant aux éclats : c’est bon, j’ai compris, pas besoin de t’étouffer pour ça. 


Je ne l’écoutais plus, tellement, j’étais loin.


Nahia : Khalil, mais mange doucement.


Moi : c’est trop bon ! Il en reste ?


Nahia se tordant de rire : finis d’abord celui-ci avant d’en réclamer.


Moi : tu ne sais pas à quel point, tu me rends heureux ce soir.


Elle hausse les sourcils d’incompréhension.


Moi ralentissant mon rythme : c’est l'une des recettes préférées de ma famille et seule ma mère la réussi autant. J’ai l’impression d’être dans sa cuisine en ce moment.


Nahia : ah ok. Ils te manquent tes parents si je veux bien comprendre.


Moi (pris de court) : euhh…


Nahia posément : c’est normal pour un être humain de ressentir le manque de sa famille, surtout étant si loin d’eux.


Moi hochant lentement la tête : c’est vrai qu’ils me manquent, surtout ma mère et mes frères.


Nahia : et ton père ? 


Je lève les yeux et la regarde simplement.


Nahia (au bout de quelques minutes) : aller mange, ça va se refroidir.


J'essaie, mais l'appétit n'y est plus du tout. Je pioche dans mon assiette qu'autre chose.


Nahia (balançant la main devant moi) : hey ! Tu es toujours avec moi ?


Moi : oui, ça te dérange si j’emporte ça chez moi ? 


Nahia : non du tout (se levant) je reviens.


Moi : ok.


Elle disparaît vers la cuisine et revient avec un sac. En plus du repas, elle ajoute un dessert et un jus. Nous marchons en silence jusqu’à la porte. C'est lorsque je m'apprête à passer le pas de la porte qu'elle me retient par le bras. 


Nahia : tu as un problème avec ton père ? 


Moi :...


Nahia : ça m'importe peu de toute façon. Tout ce que je sais c'est qu'il t’aime ton père. Je ne sais pas si tu as besoin d’entendre ça, mais il t’aime plus que sa vie. 


Moi plissant les yeux : tu as parlé à ma mère ?


Nahia rire bref : non, je n’ai pas gardé leur contact. Je l’ai su à sa manière de m’appeler désespérément nuit et jour pour avoir de tes nouvelles lorsque tu t’es tiré avec Madeleine.


Moi : Mélissa !


Nahia (geste évasif de la main) : peu importe. (ajoutant) Appelle-le ça vous fera du bien à tous les deux.


Je secoue vigoureusement la tête.


Nahia : bah, si tu veux que je reconsidère mes rapports avec le père de mon fils, tu vas devoir reconsidérer ta relation avec ton père. Depuis que tu es ici, je t’ai entendu appeler tout le monde sauf lui.  


Moi : ce n’est pas la même chose, je veux que tu t’entendes avec ton ex pour…


Nahia m’interrompant : pour l’équilibre de notre fils, j’ai compris. Tu en as aussi besoin pour être totalement épanoui, l’harmonie dans la famille, je t’assure que c’est le meilleur remède à tous les maux.


Je hoche simplement la tête.


Nahia : promets-moi d’essayer, non, tu vas le faire !


Moi soupirant : oookk. si tu veux bien me laisser aller terminer mon repas, tu m’as coupé l’appétit.


Nahia : j’avais deviné ! Bien, bonne soirée chez toi.


Moi : à toi aussi princesse, merci pour le repas. Ça m'a vraiment fait  plaisir.


Nahia : heureuse de t'avoir fait plaisir, c'était le but.


Je lui souris et rentre chez moi. Je vais d’abord poser le contenu du sac à la cuisine et fonce dans la salle de bain. Une fois, là-bas, je me déshabille, vais dans la cabine de douche et laisse couler l’eau froide sur tout mon corps. J’ai besoin de faire redescendre toute la frustration que je viens de ressentir. Pour tout dire, mon père, je ne lui en veux plus du tout. Juste que je ne veux pas non plus faire ami-ami avec lui. Et je dois avouer que le fait de ne plus l’avoir dans mes pattes à aboyer des ordres et des sanctions à tout-va est d’un grand repos pour moi. Je croyais avoir enfin recouvré une vie paisible dans laquelle j'étais maître de mes décisions jusqu’à ce que Nahia en parle pour que je me rende compte tout à coup, soudain, brusquement que je m’étais juste enfermé dans une bulle. Une bulle duquel je vais devoir sortir pour affronter la réalité, parce que malgré tout, il reste mon père et je ne peux le fuir indéfiniment. 


Lorsque je finis, je remets mon pantalon de survêtement et vais reprendre mon plat que je déguste avec autant d'appétit qu'au début. C’est la sonnerie de mon téléphone qui m'interrompt une nouvelle fois dans mon élan. Je vais le chercher dans la chambre et décroche aussitôt.


Moi : oui princesse.


Yumna : mais dit-donc quel chaleureux accueil !


Moi riant : comment tu vas poupette ? 


Yumna taquine : qui êtes-vous ? Que faites-vous dans le corps de mon frère ? Rendez-le moi s’il vous plaît.


Moi (reprenant ma place à table) : rhooo Yumna arrête.


Elle éclate de rire.


Yumna : sérieux qu’est-ce que tu manges pour être de si bonne humeur ?


Moi : du Mansaf !


Yumna : tu as trouvé ça où ?


Moi : made by Nahia et je t’assure que ça a le même goût que celui de Oumi.


Yumna ton suspicieux : Nahia te fait maintenant la cuisine ? Et quelle !?


Moi : par moment. Enfin, depuis qu’elle est à la maison, elle l’a toujours fait.


Yumna : de là à là ? Dis-moi déjà si je dois la classer belle sœur comme ça, je te place une ou deux bonnes cartes auprès d'elle.


Moi amusé : Yumna ne commence pas tes choses, nous sommes simplement devenus moins ennemi. 


Yumna : en tout cas, quand ça va pourrir nous allons le sentir jusqu’à Abu-Dhabi. Sinon je t’ai appelé parce que quelqu’un voudrait te parler.


Voix d’Ussama au fond : Yumna !


Moi plissant le front : Ussama est avec toi ?


Yumna : oui, il est passé me souhaiter bonne chance pour mes examens.


Moi : ah oui, c'est demain n'est-ce pas ?


Yumna : yup.


Moi : j’espère que tu es prête, c’est le dernier virage.


Yumna : à 200% prête.


Moi : je n’en doute pas, passe moi le revenant s’il te plaît.


Il met quelques minutes de trop pour répondre.


Ussama la voix tendue : Salam.


Moi avec enthousiasme : masalam frangin, tu sors d’où ?


Ussama : quelque part.


Moi soupirant : aller frérot c'est bon, laisse tomber cette histoire maintenant. 


Ussama : hmmm.


Moi : je suis désolé pour ce qui s’est passé, nous ne l'avions pas fait dans le but de t'offenser. Je sais que je n'aurai pas dû suivre les délires de ta sœur, mais c'était pour t'aider. Nous nous soucions de ton bien-être.


Silence.


Moi : allô ? Tu es toujours là ?


Ussama singeant Yumna : weh, moi, c'est Ussama Ben Zayid. Vous êtes qui s’il vous plaît ? Rendez-moi mon frère, je vous en prie. Je l’aime comme il est, quelque crâne brûlé qu’il soit.


Je rigole.


Moi : arrêtez de me narguer tous les deux, vous avez la chance que je sois si loin, j'allais vous tirer les oreilles.


Ussama : c’est vraiment toi Khalil Samir Ben Zayid ?


Moi avec fierté : le premier du nom ! (au tac) Comment tu vas frangin ? Tu m’as laissé dans une angoisse pas possible, ne refais plus jamais ça s’il te plaît.


Ussama : vous m’avez agacé.


Moi : je sais et je te présente encore une fois mes excuses.


Ussama : j’accepte tes excuses si tu me présentes à ta collègue, paraît-il que c’est une canon.


Je reste baba quelques minutes.


Moi : tu… Tu trouves une meuf canon ?


Ussama : laisse ça comme ça, ta sœur est en train de refaire mon éducation ici.


Moi : ça, elle sait le faire avec brio.


Elle tchipe et nous rions tous les deux.


Moi : frérot.


Ussama : oui ?


Moi : tu m’as manqué, vous me manquez tous les deux.


Yumna au fond : awwww tu me manques aussi big bro.


Ussama : weh, c’est nul sans toi à la maison.


Moi : c’est sûr, mais un "tu me manques aussi " aurait fait l'affaire.

 

Il rit, on passe encore quelques minutes à nous charrier et dès qu’ils raccrochent, je me retrouve devant l’appartement à tout bringue. J'appuie plusieurs fois sur la sonnette, elle ouvre la porte quelques minutes plus tard en grondant.


Moi content : c’est moi, c’est mon frère, il m’a appelé.


Nahia souriant : really ? (oui de la tête) Mais c'est bien ça, tu as vu qu'il a fini par le faire.


Moi : en effet.


Nahia : je suis contente pour toi.


Voix de l’intérieur : bae, c’est qui qui sonne sauvagement comme ça ?


Moi penaud : excuse-moi, je ne savais pas que tu avais de la visite.


Nahia : non, c’est rien. Je suis heureuse que ton frère et toi, vous soyez réconciliés.


Moi : merci 


Flottement.


Moi : bon, je te laisse. 


Nahia : ok.


Le type a le temps de surgir de la cuisine avant qu’elle ne referme la porte. Je bloque un moment entre nos deux appartements avec une sensation bizarre dans la gorge et un mauvais goût dans la bouche. C’est son type, je l’ai reconnu par sa voix et je n’aime pas ce que ça m’a fait de le voir.  En fait sa tête m’énerve. C’est pour qu'elle recommence à déprimer. Quand je pense que tout semble aller bien depuis qu’il a disparu des radars.


Pfffffffffffff !!!!!




Le tournant décisif