Grâce est dans la place

Ecrit par Kossilate

Chapitre 18 : Grâce est dans la place



Une semaine après la bourde de Yelen, je ne vis toujours aucune surprise. J'avais décidé de ne pas parler de la confession de ma fille à Zayn pour qu'il n'arrête pas de lui donner des détails sur sa surprise. Certes mon plan avait marché, mais je ne sais comment Zayn a réussi à s'acheter définitivement le silence complet de ma fille. Elle ne me parle plus de surprise et quand j'essaie de lui tirer les vers du nez, elle se contente de glousser et de répondre que oncle Z avait dit de ne pas en parler sinon il lui ferait plein de chatouillis. Cette réponse me faisait sourire chaque fois et je dois avouer qu'à ce moment là j'en avais bien besoin.


 Entre Kira et les jumelles qui me faisaient toujours la gueule et le stage que je suis censée trouver dans les mois à venir, j'étais saturée de mauvaises ondes. Ma décision par rapport à mes sœurs restait incompréhensible pour certains mais je me comprenais et je croyais à cette période que j'agissais pour le mieux jusqu'à ce que Tati Joss et Grace se décidèrent à agir pour me remonter les bretelles.


Ce jour là, j'étais au parc avec Zayn et Yelen, nous avions décidé de profiter du soleil du mois de mai tant que nous le pouvions encore. Le climat est si instable et si enrageant dans ce pays que nous n'avions pas d'autre choix. Nous nous étions installés près des toboggans où Yelen avait tôt de retrouver des amis, tandis que Zayn et moi parlions de son travail. Il avait intégré une célèbre maison d'éditions où il se chargeait de lire les scripts déposés chaque jour et de trier les potentiels livres à succès. Il me parlait d'ailleurs d'une ébauche qu'il l'avait particulièrement marqué quand mon portable sonna. C'était un appel WhatsApp de Grace.


- Allo Grace, criai-je en décrochant tandis qu'un sourire apparaissait sur le visage de Yelen.


Deux choses à savoir sur ma fille : elle adorait sa marraine et avait l'ouïe plus fine que celle d'un prédateur affamé. Elle est capable d'entendre le prénom de Grace à des kilomètres. Quoi de plus normal quand on sait qu'elle la comble d'attention et que sa fille Mia adore jouer à la poupée avec Yelen.


- E veux parler à Grace, e veux parler à Grace, se mit à chantonner Yelen en sautant autour de moi.


- Calme-toi chérie. Grâce comment vas-tu ??



- Je vais bien ma chérie. Et ma filleule ? Comment va-t- elle ?


- Elle se porte comme un charme. Elle sautille comme une puce parce qu'elle veut te parler.



- Hahaha !! Que dirais tu de l'amener à la maison pour qu'elle le fasse en chair et en os.


- Euh….on ne va quand même pas venir à Cotonou juste pour que ta filleule te parle…



- Ce serait une bonne idée à mon avis mais je pensais à une maison plus proche…..disons celle de Mia.


- Quoi ??? Hurlais-je en me levant du banc sous les yeux étonnés de Zayn et Yelen



- ……


- T'es pas vraiment là n'est ce pas ??.....si ??? 

- Hahahaha !! N'est ce pas une bonne surprise ???


- Oh que si ! M’exclamai je le sourire allant d'une oreille à une autre.



- Alors qu'est ce que vous attendez pour venir me rejoindre, demanda Grace d'une voix rieuse.


- On y coure, répondis-je avant de raccrocher sous les protestations de Yelen.



- E voulais parler à Grace moi…..


- Je sais ma chérie…..ça te dirait d'aller prendre une glace à la maison…….avec Grace ? Dis-je en m’accroupissant pour être à la hauteur de Yelen.



S'il y'a une chose dont je ne pourrais jamais me lasser, c'est bien les différentes expressions de Yelen lorsque son cerveau « fait tilt ». Son sourire dans ce genre de moment est comparable à une fleur qui éclore et c'est juste adorable.  C'est de ce sourire là, qu'elle me gratifia lorsqu'elle comprit que Grâce nous attendait à la maison. Ni une ni deux, elle courut dire au revoir à ses amis et se mit à me pousser en direction de la sortir du parc sous nos éclats de rires.


- Je pense que Yelen aime encore plus sa marraine que moi, murmura Zayn en attrapant la main de Yelen lorsque nous arrivâmes hors du parc.


- Eh oui !! Elle vient de te reléguer au rang de troisième dans l'ordre de ceux qu'elle aime le plus, chuchotai-je pour ne pas déranger ma fille dans son monologue sur ce qu'elle dira à Grace.



- Oh non !!


- Et si tu ne fais pas tout ce qu'elle dit, elle risque de faire passer Mia avant toi….



- Oh non ! Je ne supporterai pas une telle douleur, répondais Zayn en mimant une grande détresse.


- Hahahaha... heureusement je peux arranger cela…..



- Ah bon ?? Demanda Zayn tandis que nous nous engagions dans la rue menant à l'appartement.


- Et oui ??? Il suffirait  juste que tu me dises ce qu'est cette surprise et je ferai tout pour que tu retrouves ta place de numéro deux après moi.



- Hahaha !! Le chantage ne vous va pas jeune fille. Et de toute façon si je t'en dis plus, ce ne sera plus une surprise, répondit mon homme en me faisant un clin d'œil.


Avant que je ne puisse répondre, la porte de l'appartement s'ouvrit pour nous laisser voir une Grace rayonnante. Elle avait du entendre les cris de Yelen quand nous étions sortis de la cage d’ascenseur. 


En deux ans, Grace avait un petit peu grossi mais ça lui allait plutôt bien. Elle avait toujours le même sourire à deux millions tellement il était éclatant, et surtout, elle avait toujours cette aura de bienveillance qui vous amène à lui dire tous vos secrets. Depuis mon arrivée à Seattle, je n'avais jamais revu Grace si ce n'est pas en appel vidéo. Je ne me retins donc pas pour me jeter dans ses bras ouverts à la suite de Yelen. Cette femme était au fil du temps devenue une seconde mère pour moi, tant par sa générosité que par ses conseils. Peu de gens sont capables d'un don de soi et de générosité pareil à ceux de ma doctoresse et moins de personnes encore sont capables de me donner les conseils qu'elle me donne. Sentant l'émotion montée, je me détachai de l'étreinte.


- Grace est là. Grâce est là. Grâce est là, cria Yelen en s'agitant comme une puce.


- Oui mon bébé je suis la. Et devine quoi ???



- Quoi ??? Demanda Yelen sans pour autant cesser de cavaler comme un cheval autour de sa marraine.


- Je vais rester ici avec toi pendant trois jours et on pourra faire plein de choses.



- Waow Maman t'as entendu ? T'as entendu ??


- Oui j'ai entendu mon bébé. 


- Coucou Grace, lança Zayn toujours à mes côtés.



- Coucou fiston, je me demandais quand tu allais saluer ta tante adorée que tu adores.


- Tu te répètes Grace, répondit Zayn en lui souriant.

- C'est pour être sûre que tout le monde comprenne, affirma Grace en me faisant un clin d'œil.


Oui Grace était au courant de mon idylle avec son neveu et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle était bien contente. C'est limite si elle n’a pas voulu me forcer à déménager chez lui après nos un an de relation. 


- Eh bien ma tante adorée que j'adore laisse moi te dire que j'attendais que tes filles finissent de t’accaparer pour te prendre dans mes bras.


- Oh ne t'en fais pas. Je pourrais bien attendre que tes bras soient désencombrés pour réclamer mes câlins, dit Grace en s'asseyant dans le fauteuil Yelen, sur ses cuisses.



- Trop d'insinuations dans cette pièce, déclarai-je tandis que Zayn et moi en faisions d'autant dans le second fauteuil.


- Je ne vois pas de quoi tu parles jeune fille….



- Hmmmmm. Je te crois Grace. Au fait, Mia est déjà au courant de ta venue ??


- Je l'ai appelé dès que je suis venue à Seattle. C'est elle qui m'a dit où trouver les clés de la maison et que vous étiez au parc. Elle m'a aussi expliqué que son travail ne lui permettait pas de venir maintenant. Vous aurez donc à vous occupez de ma vieille carcasse jusqu'à ce que ma fille vienne.



- Oh non !! Moi qui espérait me reposer en regardant les nouveaux épisodes de Quantico….fit Zayn en jouant la carte de la détresse.


- Grâce moi je veux bien m'occuper de ta car…cas.., déclara Yelen avec un air sérieux.



- Carcasse, chérie. Zayn, il y a longtemps que je ne compte plus sur toi…..Heureusement j'ai plein de filles pour veillez sur moi. N'est ce pas ma petite lumière. 


Après quelques minutes supplémentaires de chamailleries, je me dirigeai vers la cuisine pour préparer le diner, aider de Zayn. Ce soir là notre dîner habituel se transforma en mini fête improvise avec Yelen qui était ivre de joie. Mia était aussi heureuse que nous de voir sa mère cela faisait aussi deux ans qu'elle ne l'avait pas vu. À la fin du diner, on installa Grace dans la troisième chambre de l'appartement, la dernière d'ailleurs, tandis que Zayn prenait congé de nous. La venue de Grace me sauva le lendemain car j'avais un entretien à passer et je ne voulais pas trop appeler de baby-sitter. Mia et Zayn étant à leur travail, c'était la seule alternative possible vu que le daycare était fermé pour la période des vacances.


L'entreprise éditoriale dans laquelle j'avais l'entretien pour mon stage se situait à quelques minutes en voiture de la maison. Mia et Zayn m'avait proposé de déposer des cv dans leurs entreprises mais on peut dire que j'avais une idée bien distincte de ceux avec qui je voulais travailler et ces deux entreprises ne figuraient pas dans mon tableau de chasse. Cependant, j'avais promis à Zayn et Mia, de suivre leurs conseils si je n'étais pas prise dans l'une des sociétés de mon choix. 


J’arrivai à mon rendez vous avec trente minutes d'avance, histoire de faire bonne impression mais surtout de regarder un peu la dynamique de travail. En regardant les mouvements des employés et en faisant attention à leurs expressions, il est possible d’imaginer l'ambiance de travail et les exigences de la boite. De ce que j'avais pu voir et lire, les maisons d'éditions NEW KEPPER’S, attendaient de leurs employés un travail rigoureux mais ils n'entravaient pas pour autant la liberté, l'imagination et la simplicité de ces derniers. Je m'étais assurée de choisir des maisons d'éditions montantes. C’est-à-dire, de jeunes maisons d'éditions âgées au plus de cinq ans. 


Dans ce genre de milieu, on évolue en même temps que la boite et personne n'est surclassée. Ce qui n'est pas forcément le cas avec des maisons d'éditions plus anciennes et plus connues où la rivalité entre les employés est le carburant de la société. Oh ! Je suis pour l'esprit de concurrence pour toujours se perfectionner mais pas si c'est au détriment de ses collègues. On concurrence l'entreprise adverse, pas le collègue dans le box d'en face. Pour en revenir à mon entretien, je fus introduite dans la salle d'entretien en attendant le directeur des ressources humaines.


- Bonjour mademoiselle AMARACHI, lança une voix dans mon dos tandis que je fixais une toile dans l'angle de la pièce. 


- Bonjour monsieur CLAYTON, répondis-je en me levant de mon siège avant de me retourner.



J'avais fait des recherches sur chaque administration de chaque maison éditoriale choisie et s'il y a une chose dont j'étais sûre, c'était que l'homme devant moi est tout sauf le DRH CLAYTON Maxwel. Il ne fait même pas partie de l’administration. Du moins pas d'après mes recherches. CLAYTON Maxwell était un homme blanc élancé et svelte avec le visage du parfait rat de bibliothèque : Visage mince mangé par de grosse lunettes tout le contraire du jeune homme devant moi. Aussi noir qu'un expresso, il était musclé avec des yeux intelligents mais une expression crispée qui lui confèrait des traits durs.  Je sais que je faisais beaucoup dans les stéréotypes mais lui me faisait plus penser à un chef d'entreprise dur en affaire qu'à un gars travaillant dans l'édition. 


- Excusez-moi, mais vous n'êtes pas monsieur CLAYTON….


- Effectivement, affirma l'inconnu en faisant le tour du bureau pour s'asseoir dans le fauteuil du directeur. Veillez-vous asseoir.



- Merci…j'avais rendez vous avec monsieur CLAYTON pour un entretien.


- Je sais mademoiselle AMARACHI. Il s'agissait d'un entretien pour votre stage si je ne me trompe ???



- S’agissait ???


- Oui….



M’exhortant au calme je pris quelques inspirations avant de parler. C'était quoi cette situation me demandai-je. Que se passait-il pour que mon entretien soit désormais du passé.


- Excusez-moi monsieur……. ?


- IKELE. Godwin IKELE, me répondit le jeune homme en me regardant droit dans les yeux ce qui eut pour effet de me déstabiliser.



- Euh….monsieur IKELE… pourrai-je savoir pourquoi mon entretien a été  annulé ???


- Oh il n’a pas été annulé, dit en se redressant dans son fauteuil.



Mais qu'est-ce-qu'il se passe ?? Il n’y a pas deux minutes que monsieur me disait que mon rendez-vous était du passé et là il m'annonçait que non en fait il n'a pas été annulé. Me serais-je trompée dans mes recherches ??? Au prix d'un grand effort pour ne pas hurler mon incompréhension qui devait d'ailleurs se lire clairement sur mon visage crispé, je demandai à avoir plus de précisions.


- Monsieur IKELE, je pense que je me perds. Mon entretien avec monsieur CLAYTON aura-t-il lieu ou pas ?


- Non….



- Mais vous venez de dire qu'il n’était pas annulé….


- J'ai dit que votre entretien n'était pas annulé mais je n'ai pas dit que vous aurez un entretien avec monsieur CLAYTON.



- Vous jouez avec les mots, monsieur.


- N'est-ce pas le but de l'écriture, mademoiselle AMARACHI, dit il en tirant sur mon nom. 


- …..


- Pour en revenir à cette histoire d'entretien, je serais celui qui vous le fera passer.



- Mais vous ne faites pas partie de l'administration de la boîte.

- Vous auriez eu raison si vous m'aviez dit ceci hier. Certains …..remaniements ont été faits. 



- Quels remaniements… ???



- Vous n'êtes pas habilitée à le savoir …..pour le moment.



- ……


- Si vous en avez fini avec les questions, pouvons-nous passer à l'entretien…..



- Euh…oui…oui, balbutai-je avec autant d'assurance et d'aisance qu'un poisson nageant dans du sable.


Je venais à peine de commencer mes entretiens et j'étais déjà déçue. La maison éditoriale NEW KEEPER’S était mon coup de cœur et c'est pour cela j'avais commencé par elle. D'ailleurs si Zayn ne m'avait pas……hurlé dessus pour que je prenne en compte d'autres maisons d'éditions, je pense que je me serais juste cramponnée à celle là. Pendant la suite de l'entretien, monsieur IKELE ne pipa aucun mot pendant que je lui présentais mon cv et lui expliquait les choix qui m'ont poussé vers cette maison. Au bout de quinze minutes de monologue non stop, je m'arrêtai pour reprendre mon souffle et lui laissais définitivement la parole.


« Votre cv n'est pas assez vaste. » fut la première phrase qu'il me dit lorsque j'eus finis.



- Quoi de plus normal pour une étudiante en deuxième année d'université…..de plus, n'est ce pas pour le rendre plus « vaste » que ces stages nous sont rendus obligatoires ???demandai-je en regardant mon interlocuteur.


Ajoutez de l'irritation à de la déception et vous obtiendrez l'état dans lequel j'étais à ce moment. Un état d'agacement qui ne supportait pas ce genre de question. En effet, si pour commencer votre premier stage vous avez obligatoirement besoin d'avoir tout un bagage dans le monde du travail, autant appeler cela un job et non stage. D'autant plus qu'il ne sera pas rémunéré, me disais-je. 


- Hmmmm !!!


- …….



- Quel âge avez-vous ??? Questionna monsieur IKELE en inclinant légèrement sa tête sur la gauche. 



Si son visage était autant crispé qu'à son arrivé, son attitude par contre était mon tendu et paraissait plus …observatrice.


- Excusez-moi monsieur mais je ne pense pas que mon âge puisse avoir un impact sur mon potentiel travail d'autant plus que accepter ou non un stagiaire en se basant sur son âge, relève plus de la discrim…..


- Je vous arrête tout de suite mademoiselle AMARACHI. Inutile de monte sur vos grands chevaux, si je demande votre âge c'est bien dans le but du travail. Vous dites que cela n'influence pas votre travail mais laissez moi vous déclarez qu'en fonction de vos passions et de votre âge, vous ne vous intéresserez pas au même livre qu’une personne avec les meme passions et un âge différent.



- Réfléchir ainsi vous fait remettre en cause le travail d'objectivité de l'éditeur. On choisit une ébauche parce qu'elle va plaire à plusieurs personnes et non à un groupe particulier de personne….



- Je me permets une fois de plus de vous arrêter. Un livre peut plaire à plusieurs groupes différents de personnes mais il est avant tout écrit pour un groupe de personne en particulier. Notre rôle est de trouver ce groupe et de lui rentre le livre la plus attrayante possible, déclara monsieur IKELE en posant ses deux mains sur la table. Regardez le phénomène After, il s'agit là d'un parfait exemple de ce que je dis. 



Les deux mains jointes devant lui, il me dévisageait en attendant ma réponse ou mon silence, dans l'un ou l'autre des cas, j'étais perdue à des lieux de ce bureau. J'avais du mal à croire qu'un éditeur, s'il faisait vraiment partie de l'administration, puisse réagir ainsi. Il semblait tellement sur de ce qu'il avançait que je restai deux minutes à le fixer la bouche ouverte une expression de totale incrédulité sur plaqué sur le visage. Cet entretien était bien loin de ce à quoi je m'attendais. Il me laissait un goût de désillusion dans la bouche et je ne le supportais pas. Ce fut donc avec toute la colère d'un enfant a qui on venait d'annoncer que le père Noël n'existait pas que je pris la parole.


- Monsieur je réfléchis encore à si je dois me sentir choquée que vous ayez mentionné After comme exemple littéraire. Ce livre a juste le mérite de revisiter une histoire qui fait mouiller toutes les adolescentes en manque d'attention, et de le combiner avec le phénomène Cinquante Nuances de Grey. D'ailleurs les seules différences entre ces deux livres sont les scènes sadomasochistes en moins et la redondance de l'histoire au cours de cinq longs livres plus énervants les uns que les autres et plus insultants de l'intelligence féminine les uns que les autres.


Je vis les yeux de monsieur IKELE se rétrécirent au fur et à mesure que je parlais. Comme s'il essayait de me sonder ou de m'empêcher de continuer ma satire sur cette œuvre. Mais je m'en foutais. Au point où j'en étais, je ne pensais pas être à un oui près et vu tout ce qui avait déjà été dit autant vidé mon sac.


- Pour en revenir à l'objectivité de l'éditeur, je pense que l'éditeur doit être comme l'écrivain. Il travaille pour faire découvrir et ébrécher l'intellect et non pour se remplir les poches. Il publie dans cette logique des œuvres qui parle à tous et à chacun peut importe la façon dont on se définit. Un livre devrait être pris comme exemple dans la mesure où il parle au plus grand nombre sans distinction de classe, de passions, de race……et d'âge. Pour rester dans ma logique je vous donnerai l'exemple de Harry Potter de J.K Rowling, qui fascine dans le monde entier jeune et adulte de toute culture depuis 1997, ou encore celui de Dix petits nègres d’Agatha Christie ou encore l'exemple  de vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne qui a carrément inspiré la création des métros de Los Angeles depuis 1870.


Je me souviens qu'à ce moment là, je m'arrêtai au prix d'un grand effort pour reprendre ma respiration et pour ne pas en rajoutai davantage. Je ne me faisais plus d'illusions quand à la réponse de cette maison d'édition. Toutefois ce n'est pas plus mal car je ne me voyais pas travailler avec des gens qui donne si peu de valeur aux livres. Un livre n'est pas destiné à une personne mais à tout le monde car il élève la conscience, la réflexion et l'imagination de tous sans aucune distinction. Sans en attendre, plus je rangeai mes affaires et me levai sous l'œil inquisiteur de mon interlocuteur. Depuis le début de ma diatribe, il me regardait toujours de la même façon : comme quelqu'un essayant de régler une énigme. Ses mains qui étaient jointes se sont décollées pour être l'une sur la table l'autre sous son menton. Une fois que j'eus finis je me dirigeai vers la porte sans en attendre davantage toutefois avant de la refermer derrière moi je ne pus m'empêcher de rajouter quelque chose.


- Monsieur je ne me fais pas d'illusions sur votre réponse à ce stage mais ce n'est que bien. Je ne me vois pas travailler avec quelqu'un qui utilise comme exemple littérature un livre qui donne au lecteur ce qu'il veut et non ce dont il a besoin. Et qui plus est a été plébiscité par des adolescentes en rut à qui leur parents ont interdit de lire des ouvrages plus érotiques. 





Cher destin