Intentions confirmées

Ecrit par Samuel

***Fibela***

Dans la vie, il faut saisir les moments. Et celui-ci, je ne compte pas le gâcher un seul instant. Mais d’un autre coté, étant bien éduquée, je ne voudrais pas créer un scandale dans ce restaurant. Je veux bien m’approcher de lui pour le honnir et le dénigrer devant ses amis mais ma mère m’a appris qu’il faut savoir raison garder même quand on a raison. Bref, je vais l’attendre à un autre carrefour.

 

Je parie que mon hôte veut savoir beaucoup plus sur moi, mais je ne lui donne pas le champ libre. Ça l’énerve surement, je le sais.  Mais bon, c’est comme ça avec moi. Je suis mystérieuse et imprévisible.  Et ça, je l’ai hérité de mon feu père. Un homme strict, rigoureux et dont on ne devine jamais les intentions. Oh comme il me manque !

 

***Le touriste***

Nous venons de terminer le repas. Ça s’est passé dans une ambiance plus ou moins bonne. J’ai cherché à en savoir un peu plus sur mon invitée mais elle est restée un peu réservée. Elle m’a juste dit qu’elle s’appelle ZAMENDA Fibela et qu’elle a perdue ses parents tout récemment. Ça doit être difficile pour elle et je compatis à la douleur qu’elle ressent. J’imagine que c’est à cause de cela qu’elle est un peu renfermée. Elle se sent désormais seule au monde, parce qu’elle a perdue ceux qu’elle avait de plus cher. Tout à l’heure, elle a demandé à une servante le nom d’un monsieur assis pas loin de notre table, en compagnie d’amis. La personne en question porte le même nom qu’elle. Je lui ai demandé et elle m’a fait savoir qu’il est son oncle. J’ose croire qu’il lui a fait du mal puisqu’elle semblait sur les nerfs et regardait l’intéressé avec dédain.

Je jette un œil à ma montre et je constate qu’il fait 20h 28. Il n’est pas encore tard. Je pense bien que si tout se passe comme je le veux, je finirai ma soirée avec cette bombe. Rien qu’à penser à cette nuit en sa compagnie, un sourire me traverse le visage. Je décide de lui parler  de mon plan :

-Alors mademoiselle Fibela, quel est le plan de la soirée ? Je me sens si bien en votre compagnie. Ça me plairait de finir cette soirée avec vous. Et vous, qu’en dites-vous ?

-je n’ai pas la tête à ça. Je vais rentrer chez moi, tout simplement.

-Bah, ça ne vous plairait pas de vous amuser pendant un petit moment ? Il n’est pas encore tard !

-Je vous dis que j’ai des choses plus importantes à faire. Merci pour l’invitation. Ça m’a bien fait plaisir.

-La seule façon de me remercier est d’accepter de continuer la soirée avec moi. On va bien s’amuser.

-S’amuser dans quel sens ? Je ne pige pas bien.

-Euh, enfin, je veux dire, passer du bon temps en boite de nuit. Ça ne vous dirait pas ?

-Donc à me voir, je ressemble à une fille de cette trempe ?

-Bah je ne sais pas trop. Ne jouez pas aux saintes.  Vous avez une très belle forme, vous pouvez faire craquer n’importe quel homme. Sans faire la langue de bois, vous me plaisez bien. Alors, on tente l’aventure ?

-Si vous pensez que je suis comme les petites gamines que vous rencontrez un peu partout, alors là vous vous trompez grandement. Je suis une fille digne et je n’ai pas l’habitude de m’envoyer en l’air avec le premier venu, le premier soir. Ceci dit, je suis partie.  Merci pour le repas.

 

 

***Fibela***

Non mais, pour qui se prend t-il cet imbécile ? J’avais vite deviné qu’il n’est pas clean dans ses pensées. Il voulait quoi ? Passer juste une nuit avec moi et me jeter après, comme une orange dont on a vidé le jus ? Il est permis de rêver. 

    Je prends le chemin qui mène chez moi tout en pensant au lendemain. Depuis que mes parents sont décédés dans un terrible accident de circulation bizarre, les choses ne vont plus comme avant. Je dois m’occuper de mes deux frères et de mes deux sœurs et veiller à ce qu’ils ne fassent pas de bêtises. Mon oncle a pris possession de la société de mon père et le gère à sa guise sans même se soucier de comment nous nous portons. Dieu merci que papa et maman nous ont laissé un compte bancaire bien garni. Mais nous n’y avons pas encore touché. Pour le moment, on puise dans mes économies à moi et dans les recettes de la boutique de maman. La vie n’est pas facile…

Je réfléchissais à la journée de demain quand j’entends quelqu’un crier mon prénom, au loin :

-Fibela… Fibela…Fibela…

LE BONHEUR TANT RECH...