Découverte

Ecrit par R.D

SECRET DE FAMILLE


Chapitre 41



« Et vos efforts sur terre seront sans aucun doute récompensées » Sourate l’homme.



Boubah



Je suis énormément énervé. Non mais quand on dit que la femme c’est le diable, c’est la vérité. Cette Mounas m’a salement berné et duper.


Con comme j’étais, je n’ai rien vu venir. J’ai gobé tout ce qu’elle me disait sans essayer de vérifier la véracité de ses paroles.


J’ai très mal. Je ne sais même pas quoi penser ni comment agir. Et dire que cette sotte porte mon enfant.


Suis-je aussi maudit que ça ? Pourquoi est ce que Dieu ne m’a pas punis autrement ? J’aurais même préféré que ce soit une prostituée qui porte mon enfant.


Eux au moins n’ont pas honte de leurs métiers et se montrent devant tous le monde sans avoir peur des injures ni critiques.


C’est pour ça que je ne voulais pas me remettre en couple. J’ai horreur de me sentir trahis et la rage que je ressens actuellement vis-à-vis d’elle n’a pas de nom.


Hors de question de me marier avec elle. Je préfère encore tenir tête à papa que de me marier à une femme qui passe son temps à mentir.


Que me réservera l’avenir aux côtés d’une mythomane comme elle ? Comment pourrais-je avoir l’esprit posé en sachant qu’elle pourrait me faire du mal et profiter de moi comme bon lui semble ?


Je n’arrive toujours pas à croire qu’elle a réussit à mettre Ibrahim dans son panier. Lui qui ne se gardait pas de me dire qu’il ne la sentait pas. C’est lui qui prend sa part ? Je suis stupéfait.


Comme je le lui ai dit, je compte me marier avec ma cousine. Même si je ne le fais pas par amour, je préfère encore me marier à elle que de m’unir à Mounas.


Seulement je ne sais pas comment dire à papa que je ne peux plus remplir mes engagements. Je ne pourrais vraiment pas supporter de dormir sous le même toit qu’elle. Non ! Je n’ai jamais su faire semblant et ce n’est pas maintenant que ça va commencer.


Si j’ai demandé à voir Karim, c’était pour lui demander des conseils. Je sais qu’actuellement Ibrahim a des soucis donc je n’aimerais pas lui rajouter les miens. Le pauvre ! Il dépérit même à vue d’œil. 


Je suis sortie de la maison lorsque Karim m’a demandé de le retrouver à l’extérieur.


Papa : Boubacar ?


Il ne manquait plus que je tombe sur lui. Actuellement je le fuis car j’ai peur que ma colère ne trahisse mon état.


Moi : bonjour baba (papa)

Papa : bonjour. Où vas-tu ? J’aimerais te parler.

Moi : je vais rejoindre Karim. On doit parler de quelque chose d’important.

Papa : ok ! Vas-y. Je t’attends ici.


J’espère de tout cœur que maman ne lui a pas dit que je compte épouser ma cousine. Je lui avais fait promettre de garder cela pour elle le temps que Mounas accouche. Si elle le lui a dit, elle m’aurait vraiment mis dans le pétrin.


Moi : ok !


Je me suis hâté de sortir en emportant les clés de ma voiture avec moi. Je ne compte pas revenir de si tôt. Je suis déjà assez fatiguer par cette situation. Je ne supporte plus cette pression. J’ai vraiment peur de me faire interner tellement je suis dépassé par les évènements.


J’ai trouvé Karim debout devant le portail.


Moi (lui faisant une tape) : comment vas-tu ?

Karim : bien et toi ? C’est moi qui devrais te poser la question. Ton coup de fil de tout à l’heure m’a un peu inquiété.

Moi : montons dans la voiture. Je préfère qu’on parle à l’intérieur.


Après qu’on se soit installés, j’ai démarré pour m’éloigner de cette maison qui devient à la limite une prison pour moi.


Bien vrai que nous formons un trio, je n’ai jamais parlé de mes problèmes à Karim. Ibrahim et moi nous étions plus complices du coup ça me gène un peu d’avoir à lui demander des conseils mais au point où j’en suis, je n’ai personne d’autres vers qui me tourner.


J’ai roulé un bon moment avant de garer dans un endroit calme.


Karim : comment vont les parents ?

Moi : ils vont bien Dieu merci.

Karim : alors, dis moi ce qui ne va pas.


J’ai aspirée une grande bouffée avant de prendre la parole.


Moi : je compte me marier avec une de mes cousines.


Il a froncé les sourcils avant de me répondre.


Karim : n’étais tu pas censé te marier avec Mounas lorsqu’elle accouchera ?

Moi : oui mais j’ai découvert récemment qu’elle m’a mentie.


Je ne peux pas tout lui révéler sans mettre Ibrahim en danger vu qu’il ne sait toujours pas que sa petite sœur couchait avec lui. Donc je ne lui ai raconté qu’une partie.


Karim : et tu ne trouves pas que tu risquerais de regretter ta décision ?

Moi : n’est ce pas l’amour se construit ?

Karim : oui mais là, ça n’implique pas que toi. Il ya tes parents, votre crédibilité face à la famille de Mounas. Comment fera tu passé ton père en revenant sur ta décision ? 


J’avoue que je n’avais pas pensé à ça.


Moi : mais je ne peux pas me marier avec Mounas. Je n’ai pas confiance en elle. C’est une manipulatrice.

Karim : pourquoi ne lui accordes tu pas le bénéfice du doute ? Elle t’a dis qu’elle était désolée et qu’elle avait changé. Pourquoi ne pas la mettre à l’épreuve ?

Moi (étonné) : à l’épreuve ?

Karim : cherche à savoir si ce qu’elle dit est vrai.

Moi : et comment suis-je censée m’y prendre ? Je ne lis pas dans les pensées. En plus avec ce genre de femme, il faut s’attendre à tout.

Karim : je ne la connais pas bien pour prendre son parti. Mais si elle a été amie avec Fatima durant tout ce temps, c’est qu’elle doit avoir du bon en elle. Combien de personnes seront prêts à dire la vérité surtout dans son état ? Elle se retrouve loin de sa famille. Tu es le seul sur lequel elle peut compter. Malgré l’état critique de sa vie, elle a tenu à te le dire pour ne pas que ça cause des conflits par la suite dans votre relation. Ne pense pas qu’à toi. Soit objectif dans ta manière de réfléchir. Personne n’aime être déçu. Mais qui ne commets pas d’erreur dans sa vie ? Elle aurait vraiment pu le garder pour elle. Je sais que c’est difficile à encaisser mais prends en compte la situation critique dans laquelle elle se trouve et le risque qu’elle a prit de te le dire en sachant qu’elle peut te perdre.


Il ne connait pas toute l’histoire mais il me dit les mêmes choses qu’Ibrahim. Comment réagira t il lorsqu’il saura que ce n’est rien d’autre que sa demi sœur qui est au milieu de tout ces problèmes ?


Je ne sais vraiment pas quoi penser. Ma vie ne peut pas être plus chaotique que ça ! Vraiment pas.



Mounas



J’attends Ibrahim qui doit venir me rendre visite d’une minute à l’autre. Il me dit que ça à quelque chose avoir avec Awa et j’espère qu’il a pu trouver une solution pour se débarrasser de cette folle.


Hier j’ai veillé très tard avec maman. Elle me racontait les choses qui ce passent dans la maison.


Depuis que je suis sortie de leurs vies, ses coépouses ne ratent pas une occasion de la faire souffrir ou de lui lancer des pamphlets.


Rien que d’imaginer cela, ça me fait énormément mal. J’ai beaucoup pleuré. Non pas par tristesse mai par colère.


J’étais en colère contre moi-même. A cause de moi, elle était source de raillerie. Comment ai-je pu être si aveuglée par l’argent ?


Je souffre énormément de l’absence de Boubah. Il ne répond ni à mes appels ni à mes messages. Fatima aussi me boude pour quelque chose que je n’ai pas fait.


Je n’ai que ma mère actuellement pour me soutenir. Qu’aurais je fais si elle n’était pas à mes côtés ? Si elle n’était pas revenue ? Dieu est vraiment bon.


Je me suis levée du canapé pour aller ouvrir la porte. Comme je m’y attendais, c’était Ibrahim.


Ibrahim : comment va tu ma chérie ?

Moi (souriante) : je vais bien et toi ?

Ibrahim : je rends grâce à Dieu.


Je l’ai installé et après nous avoir servis à boire je me suis assise en face de lui.


Ibrahim : la grossesse ne te fatigue pas trop j’espère. Tu es seule actuellement et j’imagine que ça ne doit pas être évident.

Moi : c’est rien de le dire mais je tiens le coup. Comment va Boubah ? As-tu pu parler avec lui ?

Ibrahim : pour le moment il est énervé. Laisse-le digérer et il reviendra à de meilleur sentiment.


Je ne sais pas si ce sont les hormones, mais des larmes ont directement inondées mon visage.


Moi : je te jure que je regrette énormément. Si je pouvais, j’allais revenir en arrière. Je l’aime beaucoup. Je ne me vois vraiment pas sans lui à mes côtés. Parle-lui pour qu’il sache que je suis désolée. Il ne répond ni à mes appels ni à rien d’autres.

Ibrahim (inquiet) : ne te mets pas dans cet état. Il te faut être forte pour toi et le bébé. Je connais mon ami. C’est vrai qu’il peut se montrer têtu mais si je suis sûr d’une chose c’est qu’il t’aime. Je lui ferai entendre raison.


Je suis amoureuse de cet homme. Je n’aurais jamais imaginé aimer comme ça mais je l’aime. Pour la première fois, j’ai peur de perdre un homme. J’ai peur de perdre le père de mon enfant.


Moi : désolée de m’être laissé emporter dis-je en essuyant mes larmes.

Ibrahim : ce n’est pas grave. Ce n’est pas évident comme situation. J’admire vraiment ton courage. Ce n’est pas tous le monde qui peuvent surmonter ce genre de difficulté.

Moi (voix cassé) : c’est dire que je n’ai pas le choix. Dieu me mets à l’épreuve et je ne peux pas abandonner.

Ibrahim : soit forte et courageuse. Dieu t’aidera. Bientôt tout ça ne sera que des souvenirs pour toi.

Moi : Amine ! Comment va Fatima ?

Ibrahim (poussant un soupir) : un peu secoué par les évènements mais elle va bien.

Moi : comment as t elle fait pour se retrouver à l’hôpital ? Je suis toujours étonné.

Ibrahim : c’est ce qu’on essaye de comprendre. Nous sommes aussi étonné que toi mais Dieu nous aidera.

Moi : Inch Allah. (si Dieu le veut).

Ibrahim : en  fait si je suis venue, c’est pour que tu m’aides à stoppé Awa.

Moi : si je peux aider, je le ferais. 

Ibrahim : je sais que ce que je te demande c’est beaucoup, mais le seul moyen pour nous de découvrir ce que Awa complote c’est que tu sois toujours avec elle comme avant.


Avec cette folle ?


Moi : ce que tu me demandes risque d’être compliqué. Elle me sort par les narines. Je ne la supporte pas.

Ibrahim : je sais que ça te coûtera énormément mais c’est le seul moyen pour nous aider. On ne sait pas de quoi elle est capable. Fais lui croire que tu es de son côté et que Fatima est ton ennemi. Raconte-lui des bobards pour gagner sa confiance. Elle n’est pas maligne comme femme. Ce sera facile de la duper.


J’ai peur de claquer cette folle lorsqu’elle m’énervera. Je ne la supporte vraiment pas. Mais que puis-je ? N’est ce pas un moyen de prouver mon innocence et ma sincérité ?


Moi : j’accepte !

Ibrahim : je te jure que je te revaudrais ça. 

Moi : on est une famille. C’est tout à fait normal.


Que Dieu puisse m’aider à éclaircir cette situation et profiter pour laver mon honneur.



Fatima



Après avoir finie de manger un petit bout, je suis venu m’asseoir aux côtés de maman.


Je me pose mille et une questions. Anta n’a pas l’habitude de demander à me parler. Que se passe t il ? Cela aurait il quelque avoir avec mon empoisonnement ?


Anta : j’ai appris pour ton hospitalisation. J’espère que tu te sens mieux.

Moi : je rends grâce à Dieu. Le bébé et moi, nous nous portons bien.

Maman : j’ai longuement discutés avec Anta. Mes doutes étaient fondés et elle me l’a confirmée. Il faut que tu sois forte pour toi et ton mari car il aura plus que tout besoin de toi à ses côtés.


Là j’avoue que mon cœur menace de sortir de sa cage thoracique.


Moi (inquiète) : qu’est ce qui ce passe maman ?

Maman : Anta, dis lui ce que tu m’as dit.

Anta : ma fille, tu sais très bien que je ne te ferais jamais du mal. Depuis que tu es mariée, je veille sur toi comme la fille que je n’ai jamais eu. Ibrahim n’aurait pas pu rêver d’une femme aussi bien que toi. C’est une chance qu’il a eu.

Moi (baissant la tête) : merci pour tes mots.

Anta : si je savais que j’étais un pion qu’on poussait, jamais je n’aurais accepté de t’apporter ce plat. En effet, c’est Abdel qui avait insisté pour que je prépare. Lorsque j’ai eu écho de ton état, ça m’a directement fait un tilt dans la tête.


Pourquoi est ce que je ne suis pas étonnée ?


Anta (poursuivant) : il s’est toujours comporté bizarrement depuis qu’il a su que vous déménagé. Ta mère m’a tout raconté entre eux et maintenant je me rends comptes que j’étais juste le dindon de la farce. Il m’utilise pour vouloir vous faire du mal et à cause de ma naïveté, j’ai failli te tuer.


Elle n’a pas pu terminer qu’elle éclatait déjà en sanglot.


J’aurais aimé la consoler mais je n’arrivais pas à bouger. Je ne comprenais pas pourquoi tant de haine à mon égard. Jusqu’au point de tuer mon enfant ? Mais pourquoi ? Qu’ai-je fait à tonton Abdel ?


Maman : calme-toi Anta. C’est Dieu qui nous  a aidés en te faisant ouvrir les yeux. Tu n’a pas à être coupable.

Anta (pleurant) : mais elle à failli mourir.

Moi : mais je ne suis pas morte. Personne ne peut aller à l’encontre des décisions de Dieu.


Elle a eu du mal à se calmer avant de répondre.


Anta : si j’étais si vulnérable, c’est parce qu’il tenait ma vie entre ses mains. Il a profité du pouvoir qu’il avait sur moi pour me faire faire ce qu’il voulait.

Moi : je n’arrive pas à comprendre. 

Anta : il y a un énorme secret qui me lie à cette famille. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais su suspecter Abdel ni découvrir sa vraie face. Malgré que je voyais certaines situations, je me taisais. 

Maman : tu es une femme vraiment brave et gentille.

Anta : tu sais, une mère est capable de tout. Même de déplacer des montagnes par amour pour ses enfants. Je n’avais personne chez qui me tourner. Comment aurais je pu prévoir le coup qu’il manigançait ?


Pourquoi ai-je l’impression de ne pas comprendre ?


Moi : quel est ce secret qui te lie à Abdel ? Pourquoi ne t’es tu pas éloigné de lui en découvrant l’homme qu’il était ?

Anta (après un long silence) : parce que je suis la mère de Ibrahim.


Quoi ? La mère de qui ? Iba ? Mon Iba ?


Moi : je ne crois pas avoir compris.

Maman : je sais que c’est difficile à encaisser mais Anta à risquer gros en venant ici pour tout révéler. 

Anta : je sais que tu es celle qu’il aime le plus sur cette terre. J’ai besoin de toi pour m’aider à lui avouer la vérité.

Moi : tu es la mère de mon mari ? Dis-je ébahis.

Anta : jamais je n’aurais crû avoir à révéler ce secret. Mais rien n’est éternel. Tôt ou tard la vérité finit par sortir. Ta mère m’a tout dit. Cet homme est vraiment méchant. Je ne sais pas comment j’ai fait pour me taire durant toutes ces années. Pourtant je voyais qu’il n’aimait pas mon fils. Il le traitait à la limite comme un inconnu, mais j’avais les deux mains liées. J’ai dû prendre sur moi pour ne pas exploser et m’enfuir avec lui. Qu’aurais je pu lui donner ? Il avait tout ce dont il avait besoin. Sa défunte mère le comblait de tout. Je n’aurais pas pu le lui arracher. Crois-moi que j’en ai pleuré. J’en ai énormément bavé. Mais maintenant je veux que tout ceci prenne fin. Ibrahim a le droit d’être heureux. Même s’il ne m’accepte pas comme mère, au moins je ne mourrais pas avec ce poids sur la conscience.


J’ai toujours du mal à croire que la femme que j’ai en face de moi est la mère de mon mari. Le pauvre, comment réagira t il en découvrant cela ?


Si moi je suis autant sous le choc comment le prendra t il ? J’ai énormément peur. Pourquoi tant de secret et de mensonge ? Pourquoi tant d’épreuve ?


Maman : il est temps que tout ça cesse. Soit Abdel abdique, soit on le fait enfermer pour avoir attenté à ta vie.

Moi : et Ibrahim ?

Maman : ce sera vraiment dur mais il faudra qu’il le sache. Il faut qu’il sache qui est cet homme et qu’il prenne ses précautions. Ce n’est pas son père. Cet homme est mauvais. Si on ne l’arrête pas, qui sait ce qu’il fera d’autres ?


Je n’ai pas de mot tellement je suis choqué. J’ai peur pour mon avenir aux côtés d’Ibrahim. Comment les choses se passeront elles entre nous lorsqu’il découvrira la vérité ? Que Dieu m’aide ! Je ne sais pas si je pourrais supporter d’être loin de lui ! Après tout, n’est ce pas à cause de cet homme qu’on est marié ? Et s’il me mettait dans le même lot en m’éloignant de sa vie ? Je ne mérite vraiment pas ce qui m’arrive…………………………


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