Décision

Ecrit par R.D

SECRET DE FAMILLE



Chapitre 38



« Ne craignez rien. Je suis avec vous : J’entends et je vois » Sourate 20



Fatima


J’ai toujours du mal à réaliser ce qu’Ibrahim m’a dit. Non, en fait mon cerveau refuse d’assimiler cette information.


Je ne lui ai pas parlé de mes doutes depuis qu’il m’a dit que j’ai été empoisonné. Mais je sais parfaitement que le seul truc que j’ai mangée ce jour là, c’était le plat de Anta.


Je ne crois pas qu’elle puisse me faire une chose pareille. Je n’ose même pas imaginer. Je suis sûre et certaine que c’est tonton Abdel qui est derrière tout ça.


Lorsqu’Ibrahim m’a dit qu’il aimerait ouvrir une enquête, je lui en ai empêché. Je sais, plusieurs d’entre vous me traiteront de folle mais je reste convaincu que ce n’est pas l’attitude à adopter.


Ça ne le détruira que deux fois plus s’il venait à faire arrêter son père. Je remarque que malgré tout, il est vraiment dépassé par la situation.


Je ne comprends pas ce que j’ai fait à cet homme. Pourquoi me détester ainsi ? Se rend il compte au moins qu’il payera cela ?


Comment peut-on être si mauvais que ça ? Si tout ce que maman m’a dit est vrai,  je crois que cet homme est simplement le mal incarné. (Je me place sous l’entière protection de Dieu).


Il ne saura m’atteindre que par la volonté divine. Dieu m’a montrée une fois de plus qu’il n’abandonne pas ses fidèles, il sera toujours là pour ceux qui lui feront confiance peu importe la difficulté, alors pourquoi devrais je avoir peur d’un humain comme moi ?


Mounas ne cesse de me bombarder de message. Elle me dit que cette fois ci, je l’ai vraiment mal jugé et que ça la fait énormément souffrir que je ne puisse pas au moins entendre sa version des faits. Que dois je entendre ? Ce que j’ai vu me suffit amplement.


Ibrahim m’a demandée hier ce qui n’allait pas entre elle et moi mais je n’ai pas eu le courage de le lui dire. Après tout, une fois de plus il s’agit de son ex.


Je n’ai pas envie de le mêler à cette histoire. Je souffre déjà assez de cette situation. Awa, l’ex de Ibrahim, Tonton Abdel son père. En fait, tout ceux qui veulent me faire du mal sont liés de prêt ou de loin à lui. Ai-je commise une erreur monumentale en me mariant avec lui ?


Mais est ce aussi de sa faute si tout ceci m’arrive ? Si son entourage est mauvais ? Si les gens aiment faire souffrir juste pour le plaisir ?


Ce sont des coups sur la porte de la chambre qui m’ont tirée de mes pensées.


Moi : entrez !

Maman : comment vas-tu ? Rien ne te fais mal j’espère.

Moi : Al hamdoulilah.


Ça fait deux jours que je suis sortie et le médecin m’a demander de me reposer. Donc même le petit doigt je ne bouge pas. C’est Ibrahim qui me fait même prendre ma douche en me lavant comme un bébé. Je sais que s’il pouvait prier à ma place, il l’aurait fait aussi.


Maman : il y a ton père au salon. Il est venu pour te voir.


Papa ? Qu’est ce que je suis égoïste. Depuis que maman a quitté de chez lui, je ne l’ai même pas appelée pour m’enquérir de ses nouvelles. Je suis vraiment une fille indigne ?


Moi (inquiète): j’espère qu’il n’est pas fâché après moi.

Maman : ne t’inquiète pas. Ton père est très compréhensif. Puis je lui demandé de rentrer ?

Moi : oui néné.


Je me suis redressé pour m’asseoir.


L’instant d’après, je l’ai vu rentré en m’affichant son plus beau sourire.


Papa : il ne faut plus jamais me refaire une chose pareille. Compris ?

Moi : oui papa.

Papa : comment tu vas ma fille ?


C’est bien la première fois qu’il me caresse les cheveux en me parlant.


Moi : je rends grâce à Dieu. Dis-je en baissant la tête.

Papa : mes prières t’accompagneront toujours. N’oublie pas ce que je t’avais dis dès le début de ton mariage. Même si c’est difficile, il faut toujours prier et demander à Dieu de t’aider.

Moi : inch Allah. Je m’excuse pour le silence.

Papa : non ce n’est pas grave. Tu es une femme mariée et je te comprends parfaitement. Comment va mon gendre ? Il s’occupe bien de toi j’espère.

Moi : il va bien Dieu merci. Oui je ne manque de rien Al hamdoulilah.

Papa : tu es la seule fille que Dieu m’a donnée et je t’aime énormément. Ma situation avec ta mère ne changera rien entre nous. J’ai juste besoin d’un peu de temps pour réfléchir et savoir ce que j’aimerais faire par la suite. N’empêche, tu peux toujours compter sur moi. Même si c’est à 3h du matin et que tu as un problème, appel moi. Les pères sont faits pour ça. Soutenir leurs enfants lors des difficultés. Je n’aurais jamais pensé me retrouver dans une telle situation parce que ta mère et toi êtes celles que j’aime le plus sur cette terre. Mais Dieu éprouve qui il veut et par sa grâce, il trouvera que je ne baisserais jamais les bras ni ne doutera de sa grandeur. Peu importe les difficultés par lesquelles on passe, l’issu favorable est pour ceux qui savent se montrer patient.


En relevant la tête, j’ai remarqué que des larmes brillaient dans ses yeux.


Ce qui est arrivé par la suite m’a littéralement serré le cœur. Une larme venait de perler sur le visage de mon père. Mon papa, celui qui ne m’avait jamais montré un visage triste. Celui qui m’a toujours montré un visage souriant peu importe la douleur qui le mitraille de l’intérieur.


Je l’ai pris dans mes bras et j’ai éclaté en sanglot. C’était plus que ce que mon pauvre cœur pouvait supporter. Comment maman as t elle pu faire du mal à un homme comme lui ? N’avait elle pas  conscience du trésor qu’elle avait ?


Moi : que Dieu nous aide à affronter les situations. Moi aussi je serais toujours là pour toi. Je prierais pour tes peines et comme tu as toi-même dit, par la grâce de Dieu, il nous sortira de cet abime. Tu as toujours été juste avec moi. Je vous dois tellement de respect que je ne peux pas me mêler de ce qui ce passe entre vous mais sache que je prie toujours pour toi.

Papa : merci ma fille.


Après qu’on ce soit calmé, il a demandé à rentrer.


Je ne l’avais jamais vu dans cet état et malgré moi, je ne peux pas m’empêcher d’en vouloir à maman. Se rend elle compte à quel point elle le détruit ?


Elle est revenue par la suite dans la chambre en s’asseyant à la place où papa était assis.


Maman (inquiète) : pourquoi pleures tu ?

Moi (énervée) : mon père souffre et tu me demande pourquoi je pleure ? As t il un jour été injuste avec toi pour lui faire vivre cela ? J’avais juré de ne pas prendre partie mais le voir, lui l’homme qui a toujours incarné la parfaite carrure pour moi pleurer à cause de toi, c’est plus que je ne pouvais supporter. Néné, il n’y a pas qu’à lui que tu fais du mal. Si j’ai décidée de te pardonner c’est parce que ça ne sert à rien de t’en vouloir. Je n’aimerais pas que Dieu te juge sur ce que tu as fait. Mais vois-tu cet homme qui vient de sortir de cette maison ? Tant que tu ne gagneras pas son pardon, je ne crains que tu sois heureuse dans ta vie parce que tu as lésé une personne juste et Dieu n’aime pas l’injustice. Je ne suis peut être que ta fille, mais à un moment donné si je le peux, je me dois de te donner des conseils. S’il le faut, rampe à ses pieds. Agenouille-toi devant lui et pleure jusqu’à ce que les larmes refusent de sortir de tes yeux. Cherche son pardon et ce, peu importe ce que ça te coûtera. J’ai peur pour toi, s’il ne te pardonne pas. J’ai peur pour toi.

Maman (pleurant) : Dieu sait à quel point je souffre. Mais je veux bien faire les choses. Tu es menacée et je veux t’aider avant de résoudre mes propres problèmes.

Moi : je te donne mon aval. Va réparer tes dégâts auprès de papa. Dieu veille sur nous tous. Ce qui doit m’arriver, m’arrivera et ce, peu importe si tu te trouves à mes côtés.

Maman : je vais te dire une chose alors que tu ne vas jamais oubliés. Lorsqu’une mère vit au milieu de ses enfants et qu’un ennemi veut leurs faires du mal, elle est comme un bouclier. Elle empêche à ses personnes d’atteindre leurs objectifs. Ne pense pas que je ne souffre pas assez. J’ai commis des erreurs et Dieu sait à quel point je souffre. Mais je ne peux pas te laisser dans une pareille situation. Sait tu au moins que c’est le plat que Anta t’avais apporté qui t’a conduit à l’hôpital ?

Moi (après quelques minutes de silence) : oui je le sais.

Maman : je veux qu’on les enferme pour ce qu’ils ont osés te faire.

Moi : je ne préfère pas. Je connais assez Anta pour savoir qu’elle n’est pas dans le coup. Si cela est arrivé, ça doit être à cause de tonton Abdel.

Maman : et tu veux que ça reste impuni ?

Moi : mais néné, même si c’est difficile, c’est le père de mon mari. Jamais je ne supporterais que mon père aille en prison alors je ne peux pas emmener le père de quelqu’un de surcroit mon mari sous les verrous.

Maman (énervée) : eh bien jamais ton père ne sera capable d’une telle chose. Abdel est un diable et un criminel et l’envoyer là-bas est le plus petit des supplices qui pourrait lui arriver. Cet homme est mauvais. Tellement mauvais que je suis sûre que même sa moelle épinière souffre de sa méchanceté. Et tu veux qu’on le laisse impunie ? Jamais !

Moi : mais je ne veux pas qu’Ibrahim souffre.

Maman : et tu crois que Abdel en a quelque chose à foutre de son fils ? Si vraiment il l’aimait, il n’allait pas décider de s’en prendre à toi parce que le combat c’est entre lui et moi. C’est un vrai lâche et il doit payer. N’est ce pas tu as dit que Dieu n’aime pas l’injustice, ne pense pas que je le laisserais s’en tirer de la sorte.


Pourquoi ne comprend t elle pas que si je décide de ne pas agir c’est pour éviter que mon homme en souffre deux fois plus ?


Moi : laisse Dieu juger entre nous.

Maman : il ne descendra pas du ciel pour mener ton combat à ta place. Il ne te demande pas de t’asseoir jusqu’à ce que le train te passe sur le corps au lieu que tu avais la possibilité d’y échapper. Que ta foi te pousse  à être objectif. Dieu n’aime pas l’injustice ! il n’aime pas l’injustice ! Alors Abdel Bah le payera. Si tu ne veux rien faire, j’en parlerais à ton mari. Reste là et crois que la miséricorde divine s’opère sur des poltronnes comme toi. Lève toi et bas toi pour ta propre survie. Ce n’est pas comme si je te demandais de faire du mal à une personne.


C’est sur ces mots qu’elle est sortie de la chambre, me laissant complètement déboussolée. Suis-je toujours aussi naïve que ça ? Je suis vraiment fatiguée ! Fatiguée ! Fatiguée ! Que Dieu nous aide à nous en sortir, sain et sauf.



Mounas



Je n’ai pas dormie de toute la nuit. J’ai vraiment l’impression d’être seule au monde et que tout l’univers est contre moi.


Je ne voulais pas lui faire encore du mal mais je ne pouvais pas continuer à vivre dans le mensonge surtout avec le chantage que cette Awa voulait m’infliger. J’ai décidée de tout dire et ce, peu importe ce que cela me coûtera pour empêcher cette dernière d’atteindre ses objectifs.


Je sais qu’elle ne se reposera pas sur ses lauriers. Si seulement Fatima m’accordait le bénéfice du doute. Je crains pour elle, qu’Awa veuille la détruire en usant de pouvoir mystique.


Je m’en voudrais à vie s’il lui arrivait quoi que ce soit au lieu que je pouvais l’en empêcher. Mais comment ? Comment puis-je parler à Fatima ? Devrais-je passer par Ibrahim ?


Je sais au moins que si moi elle ne me croit pas, elle ne doutera jamais de son mari.


Je suis consciente que cette fois ci, ma propre vie est hypothéqué. Mon avenir semble désormais incertain et malheureusement je ne peux rien faire pour cela.


Je ne sais pas ce que Dieu me réserve avec cet enfant, mais je lui fais confiance. Même si la douleur sera vive si Boubah décidait de ne plus se marier avec moi, mais au moins je pourrais dormir avec la conscience tranquille.


Je me suis levée du lit et après m’être débarbouillé, j’ai filé dans la cuisine pour me faire une tasse de chocolat chaud.


Si je continue à me nourrir convenablement c’est tout simplement à cause de cet enfant. S’il n’y avait que moi, je me serais laissé mourir de faim.


Je me suis saisie de mon téléphone pour composer le numéro d’Ibrahim. C’est au bout de la deuxième tentative qu’il a décroché.


Ibrahim : Allo ?

Moi : Salam ! C’est Mounas.

Ibrahim : Ah mounas, comment vas-tu ?

Moi : je vais bien et toi ? Comment se porte Fatima et le bébé ?

Ibrahim : Al hamdoulilah, ils vont bien.

Moi : Dieu merci ! En fait, j’aimerais te parler stp. C’est assez urgent.

Ibrahim : tu n’as pas de problème j’espère.

Moi : ça n’à rien avoir avec moi, mais plutôt avec Fatima. Stp, je ne serais pas longue.

Ibrahim : ok il n’y a pas de problème. Accorde-moi juste trente minutes et je viendrais.


J’ai raccrochée à demi soulager.


J’ai profité pour mettre un peu d’ordre dans la maison étant donné qu’aujourd’hui la ménagère n’est pas venue.


Je venais à peine de sortir de la douche, lorsque j’ai entendu la sonnerie retentir. Je me suis empressé d’enfiler une robe avant d’aller ouvrir.


Mon sang n’a fait qu’un tour dans mon corps en voyant la personne qui se tenait debout devant moi.


Maman (me prenant dans ses bras) : Ma petite Mounas. Ma petite fille à moi. Je te demande pardon.


Je suis toujours sous le choc. Si je rêve, je vous en supplie ne me réveillez pas. Maman ? Ici ? Me demandant pardon ? 



Ibrahim



Je viens de garer devant la maison des parents de Karim. Je suis conscient que je me suis comporté comme un con et je suis venu pour lui demander pardon.


J’étais même en route pour me rendre chez eux lorsque Mounas m’a appelé.  Elle m’a dit que ça à quelque chose avoir avec Fatima et j’espère que ce n’est rien de grave.


Je n’ai toujours pas digéré ce qui c’est passé à l’hôpital. Je n’arrive toujours pas à me faire à l’idée qu’une personne a voulue tuer notre enfant.


Ça m’a rappelé directement le rêve que j’avais fait sur elle. Dieu m’avait il montré ce jour là ce qui devait se passer ?


Mais pourquoi ne veut elle pas que j’ouvre une enquête là-dessus ? J’ai encore l’impression qu’elle me cache quelque chose mais vu son état fébrile, je préfère ne pas trop la bousculer.


Si elle connait l’identité de celui qui a fait cela et qu’elle refuse de m’en parler, je ne sais pas si la pilule passera. Elle sait à quel point son silence nous mets en mal et si malgré tout ce qu’on a vécus, elle s’obstine à ne pas changer, je saurais qu’il y a un vice qui manque dans son cerveau.


Lorsque je suis descendue de la voiture, j’ai trouvé Awa entrain de parler devant le portail. Il ne me manquait plus que de me taper sa tête de guenon.


Awa : tu t’es enfin rendu compte que ton bonheur se trouve à mes côtés ?

Moi : range moi tes sales pattes et économise ton énergie stp. Je ne suis pas venue ici pour toi.

Awa : ne t’inquiète pas mon amour, dans peu de temps on sera unis.


Je l’ai dépassé sans rajouter un autre mot. Cette fille mérite vraiment de se faire interner dans un asile psychiatrique. Et dire que j’ai couché avec cette sotte. Que Dieu me pardonne !


Heureusement pour moi que Karim est assis seul au salon.


Moi : Assalame Aleykoum

Karim : Waleykoum Salam ! Tu t’es perdu en route ?

Moi : puis je m’asseoir ?

Karim : fait comme chez toi.

Moi : comment vont tes parents ?

Karim : ils vont bien Dieu merci. Ils sont sortis.


J’ai aspiré un grand coup avant de reprendre la parole.


Moi : je suis venu pour te présenter mes excuses.

Karim : tu t’es cogné à la tête ou quoi ?

Moi : non ! Je me suis rendu compte que j’ai vraiment été con en te parlant de la sorte. Tu sais que dès fois j’agis sans réfléchir. Je te prie vraiment de me pardonner.

Karim : es tu conscient des accusations que tu as porté à mon encontre. C’est à la limite si tu ne me traitais pas d’être l’amant de ta femme.

Moi : oui, je ne sais pas ce qui m’a pris. C’est la jalousie qui m’aveuglait. Elle était plus liée à toi qu’à moi qui suis son propre mari. N’en veut pas à mon cœur d’avoir été jaloux de votre complicité.


Il m’a regardé longuement avant de parler.


Karim : jamais je ne toucherais à une femme qui n’est pas mienne. Je suis toujours préoccupé par la fait que Dieu me pardonne pour mon passé. Touché à une femme est le cadet de mes soucis. 

Moi : je t’en supplie, accepte mes excuses.

Karim : tant que ça ne se répètera pas.

Moi : je te promets.


Il m’a tendu sa main que j’ai serrée avant de le prendre dans mes bras.


Moi : désolé frérot.

Karim : l’amour est vraiment con et stupide à la fois.


Il m’a donné une tape à la tête avant de me dire.


Karim : c’est pour avoir oser insinuer ses atrocités.


Nous avons finalement changés de sujet en parlant de tout et de rien. On était tellement concentré que j’ai complètement oublié mon rendez vous avec Mounas.


Moi (me levant) : Mounas doit m’attendre. Elle m’a dit qu’elle aimerait me parler.

Karim : elle n’a pas de problème j’espère.

Moi : elle a dit que ça concerne Fatima.

Karim : tu veux que je t’accompagne ? Parce que j’aimerais aller quelques parts avec toi.

Moi : où ça ?

Karim : tu le sauras au moment venu.

Moi : donc laisse-moi aller vite fait parler avec elle et ensuite je reviens te prendre. J’espère qu’il n’y a pas de problème.

Karim : je l’espère aussi.


La tête qu’il affiche n’augure rien de bon. Puisse Dieu nous protéger de nos ennemis………………………..


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