Episode 8

Ecrit par Mona Lys

Mon cœur contre ma raison

Episode 8

 

 

***Emy***

 

C’est une migraine atroce qui m’accueille quand j’ouvre les yeux. Je grimace et le parfum du drap sur lequel je suis couchée me fait comprendre que je ne suis pas chez moi. Je me retourne sur mon dos précipitamment et constate qu’effectivement je suis ailleurs que chez moi. Je parcoure la chambre du regard puis tombe sur deux yeux qui sont braqués sur moi. Je ne me rappelle de rien.

 

Jamal (les bras croisés sur sa poitrine) : Bien dormi ?

 

Je le détaille, je le trouve propre et beau dans son accoutrement même s’il ne porte rien d’extra. Juste un jeans noir déchiré au genou, un débardeur blanc au travers duquel on voit l’élastique de son boxer de couleur gris. Du Calvin Klein. Sa barbe et ses cheveux sont très brillants. J’aime les hommes qui prennent autant soin d’eux.

 

Moi : Où suis-je et comment suis-je arrivée ici ?

 

Jamal : Vous m’avez appelé hier complètement saoule et m’avez demandé de ne pas vous ramener chez vous.

 

Moi (ouvrant les yeux) : J’étais saoule ? Oh mon Dieu ! Dites-moi que je n’ai pas fait de bêtise ?

 

Jamal : Enormément. Je vous ai retrouvé étendu en plein milieu de la route avec du vomi partout sur vous. (Grimaçant) C’était dégoutant. Les gens vous ont même filmé et je suis sûr qu’à l’heure actuelle vous êtes la star des réseaux sociaux.

 

Moi (n’en revenant) : Comment est-ce possible. (Cachant mon visage) Oh mon Dieu qu’est-ce que j’ai fait ?

 

Jamal : Je blague.

 

Moi (relevant la tête vivement) : Quoi ?

 

Jamal (avec un rictus) : Je blague. Vous étiez certes saoule et m’avez vomi dessus mais rien d’autre.

 

Moi : Mais pourquoi ? (Me sentant nue je regarde sous le drap) Nous avons… ???

 

Jamal : Couché ensemble ? Non. Je ne couche pas avec une femme saoule enfin sauf si je le suis aussi comme ça on pourra dire que nous avons profitons l’un de l’autre.

 

Moi : Mais pourquoi je suis presque nue ?

 

Jamal : Il y avait du vomi sur votre robe. Je l’ai envoyé au pressing tôt ce matin et elle vient d’arriver. Elle est là juste à côté dans le fauteuil.

 

Moi : Qu’elle heure il fait ?

 

Jamal : 11h.

 

Moi (hurlant) : Quoi ? (Me levant à la hâte) Oh mon Dieu Emy comment peux-tu être aussi conne ?

 

Jamal : Où est-ce que vous allez ?

 

Moi (arrangeant le drap sur moi) : J’ai un rendez-vous important. C’est pour le travail.

 

Je prends ma robe et me précipite dans la salle de bain laissant Jamal planté dans la chambre. Je ressors quelques minutes plus tard prête et sors de la chambre en toute vitesse. Je ne trouve pas Jamal et je n’ai pas le temps de le chercher. Je sors donc de l’appart ni vu ni connu.

 

***Jamal***

 

Comme tous les samedis je rentre du terrain de basket à 18h. J’aime le basket, l’un de mes passe-temps favoris ajouté à cela la musique et la danse. Oui j’aime danser et je sais danser, bien même. J’allume la télé une fois la porte refermée et me dirige dans la cuisine boire un verre de jus. Je prends mon portable prof et lis les messages des clients qui me font un retour satisfaisant de nos services. Il y a eu l’anniversaire de fils d’un ministre hier et là il m’a écrit pour me dire qu’il veut organiser une autre soirée avec ses amis le mois prochain. Nous discutons donc par messages des formalités et du coût lorsqu’on sonne à la porte. Je pose mon verre de jus sur la table mais garde mon portable en main et vais ouvrir sans demander qui s’est. J’ouvre et tombe sur Emy.

 

Moi (surpris) : Vous ? Je ne pensais plus vous revoir.

 

Emy : Bonsoir. Je ne vous dérange pas j’espère ?

 

Moi : Non. (Dégageant le passage) Rentrez.

 

Elle rentre timidement puis je referme la porte. Elle se retourne pour me faire face.

 

Emy : Merci. Au fait si je suis là c’est pour m’excuser de la manière dont je suis parti et aussi vous remercier d’avoir pris soin de moi.

 

Moi : Non ce n’est rien. Vous n’auriez pas du vous déplacer pour cela. Je vous offre quelque chose à boire ?

 

Emy : Non. (Me montrant un sachet) Je vous ai fait un gâteau pour vous remercier.

 

Moi : Oh merci vous n’auriez pas dû mais merci encore. (Je prends le gâteau) Asseyez-vous le temps que j’aille me débarbouiller.

 

Emy : Vous revenez du sport ?

 

Moi : Oui je joue au basket chaque samedi.

 

Emy (souriant) : Mon fils aussi joue au basket. Il adore et rêve un jour de devenir un pro.

 

Nous restons là à nous regarder un moment puis la sonnerie de mon portable prof nous fait détourner les yeux. Je lui redemande de s’asseoir et me dirige vers ma chambre pour répondre. C’est un client qui demande des renseignements sur nos fonctionnements. Je ne sais pas combien de temps exact j’ai passé entre cet appel, les deux qui ont suivis et la douche mais quand je sors il est déjà presque 20h. Je me rappel aussitôt qu’Emy est au salon. Je lance un juron et sort à toute vitesse en portant mon tee-shirt. Je la retrouve assise en communication. J’en profite pour aller nous servir du gâteau et quand je reviens elle se tient debout.

 

Emy : Bon je pense que je vais y aller.

 

Moi (posant les gâteaux) : Maintenant ? Je suis désolé d’avoir mis assez de temps, le boulot.

 

Emy : Non, oui je sais c’est juste qu’il commence à se faire tard et je dois rentrer.

 

Moi : Votre fils vous attend ?

 

Emy : Non il est chez l’un de ses amis pour le week-end et ses sœurs chez leur père donc je suis seule.

 

Quand elle a dit leur père une lueur de tristesse a traversé son regard. Je me suis rappelé aussitôt ce qu’elle avait dit quand elle était saoule et j’ai eu compassion. Sa mine triste me touche vraiment.

 

Moi : Passez donc la soirée avec moi. Je nous ai servi du gâteau, mangeons-en et après vous pourrez rentrer chez vous.

 

Emy : Non je ne veux pas déranger.

 

Moi : Vous ne me dérangez pas. Je suis tout aussi seul que vous donc…

 

Elle fait mine de réfléchir un bref instant puis accepte. Nous nous installons donc à table et commençons à manger. Je la sens gêné donc j’essaye de mener la conversation mais elle reste dans sa bulle. Je me tourne donc vers mon grand écran plat collé au mur et commence à zapper les chaines. Je tombe sur le journal et elle me demande de laisser. Je profite du fait qu’elle soit concentrée sur la télé pour débarrasser et à mon retour je reste adossé sur le cadrant de la porte de la cuisine en la regardant. Je n’ai aucune idée de comment je dois me comporter avec elle. Je n’avais jamais fréquenté avant une femme plus âgée donc là je suis dépaysé. Elle se met à regarder son portable comme si elle attendait un appel et quand elle sent ma présence elle se lève pour me demander la route aussitôt une grosse pluie s’abat sur le toit comme si elle n’attendait que cette phrase.

 

Moi (m’approchant d’elle) : Je pense que vous allez devoir attendre encore un peu.

 

Emy : Apparemment.

 

Je la sens de plus en plus triste et je décide de me la jouer Jamal. Jamal ne supporte pas la tristesse autour de lui, Jamal aime la joie, Jamal aime la bonne ambiance, Jamal n’aime pas voir une femme triste et c’est ce que je vais lui servir ce soir. Elle est triste et je vais y remédier. Je regarde l’heure il est 21h. Bon ok elle va devoir passer la nuit ici. Il n’est pas question que je la laisse partir sous cette forte pluie.

 

Moi : Je pense que vous deviez vous relaxer un peu. Vous êtes trop tendue.

 

Emy : Euh je ne comprends pas.

 

Moi : Asseyez-vous et attendez-moi.

 

Elle me regarde dépité et je la laisse pour me rendre dans ma chambre. Je reviens quelques minutes plus tard avec sous les bras des coussins, des draps et un matelas. Je me mets à dresser le tout sur la moquette sous son regard interrogateur.

 

Emy : Qu’est-ce que…

 

Moi (continuant ma tâche) : Allez dans ma chambre prenez une douche et enfilez le peignoir que j’ai posé sur le lit puis revenez. On va se faire une soirée pyjama.

 

Emy : Quoi ?

 

Je laisse tout et me place devant elle.

 

Moi : Emy il est plus de 21h, il pleut des cordes dehors et je n’ai pas l’intention de vous laisser rentrer chez vous, c’est dangereux. Donc relaxez-vous un peu et faites ce que je dis.

 

Elle reste encore sur place puis devant mon regard insistant se décide à obéir.

 

***Quelques instant plus tard***

 

Moi (lui tendant un bol) : Tenez un peu de glace. C’est le parfum américain j’espère que vous aimez.

 

Emy (prenant) : Oui c’est même mon préféré. Dites-moi pourquoi vous faites ça ? Vous voulez qu’on recouche ensemble ?

 

Moi (la rejoignant sur le matelas) : Si vous voulez qu’on recouche ensemble on le fera mais pas c

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