DT - 8

Ecrit par Nobody


* Point de vue Ahmed*

Elle m'a trop foutue la haine. J'essayais de faire les choses bien avec elle mais elle, elle vient tout faire foirer. Moi Ahmed Ben Khalifa j'avais pas les moyens d'inviter une fille à l'Ambassadeur. Un portier m'ouvrit la porte et je me dirigeai vers la réception.

Je m'entretiens un instant avec la réceptionniste qui m'a assuré que la commande serait annulée sans problème. Je lui lance un merci froid et son sourire aguicheur s'éteignit en même temps. Bien. J'ai rien à faire de ces genres de filles en chaleur.

Le même portier m'ouvrit puis je fis quelque pas quand je me glaçai devant le spectacle. Il n'y avait plus de Sarah. Elle s'est barrée la salope. À quoi je pensais en la laissant seule dehors ? Putain j'allais m'attirer des merdes maintenant.

Je m'approche rapidement de mon véhicule stationné dans l'immense parking. Tiens,elle est partie sans son sac à main ? Et pourquoi la t-elle déposée au sol ? Quand je me baissai pour ramasser le sac en question,un scintillement capta mon attention.
C'est l'une des boucles que je lui avait demandé de mettre. Pas besoin de me leurrer plus longtemps. Elle a été enlevée. Encore. Je vais serrer, je le sens.

* Point de vue Sarah *

Je me réveille alors qu'une migraine atroce me lancinait le crâne. À peine mes yeux ouverts , que je reçus un jet d'eau des plus glacial sur le corps. Je sens mes os se glacer alors que je serrai fortement les dents pour ne pas crier contre ce traitement. C'est un acte des plus inhumains, une véritable torture.

J'étais face à un mur, les deux pieds joints aux deux mains. Mais ils ont un problème avec les règles de bienséance ou quoi la?

Je sentais qu'on me retirait mes cordes avant même de le voir. La personne chargée de ça, se recula de moi et me criait un lève toi avec un accent tout juste ignoble.

Je me relève mais bientôt je tombai sur mes fesses en émettant un sanglot de douleur. Ce n'est pas humain la douleur qui me transperçait le pied gauche, non c'est trop que je ne pourrai supporter. Alors que je pensais rentrer en syncope, une silhouette se dessina sur le mur dont j'étais toujours en face. Qui sont ces gens et surtout qui est t-il lui, dont la silhouette effrayait bien assez ?!

- Debout répéta l'homme de tout à l'heure en me criant dessus comme si on lui avait rapporté que j'étais sourde.

- Je ne peux pas

- Debout cria t-il encore une fois

- Mais je te dis que je ne peux pas criai- je en me retournant brusquement

Ce que je vis me laissa pantois. Mais nom de Dieu, cet homme était beau à mourir. Il surpassait même Ahmed,qui jusque là représentait le plus bel homme à mes yeux . Néanmoins Ahmed Ben Khalifa possédait ce quelque chose qui séduirait des milliers de femmes même s'il figurait dans la même salle que cet homme la Qu'est-ce qui me prend de penser à Ahmed dans ces moments ?

Je secoue un peu la tête comme pour chasser son image. Ce qui eu pour résultat, de relancer ma migraine,qui pour un instant, s'était faite toute petite.

- Mlle Harwood,je suis honorée de faire votre connaissance .

- Désolée que le plaisir ne soit guère partagé.

Un des gardes - sûrement celui qui m'avait détaché et intimé l'ordre de me lever- dans la chambre vient me donner une gifle, ma tête à tourner jusqu'à Bamako la bas.
Il se repositionne à sa place alors que j'essayais tant bien que mal de me lever

- Allons,Mlle Sarah vous n'aviez pas droit à la parole,en tout cas pas avant que je vous la donne. C'est ainsi ici.

- Je crains que cette règle ne s'applique pas a moi, je lui réponds en secouant la tête.

Son chien de garde s'apprêtait à me donner un nouveau coup quand il l'arrêta

S'ôtant de l'ombre, il se rapprocha de moi.

Plus il se rapprochait, plus je le trouvais moins beau qu'au départ.

- J'apprécie votre caractère. C'est sûrement ce qui vous laisse la vie sauve Sarah

- Et qui êtes vous ? lui demandais-je en ignorant son commentaire

- Le chef de la mafia italienne pour vous servir.

Un silence suivit ses dires. Je le détaillai minutieusement.

- A l'évidence ma réputation me précède.

- Nullement. Je n'avais encore jamais entendu parlé d'un quelconque chef de la mafia italienne. Mais dites moi l'Italie a vraiment une mafia ? Ça doit pas trop être passionnant. J'imagine l'ennui, d'où votre venue en France n'est ce pas ? En effet un peu de distraction ne tue pas.

Je le vois faire un signe à un autre de ses gardes qui vient me rouer de coups.

- Mais l'insolence, si Mlle Sarah

- Vous n'êtes pas un homme sal mafieux. Aucun homme n'oserait battre une femme sal pd.

- Allons Mlle Sarah, ne me dites pas que ce cher Ahmed a déteint sur vous en aussi peu de temps ? Et oui je sais qu'il faut pas battre une dame et je l'ai d'ailleurs pas fait. Il l'a fait. Ils sont d'ailleurs là pour ça ces hommes.

Il avait fini sa phrase avec tant de dégoût que j'eus pitié pour ces hommes.

Mais n'avait t-il pas parlé d'Ahmed ? Je bats des paupières alors que l'information parvenait à mon cerveau. Ahmed et lui là se connaissait ? À ce moment, la comparaison que j'avais fait entre eux me revient en tête. Je dus me retenir pour ne pas pouffer de rire.

- Qu'est-ce que je fais ici Mr...?

- Nick. Ça sera simplement Nick

- Alors Mr Nick,vous vous décidez ?

- C'est assez pertinent. Je suis sûr que vous louerez notre stratégie,ma foi fort impressionnante. Mais vous savez quoi ? Vous ne saurez rien.

Bah d'accord. S'il croit que je vais le supplier pour savoir une information que je finirai pas connaître, mais c'est qu'il va attendre longtemps ma parole.

- D'accord

Il leva un sourcil, seul indice de sa décontenance. Je jubile intérieurement. Je suis plutôt fière de mon caractère.
Au moins mon père n'a pas échoué sur ça. Comment en aurait t-il été autrement ? Jamais il ne m'avait prise dans ses bras, jamais il ne m'avait endormi ou même fait une blague. Il était toujours strict avec moi. Dès mon plus jeune âge, plus rien ne me touchait,certainement pas les insultes et les coups. Cher père! Est-ce qu'il serait à ma recherche en cet instant ? Dur de le dire

Trois jours venaient de s'écrouler. Trois jours dans le Koshmar - c'est ainsi qu'ils l'appelaient- et je comprends un peu d'où il tient son nom. Durant ces trois jours je n'avais eu qu'un pain la seconde journée. Un pain, un bout de pain.. Je l'ai jetté . Petite je refusais de manger pour attirer l'attention de mon père mais a chaque fois il s'énervait et m'insultait. Ne voulant pas le même traitement j'ai jetté le pain par une fenêtre. Oui y'a une fenêtre mais impossible d'y passer. Aussi je crois être au cinquième étage.

- Levantate el señor Nick quiere ver tu

- Ce n'était pas trop tôt aussi

Eux et leurs problèmes m'en parlent même pas.

Il me fit rentrer dans une salle et là je failli me choir à terre. Il y avait plus d'une dizaine d'ordinateur et des employés qui pianotaient férocement sur leur clavier. Pu.. bon sang, je dois m'en offrir un.

- Mr Nick, pas que j'apprécie votre gentillesse jusque là mais il se peut que j'ai un de ses amours en rentrant ? Vous seriez vraiment mignon

Je tournais autour des écrans quand un garde vient me saisir brutalement par les épaules et me fit asseoir sur une chaise en face de son maître.

- Tu n'aurais peut-être pas la chance d'en ramener avec toi mais je te laisse l'opportunité d'en utiliser ici. Pour moi bien sûr.

- Pour vous ?

- Pour moi

Il pivota l'ordinateur qui était en face de lui vers moi

- Décrypte ce texte

- Ils sont là pour quoi ?

En faisant allusion aux informaticiens derrière moi

- Décrypte ce texte Sarah

Qui lui avait fait part de mes études d'informatique à ce salaud ?

- Peut être cela te motivera. C'est un texte qui parviendra à Ahmed. Mais je voudrais connaître le contenu d'abord

- Si c'est crypté c'est peut-être parce que vous devriez pas connaitre le contenu ?

- Exactement

- Mais

Je me tus. Une idée venait de germer dans mon esprit. Espérons que j'ai le temps nécessaire.

- Dites à vos hommes de quitter mon dos et vous même restez en retrait s'il vous plait. Je déteste me sentir épier quand je travaille. Par ailleurs un chef ne dévoile jamais ses secrets. J'oserai espérer que vous compreniez.

On se lança un duel de regard. Je ne baisserai pas les yeux avant lui, ça c'est clair. J'ai tout mon temps aussi.
Il finit par abandonner. Il fit signe à ses chiens de garde qui bougeaient loin. Lui même s'assit confortablement devant moi et saisit son mégot.

- Bien

Un quart d'heure environs plus tard j'avais réussi à décrypter le message. C'était comme un code. 1D - 828 - 453 1S

Je sais qu'il ne faut en aucun cas que Nick le voit mais je peux pas non plus l'envoyer sans risque de recevoir une réponse.
Tiens, pas bête

Je supprime le message et je vais voir les coordonnées du destinataire.

Ça de fait je sors dans les paramètres et je manipule rapidement afin d'effacer toutes les données de l'ordinateur. Quand toutes les données furent effacées et que l'ordi s'éteignit de lui même je sursautai brusquement.

- Mais vous êtes complètement malade , qu'est ce que vous m'avez demandé de faire bon sang?

Je jubile intérieurement. Je suis Sarah Harwood l'informatique et moi nous nous sommes compris depuis des années.

Une dangereuse tenta...