La fièvre
Ecrit par Djelay
La famille Tremblay était déjà à table lorsque Mme Roy revint de la chambre de Djelay.
- Mlle Djelay mettra-t-elle longtemps ? Demanda Maryline.
- Elle ne descendra pas dîner car elle a attrapé froid. Je lui ferai monter son dîner et des cachets.
- Froid? Francis arqua un sourcil l’air surpris.
- Elle est tombée dans la piscine cet après-midi. Déclara Mme Roy.
- Quoi ? comment ? va-t-elle bien ? On devrait appeler un médecin non ? s’affola Maryline.
- Ne vous inquiétez pas Mlle. Elle a juste attrapé froid. Elle ira mieux après avoir avalé une soupe. La rassura Mme Roy.
- Mme Roy, veuillez mettre mon repas et celui de Mlle Djelay dans un plateau, je dinerai avec elle dans sa chambre. Ajoutez-y un grand verre de lait chaud et n’oubliez pas les cachets s’il vous plait. Ordonna Max.
- Entendu M. Tremblay.
- J’espère qu’elle n’aura pas une pneumonie ! s’inquiéta Francis.
- Je vais m’en assurer ne t’inquiètes pas. Max se leva et se rendit dans la cuisine.
- C’est moi ou Max a des sentiments pour cette fille ? Interrogea Maryline l’air suspicieux.
- Je pense même qu’il est amoureux. Répondit Francis en faisant un clin d’œil.
Djelay était couchée en robe de chambre. Elle avait beaucoup de fièvre. Elle pensait que ce froid qu’elle avait attrapé passerait après une bonne douche mais ce n'était pas le cas. Elle s’était recouverte de la tête au pied pour se tenir au chaud. Le radiateur à lui seul ne suffisait pas apparemment.
- Entrez Mme Roy. Dit-elle faiblement lorsqu’on frappa à la porte.
- C’est moi Djelay je t’apporte ton…
Max s’interrompit lorsqu’il la vit tremblante de froid sous la couette. Il posa immédiatement le plateau sur la petite table qui se trouvait au centre de la chambre et se précipita à son chevet.
- Tu as de la fièvre Djelay. S’écria-t-il en lui touchant le front.
- Va-t’en ! murmura-t-elle. Où est Mme Roy ? Elle était censée m’apporter des cachets.
- Je te les ai apportés mais je crois que ce dont tu as besoin, c’est d’un médecin. J’appelle tout de suite oncle Benoît pour qu’il vienne t’ausculter.
Déjà il composait le numéro du docteur Benoît Fortin, médecin de la famille Tremblay depuis trente ans. Benoît et son père étaient très bons amis. Celui-ci avait été à ses côtés après la mort de ses parents et il continuait de prendre soin de lui. Max le considère comme un second père.
- Allô ! Fiston, comment vas-tu ?
- Moi ça va oncle Benoît. J’ai une amie qui a de la fièvre. Peux-tu venir à la maison Tout de suite s’il te plait ?
- Une amie ?
- S’il te plait oncle benoît, elle semble aller très mal. Insista Max ignorant le ton curieux de Benoît.
- Très bien. Je serai là dans vingt minutes. En attendant qu’elle prenne une douche froide pour faire baisser la fièvre.
- Merci oncle Benoît.
Assis à son côté sur le bord du lit, Max lui toucha de nouveau le front et constata que la fièvre était de plus en plus forte. Oncle Benoît avait demandé qu’elle prenne une douche mais il ne pouvait pas la lui faire prendre. Il l’observa longuement. Ses cheveux étaient détachés et ses yeux fermés. Même Recroquevillée et tremblante, elle était très attirante.
- Quel imbécile je fais ! je ne devrais pas penser à ces choses alors qu’elle souffre. Marmonna-t-il.
- Ma belle, je vais appeler Mme Roy pour qu’elle t’aide à prendre une douche. Lui chuchota-t-il à l’oreille
- Non ! protesta-t-elle faiblement.
- Si, il le faut pour faire baisser la fièvre. Insista-t-il.
- J’ai froid Max, s’il te plait. Le supplia-t-elle les larmes aux yeux.
- Je le fais pour que tu ailles bien. Pardonne-moi ma belle mais il faut faire baisser cette fièvre.
Il se leva et sortit de la chambre. Il revint très vite accompagné de Mme Roy qui se précipita vers Djelay.
- Oh petite, vous êtes brûlante. Je vais vous faire prendre une douche. Lui dit-elle.
- S’il vous plait Mme Roy, je ne veux pas de douche froide. L’implora-t-elle.
Mme Roy ignora ses suppliques et l’aida à se relever pour lui enlever sa robe. Max comprenant son intention se retourna aussitôt et sortit de la chambre. Il ne pouvait pas profiter de la situation même s’il en mourait d’envie. La voir dans cette nuisette blanche, tellement sexy et désirable l’avait mis dans tous ses états. Ressaisis toi Max. marmonna-t-il en se frappant la tête.
Du couloir, Max pouvait entendre les douloureuses plaintes de Djelay et il ne put s’empêcher de s’en vouloir. S’il ne l’avait pas tiré dans la piscine, elle ne serait pas tombée malade et ne serait pas en train de subir tout ça. Elle le détesterait, il en était sûr. Non seulement il l’avait rejetée quand elle lui avait dit qu’elle était vierge mais aussi elle était malade par sa faute. Quelle ordure était-il. Se dit-il.
- Comment va-t-elle ? Francis venait de le rejoindre devant la porte de la chambre de Djelay.
- Tu l’entends par toi-même ! Max était adossé contre le mur, les bras croisés.
- Tu vas rester longtemps devant cette porte ? tu devrais descendre pour attendre oncle Benoît.
- J’attendrai que Mme Roy ait terminé et je rentrerai pour voir comment elle se porte. Veux-tu conduire Oncle Benoît jusqu’ici s’il te plaît ?
- Bien sûr ! cesse de t’inquiéter Max, elle ira bien d’ici demain tu verras. Dit-il en tapotant l’épaule de son cousin.
Francis descendit attendre l’arrivée du docteur Fortin pendant que Max patientait devant l’entrée de la chambre. Cela faisait cinq minutes qu’il n’entendait plus les lamentations de Djelay. Il se décida donc à cogner à la porte.
- Entrez ! Répondit Mme Roy.
Il entra et la vit de nouveau étendue, sur le dos cette fois. Elle semblait toujours avoir froid car elle grelottait. Il s’approcha, toucha son front et constata avec soulagement que la fièvre avait baissé.
- Comment va-t-elle ? demanda-t-il soucieux.
- Mieux. La douche a fait baisser la fièvre. La voir souffrir m’a fendu le cœur M. Tremblay. Elle est si belle et si fragile en même temps. Chuchota-t-elle en lui caressant les cheveux.
Max remarqua le regard plein de tendresse de Mme Roy et il ne put s’empêcher de sourire. Djelay avait ce pouvoir d’attendrir tout le monde y compris lui. On frappa de nouveau à la porte et Francis entra sans attendre de réponse.
- Oncle Benoît est là. Annonça Francis.
- Bonsoir max, Mme Roy. dit-il en se dirigeant vers Djelay.
- Pouvez-vous me laisser seul avec elle…
Le docteur Fortin s’assis sur une chaise aux côtés de Djelay. Il sortit son stéthoscope au moment où tous sortaient de la chambre.
- Tu peux rester Max. dit-il
- Qui est-ce ? l’interrogea-t-il lorsqu’ils furent seuls.
- Mon invitée. Répondit-il sèchement.
- Ah bon ? Et quel genre d’invitée est-elle ? c’est ta maîtresse ?
- Oncle Benoît ! s’offusqua Max.
- Alors ?
- Je l’ai rencontré hier à l’aéroport. Son oncle l’a abandonné. Je lui ai donc proposé mon aide c’est ce qui explique sa présence.
- Tu as des sentiments pour elle ? Est-elle Africaine ? insista le Dr Fortin, curieux.
- Oui mon oncle. Elle est originaire de la Côte d’ivoire.
- Tu n’as pas répondu à ma question.
- Quelle question? Max en avait marre ! Tout le monde n’arrêtait pas de lui poser des questions.
- As-tu des sentiments pour cette jeune fille ?
- Tu es ici pour l’examiner mon oncle. Répondit Max agacé.
- J’en conclu que tu as des sentiments pour elle et tu as raison d’en avoir. Elle est très belle… vraiment très belle. Le taquina-t-il.
- Mais fais attention Max, tu ne la connais pas donc sois prudent ! Le conseilla-t-il.
Le Dr Benoît termina d’examiner Djelay qui dormait à poings fermés. Il avait effectivement diagnostiqué une petite fièvre qui selon lui baisserait progressivement durant la nuit si elle prenait les médicaments qu’il lui avait prescrits.
- Elle devra prendre deux comprimés tout de suite. Si la fièvre persiste au cours de la nuit donnez-en lui un autre. Dit-il en faisant mine de se lever.
- Il va donc falloir que quelqu’un reste dormir avec elle pour la veiller. Mme Roy pou…
- Je resterai avec elle mon oncle. Lâcha-t-il.
- Je ne crois pas que ce soit correct Max.
- Elle est mon invitée j’ai l’obligation de prendre soin d’elle. De plus c’est ma faute si elle est malade. Je l’ai jetée dans la piscine. Avoua-t-il l’air coupable.
- Quoi ? qu’est ce qui t’a pris max ! gronda Benoît.
- Je ne sais pas mon oncle… murmura-t-il.
- Quoi qu’il se passe avec elle Max, fais très attention !
- Ne t’inquiète pas mon oncle.
- Très bien. Je dois partir à présent ! j’oubliais, Qu’elle mange quelque chose. Une soupe ferait l’affaire. Cela l’aidera à se remettre. Ajouta Benoît.
- Oui mon oncle.
Max le raccompagna jusqu'au où se ils dirent au revoir avant que Benoît ne s’en aille. Francis était monté dans sa chambre et Maryline attendait au bas des escaliers.
- Alors ? Comment va-t-elle ? Ce n’est pas grave j’espère ? demanda-t-elle à Max lorsqu’il la rejoignit.
- Elle va mieux. Oncle benoît lui a prescrit des médicaments. Répondit- il.
- Je suis rassurée. A présent je vais monter dans ma chambre. Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose.
- Tu ne sors pas ce soir ? Il n’est que 20 h !
- Non je suis épuisée, je vais me reposer. A demain Max.
Elle l’embrassa sur la joue puis monta dans sa chambre. Max demanda à Mme Roy de réchauffer la soupe de Djelay. Son appétit à lui avait disparu
- Ma belle… Réveille toi.
- Non, pas maintenant ! Refusa-t-elle, les yeux fermés.
- Si ! tu vas boire ta soupe et prendre tes médicaments. Tu pourras te rendormir après.
Il l’obligea à se lever et l’aida à s’asseoir confortablement, un oreiller calé dans le dos. Il prit la soupe et lui en tendit une cuillerée qu’elle avala sans protester. Il la nourrit ainsi jusqu’à ce qu’elle finisse son assiette. La voir ouvrir la bouche lui avait fait de l’effet. Il n’avait qu’une chose en tête pendant qu’il la nourrissait, l'embrasser. Il chassa très vite cette pensée de sa tête.
- A présent bois tes médicaments.
- Non ! je veux rester un moment comme ça. Protesta-t-elle Quand il voulut l’aider à se recoucher après qu’elle ait prit ses médicaments.
- Je vais rester dormir avec toi ce soir. Il posa la main sur son front pour vérifier sa température.
- Tu n’as pas besoin de…
- Prescription du médecin ! Il a insisté pour qu’on te veille cette nuit. Tu dois encore prendre des médicaments durant la nuit.
- Et il a fallu que ce soit toi qui passe la nuit avec moi ? Mme Roy aurait bien pu…
- Mme Roy a besoin de se reposer Djelay. Elle passe ses journées à faire la cuisine et à prendre soin de tout le monde. Maintenant si tu insistes pour qu’elle…
- Non… je… ne… savais…je ne voulais pas… bégaya-t-elle. Laisse-la se reposer. N’empêche que je peux dormir toute seule, je programmerai le réveil.
- Et si la fièvre te fait perdre tes moyens? Il arqua les sourcils en attente d’une réponse qui ne vint pas.
- Je resterai dormir avec toi et je ne te demande pas ton avis. Déclara-t-il sur un ton autoritaire.
- Très bien ! dit-elle en boudant, les bras croisés.
- Je te préfère ainsi, raisonnable. Et tu es encore plus belle quand tu te mets en colère. La taquina-t-il.
Il évita de justesse l’oreiller qu’elle lui lança à la figure. Il s’esclaffait de rire tandis qu’il ramassait la mousse qui avait atterri au sol.
- C’est mal poli de jeter des objets à la figure d’un bel homme. Il se dirigea vers la porte de sortie en riant.
- Ce n’est pas drôle Max!
- Oh que si ça l’est.
Fin du quatrième chapitre. Bizbi.