La piscine, seconde frustation
Ecrit par Djelay
Max, étendu torse nu, sur l’un des transats installés au bord de la piscine, Profitait des faibles rayons de soleil. Il était à peu près 2h de l'après-midi, il faisait beau pour une fois et il s’ennuyait. Jamais Il n’avait manqué un seul jour de travail. Aujourd’hui était un jour spécial. Il prévoyait de faire visiter la maison à Djelay et essayer de mieux la connaître. Dommage qu’elle soit si bizarre. Tantôt elle semblait apprécier sa compagnie, tantôt elle le repoussait sans raison. Il aurait souhaité être indifférent à ce comportement puéril mais il faut avouer que cela le mettait en rogne. Pourquoi avait-il fallu qu’il soit attiré par elle ?
- Tonnerre! grogna-t-il.
Il se leva, retira son pantalon et avança vers la piscine. Djelay qui ouvrait La porte au même moment assista à la scène. Elle se figea en voyant Max avec pour seul vêtement un maillot noir. Oh Dieu qu’il était sexy. Comment pourrait-elle résister quand elle voyait ce corps parfaitement sculpté ? Elle le regarda se diriger vers la piscine et effectuer un impeccable plongeon. Max était l’idéal masculin, normal qu’il ne s’intéresse pas à une fille banale telle qu’elle était. Elle atteignit à présent le bord de la piscine. Max venait tout juste de faire sa première longueur, dès qu’il fut arrivé à l’autre bord, il rebroussa chemin et atteignit en quelques mouvements le bord où se tenait Djelay. Il releva la tête et la vit debout qui l’observait. Il reconnaissait ce regard qu’elle dardait sur lui. Aucun doute, elle le désirait mais pourquoi résistait-elle ?
- Hello ! Dit-il enjoué.
- Salut ! répondit-elle timidement.
- Aimes-tu ce que tu vois Djelay ?
- Oui. La réponse lui avait échappée.
- Heu… Non ! s’écria-t-elle en secouant vivement la tête honteuse.
Max éclata de rire. Il se tenait en dessous d’elle les bras posés sur le bord de la piscine. Elle s’apprêtait à s’en aller mais il lui saisit la cheville et la tira dans l’eau. Djelay eut tout juste le temps de pousser un cri horrifié.
- Tu es dingue ! S’emporta-t-elle en le repoussant brutalement.
- N’as-tu pas pensé un instant qu’il se pourrait que je ne sache pas nager ? Elle hurlait de plus belle.
- En l’occurrence, je t’aurais sauvé ma belle Djelay, la taquina-t-il en affichant un sourire de tombeur.
- Mais je constate que tu recommences à me tutoyer… Eh bien je me souviendrai qu’il faut que je te jette dans la piscine pour que tu me dises « tu ». Continua-t-il sur le même ton enjoué.
- Ne t’avises plus jamais de me…
- Que feras-tu sinon? la défia-t-il.
Djelay avait pointé le doigt sur sa poitrine l’air menaçant. Il le lui saisit et l’attira contre lui.
- Tu es encore plus belle quand tu es en colère. Murmura-t-il à son oreille.
Djelay sentit Les battements de son cœur s’accélérer. Son corps en ébullition était parcouru de frissons délicieux. Inconsciemment, elle laissa échapper un léger gémissement. Max céda. Il l’embrassa sans retenue, la serrant très fort contre lui. Djelay répondit avidement à son baiser. Elle lui encercla le cou et se lova d’avantage contre lui sans se soucier une seule seconde du lieu où ils se trouvaient. Grand Dieu, quelqu’un pourrait les surprendre. Se dit-elle. Elle ignora cette partie d’elle qui lui disait de mettre un terme à cette folie. Il était trop tard pour faire machine arrière. A présent tout ce qu’elle désirait était Max. Lui seul était capable d’éteindre ce brasier ardent qui la consumait intérieurement. Les caresses qu’il lui prodiguait étaient spéciales, différentes de celles de Jean. De ses mains habiles, Il parcourait délicieusement son corps, avec tendresse et douceur. Il était tellement délicat qu’elle en avait les larmes aux yeux. Aucun homme ne lui avait fait ressentir pareilles émotions. Celles-ci étaient indescriptibles. Elle n’aurait jamais imaginé pouvoir apprécier de nouveau, les caresses d’un homme. Etait-ce parce qu’il s’agissait de Max ?
- J’ai longtemps rêvé de ce moment Djelay. Depuis notre rencontre ! Admit-il d’une voix rauque.
- Suis-je incorrecte si je dis que j’ai moi aussi rêvé de ce moment ? La timidité dans sa voix était flagrante.
- Non. Pas du tout ! Il parut surprit.
- Pourquoi cette question ?
- Parce que je suis une femme.
Ces mots sortirent de sa bouche si naturellement qu’il ne put s’empêcher de sourire. La position dans laquelle ils se trouvaient n’était pas des plus confortables. Il l’avait plaquée contre le mur de la piscine ne laissant aucune once de distance entre eux. Les yeux rivés dans les siens et les mains posés sur le bord de la piscine, il la maintenait prisonnière. Cette femme ne cessait de l’étonner. On aurait dit qu’elle venait d’un autre monde. Tellement différente des femmes qui lui tournaient autour.
- Selon toi, une femme ne devrait pas exprimer ses sentiments…Finit-il par dire après un court silence.
- Non… je veux dire si. Enfin… elle peut exprimer ses sentiments mais décemment. Le rire brusque de Max la fit sursauter.
- Qu’est-ce qui est drôle ? Demanda-t-elle sur un ton mécontent.
- Excuse-moi. Parvint-il à articuler après que sa crise soit passée. Qu’entend t-u par « EXPRIMER SES SENTIMENTS DECEMMENT » ?
Elle voyait bien qu’il luttait contre un gloussement de moquerie. Sérieusement ? Dans un moment pareil, il trouvait le moyen de rire d’elle ? Dans une colère noire, elle le repoussa sans ménagement et entreprit de sortir de l’eau mais il la rattrapa et l’attira contre lui. Elle se débattit en proférant des insultes. D’un simple geste, il emprisonna ses mains puis étouffa ses mots d’un baiser. Elle résista un moment avant de s’abandonner. Comment parvenait-il à la faire céder à chaque fois? Avec lui, c’était comme si elle n’était plus maîtresse de son corps. Celui-ci obéissait instinctivement à Max ce qui ne lui déplaisait pas d’ailleurs. Elle voulait lui appartenir maintenant, ne faire qu’un avec lui. Qui aurait cru que sa première fois se déroulerait dans une piscine ? Cette pensée la fit sourire.
- Qu’est- ce qu’il y’a ma belle ? Tu aimes ? chuchota-t-il contre ses lèvres
- Oui. Admit-elle dans un souffle.
- Je pensais juste que pour une première fois, c’est original. Reprit-elle
- Pardon ? Max se figea soudainement.
- Je disais que …
- J’ai bien entendu ce que tu as dit Djelay. Dit-il durement. Il la lâcha et sortit de la piscine.
- Que se passe-t-il ? La réaction soudaine de Max la surprit.
- Il y a un instant tu semblais vouloir me faire l’amour et…
- Et maintenant tu me dis que tu es vierge Djelay, c'est énorme. Lâcha-t-il durement.
- J’avoue que j’ai toujours su que tu n’avais pas beaucoup d’expérience. Et crois-moi, c’est suffisant pour que tu sois innocente à mes yeux. Mais à aucun moment je n’ai pensé que tu puisses être vierge bon sang !
Elle le regarda enfiler son pantalon. C’était quoi son problème ? Elle nagea jusqu’à l’escalier de la piscine et sortit à son tour. Elle essaya machinalement de donner une contenance à sa tenue puis alla se placer en face de lui, décidée à l’affronter.
- Cela change-t-il quelque chose ? Demanda-t-elle furieuse, les mains sur les hanches.
Ses vêtements trempés laissaient voir sa silhouette de déesse, elle le rendait fou mais il devait résister. Il mit de l’ordre dans ses esprits avant de poursuivre.
- Oui. Je ne veux pas te faire de mal tu comprends. Si je te prends ta virginité je serai obligé de t’épouser. Cependant, je ne suis pas prêt à me marier maintenant, encore moins avec une fille que je connais à peine.
- Mais tu étais prêt à faire l’amour à une fille que tu viens à peine de rencontrer. Lança-t-elle. Ces paroles la blessaient profondément.
- Rassure-toi. tu n’auras jamais à M'épouser. Ajouta-elle fièrement avant de se diriger vers la maison.
Max la regarda partir se maudissant d’avoir prononcé ces fichues paroles. Il n’aurait jamais dû lui balancer de telles atrocités. Il l’avait blessée, il en était conscient. Toute femme se sentirait frustrée d'apprendre qu’elle n’inspirait pas le mariage.
- Misère Max, qu’est ce qui t’a pris! Râla-t-il.
Il était à peine six heures du soir lorsque Francis rentra. Il alla directement dans sa chambre prendre une douche puis descendit au bout de trente minutes. Dans la cuisine il trouva Mme Roy, la gouvernante de la maison, préparant le dîner.
- Bonsoir Mme Roy. Je vous croyais en congé. Lui dit-il.
- Bonsoir M. Tremblay. J’ai écourté mes congés vu que mon fils se porte bien à présent. Ce n’était qu’une petite fièvre. Répondit-elle souriante.
- J’en suis heureux. Où sont les autres ?
- M. Maximilian Tremblay est dans son bureau et Mlle Maryline vient tout juste de monter dans sa chambre.
- Très bien. Et Djelay ? Demanda-t-il.
- Djelay ? l’interrogea-t-elle confuse.
- Ah ! vous ne l’avez pas encore rencontrée ? Djelay est notre invitée. Elle restera quelques temps avec nous. Je vous prie de bien prendre soin d’elle s’il vous plait.
- Vous pouvez être tranquille Mr.
- Merci. Je serai dans le bureau avec Max au cas où… Déclara-t-il avant de s’en aller.
Francis avait déjà mis au point une stratégie pour se venger de Max. il l’attaquerait d’abord au cœur. Sa bien-aimée Djelay finirait dans son lit et il la prendrait de toutes les manières qu’il soit. Max était amoureux de Djelay même s’il ne s’en rendait pas compte. Lui voler Djelay l’anéantirait comme ça avait été le cas avec Sandra. Ensuite, il ferait en sorte qu’il soit ruiné en s'emparant de sa fortune qui aurait dû être la sienne.
- Entrez ! lança Max.
- Je te dérange ? Francis avait passé la tête par la porte.
- Non. Vas-y entre.
- Comment vas-tu ? Tu es d’une humeur de chien. Constata Francis en tirant un fauteuil dans le lequel il s’assit.
- Je vais bien ! un petit problème au travail mais c’est réglé. Répondit Max.
- Et toi, ça va ? tu t’en sors avec ton casino ? Francis sentit du mépris dans le ton qu’avait employé Max mais il en avait l’habitude.
- Tout va bien ! Rétorqua-t-il.
- Tu aurais pu investir dans quelque chose de plus sérieux…
- Et de plus professionnel. Oui je connais la chanson, tu me la chantes tous les jours Max mais c’est ce que j’aime. C’est le milieu que je maîtrise le mieux. Je ne suis pas comme toi. Quand vas-tu arrêter de me sermonner pour l’investissement que j’ai fait ?
- Tu as fait des études de comptabilité comme ton père. Je t’ai proposé un poste à l’entreprise de construction mais tu as refusé préférant ce bordel dans lequel…
- Ça suffit Max ! gronda-t-il. Nous n’allons pas remettre le sujet au tapis.
- Très bien ! Comme tu voudras. Mais saches que je ne lèverai pas le petit doigt pour t’aider si tu fais faillite. Avertit Max.
- Oui tu me le répètes sans arrêt. Ne t’inquiète pas pour ton argent frangin.
- Entrez, lança de nouveau Max.
- Bonsoir mes amours ! ronronna Maryline en refermant la porte derrière elle.
- Comment vas-tu ma belle ? demanda Max.
- Très bien. Maryline s’assit près de Francis.
- J’ai déjeuné avec Sandra Aujourd’hui. Annonça-t-elle.
Un silence s’installa dans la pièce. Maryline et Francis se lançaient des coups d’œil tandis que Max feignait ranger des documents dans le tiroir de son bureau.
- Ecoutes Max, elle…
- Elle, rien du tout. J’ai dit que je ne voulais plus entendre parler de cette fille. Vous êtes bornés ou quoi ? S’écria-t-il furieux. Mary, tu as décidé de faire ami ami avec elle, parfait c’est ton choix. Mais ne t’avise plus jamais de me reparler d’elle. Dit-il sur un ton de colère.
- Ne t’énerve pas s’il te plait. Elle m’a juste dit qu’elle regrettait et qu’elle voulait essayer de redémarrer avec toi.
- Dans ce cas dis-lui que moi, je ne souhaite pas revenir avec elle. Et c’est la dernière fois que l'on prononce son nom en ma présence.
- Ok ok. Fit-elle en levant les bras en signe de résignation. Excuses moi de t’avoir contrarié. Dit-elle d’une voix triste. Max détestait la voir comme ça.
- Toi, Excuses moi ! Je n’aurais pas dû de te crier dessus. Viens là. Il tendit le bras vers elle.
Maryline alla s’assoir sur les genoux de son cousin et l’enlaça. Elle avait toujours aimé Max et même plus que son jumeau. Max était toujours là pour elle. Lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle voulait devenir mannequin, il ne fut pas tout de suite d’accord mais après qu’elle eut insisté et l’eut supplié de la laisser essayer il finit par accepter. Quand son frère et elle, atteignirent leur vingt ans, Max leur donna une somme de trois cent mille euros chacun afin qu’ils investissent dans une activité qui leur permettrait d’être indépendants. Francis s’était servi de cet argent pour ouvrir un casino. Max avait été furieux. Il disait que c’était une activité dangereuse et obscène. Il avait même insisté pour que Francis le vende. Mais celui-ci avait refusé. Quant à Maryline, Elle avait demandé à Max d’investir son argent dans le domaine qu’il jugerait rentable. Il créa donc une entreprise immobilière et ouvrit un magnifique spa moderne. Il le gérait parce qu’elle l’avait supplié de le faire. Toutefois il insista pour qu’elle apprenne auprès de lui car il prévoyait de lui laisser les rênes quand elle aurait vingt-cinq ans. Marilyne était aujourd’hui un mannequin international et une femme d’affaires en apprentissage et Max était fier d’elle tel un père.
- Tu veux bien me pardonner ma belle ? Dit-il d’une voix douce.
- Tu sais que je te pardonnerai tout. Répondit- elle dans une tendre étreinte.
- Eh oh ! je suis là moi aussi. Plaisanta Francis. On frappa de nouveau à la porte.
- Oui ? Répondit Francis.
- Excusez-moi de vous déranger. Je viens vous prévenir que le dîner est servi Annonça Mme Roy.
- Merci Mme Roy. Répondit Max. veuillez prévenir Mlle Djelay s’il vous plait. Elle est mon invitée et elle occupe la chambre à côté de la mienne.
- Très bien Mr. Dit-elle avant de prendre congé.
- Max, quand comptes tu nous parler d’elle ? Interrogea Maryline.
- Moi je sais déjà tout d’elle dit Francis avec une grimace de la bouche.
- Je l’ai rencontré à l’aéroport. Elle n’avait pas d’endroit où aller. Je lui ai donc proposé de l’aider et voilà. Tu sais tout.
Max ne voulut pas rentrer dans les détails. De plus il n’avait aucun compte à leur rendre concernant les personnes qu’il ramenait à la maison.
- Quoi ? c’est tout ? Insista-t-elle.
- Arrêtez avec vos questions ou je vous vire. La menace de Max était sans méchanceté.
- Et maintenant, c’est quoi la suite? S’entêta Francis, ignorant la mise en garde.
- Je vais commencer par lui trouver du travail et nous verrons par la suite. A présent passons à table. Je suis affamé ! dit-il en se levant, entraînant Maryline avec lui.
Djelay sortait à peine de la douche quand elle entendit frapper à la porte. Elle crut que c’était Max et ne répondit pas. Elle dût se résoudre à ouvrir car les coups se faisaient insistants.
- Bonsoir Mlle, je suis Mme Roy, la gouvernante de la maison. M. Tremblay m’envoie vous informer que le dîner est servi. Dit-elle poliment.
- Je suis enchantée de faire votre connaissance Mme Roy. C’est très aimable de votre part d’être venue me prévenir. Mais je ne crois pas vouloir descendre. Pouvez-vous dire à M. Tremblay que je n’ai pas faim s’il vous plait.
- Je vous trouve très pâle Mlle…
- Appelez-moi Djelay s’il vous plait.
- Très bien Djelay. Vous sentez vous bien ? S’inquiéta-t-elle.
- Je pense que j’ai attrapé froid lorsque je suis tombée dans la piscine cet après-midi (Mme Roy écarquilla les yeux) mais J’irai mieux après une bonne nuit de sommeil. Répondit Djelay avec un sourire forcé.
- Je vais vous faire monter une soupe et des cachets qui vous aideront à vous sentir mieux. Mme Roy se retint de demander les détails de son accident.
- C’est gentil de votre part mais…
- M. Francis Tremblay m’a demandé de prendre soin de vous. Laissez-moi vous apporter une soupe chaude s’il vous plait. Mme Roy se tenait près de la porte, déterminée à obtenir une réponse affirmative.
- C’est d’accord merci.
- Tout le plaisir est pour moi Djelay. Elle arbora un sourire satisfait et sortit.
Djelay alla s’asseoir sur le bord du lit, une serviette enroulée sur la poitrine. Elle n’avait fait que pleurer depuis sa dispute avec Max. Il l’avait rejetée parce qu’elle était vierge. Il avait insinué qu’elle tirerait profit de sa virginité ; Qu’elle exigerait qu’il l’épouse parce qu’il lui avait pris sa virginité. Une fois de plus elle s’était abandonnée à lui, et il l’avait déçue. Combien de fois devrait-t-il la décevoir, l’insulter pour qu’elle décide de l’oublier? N’avait-elle aucune dignité ? Passerait-elle toutes ses journées à pleurer pour ce salaud ? Pourquoi l’amour faisait-il si mal ? Elle se remit à sangloter tout bas. Arrête Djelay, ne pleure plus pour cet homme et pour aucun autre d’ailleurs. Se dit-elle.
Fin du troisième chapitre.
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