Épisode 6
Ecrit par Mona Lys
Episode 6
DARNELL
Je suis heureux que mon fils aille mieux. J’avais peur qu’il lui arrive malheur alors que je venais à peine de faire sa connaissance. Il m’est toujours incroyable que j’ai un fils. Jamais je ne l’aurais imaginé. Un enfant de moi et Kayla, mon ancienne patronne. Quand elle m’a annoncé cette nouvelle, j’ai cru rêver. Je n’y ai pas vraiment cru jusqu’à ce que je le vois de mes propres yeux. Là, tout doute s’est dissipé. J’ai un garçon, un héritier, celui qui étendra le nom des MENSAH. Finalement je suis heureux qu’il soit là. C’est incroyable comme mes deux enfants me sont tombés dessus alors que je ne l’ai même pas souhaité. Mais comme mamie Kossia le dit, un enfant est toujours une bénédiction. Quand je lui ai annoncé cette nouvelle, elle n’en revenait pas. J’ai dû lui apporter une photo vu qu’elle est un peu faible pour se déplacer. Sa santé s’est dégradée ces deux dernières années. Ça ne l’a pas empêché de se réjouir. Elle n’a jamais cessé de me dire que ce qui s’est passé entre Kayla et moi était un amour fort. Quand je lui ai donc parlé de Teddy, elle m’a dit que quand l’amour est fort entre deux personnes, ça ne peut que produire du fruit. J’en ai rigolé. J’ai pourtant tout fait pour la convaincre que l’amour que je ressentais pour Kayla n’était pas réciproque mais difficile de lui faire accepter cela.
Il m’a fallu du temps pour tourner la page, du temps, pour la sortir de ma tête et de mon cœur, du temps pour la rayer de ma vie. Mais ce temps a été vain, parce qu’il m’a suffi de la voir pour que mes sentiments reprennent vie. Je les ai reçu en pleine face je dois dire. Mais ce n’est cependant pas pour autant que je vais retomber dans ses filets. L’amour seul ne suffit pas pour être avec quelqu’un. Malgré ce que je peux ressentir pour elle, je n’ai aucunement l’envie de tenter quoi que ce soit avec elle. Mais en même temps il n’y a pas lieu de penser à une éventuelle relation vu qu’elle est mariée. Et moi aussi je suis engagé. J’ai renoué avec Amélie. Oui je sais et mamie Kossia n’a cessé de me le répéter, c’est une grosse erreur. Mais quand la personne que tu aimes déraisonnablement te plaque pour un autre, tu es susceptible de tomber dans les bras de n’importe qui, pourvu que tu oublies ton chagrin. Un an après avoir assisté aux fiançailles de la femme que j’aimais et après ma démission, je ne m’étais toujours pas remis. J’avais du mal à me concentrer sur le travail, à faire autre chose que penser à elle. Lorsque je suis tombé sur ses photos de mariage sur les réseaux sociaux, j’ai cru perdre la tête. C’était comme si on m’arrachait mon cœur sans m’avoir au préalable anesthésié. J’avais atrocement mal. Amélie n’arrêtait pas dans cette même période de me faire des avances. Un soir elle a débarqué chez moi, elle m’a aguiché. Dans le but de noyer mon chagrin, je lui ai fait l’amour et c’est de là que tout est reparti. Je me suis dit, si celle que tu aimes t’a plaqué pour un riche, pourquoi ne pas accepter celle qui te veut malgré ta situation financière ? En plus c’est la mère de ton enfant. Voici comment depuis une année nous vivons ensemble avec Coralie notre fille. Mamie Kossia ne s’en est pas réjouie mais elle a quand même accepté ma décision.
Maintenant que Teddy va mieux, il va me falloir parler de lui à Amélie. Elle va l’apprendre de toute façon parce que je compte l’emmener chez moi passer des jours. Je ne compte pas laisser un autre élever mon fils et rester en marge. Qu’il s’occupe de lui ne me dérange guère, mais je veux que mon fils me connaisse. J’ai attendu toute la journée, le retour de Kayla, mais finalement c’est la nounou du petit qui s’est montrée. Je l’ai donc laissé avec lui et maintenant je rentre chez moi me reposer. Je dois reprendre le boulot demain. J’ai pu enfin ouvrir mon studio. Il est certes encore petit, mais je m’en sors plutôt bien. Je suis beaucoup sollicité pour les cérémonies. Ça m’a même permis de déménager de mon studio américain pour un deux pièce. J’attends d’être un peu plus stable pour prendre une plus grande maison. Pour l’heure ce n’est pas la priorité. Nous nous en sortons très bien dans cette maison qui est même spacieuse.
A peine j’ouvre la porte que Coralie vient se jeter dans mes bras. Je la relève et lui pose un baiser sur la joue.
Moi : Ça va toi ?
Coralie : Oui.
Moi : Elle est où maman ?
Coralie : Dans la chambre.
Moi : Tu as pris ta douche ?
Coralie : Non.
Moi : Pourquoi ? Il est pourtant presque 19h.
Je la pose dans le fauteuil devant son dessin animé et me rends dans la chambre. Amélie est étendue sur le lit à rigoler au téléphone. Encore un moment de commérage avec ses copines. Elles en font tout le temps malgré mes plaintes. Elle ne se gêne même pas de raccrocher à mon arrivé. Je vais me prendre une douche et je reviens la trouver dans sa même position. Je sors de là avant de m’énerver. Commençant à sentir la faim pointer, je vais jeter un coup d’œil dans les casseroles. Grande est ma surprise de constater qu’elle n’a rien cuisiné. Cette fille est sérieuse ? Je reviens dans le salon.
Moi : Princesse tu as diné ?
Coralie : Non !
Madame se décide enfin à sortir de la chambre.
Amélie : Bonsoir chéri.
Moi : Pourquoi Coralie n’a pas encore pris de douche et pourquoi il n’y a rien à manger dans cette maison ?
Amélie : Oh j’étais vraiment épuisée. J’ai eu la paresse de me rendre au marché. Mais on peut commander à manger. Je vais appeler la vendeuse de poisson braisé qui est en bas pour qu’elle nous apporte un plat. Donne l’argent.
Moi : Comment ça ? Si tu n’as pas fait la cuisine c’est que les 5000 FCFA que je t’ai donné ce matin sont encore là.
Amélie : Ahii mais nous on a commandé à manger à midi.
Moi : Tu as fini 5000 FCFA toute seule juste à midi ?
Amélie : C’est ça qui est quoi ? Les gens dépensent plus que ça rien que pour la boisson.
Moi : Sauf que nous ne sommes pas comme eux. Nous ne roulons pas sur l’or, nous avons des charges en plus d’une fille à élever. Tu n’as aucune activité parce que tu dis ne pas te sentir prête pour le moment. Mais tu es aussi incapable de prendre convenablement soin de la maison.
Amélie : Mais c’est fatiguant. C’est pour ça je t’ai demandé de prendre une servante.
Je soupire. Cette fille est un cas désespéré. Je fais pourtant le nécessaire pour la faire changer mais elle ne fait aucun effort. Toujours là à vouloir faire comme les autres oubliant notre situation. Elle est matérialiste jusque dans ses os. Elle veut juste vivre dans le luxe et être traitée comme une reine. Elle n’a toujours pas compris que pour être une reine, il faut se construire son palais. Au risque de déclencher une dispute devant la petite, je ne dis plus rien. Je lui demande de lui donner sa douche le temps pour moi d’aller nous chercher à manger. Même Coralie n’est pas très proche d’elle parce que justement elle ne crée aucune attache. Elle est tout le temps occupée sur son portable. Il n’y a que moi qui joue avec la petite.
Après le diner, je vais mettre Coralie au lit. Je demande ensuite à parler à Amélie dans le salon. Elle me rejoint et la première chose qu’elle fait, c’est de se jeter sur moi et de m’embrasser. Je la repousse légèrement.
Moi : Je dois te parler.
Amélie (insistant) : Je veux qu’on fasse l’amour. Mes menstrues sont enfin finies.
Moi : Amélie il faut qu’on parle.
Amélie : Pourquoi à chaque fois que je me rapproche de ma période fertile tu deviens distant.
Moi : Je ne suis pas distant. Je t’ai déjà dit que notre deuxième enfant, nous le ferons une fois mariés.
Amélie : Mais si c’est sûr que nous allons nous marier, pourquoi ne pas en faire maintenant ?
Moi : Il y aura justement un deuxième enfant dans cette maison.
Elle se met à jubiler. Elle veut s’asseoir sur moi mais je la repousse encore.
Moi : Reste tranquille et écoute-moi.
Amélie : Mais tu as dit…
Moi : J’ai un fils.
Amélie : Que quoi ?
Moi : J’ai appris il y a deux jours que j’ai un fils.
Amélie : QUOI ? Tu m’as trompé ?
Moi : Bien-sûr que non. Il aura bientôt deux ans. C’était donc avant qu’on ne se remette ensemble.
Amélie : C’est avec cette métisse avec qui mon amie t’avait vu.
Moi : Mon ancienne patronne, oui.
Elle se lève choquée.
Amélie : Quoi ? Tu couchais donc avec ta patronne ? Et puis pourquoi c’est maintenant qu’elle apparait avec l’enfant ? Qu’est-ce qui prouve qu’il est le tien ?
Moi : Il n’y a qu’à le voir pour le savoir. Je tenais à t’informer de son existence parce que j’ai l’intention de le reconnaitre et de lui donner une place dans ma vie. Il viendra de temps en temps rester ici avec nous. Je voudrais donc que nous soyons aussi une belle famille pour lui.
Amélie : Hors de question !
Moi : Pardon ?
Amélie : J’ai dit hors de question ? Une bonne femme se lève un matin avec son enfant et tu veux que moi je m’occupe de lui. Jamais.
Moi : Je ne te demande pas de t’occuper de lui. Juste de l’accepter parce que c’est mon fils et le frère de Coralie.
Amélie : Coralie n’a aucun frère. Les seuls frères et sœurs qu’elle aura seront ceux qui sortiront de mon ventre. Pas un bâtard.
Moi (me levant) : Je t’interdis de parler de la sorte de mon fils. Que tu le veuilles ou non il est le fruit de mes entrailles et je n’ai pas l’intention de l’abandonner.
Amélie : Fais ce que tu veux mais je ne veux pas le voir dans ma maison.
Moi : Cette maison c’est moi qui la paye et j’en suis le chef alors je décide qui entre et qui sort. Mon fils viendra ici autant de fois que je le voudrai.
Amélie : S’il vient je pars. Tu m’entends Darnell ? Tu vas devoir choisir entre lui et moi.
Moi : Ne t’aventure pas sur ce terrain au risque d’en sortir perdante. Je te laisse te calmer.
*Mona
*LYS
Depuis trois jours Amélie fait une grève à la maison. Elle ne m’adresse plus la parole, ne s’occupe plus de la maison qui est devenue toute sale, ne prend plus soin de Coralie et elle refuse même de faire la cuisine. Elle m’a lancé à la figure de dire à la mère de mon fils de venir tout faire à sa place puisque je veux lui imposer son fils. Pour éviter les histoires, j’ai décidé de sortir avec Coralie aujourd’hui après avoir fait le ménage. Je l’emmène rencontrer son petit frère qui va beaucoup mieux. Il sortira cet après-midi. Coralie n’a pas cours ce jour, ça lui fera donc une balade. Elle adore sortir avec moi. Elle adore sortir mais sa mère ne le fait jamais avec elle. Je lui ai annoncé qu’elle avait un petit frère. Elle s’est réjouie et ce matin c’est même elle qui m’a réveillé pour qu’on parte le voir. J’ai laissé de l’argent à Amélie. Qu’elle fasse ce qu’elle veut.
C’est encore la nounou de Teddy que je trouve à son chevet. Je ne vois plus Kayla. Ça commence à m’intriguer.
Moi : Bonjour. Elle est où ta patronne ?
Nounou : Chez son papa. Elle a dit qu’elle sera là aujourd’hui pour rentrer avec Teddy.
Moi : Ok.
Je fais les présentations entre les deux enfants. Coralie ne cesse de sourire. Elle récupère un des nounours de son petit frère avec lequel elle commence à jouer. Lui il la regarde un moment avant de la rejoindre. Je passe le temps à répondre aux messages WhatsApp et Messenger des potentiels clients. Quand nous ne sommes pas en période de fête, les sollicitations se font un peu rares. Il peut y avoir des semaines où je peux être sollicité d’un peu partout et d’autres pas du tout. Mais en période de fête, que ce soit la Pâque, la Tabaski, le Ramadan et les fêtes de fin d’année, chaque week-end est chargé pour moi. Je fais aussi les vidéos mais puisque je ne peux faire les deux à la fois, j’ai pris avec moi un jeune novice apprenti qui m’aide et moi je m’occupe des montages. J’ai foi que je m’en sortirai.
« Bonjour. »
Je tourne la tête vers la porte. Kayla est là. Je ne sais pas si je vois mal mais j’ai l’impression qu’elle a mauvaise mine. Elle a même perdu du poids.
Moi : Comment vas-tu ?
Kayla : Ça peut aller.
Remarquant la présence de Coralie qui joue avec Teddy, elle se met à sourire.
Kayla : Oh tu es venu avec elle ? Comme elle a grandi.
Moi : Elle était impatiente de rencontrer son petit frère.
Son sourire s’agrandit. Elle se rapproche de Coralie et entame une discussion. Ma fille me regarde timidement. Elle ne la reconnait plus. Normal, elle n’avait que 1 an quand elle l’a vu pour la dernière fois. Le Docteur nous libère enfin. Je propose qu’on aille passer un peu de temps au glacier. Je n’ai pas grande chose à faire aujourd’hui. Kayla accepté à la seconde où je fais la proposition. Elle a aussi besoin de détente à ce que je vois. La nounou rentre à la maison avec les affaires du petit. Installés autour d’une table, nous regardons les enfants discuter comme des vieux amis en dégustant leurs glaces. Je tourne les yeux sur Kayla et je n’arrête pas de penser qu’elle ne va pas bien. Elle sourit certes aux enfants, mais je la sens préoccupée.
Moi : Tu es sûre que tu vas bien ?
Kayla (me regardant) : Oui ! Pourquoi ?
Moi : Je ne sais pas. T’as pas l’air bien. Il est où ton mari ?
Elle secoue la tête désespérément.
Kayla : Perdu dans la nature. Il a pris la tangente après qu’un mandat d’arrêt ait été lancé contre lui. Il serait un truand. La justice nous a tout pris, même la maison et les comptes en banques. Je suis retournée vivre chez mon père.
Moi : Je suis navré.
Kayla : Tu n’as pas à l’être. Je subis les conséquences de mes choix. Je me retrouve à tout reprendre de zéro puisque mes boutiques ont été mises sous scellé. Je ne sais pas quand les enquêtes prendront fin pour savoir si on me les redonne ou pas. Je ne sais vraiment pas ce que j’aurais fait si mon père n’était pas là.
Moi : Tu t’en sortiras j’en suis certain. Je te sais bosseuse. Si tu as pu ouvrir des boutiques une fois, tu peux le refaire. Tout vient de ta tête donc ce n’est pas si grave.
Kayla (souriant timidement) : Merci ! Ça me soulage que tu me parles de nouveau après tout ce qui s’est passé.
Moi : Je ne veux pas avoir à élever mes enfants dans les rancœurs. Ça ne sert à rien de toutes les façons.
Kayla : Merci !
Elle pose sa main sur la mienne. Mon regard s’attarde sur ce geste. Le contact de nos mains ravive des souvenirs en moi. Je reviens à moi quand des bruits s’élèvent près de nous. Quand je tourne la tête je vois Amélie qui se tape dans les mains en hurlant.
Amélie : Hééééé, je vous ai attrapé. Donc c’est ça là affaire de ton fils là ? Je savais que c’était un piège pour me tromper.
Moi : Que fais-tu ici ?
Amélie : Toi que fais-tu ici avec cette pétasse voleuse de mari d’autrui ? (A Kayla) Donc c’était ton plan ? Attirer mon mari dans tes filets en prenant pour excuse ton fils ? Mais tu as menti. Darnell m’appartient et jamais je ne le laisserai à une autre encore moins une dévergondée comme toi.
Kayla : Darnell maîtrise la !
Je me lève et rejoins Amélie. Toutes les têtes sont tournées vers nous. Elle est en train de faire ce que je déteste de toutes mes forces. Me donner en spectacle.
Moi : Amélie tu m’arrêtes ça maintenant.
Amélie : Pourquoi ? Tu ne veux pas que je remette cette chose à sa place.
Elle renverse le pot de glace de Kayla sur elle. Teddy se met à pleurer. Coralie le rejoint. Ils sont apeurés.
Amélie : Toi et ton bâtard de fils restez loin de mon mari.
Kayla devient rouge de colère. Elle se lève et assène une claque magistrale à Amélie.
Kayla : Plus jamais tu n’oses parler ainsi de mon fils, fille de bas quartier. Estime-toi heureuse que Darnell te reprenne avec ton comportement de fille de trottoir.
Amélie : Moi fille de trottoir. Pute que tu sois.
Voyant que je ne peux pas la calmer, je décide de la faire sortir. Elle continue de bavarder et ne remarque pas que j’ai arrêté un taxi.
Moi : Tu rentres à la maison.
Amélie : On rentre ensemble sinon je ne bouge pas.
Moi (haussant le ton) : J’ai dit tu rentres maintenant.
Je la pousse presque dans le taxi avant de claquer la porte et de donner un billet au chauffeur. Je retourne près de Kayla qui a pu calmer les enfants. Elle nettoie la tâche de glace sur son haut.
Moi : Je suis vraiment désolé.
Kayla : Comment tu as pu te remettre avec cette folle sans cervelle ?
Moi : Que voulais-tu que je fasse après que tu aies accepté la demande en mariage d’un autre sous mes yeux alors que la veille, nous avions fait l’amour ?
Elle stoppe son geste. Elle devient confuse.
Kayla : Je suis désolée pour ça. Je suis consciente de t’avoir fait du mal.
Moi : Oublions !
Je rentre à la maison avec Coralie qui s’est endormie dans mes bras. Je suis accueillie par la mère d’Amélie qui tire la tronche. Amélie fait de même, assise près d’elle. Je la salue au passage. Je vais faire dormir la petite dans le seul lit de la maison et reviens vers ma belle-mère.
Moi : Sois la bienvenue maman. Quelles sont les nouvelles ?
BM : Je suis venue te dire que je n’aime pas la façon dont tu traites ma fille.
Moi : Qu’ai-je fait ?
BM : Elle m’a dit que tu veux lui imposer un fils que tu as eu dehors. Mon fils, quand tu es venu faire le Kôkôkô, tu ne nous a pas dit que tu avais un fils avec une autre femme et maintenant tu veux qu’elle élève l’enfant d’autrui ? Est-ce que tu l’as marié pour lui faire subir ça ?
J’ai plus d’une fois dit à Amélie que j’avais horreur qu’elle parle de nos problèmes de couple à ses parents. Je déteste qu’on s’ingère dans ma vie.
Moi : Je pense qu’il y a eu un problème de communication. Je n’ai rien voulu lui imposer. Je lui ai juste dit que j’ai découvert l’existence d’un fils que j’aurais eu bien avant qu’elle et moi ne reprenions. J’ai signifié que je voulais faire partie de sa vie donc qu’elle, en tant que ma future femme, devrait m’aider à lui donner une famille.
BM : Si tu veux qu’elle le fasse, épouse-la d’abord.
Moi : Nous avions déjà prévu faire la dot pour le mois de Novembre.
BM : Remets ça donc au mois prochain.
Je souris pour camoufler la colère qui commence à pointer son nez.
Moi : Je ne le peux pas. Nous avions déjà un programme et Amélie ne cesse de me dire qu’elle veut qu’on se prenne une maison plus grande pour que Coralie ait sa chambre. Tout ça, ça demande de l’argent que je suis en train de mettre de côté.
Amélie : Donc tu sais que la maison est petite et tu veux ajouter un autre enfant. Il va dormir où ?
Je l’ignore de peur de lui dire une parole blessante.
BM : En tout cas le père de ta femme te donne jusqu’à la fin de ce mois pour choisir une date plus proche pour la dot sinon il récupère sa fille. Jusqu’à ce que tu te décides, tâche de ne pas faire souffrir ma fille en lui imposant ton fils. Je demande la route. Je veux mon transport.
Je regarde Amélie. Je secoue la tête et sors de la poche arrière de mon jeans mon porte-monnaie duquel je sors un billet de cinq mille.
Amélie : C’est cinq mille tu vas donner à ma maman ? Darnell c’est quelle foutaise ça ?
Cette fille, je sens que je vais la faire sortir d’ici par les cheveux. Je commence sérieusement à ne plus la supporter. Je donne un billet de dix mille à sa mère. Les deux sourient. Amélie ne sait pas que c’est l’argent de ses cheveux que je viens de donner à sa mère. Si elle pense que je roule sur de l’or, je vais lui prouver le contraire.
*Mona
*LYS
Puisqu’Amélie refuse que j’emmène Teddy à la maison, c’est moi qui viens le voir presque tout le temps chez son grand-père où il vit avec sa mère. Je trouve même que c’est mieux ainsi parce que je ne sais pas ce qu’Amélie est capable de lui faire. Je viens le voir tous les jours pour que nos liens se resserrent. Il ne m’appelle pas encore papa, mais il s’est déjà habitué à moi. Il demande à ce que ce soit moi qui le mette au lit.
Moi : Je crois que je vais rentrer maintenant.
Kayla : Papa se plaint que tu ne dines jamais avec nous.
Moi : Je dois vite rentrer pour être débout tôt. C’est lorsque je finis le boulot que je viens ici.
Kayla : Juste pour ce soir. S’il te plaît. Ça ferait plaisir au petit.
Moi : Ok.
Kayla : Merci.
Elle me conduit dans la salle à manger. Son père, un monsieur très sympathique, nous rejoint. A chacune de mes visites, il discute avec moi comme si nous étions d’anciens potes. Teddy dine en restant assis sur mes jambes. Lorsque nous terminons, je vais le mettre au lit.
Moi : Bonne nuit champion.
Teddy : Bonne nuit papa.
Je souris. J’ai un baume au cœur. Je le serre très fort dans mes bras avant de le laisser à sa nounou qui va lui lire une histoire. Les choses des blancs. Kayla m’accompagne jusque sur la grande voie où je dois emprunter.
Moi : Tu devrais rentrer maintenant. Teddy doit te chercher.
Kayla : Ok. Rentre bien.
Elle se rapproche de moi et m’embrasse la joue. Ses lèvres se posent vraiment très proche de la commissure de mes lèvres. Elle tourne son visage beaucoup trop près du mien. Nos souffles se mélangent. Cette proximité entre nous me dérange. Ça me met dans une situation dans laquelle je ne voulais plus jamais être. Elle rapproche encore plus ses lèvres des miennes en me fixant droit dans les yeux. Quand elle est sur le point de m’embrasser, je détourne la tête.
Moi : Non ! Plus de ça s’il te plaît.
Kayla : Je suis désolée. Ça a été plus fort que moi.
Moi : Ecoute, contentons-nous juste d’être les parents de Teddy. A propos, je voulais te dire que, j’aimerais commencer les démarches pour qu’il porte mon nom.
Kayla : Je soutiendrai cette démarche.
Moi : Ok. Je vais y aller.
Je hèle le premier taxi que je vois. J’arrive à la maison une heure de temps plus tard. Les bouchons n’ont pas facilité la circulation. J’entre à peine dans la maison qu’Amélie me tombe dessus.
Amélie : C’est à cette heure que tu entres ? Darnell, à 20h ?
Moi : Il y avait les bouchons.
Amélie : Ne me prends pas pour une truite. Tu étais surement en train de roucouler avec l’autre connasse.
Moi : J’ai dit d’arrêter de dire de gros mot dans cette maison. Je ne veux pas que Coralie prenne cette mauvaise habitude.
Je jette un coup d’œil sur la table à manger. Il n’y a aucun repas dessus.
Moi : Coralie a mangé ?
Amélie : Je te parle d’autre chose et tu me demandes si Coralie a mangé.
Moi : C’est la seule qui a de l’importance pour moi. Qu’a-t-elle mangé ?
Amélie : Des céréales.
Moi : Des céréales ? Où est passé l’argent du marché ? Non laisse tomber. Je vais me coucher.
Je suis réveillée par une sensation étrange. Quand j’ouvre les yeux je vois Amélie qui a mon membre dans sa bouche. Je la laisse faire. Ça faisait un moment que nous n’avions pas fait l’amour. Trop de dispute. Je tire ma main vers le tiroir dans lequel je sors un préso.
Amélie : Tu n’as pas besoin de ça. Je prends la pilule.
Moi : C’est pour plus de prudence.
Je me protège et la tire sous moi. Nous passons les minutes suivantes à nous envoyer en l’air en faisant attention à ne pas réveiller Coralie bien qu’elle dorme sur son petit matelas en bas près du lit. Quand nous terminons, je tombe tout repus sur le lit. Amélie retire la capote remplie de ma semence pour aller la jeter dans les toilettes. Je reste coucher le temps de reprendre. Mais un élément fait tilt dans ma tête. C’est la première fois depuis que nous avons repris qu’Amélie décide de me débarrasser du préservatif. La dernière fois qu’elle l’a fait, Coralie est née. Je bondis du lit et par surprise ouvre la porte. Elle panique. La capote tombe de ces mains. Quand elle me voit, elle referme ses jambes. Je le savais.
Moi : Qu’étais-tu en train de faire ?
Amélie : Ri… rien. Je ne faisais rien, je te jure.
Moi : Tu me refaisais le même coup. Amélie, tu étais en train de refaire la même chose.
Amélie : Mais je veux un deuxième enfant.
Moi : NON MAIS TU T’EN FICHES DE CE QUE JE PEUX BIEN VOULOIR MOI.
Je souffle en tournant sur moi-même. Il faut que je me calme. Je ramasse la capote et la fais disparaitre dans le wc. Je ressors et me remets au lit. Je préfère ne pas prendre de décision hâtive. Il est déjà jour. Je dois me préparer pour me rendre au studio.
Amélie : Je suis désolée.
Je l’ignore. Il me faut dormir un peu. Je me réveille une heure de temps plus tard. Je prends une douche et me rends au salon. Coralie dort encore. C’est le week-end, elle n’a donc pas cours. Je suis surpris de remarquer que la table à manger a été dressée. Amélie ne fait jamais de petit déjeuner. Elle fait d’habitude la grasse matinée. Quelle mouche l’a piqué ? Pour être sûr que c’est vraiment elle qui a fait la table je me rends dans la cuisine. J’avance doucement et je la vois mettre une poudre dans un verre de jus. Elle chuchote ensuite dessus.
Moi : Que fais-tu ?
Elle sursaute. Elle cache dans son dos le reste de la poudre dans un sachet.
Amélie : Je te faisais à manger.
Moi : Qu’as-tu mis dans le jus ?
Amélie : Oh, c’est juste du sucre. Il n’y en avait pas assez.
Moi : Bois-le donc.
Amélie : Quoi ?
Moi : J’ai dit de boire si ce n’est que du sucre. Bois maintenant.
Elle se met à trembler. C’est bien ce que je pensais.
Moi : Tu cherchais à m’envouter.
Amélie (pleurant) : Je te demande pardon. Je suis désespérée. J’ai peur de te perdre.
Moi : Donc la solution c’est de m’envouter c’est bien ça ? Amélie ! J’ai supporté ton sale caractère, j’ai supporté ta mauvais gérance de la maison, j’ai supporté que tes parents s’immiscent dans notre couple. Mais là je dis non ! Je ne peux l’accepter. Tu prends tes bagages et tu retourner chez tes parents. Je viendrai les voir plus tard pour leur annoncer officiellement que c’est fini.
Amélie : Tu ne peux pas me faire ça. J’ai trop supporté dans cette relation pour que tu me jettes aussi facilement.
Moi : Je ne veux pas faire d’histoire.
Amélie : C’est pour elle que tu veux me quitter c’est ça ?
Moi : Si je voulais te laisser pour elle, je l’aurais fait dès le premier jour où je l’ai revu. Le problème ce n’est pas elle, mais toi.
Amélie : Darnell je ne vais nulle part. Il va falloir me tuer pour me faire sortir d’ici.
Moi : Ok. Dans ce cas je pars avec ma fille. On verra si tu pourras gérer le loyer.
Je marche vers la chambre quand elle s’y précipite avant moi. Avant que j’y arrive à mon tour, elle ressort avec deux feuilles en main.
Amélie : Ce sont les extraits de Coralie. Si tu me chasses de cette maison, ça signifie que tu me chasses aussi de sa vie. Je renonce à être sa mère.
Moi : Parce que tu penses être une mère pour elle ? Ton chantage ne marchera pas. Fais ce que tu veux.
Croyant qu’elle blague, je suis surpris lorsqu’elle déchire les actes de naissance de Coralie. Elle l’a vraiment fait ? Non mais cette fille est malade. Elle a un sérieux problème.
Amélie : Je retourne chez mes parents, mais cette fois crois-moi, pour me ramener ici, il va te falloir me mettre la bague au doigt sinon c’est mort.
Elle rentre dans la chambre. Je la suis et la regarde ranger ses affaires assis sur le lit. Elle fait du boucan jusqu’à réveiller la petite. Je la prends sur mes jambes et elle reprend le somme.
Amélie : Tu vas me regretter et lorsque tu viendras me lécher les pieds, il sera trop tard.
Elle sort et claque la porte. Coralie sursaute dans mes bras. Je la serre.
Moi : Chuut !!! Papa est là.
Cette fois c’est décidé. Plus de femme dans ma vie. J’ai déjà deux enfants, un héritier et une princesse. Ça me va. Les femmes, c’est bon. J’en ai eu ma dose.