J-1

Ecrit par Opale



      ***Bradley Davis***


Angela(me faisant les gros yeux) : quoi ?


Moi(sourire en coin) : bah quoi ? Ne me dis pas que t'es aussi coagulée que ça ?


   J'ai droit à une tape sur l'épaule. Ce qui me fait encore plus plier de rire.


Angela : mais la dot est reconnue pas la bible si je ne m'abuse. Du coup si on le fait, ça ne sera pas un péché n'est-ce pas ?


Moi(riant) : il ne manque plus que tu sois philosophe ma chère. Bref, j'ai sommeil Porquet. Je ne te toucherai que lorsque que je serai ton mari dans tous les sens du thème.


Angela (arquant un sourcil) : tu le fait exprès hein dis moi ? La bible dit que l'homme doit se rendre disponible pour sa femme et la femme doit faire pareil.


Moi(hébété) : il ne manquait plus que ça !


Angela : toi même tu sais que j'ai pertinemment raison.


Moi(levant les mains) : du tout mais j'ai pas envie de développer. Ce qui me fait rire en faite c'est que normalement c'est moi qui devrais me plaindre et te voir me supplier avec cette moue de bébé me fait carrément marrer. 


Angela(me caressant le bras) : mais moi j'ai envie de toi bébé !


Moi(arquant un sourcil) : et tu penses que je n'en ai pas envie aussi ? (Lui caressant la joue) détrompes toi ma belle.


   Pour ne pas trop parler, je rapproche encore plus mon visage du sien. Nous sommes front contre front. Je peut entendre les battement saccadée de son cœur. Et sentir la chaleur de sa peau. Je me saisis de ses lèvres dans un baiser fiévreux. Elle soupire d'aise comme si elle n'attendait que ça depuis. Elle pose ses petites paumes de part et d'autre de mon visage de manière désespérée pour approfondir le baiser. Ma langue se fait baladeuse. En allant farfouiller son fin fond buccale. Je me délecte de chaque saveur de ses lèvres. Elles sont si chaudes. Je l'embrasse à souhait. 


   ( Coups bref donné à la portière)


Obligé de mettre fin à ce moment de pure bonheur. C'est Amira. Angela est éprise de honte. Je baisse les vitres pendant que votre copine vient cacher son visage au creux de mon épaule. Et c'est elle qui veut faire les choses impolies ? Avec cette honte ? Les femmes on ne les comprendra donc jamais.


Amira(riant) : que tu as honte de moi maintenant Porquet ? Pardon oh, je n'ai rien vu.


Moi(riant): arrêtes de te moquer de ma femme stp ! Alors ?


Cette fille est terrible. Sa langue est bien pendue. Angela ne répond rien.


Amira(me remettant le paquet) : de petits emportés pour vous.


Moi (réceptionnant le tout) : merci, c'est gentille !


Amira(riant): je t'en prie. Bye Porquet !


Et sa sœur de lui faire les gros yeux. La voiture démarre en direction de notre hôtel.


Moi(bisou dans les cheveux): c'est bon hein, tu peux te redresser. Elle est partie. Depuis quand t'as honte toi ? T'es ma femme maintenant hein donc va falloir te faire à l'idée !


Angela(petite voix) : elle ne m'avais jamais surpris dans une telle posture en faite


Moi : hmmm, ok.


Angela( levant le regard sur moi) : on dort ensemble ce soir ?


Moi(sourire) : et ben toi, tu veux mettre mes nerfs à rude épreuves on dirait ! Si tu veux savoir, non. Chacun sa chambre.


     Elle soupire d'agacement puis met de la distance entre nous. 


Moi(la regardant): te fâches pas stp. Bébé ?


Angela(les bras croisés sur la poitrine) : ….


Moi : je te parle et tu ne me réponds même pas ? T'es insoumises ?


      Elle me sort un regard effaré. Je sais qu'elle cherche ses mots pour m'en boucher un coin mais elle ne sait pas quoi dire. Je me pince les joues de l'intérieur pour ne pas éclater de rire.


Angela(hors d'elle) : mais c'est faux et toi-même tu le sais.


Moi(riant) : c'est bon ! C'était juste pour t'emmener à parler (lui ouvrant les bras) un câlin ?


C'est avec un large sourire niché sur les lèvres qu'elle vient se blottir dans mes bras. Oh Seigneur que j'aime ce bout de femme ! Les minutes d'après, elle revient à de meilleurs. Même si nous sommes toujours pas tombés d'accord sur ledit sujet. N'empêche que nous parlons de la pluie et du beau temps jusqu’à ce que nous arrivons à l'hôtel. Je récupère nos différentes clés à la réception et nous montons. Pour ne pas plus l'énerver, je décide de l'accompagner jusqu’à sa chambre. Elle prend place sur le lit.


Angela(me présentant son pied) : tu m'aides avec les chaussures stp ?


Moi: bien sure.


   Je dépose le petit Tupperware sur la table et je vais l'aider. Après avoir enlevé ses chaussures, madame prend la direction de la douche.


Moi(la regardant) : tu ne manges pas ?


Angela: à cette heure ? Non, merci.


Moi : bah moi j'ai la dalle la 


Angela(retirant ses vêtements) : quand je te disais de bien manger…


Moi(riant) : j'étais occupé à te regarder. Tu es tellement belle !


Angela : mouais !


       Je déballe tout mon paquet. Amira a pensé à tout. De la petite cuillère à la bouteille d'eau. Elle est formidable cette femme. C'est du michoui de mouton. Je prend un morceau de viande que je met en bouche.


Moi (savourant) : c'est vraiment un pro qui l'a préparé.


Lorsque je détourne la tête de mon plat, mes yeux se posent sur une Angela nue comme un ver. Gosh ! mais qu'est-ce qu'elle veut me faire comme ça. Son corps est si parfaitement dessiné. Ses jambes, ses cuisses, sa poitrine…tout est ci parfaitement bien remplit ! Je ne bave plus sur le plat de michoui mais c'est carrément sur elle que je bave. Je me retiens beaucoup trop en ce moment pour ne pas lui tomber dessus. Si Angela voulait appuyé la corde sensible et bah c'est réussit. Car même le plus grand homme spirituel est secoué par les courbes d'une femme. Et de quelle femme ? L'élue de mon cœur. Ce n'est pas une épreuve facile pour un homme qui est dans sa huitième années d'abstinence. Comprenez moi ! Cette fille joue avec le feu.


Angela(faisant genre) : pourquoi me regardes-tu ainsi, je pensais qu'on ne devait rien faire today.


    J'ai envie d'elle et elle le sait. Elle sait qu'elle vient de réveiller mes envies longtemps endormi…la preuve, la bosse dans mon boxer en témoigne. Je ne sais pas par quelle miracle est-ce que je me retrouve collée à elle. L'atmosphère devient tout à coup sensuelle.


Moi(la voix rauque) : depuis quand es-tu devenue aussi impudique !


Angela(voix mielleuse) : pourquoi devrais-je avoir honte de mon homme ? Bon si tu me permet, j'ai une douche à prendre. Je me sens crasseuse là…


Elle me laisse planté là et rentre dans sa salle de bain qu'elle ferme à double toures derrière elle avec tout le malin possible. Sérieusement ? On peut faire ça ? Est-ce qu'on peut faire ça ?


Angela(depuis la douche) : tu peux t'en aller hein, ce n'est pas maintenant que je vais sortir…


Moi(pantois) : donc tu me laisses comme ça ?


Angela : merci de fermer derrière toi.


Moi : je n'irai nulle part Porquet. Ta sorcellerie, ce n'est pas sur moi.


    Dans sa salle de bain, elle se met à se marrer de ouf ! Je perd quelques minutes arrêté là, avant de me résigner à aller m'assoir. Je jette un coup d'œil à mon plat, j'ai perdu l'appétit. 


Bien évidemment que je suis encore assis dans sa chambre ici à patienter sa sortie. Et c'est claire que Porquet est bien décidée à me faire chier. C'est une heure plus tard qu'elle décide de sortir. Elle est vertu d'une grosse robe volante des années 60 avec un gros filet pêche sur sa tête. Les choses qui m'énervent. Si son objectif était de faire baisser ma libido et bah c'est réussit. Elle vient se jeter sur le lit en soupirant d'aise. 


Angela(s'éparpillant sur le lit) : oh quelle longue journée ! 


     Je me lève et je monte aussi sur le lit. 


Moi(la regardant) : c'est quoi cet habillement de grand mère ?


Angela(faisant son innocente) : ah bon tu trouves ? Bah moi ça me plait bien ! Je me sens à l'aise là-dedans. Et puis toi aussi tu dois penser à prendre une douche avec toute cette fatigue accumulée. 


Moi(la regardant) : fous toi bien de moi.


      Elle rit…


Moi : je t'en supplie enlèves cette abominable robe stp ! C'est moche.


Angela(riant) : c'est son coté moche là même qui peut me tuer ! Je n'enlève rien !


Moi(descendant du lit) : merci…


Angela : tu as dis quelque chose, on s'en tient à ça un point c'est tout.


Moi(soupire de frustration) : hmmm.


   Puisque toutes mes affaires se trouvent dans ma chambre, je sors pour aller prendre une douche. Et de revenir dans la sienne après avoir mis quelque chose de léger sur le corps. Je la rejoins quelque minutes plus tard en train de visionner un film à la télé. Avec les discussions et la fatigue, ce film nous ne le terminons pas. Le sommeil nous prend tous les deux. 


  Je ne sais pas si c'est l'amour ou quoi mais j'ai réussit à dormir avec Angela sur le même lit malgré ses vêtements affreux qu'elle a mis hier. Je suis le premier à sortir du lit. Je me dirige direct vers les toilettes pour me vider la vessie. Lorsque je sors après avoir lavé mes mains, je fléchis genoux pour une prière assez silencieuse pour ne pas réveiller ma dulcinée qui dort toujours à point fermé…(pouffant) j'ai été surpris hier par son audace. Malgré tout elle reste belle avec sa grosse robe. Je me saisis de mon téléphone, enfonce mes écouteurs dans mes oreilles pour écouter un enseignement.


Angela(s'étirant dans le lit) : t'es déjà debout toi ?


      Je pose mon téléphone et je la rejoins dans le lit. 


Moi(bisou sur le front) : t'as bien dormi ?


Angela(sourire) : yup et toi ?


Moi : je ne sais pas comment j'ai fait pour dormir dans le même lit que toi surtout avec ton vilain accoutrement.


Angela : de quoi te plains-tu au juste ? Si non qu'au dernières nouvelles on devait attendre d'être mariés officiellement avant que tu ne me touches. Et c'est dans ce canevas que je m'inscris mon cher où se situe donc le problème ?


      Je joins mes mains en signe de prière.


Moi(regard suppliant): de grâce ne mets plus ces genres de vêtements horribles sur le corps en ma présence. Ça coupe mon appétit sexuel


   Elle éclate de rire...


Angela : ça veut dire que la mayonnaise a bien prit.


 Moi : wep c'est ça marres toi bien. Si non c'est quoi le programme d'aujourd'hui ?


Angela : je penses que les préparatifs continuent toujours vu que le mariage c'est dans deux jours et qu'il y a des invités qui doivent venir. Mais pour plus d'info tu devrais t'adresser à Amira aka la lourde PCO.


Moi(la regardant) : tu veux faire ta lune de miel quelque part en particulier ?


Angela(grimaçant) : j'avoue qu'avec les voyages des ces derniers temps j'ai pas trop envie de sortir du pays et toi ?


Moi( la regardant) : Donc tu ne veux aller nulle part ?


Angela : non, je veux rester sur place. Et toi ?


Moi : il n'y a pas de soucis de mon coté. Ce qui te fait plaisir me faut également plaisir. 


Angela : et pour le déménagement ?


Moi : c'est à toi de voir. C'est toi la maitresse de maison. Mais je veux aussi souligner que le fait qu'on vive avec les filles et tout. J'y ai pris gout. En plus la maison est assez vaste pour contenir tout le monde. Donc je vois pas le feu quoi.


Angela: c'est que c'est mieux qu'on mette l'autre maison en location alors !


Moi : je préfère que tu demandes l'avis de tes sœurs. Peut être que l'une d'entre elle voudra y vivre, on ne sait jamais. Du coup pour la lune de miel on reste sur place ?


Angela: mouais, je préfère en tout cas. 


Moi : ok, on fera comme tu le sens. T'as faim ?


Angela : yup !


Moi : je vais passer commande.


Angela : ok.


     **Melissa Porquet**


Steeve : alors comment te sens tu ? Et le bébé


Moi : ça va, nous nous portons à merveille. Et toi ?


Steeve (baillant) : ça va, on se maintient. 


Moi : je sens la fatigue dans ta voix. Il faut te ménager. Tu ne t'octroie presque jamais de congé. C'est abusé.


Steeve(rire) :  c'est vrai t'as raison, je vais y penser. 


Nous discutons de tous et de rien puis je le laisse travailler en mettant fin à l’appel. Depuis que j’ai quitté la France, c’est ainsi. Pas un seul jour ne passe sans qu’il ne prenne de mes nouvelles. Il a été tellement bon avec moi que j’ai pas pût m’empêcher de l’informer de mon état. Ces derniers évènements nous ont beaucoup rapproché. Nous sommes devenus amis. Au delà de son manteau de big boss c’est un homme qui a la main sur le cœur.


 Dans l'effervescence des festivités chacun est occupé à faire quelque chose. Au moins une tache a été confié à tout un chacun, sauf à moi. Cause, la grossesse. Elles ne veulent pas que je fasse quelque chose. On aurait dit que la grossesse c'est la maladie. Et quand je me plaint c'est pour dire et je cite : « C'est la première grossesse de la famille ma chère donc supportes. Quand notre enfant sera sorti, tu vas voir si on va encore te gérer » que des pirates. À des fois, même pour sortir de la maison toute seule c'est un problème. Il faille que je me fasse accompagner. Elles me surprotègent et ça m'agace souvent. Mais bon, je les comprend aussi.


Aujourd'hui bizarrement j'ai pas envie de rester à la maison. J'ai toujours eu du mal avec du monde. Le mariage c'est après demain et nous continuons d'accueillir des invités qui viennent un peu de partout. C'est dans le cadre de cet évènement heureux que Curtis Jo Bennet veut effectuer le voyage en Afrique. Vous y croyez vous ? Le lourd gars d’Amira arrive en Côte d'Ivoire, j’y crois pas. C'est vrai qu'elle lui a envoyé la carte d'invitation mais elle ne sait pas s'il effectuera le déplacement. Et lui aussi de son coté, il ne lui a pas donné matière à croire qu'il sera présent. En faite c'est une surprise qu'il veut lui faire.


 La plus part de mes vêtements ne me rentrent plus. Avec Amira et Bella je me suis acheté des robes amples de grossesse. Je ne connais pas encore le sexe du bébé, c'est déjà une grâce pour moi d'être tombée enceinte. C'était pas évident avec la sorcellerie de cette famille. Mais avec le Seigneur, mon ventre s’est arrondit. Fille oh, garçon oh je prend. Que l'enfant soit seulement en bonne santé, c'est tout ce que je veux. Dieu fait des merveilles, mon corps est en train de changé complètement. Je suis si fière de voir mon corps se métamorphoser. Je suis fière de porter la vie en moi. Rien que penser au fait que je vais le partager avec cet idiot d’Avery me met en rogne. Bizarrement, je n'ai rien ressenti comme nausée matinale et tout. J'ai vomis une ou deux fois et plus rien. J'ai banalisé. Mais ce qui était récurent c'est que je dormais beaucoup en plus de me sentir patraque. Bref, c'est une belle expérience que de porter la vie. Je le souhaite à toutes mes sœurs ainsi qu'à toutes les femme de la terre. Je ressens tellement d'amour pour ce  bout d'homme que je ne peux m'empêcher d'être égoïste. C'est mon être humain à moi toutes seule. Pour éviter les vergetures, je me masse le ventre avec le beurre de karité chaque matin et soir. Je suis devenue un peu plus pâle mais c'est pas grave. 


  C'est vrai que je ne suis pas à ma première grossesse puisque j'ai déjà subi des fausses couches auparavant mais je ne peux m'empêcher d'être enthousiaste vis-à-vis de celui-ci. L'Eternel me permettra de le porter jusqu’à terme. Dieu veille, j'ai la foi. Chaque matin se sont les prières. Il m'arrive des fois de lui parler. Comme en ce moment.


Moi( la main sur le ventre) : mon chéri, maman t'aime très fort. Je t'attend impatiemment mon cœur(petit sourire)…


Arrêtée devant ce grand miroir, je peux faire des heures à discuter ainsi avec lui. C'est devenu mon quotidien et j'y ai pris goût.


Dana (entrant dans la chambre) : t'en as pas marre avec ce rituel ?


Moi(riant) : tu es trop jeune ma petite, tu ne peux pas comprendre.


Daniella(riant) : j'attend seulement que tu le fasses sortir. Trop heureuse d'être tata.


Moi : la façon dont vous faites là, ne me pourrissez pas l'enfant svp !


Daniella(riant): que c'est de notre faute s'il ou elle a beaucoup de tata ?


Moi (la regardant) : tu fais quoi actu ?


Daniella : bah rien, t'as besoin de quelque chose ?


Moi : accompagnes moi quelque part alors.


Daniella(regard inquisiteur) : on va où ?


Moi : lorsqu’on y sera, tu sauras.


Daniella : hmmm.


      Je met une robe confortable en Ankara et une paire plate en sandale. La vie est trop simple comme ça. Sac à main et porte monnaie bien remplit de sous, mon phone en main, nous sortons. Nous  arrivons à nous éclipser de la maison. J'ai envie de claquer de l'argent. Actuellement, toutes les voitures sont occupées pour les courses du mariage. Du coup c'est un taxi compteur que nous allons emprunter. Daniella est heureuse. Nous marchons pour sortir de la cité et rejoindre le bord de la route.


Moi(la regardant) : t'es jamais sortie toi ? C'est quoi ce gros sourire ?


Dana(riant) : pas que je ne sors pas. Le fait est que nous allons faire les courses pour le bébé.


Moi(riant) : c'est pas toi oh. Tu ne vas pas au school cette année ?


Dana : si, Irina étudie ici cette année. Du coup la grande Angie m'a inscrite à l'université américaine de Grand Bassam.


Moi(la regardant) : c'est la licence cette année non ?


Dana : wep.


Moi : t'es intelligente, c'est bien. C'est quoi ta filière déjà ?


Dana : la chimie alimentaire.


      (Coup de klaxon derrière nous)


Nous décalons sur le coté pour laisser passer ce chauffeur. Mais à notre grande surprise il vient se garer devant nous en nous barrant le chemin. Non mais l'audace de certains ! Les ivoiriens n'ont plus aucun respect pour les gens ? Le respect a quitté le pays ?


Le monsieur (descendant de sa voiture): excusez moi mesdames !


Moi(de mauvaise humeur) : c'est quoi ce manque de respect monsieur ? Que je saches cette route ne vous apparient pas. Je ne sais pas dans quel but vous venez nous barrez le chemin ainsi ? (La mais sur le ventre) vous nous avez fait peur !


Le monsieur(de façon poli) : je suis désolée jolie dame. Je ne voulais pas vous faire peur. En faite je vous ai vu tout à l'heure et j'ai eu envie de vous parlez. Je suis  Fabrice Mabéa.


Moi(le fixant) : que nous voulez vous ? nous sommes pressées. Merci de nous cédez le passage.


Le monsieur(insistant) : svp, je ne voulais pas vous fâcher. Désolée si mon attitude a été brusque. 


Daniella : ne vous inquiétez pas monsieur. 


Moi(la tirant) : allons y.


Le monsieur (nous suivant) : svp, pourrais-je avoir votre contact ?


Moi(sec) : non.


   Je presse Daniella afin que nous atteignons le bord de la voie. Les hommes d'aujourd'hui n'ont aucune considération pour les honnêtes citoyens. Comment on peut draguer une femme enceinte ?


Daniella : c'est bon, tu me fais mal au bras là.


   Je la lâche enfin. Dieu merci que nous arrêtons aussi tôt un taxi qui accepte de nous prendre. Nous allons à cap sud.


Daniella(me regardant) : t'as vu sa fraicheur Mélie ?


Moi : je n'ai rien vu. Il y a  trop de ritualiste dans ce pays pardon.


Dana(riant): tu vois trop le mal partout ma sœur aaah.


Moi : j'ai vu le soleil avant toi ma petite, j'en ai vu des choses dans ce bas monde.


   Ma phrase fait rire notre chauffeur de taxi.


Taximan : tu as raison oh madame…il y a trop de conneries maintenant. L'homme n'a plus peur de quelque chose. C'est ce qu'il font et puis les femmes trompent leur mari là. Mais moi je sais que tu es une femme bien, tu vas pas tromper le vieux môgô qui est resté à la maison. Toi-même quand on te regarde déjà même la, on sait que ton gars te donne lahan(l'argent). Tu es trop zoo(jolie) même dans grossesse…


     Kieuu ! Les taximan d'Abidjan ! Ils ont finit avec le kongossa. Malgré son bavardage, nous arrivons saints et saufs à cap.


Daniella(sortant) : ouf enfin, s'en était trop.


      Je descend à mon toure et je paye la course.


Moi : gardez la monnaie.


Taximan(gros sourire) : merci maman ! Tu es gentille en plus.


    J'hoche de la tête. Les minutes qui suivent sont juste géniale. Je fond devant tous les vêtements de bébé que je trouve dans les magasins. C'est sans crainte que je fait claquer mon porte monnaie.


Daniella(me regardant) : mieux tu soulèves tout le magasin en même temps.


Moi(rire) : si je le pouvais ma petite, je l'aurai fait depuis des heures.


Daniella : je n'en doute pas une minute.


    Au moment de passer à la caisse et de payer j'entend derrière moi.


Le monsieur : voilà qu'on se retrouve !


     Je tourne la tête pour tomber sur son regard. Il affiche un gros sourire. Je le regarde bien. Il est bel homme.


Moi (le toisant) : vous me suivez maintenant ? C'est grotesque ! 


Le monsieur(tout sourire) : du tout. On met tout ceci sur le compte du hasard. (À la caissière) je paye la facture…


Moi(le regardant) : je ne vous ai rien demandé hein, je peux moi-même payer.


Monsieur : je n'en disconviens pas. Moi aussi je veux dépenser mon argent.


Moi : ok, faites saigner votre carte de crédit


Monsieur: avec plaisir.


La caissière : tout fait 810.000


    Il paye, mon cher, je m'en fous. Le reste de mes courses je les payes moi-même. Je ne vais quand même pas laisser un inconnu payer tous les achats de mon bébé.


Fabrice : puis-je au moins t'inviter à déjeuner ?


  Moi(arquant un sourcil) : vous êtes tout le temps gentil et aussi buté avec les personnes que vous ne connaissez pas ?


Fabrice : on va dire que ça fait partir de mes qualités.


Moi : ok.


Fabrice : alors ?


Moi : malheureusement ça ne sera pas possible parce que je suis attendu là.


Fabrice : c'est pas de chance pour moi alors. J'espère ne pas me prendre un refus pour le nom au moins.


Daniella : Melissa…Melissa Porquet.


    Je la toise…une petite impertinente comme ça tchrrr!


Fabrice (la regardant) : merci pour le coup de main. (Revenant à moi) alors comment pourrais-je te revoir ?


Moi : le hasard jouera en ta faveur encore une fois.


Fabrice : aller, sois pas si méchante stp ! Je sais que tu es plus gentille que ça.


Moi : attendez la providence divine monsieur Fabrice Mabea.


Fabrice : votre accent me laisse entendre que vous ne vivez pas ici.


Moi (pouffant) : jugez-en par vous-même. Têtu et curieux, c'est bien ça ! Vous avez des drôles de qualités. 


Fabrice : tu es bien décidé à ne pas me faciliter la tache.


Moi : et là je suis tendre parce que de base, je ne parle pas aux inconnus et je ne leur permet pas de me payer ma facture. Je suis trop de bonne humeur today. Vous devez vous en rejouir.


     Il pouffe de rire….malgré mes refus, il nous aide avec les courses jusqu’à la sortie. Nous empruntons un compteur et nous rentrons. Arrivées à la maison, nous passons par le petit portail arrière pour éviter la foule.


Bella : donc vous étiez sorties ?


Daniella(riant) : humeur de grossesse. Le bébé voulait faire du shopping.


Moi(m'affalant sur le lit) : Porquet j'ai faim !


Bella (me regardant) : alors que tu sors de Cap Sud ?


Moi : je ne voulais pas manger là-bas. Stp sers moi !


Bella : tu veux manger quoi ?


Moi : il y a du foutou ?


Bella : oui.


Moi : avec quelle sauce ?


Bella : aubergine mélangée apki et gouagouassou(aubergine mélangée gombo frais).


Moi : la sauce gouagouassou stp. Merci d'avance. T'es un amour.


Bella : que le blanc qui t'a mise dans cet état là vienne te chercher hein parce que franchement. Je reviens.


Moi : ma chérie, il est là-bas, moi je suis ici.


    En attendant qu'elle m'envoie mon plat, je passe sous la douche me débarbouiller un peu. Quand je sors, je mets quelque chose de léger sur le corps après m’être poudrée copieusement comme une petite fille et de savourer mon repas pendant que les filles déballent les courses. J'ai fait les courses un peu en désordre. Les vêtements de garçon et de filles sont mélangés. Elles les rangent dans deux valise distinctes. Enfin, elles y mettent de l’ordre pour ne pas qu'au moment opportun on cherche trop.


Moi(entre deux bouchées) : où sont Angie, Princia et Amira ?


Bella : Amira est entre ses nombreuses courses évènementielles, Angela et son mari sont avec leurs invités du Nigeria et Princia est à l'entreprise.


Moi : ah d'accord(regardant Dana) toi aussi t'es demoiselle d'honneur non ?


Dana : oui


Moi : vos tenues sont prêtes ?


Dana : wep.


Moi : ok oh.


    Après un bon repas la suite logique c'est bien évidemment le sommeil. Je m'endore direct.

**

*

  Ce sont les appels incessant de Curtis qui me réveillent. Lorsque je tombe sur le pléthore d'sms qu'il m'a envoyé, mon cœur fait un raté.


Moi(sortant du lit à la hâte) : wouh ! Jésus ! Curtis est Abidjan ! Curtis est Abidjan ! (Scandant) Bella ! Bella !


   Je scande son nom à plusieurs reprise avant qu'elle ne pointe le bout de son nez. En faite c'est avec elle que j'ai préparé le coup. C'est la seule à être au courant après moi.


Bella :oui, qu'est-ce qu'il y a ?


Moi(chuchotant) : Curtis est là ? Il est venu(prenant mon téléphone) regardes, il m'a envoyé des tonnes d'sms.


Bella : doux Jésus ! Qu'allons nous faire ?


Moi : bah on va allez le chercher. Je l'appelle pour lui dire qu'on arrive.


Bella : pendant ce temps, je vais voir s'il y a une voiture de libre dehors.


Moi : ok, au cas où reviens. Nous allons emprunter un compteur.


Bella : ok.


     Quand elle s'en va, j'appelle Curtis rapidement pour le rassurer qu'on arrive le chercher. 


Moi : désolée, je me suis endormie.


Curtis(la grosse voix) : t'inquiètes je comprend. Je suis assis sagement à vous attendre dans un restaurant de l'aéroport.


Moi : t'as au moins mangé quelque chose ?


Curtis : mouais, t'inquiètes.


Moi : du coup je te dis à tout à l'heure.


Curtis : à toute.

Clic !


        Je rentre rapidement sous la douche me rincer un peu et me brosser les dents. 


Bella : il y a la Jeep qui est libre, si on doit la prendre c'est maintenant.


Moi(me rinçant la bouche) : et le chauffeur ?


Bella : bah, j'en sais rien. J'ai pas vérifié.


Moi(sortant de la salle de bain) : c'est pas la peine, on va emprunter un compteur. Parce qu'on ne sais jamais, s'ils auront besoins de ça. 


Bella : ok, donc laisses moi me changer au moins. À défaut de me rincer comme toi.


Moi(la regardant) : vas y.


   C'est rapide, très rapide même. Heureusement que nous sortons discrètement sans se faire prendre. Heureusement qu'ils sont tous réunis au salon et au jardin en train de manger en discutant gaiement. Les nigérians avec leur bruits. Quand ils commencent personne ne peut les arrêter. Nous trouvons un taxi qui veut bien nous amener à l'aéroport. J'ai déjà fait la réservation de sa chambre d'hôtel. Via mon phone bien sure. J'ai hésité entre le Radisson et le Sofitel hôtel Ivoire. Finalement j'ai opté pour la deuxième. Nous passons pas le troisième pont  pour sortir direct sur l'autoroute qui mène à l’aéroport. Je l'appelle en coure de route. Nous restons d'ailleurs en discussion jusqu’à ce que nous arrivons. Il m'indique où il est assis et nous le rejoignons. Dès qu'il me voit, il se lève. Ses yeux restent scotchés sur mon ventre. Notre conversation se passe en anglais bien sure. 


Curtis(tout sourire) : wow, babymom ! Congratulations !


Moi(rire) : merci ! 


     Il me prend dans ses bras, c'est dément ! Il est super grand. Je suis minuscule par rapport à lui.


Moi (le regardant) : je sais qu'elle t'a déjà informé que nous sommes nombreuses chez nous. En voici une. Bella, la cinquième. 


     Il la salue poliment et joyeusement. Ils échangent même quelques mots en anglais.


Moi(le regardant) : bienvenue en cote d'ivoire !


Curtis : merci ! Vous avez un joli pays.


Moi : j'espère que tu vas t'y plaire. 


Curtis : avec vous, je ne suis pas sure de m'ennuyer


Bella: ça tu l'a dit.


Moi(le regardant) : je n'ai plus de doute que tu aimes ma sœur.


Curtis : si j'ai eu le courage d'aller en pleine mer pour récupérer mes voitures, ce n'est pas pour celle que j'aime que je vais lésiner sur les moyens.


    Nous éclatons de rire. Il a envoyé trois grosses valises.


Moi: autant de bagages ?


Curtis(riant) : je ne vais pas venir au mariage de votre grande sœur les mains vides quand même. Si on veut bien voir, votre ainée fait office aujourd'hui de votre mère.


Moi : elle sera heureuse de te voir. Elle dit toujours que nos hommes sont derrière la clôture.


      Nous rions de bon cœurs. Nous l'aidons avec les valises. Et nous arrêtons un taxi pour nous conduire à son hôtel. Nous lui tenons compagnie pendant un bon moment. Nous dinons même avec lui. C'est vers 20h que nous le quittons enfin. Nous avons préféré laisser les valises  de cadeaux  avec lui pour ne pas être suspectes.


    *** Amira Porquet ***


Moi(à la wedding planner) : non j'aime pas l'emplacement de ce bouquet de fleur. Je le préfère à l'angle.


WP : je vais essayer de voir.


     Elle refait l'emplacement et c'est parfait.


Moi: j'adore, c'est mieux ainsi. 


     Je continue à inspecter son travail en apportant des remarques constructives afin que le résultats soit impeccable. Nous sommes à la salle de réception. C'est demain le grand jour. Aucune bavure ne sera tolérée. Donc il faut veiller. C'est vrai que le stress se fait ressentir au fur et mesure que les jours passent mais je peux affirmer sans me vanter que nous sommes prêt. Je compte offrir à ma sœur le mariage de ses rêves. Et pour cela, mes yeux sont partout à la fois. Si je dois perdre du poids c’est ici et maintenant.


  Avec les filles et les cousines de Brad nous avons décidé d'offrir un enterrement de vie de jeune fille à Angela. Malgré ses protestations elle a accepté. En vrai c'est une petite soirée pyjama juste entre nous. Nous n'allons pas aller à l'extrême bien sure. Nous sommes des chrétiennes. Si non c'est Brad qui va nous bâstonner avec l’arbre de la paix. La plus part de nos invités sont là. Lucie, la bestie de Bella est arrivée ce matin. Trop gentille cette fille. Adam et Shama sont arrivés dans l'après midi. Les deux hommes logent chez les Guoirand. Depuis là, titi fait comme s'il ne me voit pas. Il n'a encore rien confirmé, ni rien infirmé. On peut faire ça ? C'est vrai qu'il ne m'a pas fait de promesse sur sa venue mais je souhaite vraiment qu'il soit là. Il me manque tellement mon bébé. 


   Dans tout ça la c'est Melissa qui va me manger toute crue. Grognon qu'elle est maintenant là, il faut faire attention. En faite, j'ai invité Avery, il a pris l’avion ce matin. La meuf fait le malin pour rien mais elle est fan. Je refuse que ma nièce ou mon neveu soit privé de l'amour de son père. Je n'ai pas cautionné l'acte d'Avery et il m'a sentis passé dans son téléphone. Mais le fait est que je suis de ces personnes qui donnent une seconde chance. Ne nous laissons pas envahir par la colère mais relativisons. On parle ici d'un bébé. Et le fait qu’Avery ait accepter de venir me conforte dans l'idée qu'il veut arranger les choses.


Je continue tranquillement ma séance de travaille. Lorsque le rendu me plait, je me décide enfin à rentrer. Me prendre une douche et manger un bout. Les filles sont déjà à l'hôtel. Je serai en retard et c’est inévitable. Qu'elle m'excusent mais je dois effectuer certaines courses avant de les rejoindre.


      ***Avery Michel***


C'est avec appréhension que j'ai accepté cette invitation. J'espère qu’elle me facilitera la tache. Même si elle me la fait à la dure, je ne lâcherai rien. Rien qu'à penser au faite qu'elle porte un bout de nous deux en elle, me met dans un bonheur sans précédent. Autant je suis heureux, autant je m'en veux pour cette nuit là. En faite, je n'avais pas seulement mis une personne dehors mais deux. Mère et enfant. J’ai été horrible. C'est mon premier appel qu'elle a décroché qui m'a mis la puce à l'oreille. Je suis médecin et je sais lire entre les lignes. En plus sans s'en rendre compte elle a laissé des traces dans son verbiage qui m'ont confirmé qu'elle est enceinte. Je serai père, c'est inouïe et inespéré. Elle me manque tellement ! Tellement ! J'espère ne pas rentrer en France bredouille.


La dame(me remettant mon passeport): bienvenue en Cote d'Ivoire docteur !


Moi : merci madame. 


   Je passe le contrôle au frontière, je récupère mes valises. Et je marche à sa rencontre. 


Amira(se jetant dans mes bras) : bonne arrivée!


Moi(sourire) : merci pour l'effort!


Amira : mon cher laisses seulement. C'est famille. Alors le voyage a été ?


Moi: ça va je gère. L'effort vaut la chandelle.


Amira :j'espère que ce problème sera loin derrière vous après cette rencontre !


Moi: je l'espère aussi. 


     Nous discutons le long du chemin, c’est une femme vraiment formidable Amira. Avec l'aide du chauffeur nous embarquons les bagages dans la malle arrière du véhicule.


Amira : je crois que c'est le mariage de toute les possibilités hein.


Moi(sourire) : il tombe vraiment à pic.


     Seigneur ! Je t'en prie, aide moi dans ma quête. 


***Bella Fatima Porquet***


Uche(chantant à haute voix) : Ommema eh ! Ommema eh ! Ommema eh !


    Nous la soutenons en chœur. Il y en a qui chantent tellement mal la chanson que ça se transforme en une véritable cacophonie. Les rires fusent de partout, c'est une ambiance vraiment bonne enfant. Nous nous amusons comme des folles. Amira nous a rejoint. Folle comme elle est, quand elle prend le micro, nous sommes toutes au sol. 


  Mon téléphone vibre dans mon sac. Je le récupère rapidement. Qui ça peut bien être ? Je rentre dans la salle de bain pour décrocher. 


Moi : allo ! C'est qui ?


Austin : c'est moi bébé, Austin !


Moi(ébahie) : quoi ? Aust-quoi ? 


    Je décolle le téléphone de mon oreille et je regarde bien le numéro, c'est l'identifiant de la côte d'Ivoire. Pensant que c'est du bluff ! Je n'y croyais pas du tout. 


Austin(posé) : c'est belle et bien moi. Je suis arrivé ce matin avec Lucie. Si tu veux en être sure, descends stp ! J'ai à te parler…


Moi(hébétée) : quoi ? 


Austin : si tu veux t'en assurer, descends stp !


Moi(énervée) :tu crois quoi au juste ? Que tu peux débarquer dans ma vie comme bon te semble ? Que je saches je ne t'ai pas envoyé de carte d'invitation et donc si tu es en cote d'ivoire c'est parce que tu l'as voulu et non parce que moi je te l'ai demandé. De toute les façons, tu es un homme d'affaire et donc faire le toure du monde ne te pose pas de problème. Bonne visite à toi. Continue ton silence radio Austin, jusqu'ici je me portais mieux sans toi.

Clic !


Mon cœur bat la chamade. Mon Dieu, c'est quelle bataille qui se livre en moi ainsi ? Je meurs tellement d'envie de le voir que je veux sortir et courir le rejoindre. Mais penser à son silence me fend le cœur. Austin ici ? Laquelle de mes sœurs m'a-t-elle trahi en lui disant que je suis à cet hôtel ?


   
Les Soeurs Porquet