Épisode 1
Ecrit par Mona Lys
Episode 1
***QUELQUES MOIS PLUS TÔT***
KYLIE FERGUSON
À l'aide d'un papier toilette je me nettoie. Je vais ensuite m’asseoir dans la baignoire pour enlever cette saleté sur mon corps. Assise dans toute cette mousse aux senteurs de caramel, je réfléchis. Ou du moins, je pense. Je pense à ma vie. Où est-ce que j'en suis ? Je suis étudiante, fille unique de mes parents qui ont divorcé pour mon plus grand malheur quand j'avais quinze ans. Je vis dans le luxe ce qui m’attire beaucoup d'amis ou du moins d’admirateur, mais j'ai l’impression qu’il me manque quelque chose. Je suis un peu rebelle, enfin je le suis devenue après le divorce de mes parents. Le problème ne vient pas exactement du divorce parce que je me dis que lorsqu’il n’y a plus de bonheur ou d’amour ça ne sert plus à rien de rester ensemble. Le problème, c’est le fait que ma mère ait épousé un homme de la pire espèce il y a cinq ans. Si mon père n’avait pas demandé le divorce, jamais elle n'aurait épousé un autre. Depuis que ma mère s'est remariée j'ai l’impression de vivre dans la peau d'une autre. Je n'ai plus droit à la parole à la maison, je ne peux plus prendre mes propres décisions. Tout mon rôle dans cette maison est d’écouter, d'obéir et de rester seule à la maison quand le couple NZAMBA se lance dans un tour du monde sans fin. Maman, autrefois, avait le temps pour moi malgré son travail, mais depuis qu'elle a épousé ce type, elle se laisse trimballer par lui çà et là sous prétexte qu’ils doivent faire grimper leur entreprise au plus haut sommet. N’importe quoi ! Y a pas besoin de négliger ses enfants pour arriver au sommet mais ça ma mère l'a oublié. Elle se laisse manipuler par cet homme comme une débutante.
– Kylie are you not ready yet ? (Kylie tu n’es pas encore prête ?)
Je lève les yeux vers ma mère qui a fait irruption dans ma salle de bain. Elle est enfin rentrée mais pas assez vite.
– Dix minutes. Répondé-je, en commençant à me rincer.
– Ok accélère, il nous reste une trentaine de minutes.
Elle ressort de ma salle de bain sans rien remarquer comme toujours. Elle ne remarque plus rien me concernant depuis son mariage. Elle n’a d'yeux que pour lui. J'ai fini par m'y habituer.
Je finis de me préparer lorsque je reçois un message. Je sais déjà ce que c'est mais j'y jette quand même un coup d'œil. C'est un virement de mille dollars sur mon compte. Je jette mon portable sur lit pour porter mes chaussures. Je n’ai pas besoin d’argent, juste de l’attention mais faut croire que c’est peine perdue. Je descends rejoindre mes parents. Quand mon beau père me voit il se met à sourire.
– Tu es très belle.
Je l’ignore et sort. Ma mère me rejoint près de la voiture.
– Pourquoi tu ne fais aucun effort avec lui ? Il en fait pourtant pour être un bon père.
– Sauf qu’il ne l'est pas. Mon père s’appelle Ruben, pas Philippe.
– Oui sauf que c’est Ruben qui nous a abandonné donc on va faire avec Philippe.
Je roule les yeux et monte dans la voiture. Ils font aussi de même devant et nous nous en allons pour cette fichue soirée. Je n’avais pas envie d'y aller mais comme toutes les autres personnes présentes seront avec leurs familles je n’avais pas d’autres choix. Quand nous arrivons, mes parents plaquent de faux sourires sur leurs lèvres. Comme je le disais, il y a plein d’hommes de la haute société et leurs familles. Mon regard tombe sur ces gosses de riches pourris, gâtés. Je roule les yeux. Je sens que je vais m’ennuyer. Sans saluer qui que ce soit je vais m’asseoir à l'une des tables et me connecte à Facebook. Je préfère encore ça que de regarder toutes ces personnes idiotes. Je parcours ma liste de demande d'amis. J’accepte toutes les demandes. Je suis maintenant à dix mille amis que je ne connais pas tous d’ailleurs. Les gens me demandent chaque jour de l’amitié à cause de mes photos supers sexy. J'aime prendre des photos de moi et les exposer sur les réseaux sociaux. Ça m'a valu mes huit cent mille abonnés sur Instagram. Je suis adulée par plusieurs personnes des deux genres. Les filles rêvent d'être comme moi et les hommes rêvent de m’avoir comme petite amie. Mais aucun d'eux n'a jamais réussi à faire chavirer mon cœur.
– Hello !
Je lève la tête pour tomber sur le regard désireux d'un jeune mâle. Je ne réponds pas et reporte mon attention sur mon portable.
– Je t'ai salué !
– Et je n'ai pas répondu donc passe ton chemin. Dis-je en répondant à un commentaire sous ma dernière photo publiée ce matin.
– Tu es toujours aussi insolente ?
– Et toi tu es toujours aussi emmerdant ?
– Tu…
Je me lève de ma chaise sans lui laisser le temps de poursuivre sa phrase. J'en ai marre des emmerdeurs. À peine je fais deux pas que je suis accostée par ma mère.
– Viens que je te présente chérie.
Je n’ai pas le temps de me plaindre qu'elle me tire devant un couple et leur fils. Elle fait ensuite les présentations.
– Vous avez une très belle fille. S'exclame la femme.
– Thank you. Répond ma mère avec joie.
– Je l'ai vu concentrée sur son portable. Je crois qu'elle et mon fils s'entendront bien sur ce coup.
– Je le pense aussi. Les jeunes de maintenant sont tous pareils. (À moi) Chérie tu pourrais aller discuter avec Stephen pour mieux faire connaissance.
– Je ne suis pas intéressée. Qu'il aille se trouver une autre copine.
La gêne se dessine sur le visage de ma mère et la confusion sur les autres. Qu’est-ce que j'en ai à foutre moi de leurs états d'âme. Je m'éclipse sans un regard pour eux pour me réfugier dans ce qui me semble être la terrasse. Y en a marre de ces gens. Je me reconcentre sur mon portable. Je discute avec un mec qui n’arrête pas de m’harceler. Mais il n'a pas encore compris qu'aucun mec ne m'a encore fait de l’effet. Je ne sais pas à quoi s'est dû mais je ne me sens jamais attirée par un mec. Enfin il y a deux ans j'ai eu un flirte mais ça a été de courte durée. Je ne sais d’ailleurs pas ce qui s'est passé. Tout allait bien et je commençais à m’attacher à lui lorsque soudainement, il a rompu. Je n'ai pas essayé de le retenir. Après cet épisode je n’ai plus eu de mec. Pourtant j'aime quand on me fait la cour. Ça me fait me sentir aimer et ça me montre qu'au moins des gens prêtent attention à moi.
– Tu n'as pas été cool tout à l’heure.
Je ne prends la peine ni de lever la tête pour voir le propriétaire de cette voix ni même de lui répondre. Je sais néanmoins que c'est le fils du couple dont je viens de faire connaissance. J'ai même déjà oublié leur nom.
– J'aime les garces de ton espèce. Lâche-t-il en me relevant brusquement.
– Don't touch me motherfucker (Ne me touche pas espèce d’enfoiré), grommelé-je en me dégageant. Si tu me touches encore je t'écrabouille les burnes.
Il sourit de façon perverse en glissant son regard sur moi. J'ai envie de vomir. Je lui tourne dos pour m'en aller lorsqu’il me tire à nouveau contre lui.
– Come here slut ! (Viens ici salope !)
– Is your mom the slut ! (Ta mère la salope !)
Je le repousse et cette fois je ramasse un nain de jardin posé dans la pelouse et lui fracasse le crâne. Il se met à hurler alertant ainsi tout le monde. Les gens apparaissent et c'est ma mère qui prend en premier la parole toute paniquée.
– Oh God Kylie what have you done ? (Oh mon Dieu Kylie qu’as-tu fais ?)
– Je n’ai rien fait d’autre que me défendre. Il m'emmerdait.
– Et tu penses que c’est une raison pour lui fracasser le crâne. Oh gosh ! Il saigne abondamment. On doit le conduire à l’hôpital.
– Laissez, je m’en occupe, lance toute rouge de colère la mère de l'abruti.
– Toi on rentre à la maison et crois-moi que tu vas me sentir passer.
Je roule les yeux face aux menaces de ma mère. Qu’est-ce qu'elle me fera que je n’ai pas encore vu ? Je glisse mes écouteurs dans mes oreilles pour ne pas entendre les voix de ces deux-là. Une fois à destination sans les attendre je fonce dans ma chambre. J’entends juste ma mère rouspéter derrière moi. À peine je ferme la porte qu'elle l'ouvre.
– Je peux savoir ce qui ne fonctionne pas dans ta tête jeune fille ?
– Sors de ma chambre j'ai sommeil.
– Je suis ta mère et tu me parles autrement.
Sans lui répondre je commence à me déshabiller pour me mettre au lit.
– Kylie as-tu une idée de qui sont ces gens dont tu as blessé le fils ? Ce sont de très gros partenaires et toi tu as tout gâché. Comment crois-tu que nous t'offrons tout ce luxe ?
– Je n’en ai rien à branler du comment de votre fortune. Tout ce que je veux c’est que vous me lâchiez les basquets avec vos soirées à la con. Plus jamais vous ne me présentez à un looser tel que celui-là. Maintenant j’aimerais dormir.
Je me glisse dans mon lit avec mon portable et mes écouteurs.
– Tu es privée de sortie pendant une semaine et tu me donnes tes appareils.
Je lui lance mon portable ainsi que mes écouteurs, récupère mon Mac que je lui balance aux pieds. Ma tablette suit le tout et je me recouche en couvrant ma tête. Si elle pense pouvoir m'atteindre en me privant de ces outils elle se trompe largement. J'en ai rien à foutre ni de toutes ces choses ni d'elle encore moins de son enfoiré de mari. Qu'ils aillent tous au diable. Famille de merde !