Épisode 5
Ecrit par Mona Lys
Episode 5
KAYLA
Depuis la découverte sur la paternité de Teddy, je ne suis plus tranquille, ni dans ma peau, ni dans mon esprit. J’ai porté l’enfant de Darnell sans même le savoir. Je n’ai même pas pensé qu’il pouvait être l’auteur de la grossesse tellement j’étais focus sur Marc-Arthur. Jamais je n’ai pensé que notre nuit aurait pu porter du fruit. Comme j’ai été idiote. Mais maintenant que j’ai la certitude que Teddy est son fils, je ne sais plus quoi faire. J’attends d’abord le retour de Marc-Arthur pour en discuter. Seulement, je pense que Darnell devrait savoir qu’il a un fils. Je ne crois pas pouvoir garder ce secret. Je trouve ça même injuste qu’un père ne sache pas qu’il a un enfant quelque part. On le dit souvent que la vérité finit toujours par être révélée donc Darnell apprendra tôt ou tard que nous avons un fils. A ce moment-là, il m’en voudra à mort, déjà que je lui ai brisé le cœur. Pff, j’en ai marre de réfléchir. Il faut que Marc-Arthur entre pour mieux discuter de tout ça. Il doit rentrer ce soir, mais bon comme toujours, il est encore en retard. Le diner est surement déjà froid.
Je tourne la tête vers Teddy qui s’est finalement endormi dans le divan à force d’attendre son père qui a finalement fait deux semaines au lieu de quatre jours. Je regarde attentivement mon fils et encore une fois je remarque la ressemblance avec son père. Les mêmes yeux dormant, le même nez, pareil avec les lèvres. Teddy a un air de Darnell et aussi de Coralie. Comment tout ça a pu me passer sous les yeux ? Je le prends dans mes bras et pars le faire coucher dans sa chambre. Je reste assise près de lui. Je passe mes doigts dans ses cheveux bouclés. Il est beaucoup plus métis que Coralie puisque moi j’ai un côté Libanais. Mais n’empêche qu’ils se ressemblent tous les deux. Je n’arrive pas à croire que j’ai un bout de Darnell. Cette dernière nuit si belle et intense que nous avions passée ensemble a donné un magnifique fruit.
Je souris.
Il m’est arrivé de penser à cette dernière nuit maintes fois. C’était une nuit de réconciliation et d’amour. Il n’y était pas allé avec douceur comme les précédentes fois. C’était si fort, si intense, si profond, si…
« Bonsoir chérie. »
J’ouvre les yeux. Je souffle pour me reprendre de cette sensation qui avait commencé à prendre possession de moi rien qu’en revoyant les images de cette nuit. Je me retourne vers Marc-Arthur.
Moi : Bonsoir. Bon arrivée. Tu vas prendre une douche avant de passer à table ?
Marc : Non ça va. J’ai diné dans l’avion.
Moi : Ok.
Marc : Je suis venu embrasser le petit.
Je le laisse donc seul avec le petit et vais l’attendre dans notre chambre. Il ne tarde pas à m’y rejoindre. Je suis assise sur le lit face à la porte.
Moi : Est-ce qu’on peut parler ?
Marc : Je n’en ai pas vraiment envie.
Moi : Il le faut pourtant.
Marc : Dans ce cas commence par me dire avec qui tu m’as trompé.
Moi : Je ne t’ai pas trompé. Toi et moi ce n’était pas la forme. Mais toi tu m’as délibérément menti. Tu savais que tu étais devenu stérile et tu ne m’as rien dit.
Marc : Serais-tu restée avec moi si je te l’avais dit ?
Moi : Peut-être que oui. Comment cela est-il arrivé ?
Marc : Je ne sais pas où j’ai chopé cette MST mais elle m’a bouffé ma fertilité.
Moi : Tu couchais donc avec d’autres filles en dehors de moi et Océane.
Il baisse les yeux.
Moi : Wahoo ! Tu me mentais donc tout ce temps alors que moi je t’attendais ici patiemment.
Marc : Tu m’attendais patiemment ? Dis plutôt que tu couchais avec tous les hommes nantis de ce pays.
Moi : Oui j’ai flirté avec des hommes, mais c’est parce que tu ne m’as pas laissé d’autre choix. Pendant que moi je t’attendais tu couchais avec cette Océane.
Marc : Parce qu’elle était enceinte.
Moi (hurlant) : Moi aussi je suis tombée enceinte de toi mais tu as disparu des radas. Le désespoir m’a poussé dans les bras d’un autre.
Marc : C’est aussi le désespoir qui m’a poussé à ne rien te dire sur ma situation. Je voulais avoir des enfants avec la femme que j’aime, c’est-à-dire, toi. Mais l’annonce de cette nouvelle m’a complètement brisé. Je me suis tu de peur de te perdre. Quand tu m’as annoncé être enceinte, j’ai d’abord eu mal parce que je savais que ce n’était pas de moi mais quand j’ai remarqué que même toi tu ne savais pas réellement qui était le véritable auteur de cette grossesse, j’ai décidé de jouer le jeu. Je ne voulais pas tout révéler par honte. Je ne voulais être la risée de personne. Comment moi qui ai réussi dans ma vie professionnelle, je finis stérile ? Je ne pouvais accepter une telle humiliation. Quand nous avons su par l’échographie que c’était un garçon, ça m’a renforcé dans ma décision d’être le père de cet enfant. Teddy est mon héritier. Nous n’aurons plus d’enfant, certes, mais j’ai déjà un garçon qui perpétuera le nom des ADOU, mon nom. C’est tout ce qui m’importe. Qu’il soit de mon sang ou pas, ça n’a aucune importance. Teddy est mon fils. Un point c’est tout.
Moi : Je veux dire la vérité à son véritable père.
Il tourne la tête vivement vers moi.
Marc : Quoi ?
Moi : Le père de Teddy a le droit de savoir…
Marc : JE SUIS LE PÈRE DE TEDDY.
Moi : Ne me hurle pas dessus. Tu penses être en droit de hausser le ton après m’avoir menti ?
Marc : On en parle de ta trahison ?
Moi : Je ne t’ai pas trompé.
Marc : Arrête de mentir. Selon les calculs et l’échographie tu es tombée enceinte dans la période où je t’ai fait ma demande. Tu m’as trompé alors que nous étions fiancés.
Moi : C’est archi faux. Ça c’est fait avant nos fiançailles. Cette nuit-là où tu m’as giflé.
Marc : Tu étais donc allée retrouver ce type qui t’avait offert la voiture ?
Moi : Non. Ce n’est pas lui. C’est Darnell.
Marc : Darnell ? Je suis censé le connaitre ?
Moi : Mon ancien photographe.
Il beugue.
Marc : Quoi ? Tu m’as trompé avec un photographe ? Un photographe ? Tu te fous de moi ?
Il se met à tourner sur lui-même.
Marc : Je n’arrive pas à le croire. Comment as-tu pu me rabaisser de la sorte ? J’aurai encore souhaité que tu le fasses avec l’autre type de la voiture. Au moins je saurai que ça en valait le coup. Mais un putain de photographe. Quelqu’un qui ne m’arrive même pas à la cheville.
Moi : Je t’interdis de parler de lui de la sorte. Il est certes un photographe mais il m’a mieux traité que toi. Jamais il n’a levé la main sur moi.
Marc : Oui mais tu penses qu’il aurait pu prendre soin de vous comme je le fais ? Vous offrir tout ce luxe dans lequel vous êtes ? Jamais.
Moi : Arrête de me parler de matériel. Je te parle du père de mon fils. Il ne nous aurait peut-être pas offert le luxe, mais je sais qu’il aurait été toujours présent pour son fils. Contrairement à toi qui n’est jamais là. Teddy a besoin d’une figure paternelle.
Marc : JE SUIS CETTE FIGURE PATERNELLE. Je lui offre tout et il porte mon nom. Cette discussion est close.
Moi : Ce serait injuste de cacher son fils à Darnell. Je vais le lui dire.
Marc-Arthur bondit sur moi. Il me renverse sur le lit et me saisit à la gorge.
Marc : Je suis ton mari et je dis que personne ne saura quoi que ce soit. Je suis le père de Teddy et ça restera ainsi indéfiniment. Je veux t’entendre me dire que tu la fermeras.
Moi (étouffant) : Marc arrête. Tu m’étouffes.
Marc : J’ai dit de me promettre.
Moi : Ok je ne dirai rien. Je t’en supplie lâche-moi.
Il me lâche et je me mets à tousser. Je n’arrive pas à croire qu’il m’ait fait une telle chose. Après la gifle d’il y a deux ans, il n’a plus été violent avec moi jusqu’à ce soir. Il sort de la chambre en claquant la porte derrière lui.
Ce matin j’ai appelé ma cousine Béca pour lui donner rendez-vous à midi dans un restaurant. Je ressens le besoin de parler à quelqu’un. Depuis deux ans que les filles et moi sommes disputées, nous n’avons toujours pas repris contact. Pourtant, elles me manquent énormément. Je regrette tant tout ce que j’ai dit. Je suis prête à m’excuser si je les voyais. Mais je n’ai plus aucune nouvelle d’elles. Elles ont même changé de numéro. Enfin je le pense. Ils ne sont plus disponibles. Je me sens constamment seule sans elles. Je n’ai plus personne à qui me confier et personne qui me dira quoi faire même avec des mots crus. Je ne suis non plus pas très proche de mes cousines à cause de cette rivalité entre nous. Mais ce matin j’ai fait une exception parce qu’il me faut vraiment parler à quelqu’un, et de toutes mes cousines, seule Béca est plus mature et plus expérimentée en matière de mariage. Ça n’a pas toujours été rose entre nous, ce qui est de ma faute, mais elle a toujours été ouverte avec moi. J’espère qu’elle me sera vraiment d’une aide parce que j’ai ma tête qui est prête à exploser.
Elle est déjà installée en train de boire un jus à la paille. Je passe ma commande une fois installée. Je prends des nouvelles de sa famille le temps que le serveur m’apporte mon jus.
Béca : Alors ?
Moi : J’ai un sérieux problème et j’ai vraiment besoin de me confier.
Béca : Je t’écoute.
Moi : Voilà. J’ai découvert récemment que Marc-Arthur est stérile.
Béca (ouvrant grand les yeux) : Sérieux ? Mais et Teddy ?
Moi : C’est justement là le problème. Teddy n’est pas son fils. Ce que j’ignorais de fait.
Béca : Je m’en doutais bien. Teddy n’a rien pris de Marc-Arthur. Max m’a dit que je voyais le mal partout. Mais comment tu as pu te tromper sur la paternité de ton fils. On dit généralement que les femmes savent qui est l’auteur de leur grossesse.
Moi : Bah moi non. Je n’ai pas fait le rapport avec l’autre vu que… j’ai couché avec les deux à quelques heures d’intervalles.
Elle me regarde bizarrement.
Moi : Ne me juge pas s’il te plaît. (Je souffle) Le problème, est que je veux dire la vérité au véritable père, mais Marc-Arthur refuse catégoriquement disant qu’il aime Teddy comme son propre fils. Il ne mérite donc pas que je les sépare.
Béca : L’autre non plus ne mérite pas qu’on lui cache qu’il a un enfant.
Moi : Mais Marc-Arthur…
Béca : Laisse-moi parler. Je n’en disconviens pas que Marc aime Teddy. La preuve depuis deux ans il prend soin de lui et jamais il ne t’a dit quoi que ce soit. Mais il n’est pas son père. Tôt ou tard cette vérité éclatera et Dieu seul sait ce qui se passera. Au fait, c’est pareil qu’arracher un enfant à sa mère. Dire la vérité au véritable père ne signifie pas séparer Teddy de Marc-Arthur. C’est juste mettre les choses à leur place. Ton mari pourra jouer comme bon lui semble le rôle de père et l’autre aussi. C’est une question de communication. Il n’est pas le seul homme à élever l’enfant d’un autre.
Moi : J’ai peur que ça ne finisse au tribunal.
Béca : C’est qui l’autre ? Nous le connaissons ?
Je me triture les doigts et baisse les yeux.
Moi : C’était mon employé. Mon photographe.
Je n’entends rien. Quand je lève les yeux je tombe sur un regard choqué.
Béca : Tatie le sait ?
Moi : Elle est le dernier de mes soucis. Marc jouait beaucoup avec mes sentiments en cette période et Darnell était là pour moi. J’ai succombé.
Béca : Bon, si c’est juste un photographe et qu’il veut en faire tout un plat sans rien comprendre, vous n’aurez qu’à utiliser vos pouvoirs. S’il veut vous intenter un procès en justice pour vous arracher le petit, soyez sans pitié à votre tour. De toutes les façons entre vous c’était juste l’histoire d’une nuit, il n’y a donc pas de sentiment.
Je baisse les yeux. Je peux sentir son regard peser sur moi.
Béca : Kayla, ne me dit pas que tu étais amoureuse et que ce n’était pas un coup d’un soir.
Je ne réponds rien.
Béca : Hein ? Tu étais amoureuse d’un autre et tu t’es mariée avec Marc ? Kayla !
Moi : J’étais amoureuse des deux. Mais Marc m’était plus favorable.
Béca : Parce qu’il a de l’argent ? Tu t’es donc mariée pour le luxe ?
Moi : Pas toi peut-être ?
Béca : Non ! Je me suis mariée par amour. Même si Max devenait le plus fauché des hommes, je resterai avec lui parce que je l’aime. Tu as épousé un homme qui ne fait même pas de toi et “votre fils’’ sa priorité. Combien de temps vous accorde-t-il ?
Moi : Il est super occupé à cause de son travail. Rien à avoir avec la priorité. Il nous aime c’est l’essentiel.
Béca : Bah non tu vois ! André est beaucoup plus riche que Marc mais il ne met jamais son travail avant sa famille. Terry qui est connu pour être un puissant homme d’affaire consacre aussi du temps à sa famille. Je dirai même beaucoup. Tu sais le nombre de fois qu’il a annulé des rendez-vous pour signature de contrat rien que pour un diner avec sa femme ? Il a même annulé un voyage pour célébrer l’anniversaire de sa fille. C’est ça un homme qui aime sa famille.
Je m’énerve parce que je sais qu’elle a raison.
Moi : Je n’ai pas fait appel à toi pour que tu juges mon mari. Je veux juste que tu me donnes une solution pour la situation que je traverse en ce moment. Rien de plus.
Béca : Ok je m’excuse. Comme je l’ai dit, essaie de convaincre calmement ton mari pour dire la vérité à l’autre. Il est en droit de savoir. Après, asseyez-vous et trouvez ensemble des solutions. Ne pense pas uniquement à ton mari parce qu’il n’est pas le seul concerné. Avant de prendre une décision, pose-toi la question de savoir si tu aimerais qu’on te prive de ton enfant toute ta vie. Je ne crois pas que tu le voudrais. Ne le fais donc pas à un autre.
Béca a raison. Je ne peux pas priver Darnell de son fils. Il me faut donc trouver un moyen de convaincre Marc-Arthur. Je retourne travailler le reste de la journée après le déjeuner. Quand je rentre le soir, je trouve Marc qui fait son petit sac de voyage.
Moi : Bonsoir. Où pars-tu ?
Marc : En France. Océane m’a informé que la petite ne se sentait pas bien. Elle a besoin de moi.
Moi : Mais tu viens à peine d’entrer de voyage. Teddy a aussi besoin de toi. Il n’a fait que te demander durant ton absence.
Marc : Kayla, je vis avec vous donc vous m’avez avec vous constamment. Elles non.
Moi : Dois-je te rappeler que tu y étais déjà ces deux dernières semaines ?
Marc : Et je suis avec vous pour la vie. Je serai de retour dans trois jours maxi.
Il m’embrasse et sort avec son sac. Je me laisse tomber sur le lit. Et si Béca avait raison ? Et si nous n’étions pas si importants que ça pour Marc-Arthur ?
*Mona
*LYS
Marc-Arthur avait dit trois jours, mais là ça fait une semaine qu’il est parti. Depuis son départ, Teddy ne se sent pas en forme. Il fait de la fièvre. Je lui ai donné des calmants mais j’ai l’impression que ça n’a aucun effet. C’est peut-être l’absence de son père qui le rend dans cet état. Je le regarde endormi dans mes bras et quelque chose de bizarre attire mon attention. Il m’a l’air raide. Je fronce les sourcils.
Moi (tapotant sa joue) : Teddy ! Teddy chéri ouvre les yeux.
Il ne réagit pas.
Moi : Teddy réveille-toi !
Pareille. Je lève son bras et le laisse tomber. Je suis prise d’horreur quand je constate que mon fils s’est évanoui dans mes bras. Je hurle le nom de sa nounou et lui ordonne de m’apporter mon sac à main. Pendant ce temps je cours vers ma voiture. Elle me rejoint et je lui tends Teddy. Nous nous engouffrons dans la voiture et telle une course de Rallye, je conduis à pleine vitesse jusqu’à la clinique la plus proche. C’est en pleurant que j’explique au Docteur ce qui s’est passé. Il me demande de me calmer et d’attendre dans la salle d’attente. J’obéis pour la salle d’attente mais je continue de pleurer en silence. Je ne veux pas perdre mon fils. Il est ma raison de vivre. Le seul qui me donne la force de tenir dans ce mariage. Il n’a même pas encore commencé à profiter de sa vie. Il n’a même pas encore deux ans. Je veux le voir grandir, se marier, avoir des enfants. J’ai encore besoin de mon fils. Ne voulant pas rester seule, j’appelle ma mère et Béca pour les informer de la situation. J’appelle aussi Marc-Arthur mais ça ne passe pas. Je lui laisse un message WhatsApp. J’en ai marre de devoir faire mains et pieds pour le joindre. Ça me saoule.
Ma mère arrive alors que je n’ai toujours pas de nouvelle de mon fils. Je me jette dans ses bras en la voyant.
Maman : Quelles sont les nouvelles ?
Moi : Je ne sais toujours rien. On m’a juste donné une ordonnance à acheter. J’attends toujours.
A peine nous nous asseyons que Béca arrive.
Maman : Que fait-elle ici ?
Moi : Je l’ai appelé.
Maman : Depuis quand vous êtes copines ?
Moi : Maman arrête de parler comme si c’était ton ennemi. Elle est ta nièce je te rappelle.
Béca nous salut avant de me prendre dans ses bras. Nous attendons donc toutes les quatre, la nounou y compris. Le Docteur se montre enfin.
Moi : Comment va mon fils ?
Doc : Je n’ai pas de très bonnes nouvelles. Votre fils fait un palu très sévère. Vous auriez dû l’emmener à l’hôpital dès le premier jour de la fièvre.
Moi : C’est donc grave ?
Doc : Sans vous mentir oui. Et sans vouloir vous affoler, certains en meurent. Mais n’allons pas vite en besogne. Nous lui avons donné les premiers soins. Il ne nous reste plus qu’à attendre et voir comment son corps réagit. Si ses défenses immunitaires sont solides, d’ici deux jours il doit pouvoir y avoir un début de rétablissement.
Maman : Et dans le cas contraire ?
Il fait un léger signe d’épaule. Ça veut tout dire. J’éclate en sanglot et me réfugie de nouveau dans les bras de Béca.
Béca : Ne t’inquiète pas, il va se remettre. C’est un champion.
Moi : Je ne veux pas perdre mon fils.
Béca : Tu ne le perdras pas.
Voici deux jours maintenant que Teddy est hospitalisé. J’ai mal de voir mon fils dans cet état. Il a ouvert les yeux mais refuse de manger. Il ne fait que pleurer. Je suis obligée d’être forte pour ne pas craquer devant lui. Je lui ai apporté son doudou avec lequel il joue faiblement.
Teddy : Maman, je veux papa.
Moi : Ton papa sera bientôt là mon lapin.
Teddy : Je veux papa.
Il se met à pleurer de nouveau. Je me couche près de lui et le prends dans mes bras. Je le rassure du mieux que je peux sur la venue prochaine de son père alors que je n’ai aucune nouvelle. Béca me regarde avec compassion. Quand Teddy se rendort, elle et moi allons prendre de l’air dans la salle d’attente.
Béca : Marc-Arthur n’a toujours pas fait signe de vie ?
Moi : Non. J’ai pourtant besoin de lui en ce moment. Notre fils est dans un état déplorable et je suis la seule à subir ça. Ce n’est pas juste.
Je me retiens de pleurer. J’en ai assez fait ces deux derniers jours.
Moi : Tu crois que je devrais appeler Darnell ?
Béca : Que te dit ton cœur ?
Moi : Que je devrais le faire. (La voix tremblante) Et si Teddy ne s’en sortait pas ? Darnell a le droit de le connaitre avant.
Béca : Ne pense pas ainsi. Teddy s’en sortira. Mais si tu veux tout dire à Darnell, vas-y.
Moi : Il va me falloir appeler d’abord Alice.
J’appelle mon autre cousine à qui j’explique que j’ai besoin des services des photographes de son mariage. Elle m’envoie en photo leurs différentes cartes de visites. J’en vois une avec le nom de Darnell. C’est avec les doigts tremblants que je compose son numéro. Ça sonne, ça sonne, ça sonne, puis…
« Darnell : Allô ! »
Sa voix résonne jusque dans mon cœur. Je ferme les yeux, assaillie par tant de souvenir. Entendre sa voix ne me laisse pas indifférente. Mon Dieu, j’aime toujours Darnell.
« Darnell : Allo ? »
Moi : Allô ! Bonsoir Darnell. C’est… Kayla.
Le long silence qui suit fait battre mon cœur fortement comme si j’étais en attente du verdict du Juge. Un ange ne cesse de passer et repasser. J’entends juste un clic. Il a accroché. Je me remets à pleurer.
Béca : Qu’est-ce qui se passe ?
Moi : Il m’a raccroché au nez. Il m’en veut toujours.
Béca : Ok laisse-moi essayer.
Moi : Tu devrais attendre un peu sinon il se doutera que c’est moi.
Après une trentaine de minute, Béca l’appelle de son numéro à elle. Elle se fait passer pour une infirmière et demande à Darnell de se rendre à la clinique pour répondre d’un patient qui l’a désigné comme responsable. Il n’y comprend rien vu qu’il ne connait pas grand monde, mais il accepte néanmoins de venir. L’attente est longue. Très longue même. J’ai en même temps hâte, en même temps peur de le voir. J’ai peur de véritablement me rendre compte que je l’aime malgré que je sois mariée. Avec Darnell, ça a été court mais tellement fort. Je ne crois pas avoir déjà vécu pareille situation. Quand je le vois à travers la baie vitrée parler à la réceptionniste, mon cœur s’emballe.
Moi : Il est là !
Béca se tourne dans la direction de mon regard. Il marche vers la salle d’attente. Je crois qu’il ne nous voit pas encore.
Béca : Comment tu as fait pour ne pas te rendre compte du véritable père de Teddy ? Tu n’as pas remarqué la ressemblance ou quoi ? Regarde ses yeux.
Moi : Je sais, j’ai été stupide.
Béca : Bon, je vais vous laisser. Tu m’appelles après pour me raconter.
Moi : Ok.
Elle sort et intercepte Darnell à qui elle demande d’entrer. Je donne dos à la porte de peur de le faire fuir s’il me voit.
Darnell : Bonjour.
Je souffle et me retourne. Quand il me voit il serre son visage.
Moi : Bonjour Darnell.
Darnell : J’aurais dû me douter que c’était toi.
Moi : Je suis désolée d’avoir usé de ruse pour te faire venir. C’était urgent.
Darnell : Quel que soit l’urgence, je ne veux rien savoir. Je ne veux plus jamais avoir affaire à toi. Je ne sais même pas pourquoi après deux ans tu réapparais dans ma vie. Ne me contacte plus jamais, Kayla. Plus jamais.
Il se retourne vers la porte.
Moi : Ton fils est hospitalisé ici.
Il stoppe son prochain pas.
Moi : Nous avons un fils de deux ans, toi et moi.
Il se retourne.
Darnell : C’est à moi que tu parles ?
Moi : Oui. Notre dernière nuit chez toi, a produit un fruit. Il s’appelle Teddy et il est en ce moment très souffrant.
Il me regarde complètement choqué.
Darnell : Un instant, tu es en train de me dire que toi et moi avons un fils ensemble ?
Moi : Oui.
Darnell : Et depuis deux ans c’est maintenant que tu me le dis ?
Moi : Je n’en savais rien.
Darnell (haussant le ton) : Comment ça tu n’en savais rien ? Une femme ça connait le père de son enfant.
Moi : Darnell…
Darnell : Ça ne t’a pas suffi de me briser le cœur il y a deux ans, il t’a fallu encore me cacher ma progéniture et le donner à ton mari.
Moi (éclatant en sanglot) : Je te demande pardon. Je n’en savais rien je te jure.
Darnell : Et tu oses m’informer aujourd’hui qu’il est souffrant. L’aurais-tu fait s’il n’y avait pas eu cette maladie ?
Je n’ose répondre. Il s’énerve et donne un coup de poing dans l’un des sièges. Je sursaute. Je ferme les yeux en continuant de pleurer.
Moi : Je te demande sincèrement pardon. Je l’ai découvert il y a peu. Tu as le droit d’être en colère, de m’en vouloir, de me hurler dessus, de me traiter de tous les noms. Mais là en ce moment, j’ai juste besoin de toi.
Darnell : La dernière fois que tu m’as dit ça, ça ne s’est pas très bien terminé.
Moi : Il risque de mourir Darnell. Mon bébé, risque de mourir si son corps ne réagit pas vite aux traitements. Je sais que tu es colère mais je t’en conjure, ne me laisse pas seule dans cette épreuve. Je n’y arriverai pas. Je n’ai jamais été forte dans ce genre d’épreuve.
Je pleure de plus en plus sans pouvoir me retenir.
Moi : J’ai si peur Darnell. J’ai peur de perdre mon bébé. Il est ma raison de vivre. Je te demande juste, le temps de sa convalescence, de faire fi des ressentiments que tu as contre moi. Il a besoin d’un père, de son père. Je…
Je suis encore prise d’un gros sanglot. Je sens mes jambes s’affaisser quand je sens des bras me retenir. Il m’attire à lui et me serre fort contre son torse. Je me sens bien d’un seul coup. Etre de nouveau dans ses bras m’apaise. Je ne veux plus qu’il me lâche. J’avais justement besoin de câlin, d’attention. Il promène sa main dans mon dos dans un geste d’apaisement.
Darnell : Ça va, je suis là.
Moi : Je te demande pardon pour tout.
Darnell : Chuut !!!
Je m’accroche encore plus à lui. Sentir son odeur, ça m’avait manqué. J’oublie tout autour de moi. Le monde a cessé de fonctionner. Je suis là où j’aurais dû être depuis.
« Je peux savoir ce qui se passe ici ? »
Je sursaute à l’entente de la voix de Marc-Arthur. Il dévisage Darnell avec colère. Il a fermé même ses poings. Pourquoi Marc-Arthur a le chic d’apparaitre à chaque fois que je suis dans les bras de Darnell ? Je quitte les bras de Darnell. Par le regard de Marc-Arthur je crois qu’il l’a reconnu.
Marc : Je rentre de voyage et je viens trouver ma femme dans les bras d’un autre.
Darnell : Excusez mais ce n’est pas ce que vous croyez.
Marc : Que voulez-vous que je crois ? Que faites-vous ici d’ailleurs ?
Moi (m’avançant) : Marc s’il te plaît pas de scandale.
Marc : Demande-lui donc de s’en aller. Il n’a rien à faire ici.
Darnell : Kayla, est-ce que tu peux me dire dans quelle chambre se trouve mon fils que j’aille le voir s’il te plaît ?
Marc : Votre fils ? Avez-vous un fils ici ?
Moi : Marc-Arthur arrête.
Il me saisit violement le bras.
Marc : Je t’avais pourtant défendu mais tu l’as fait.
Moi (grimaçant) : Arrête tu me fais mal.
Marc : Demande-lui donc de s’en aller et de rester loin de MON fils.
Il me lâche et je me tourne vers Darnell qui semble être énervé.
Moi : Tu devrais rentrer s’il te plaît.
Darnell : Tu penses vraiment que je vais quitter ce lieu sans avoir vu mon fils ?
Marc : J’ai dit que vous n’avez pas de fils ici.
Darnell : Ok, vous, calmez-vous. Ok ? Je n’ai pas affaire à vous. J’étais chez moi, ignorant de tout lorsqu’elle m’a appelé parce qu’elle se sentait seule face à cette épreuve. Vous n’étiez pas présent quand elle se lamentait, quand elle avait besoin de vous. Maintenant que vous êtes là, occupez-vous plutôt d’elle et lâchez-moi les baskets. J’ai découvert que j’avais un fils qui aura bientôt deux ans alors retenez bien une chose, je ne compte pas disparaitre de sa vie. Je veux le connaitre et faire partie intégrante de sa vie, peu importe qu’il vive avec vous.
Marc : Je suis son père devant la loi et c’est moi qui en prends soin. N’essayez pas de vous jouer les bons pères parce que vous ne pourrez jamais lui offrir le quart du luxe dans lequel il vit.
Darnell : Donnez-lui le luxe, je lui donnerai de l’amour, vu que ça, vous êtes incapable de le donner même à votre femme. (A moi) Je veux le numéro de sa chambre.
Moi : Chambre 5.
Darnell : Merci !
Il nous laisse Marc-Arthur et moi. J’évite de le regarder parce que je le sais déjà très en colère.
Marc : Tu es sans doute fière de toi. Me rabaisser devant ton amant.
Moi : Tu devrais peut-être accepter qu’il soit le véritable père de Teddy. Ça éviterait déjà les histoires.
Marc : Je ferais mieux de rentrer à la maison au risque de faire quelque chose de regrettable.
Moi : Tu n’as même pas demandé comment il allait.
Marc : Je suppose qu’il va bien si tu as le temps de te jeter dans les bras d’un autre homme.
Il sort aussi de la salle. J’appelle Béca à qui je fais un compte rendu de tout ce qui vient de se passer. Je retourne au chevet de mon fils où Darnell est déjà. Je le trouve assis près de lui à le regarder dormir. Par son regard, je peux deviner qu’il est émerveillé.
Darnell : On aurait dit Coralie en version masculine.
Moi (souriant) : Ouais.
Darnell : Je pourrai le voir après son rétablissement ? Je veux qu’il me connaisse, ainsi que sa sœur.
Moi : Je n’y vois pas d’inconvénient.
Il tourne enfin la tête vers moi.
Darnell : Toi ça va ?
Moi : Maintenant que je n’ai plus ce secret sur la conscience, oui.
Darnell : Je peux aussi financièrement prendre soin de lui. Je m’en sors beaucoup mieux maintenant qu’il y a deux ans.
Moi : Je l’avais bien imaginé.
Je ne peux plus détourner mon regard du sien. J’aimais tellement qu’il me regarde avec ses gros yeux dormants. Nous ne nous disons plus rien. Nous nous contentons juste de nous regarder jusqu’à ce que l’entrée du Docteur nous fasse tourner la tête. Il entre avec des fiches en main et examine Teddy. Il nous annonce qu’il répond bien au traitement et si les choses continuent ainsi, il sera sur pied d’ici la fin de la semaine. Je souffle de soulagement.
Deux jours après l’annonce du Docteur, Teddy va un peu mieux. Il mange maintenant et joue avec un peu plus d’engouement bien qu’il soit toujours en clinique. Darnell a passé toutes ses journées ici près de lui durant ces deux jours. Je lui ai demandé s’il n’avait pas de travail, il m’a répondu que la santé de son fils valait beaucoup mieux que son travail. Ça m’a fait chaud au cœur. Marc-Arthur quant à lui se contente de prendre des nouvelles à distance avec le Docteur et de payer les soins par virement. Teddy, en seulement deux jours s’est habitué à Darnell. Les deux jouent ensemble avec les doudous de Teddy. J’ai fait en sorte que ma mère ne vienne pas à la clinique de peur qu’elle rencontre Darnell et qu’elle en fasse toute une histoire. Déjà que Marc-Arthur refuse qu’un autre soit le père de son fils, je ne vais pas en rajouter en informant toute la famille. Tout le monde le saura au temps opportun. Pour l’instant, seule Béca est dans la confidence. Elle a d’ailleurs rencontré Darnell et le courant est vite passé. Sa simplicité à elle, ça m’a toujours plu.
Voyant que Teddy s’amuse bien avec son père Darnell, je décide de faire un tour à la maison m’occuper de mon mari. Il me boude toujours. Lui et moi devons avoir une discussion. Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Quand j’arrive, je le vois encore une fois ranger ses affaires mais cette fois il m’a l’air paniqué. Il fait tout à la va vite.
Moi : Tu pars encore en voyage ?
Marc (paniqué) : Oui. J’ai deux trois trucs à régler.
Moi : Qu’est-ce qui t’arrive bébé ? Quelque chose ne va pas ?
Marc : Ne t’inquiète pas. Je vais tout régler en peu de temps.
Moi : Mais dis-moi…
Il sort de la chambre en me poussant presque. Je reste là perplexe. On aurait dit quelqu’un qui fuyait à voir cette façon désordonnée avec laquelle il a rangé sa valise et ses documents. Je décide d’aller prendre une douche et de faire un petit somme avant de retourner près de mon fils. Je n’ai pas vraiment eu de repos ces deux derniers jours.
Je suis réveillée par des coups donnés sur la porte de ma chambre. J’entends la voix de la nounou de Teddy m’appeler derrière la porte. Je vais ouvrir en m’étirant.
Moi : Qu’il y a-t-il ?
Nounou : Tantie il y a les policiers. Ils veulent te voir.
Moi : Policier ?
Nounou : Oui. Ils sont beaucoup.
J’arrange ma tenue en la suivant jusque dans le salon où se trouvent plusieurs policiers qui fouillent çà et là.
Moi : Bonsoir, vous cherchez quelque chose ?
Policier : Bonsoir Madame. Nous sommes bien chez M. ADOU Marc-Arthur ?
Moi : Oui. Je suis sa femme.
Policier : Bien. Votre époux fait objet d’une enquête. Il est impliqué dans une affaire de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Toutes les preuves sont déjà réunies contre lui. Nous avons reçu des ordres du tribunal. Puisqu’il est introuvable, nous allons vous mettre en garde à vue pour nous assurer que vous n’êtes pas de mèche avec lui.
Moi : Attendez c’est une blague !? Mon mari n’est pas un drogué.
Policier : Peut-être, mais il s’enrichit sur la vente de drogue. Veuillez nous suivre au commissariat.
Sans me laisser un temps de réponse, deux officiers se positionnent de part et d’autre de moi. Sans me menotter ils me conduisent à leur véhicule. Je suis très vite transportée au commissariat. On ne me met pas en cellule mais plutôt dans une salle, je pense d’interrogatoire. Je suis même interrogée pendant un long moment. Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe. Marc-Arthur, trafiquant de drogue ? Depuis quand ? Serait-ce ce qui expliquerait tous ses voyages et consort ? J’espère que c’est une très grosse erreur. Je refuse de croire que tout ce temps, je vivais avec l’argent de la drogue. J’ai élevé mon fils avec de l’argent sale. Mon Dieu !
Policier (entrant) : Votre père est là. Vous êtes libre de vous en aller.
Cette nouvelle m’apaise mais je me demande qui a bien pu le joindre. Je n’ai pas donné son contact. Quand je le vois de loin discuter avec celui qui me semble être le Commissaire, je suis prise de honte. Il m’avait pourtant dit qu’il trouvait Marc-Arthur louche. Mais je ne l’ai pas écouté. Malgré la honte, je me jette dans ses bras. J’ai besoin de réconfort. Dans le silence nous allons à sa voiture. Son chauffeur nous fait vite sortir de là.
Moi : Merci d’être venu. Comment as-tu su ?
Papa : Le Commissaire est un ami. Il lui a suffi de voir mon nom sur ta pièce. C’est justement pour cette raison qu’il a décidé de t’éloigner de toute enquête. Mais, tu risques de tout perdre.
Moi : Comment ?
Papa : Puisque les biens de ton mari proviennent de la drogue, ils sont obligés de tout réquisitionner. Vos maisons, les voitures, son entreprise, vos comptes en banque et même tes boutiques.
Moi : Quoi ? Mais ce sont mes boutiques. Aussi j’ai mon compte à moi toute seule.
Papa : Vous êtes mariés sous le régime de communauté de bien donc on suppose que tout est à vous deux.
Moi : Mais ma plus grande boutique, ce n’est pas avec son argent que je l’ai ouverte. Tu m’as aussi donné de l’argent pour que je commence.
Papa : Je l’ai signifié au Commissaire et il promet de tout faire pour que tu ne sortes pas perdante. Il me fera signe les jours à venir. Aussi l’une des possibilités de t’éloigner de tout ceci c’est de demander le divorce. Mais c’est à toi de prendre cette décision.
Je me contente de baisser la tête sans pouvoir rien dire. Les mots me manquent.
Papa : Puisque tu n’as plus de toit, je te ramène chez moi. Sauf si tu préfères aller chez ta mère ?
Moi (honteuse) : Non. Je préfère aller vivre chez toi.
Je sers les dents pour ne pas pleurer mais je n’y arrive pas. Mon père me prend dans ses bras.
Papa : Ça va je suis là. Côté finance tu sais que tu n’as pas à t’inquiéter.
Moi : Je sais.
Mais côté vie personnelle, je suis au fond du gouffre. Si Marc-Arthur a été capable de prendre la fuite et de me laisser seule dans cette merde, c’est qu’il ne m’a jamais aimé. Quand je pense que j’ai, comme une idiote, rejeté le véritable amour pour lui parce qu’il avait tous les critères de ma liste, j’ai envie de me pendre à un bois. J’ai vraiment fait n’importe quoi.