La pièce manquante, chapitre 05
Ecrit par St Daniel
*les chroniques de St Daniel*
Auteur :
*St Daniel*
Titre :
*La pièce manquante.*
*Chapitre
5*
La chose la plus dure dans ce bas
monde je pense que ça doit être le faite de perdre quelqu’un. J’ignorais ce
qu’est le fait de perdre quelqu’un, par contre j’avais ma petite idée
là-dessus. Je savais ce qu’est de perdre contre quelqu’un, la sensation qu’on
ressent mais jamais je n’avais imaginé que perdre quelqu’un serait si
difficile. Je ne sais pas par où commencer et où m’arrêter, exprimer le chagrin
de mon cœur c’est comme affirmer que je ne ressens rien. Il y a les mots
nécessaires dans le dictionnaire pour dire à quel point on aime et surtout ce
qu’on ressent, on dit qu’il n’existe point de mot parce qu’il y a cette chose
en nous qui sous-estime nos sentiments et qui créer la peur en nous. Cependant
il n’existe pas de mot pour dire ce qu’on ressent quand on perd quelqu’un,
juste parce que seul celui qui a connu l’histoire d’un être cher qui se
lève le matin et dit à ce soir sans qu’ils ne se fassent un bisou ou un
câlin dans l’espoir de se revoir peut comprendre à moitié ce que le cœur peut
ressentir à l’instant. Ils se sont croisés les doigts pour moi, Daniel et
ma mère. Ils se lamentent, murmurent, pour moi que pour leur cœur à eux.
Mais dommage, la seule chose qui me remettrait sur la voie est un retour dans
le passé, un retour qui me permettrait de faire un bisou à mon papa, un retour
qui me permettrait de prendre sa chaleur ce matin avant d’aller au boulot.
- Ella,
écoute-moi.
- Si
je savais que j'allais rester à la maison ce jour-là, je l’avais senti, j’avais
senti que quelque chose n’allait pas.
- Même
si tu étais à la maison tu ne ferais rien, tu ne bougerais pas le petit doigt,
juste parce que c’était son jour et on y peut rien.
- Si
j’étais à ses côtés ça changerait quelque chose, au moins il aurait le sourire
sur les lèvres.
- Ella,
tu te fais du mal à toi-même et à notre fille, ta fille ! Tu ne la regardes
plus du tout, tu ne lui prêtes même plus attention.
- Daniel
mon père est mort à cause de moi !
- Penses
à ta fille ! Ella ! Regarde là ! Elle n’est qu’un bébé.
- …
(en larme)
- Je
regrette déjà mais je dois t’avouer que je me demande si qu’entre ton père et
ta fille qui choisiras-tu ! Parce que je sais que moi tu ne m’aimes pas et
que ta mère ne compte plus.
A l’entendre me prononcer ses mots et
sans entendre le moindre remord et la moindre craque dans sa voie j’ai eu
un couteau dans la poitrine, un couteau enfoui en moi qui m’a fait courir
jusqu'aux toilettes. J’ai laissé de l’eau couler sur mon fleuve comme un
fleuve, je me sens mal. Pour la première fois Daniel vient de me dire des mots
blessants, des mots qui défont mon âme.
- Ella !?
Pour la première fois, tu arrives en retard. Je vais me payer une bière pour
ça.
C’était le commandant qui me disait
ses mots avec un sourire auquel je n’y ai pas répondu, je me mettrais en larmes
à la minute où je laisse ne serait-ce qu’une indice de sourire dans mon regard.
Toute la matinée je l’ai passé dans mon bureau. À midi il y a un bandit qui
s’est fait arrêter et que je suis là pour l’interroger afin de mettre la main
sur ses complices. Avec une journée qui s’est débutée mal lui il vient me faire
sortir ce truc de je veux un avocat, j’ai déjà l’adrénaline avant d'intégrer la
salle donc il a n’a suffi que cette phrase pour que je ne lui fasse subir un
petit truc. J’étais sur le point de le tuer avec mon arme que j’ai pointé sur
sa tête quand le sergent et un officier son entrer me stoppé. Je suis sorti sur
le coup de la colère et j’ai pris ma voiture pour faire un tour. J’ai tourné,
tourné, et tourné en rond car je suis perdu, j’ai perdu la raison.
Je me suis retrouvé par la suite dans
une petite maison moderne située à cent mètres de la ville.
- Tenez !
C’est de l’eau.
- Merci
beaucoup.
- Alors
qu’est-ce qui vous est arrivé ?
- Dites-moi
monsieur c’est quoi la différence entre dire au revoir et dire adieu ?
- Euh
je ne sais pas mais je dirais que si on dit au revoir c’est qu’on se reverra
sans doute, de toute façon qu’on le veuille ou non le monde est petit. Mais
dire adieu c’est qu’on ne se verra plus jamais. Pourquoi tu demandes ?
- Je
ferai bientôt un an que j’ai perdu mon père.
- Oh
… mes condoléances.
- Pensez-vous
que la mort résout les problèmes ?
- S’il
n’y a personne qui tient à vous oui ! Mais il faudrait plus que le hasard
pour qu’il n’y ait personne. Pensez d’abord à ceux qui vous entourent.
Je me suis ouvert à lui et je lui ai
parlé de moi, il m’a ensuite raisonné et encouragé. Il a employé les mots
nécessaires pour me remettre sur la bonne route. Plus ses mots retentissent
dans mes oreilles et plus je vois la réalité, ce que serait le monde de ma
fille sans moi, sans sa mère. Elle ne souffrira pas comme moi ? Ma mère,
que fera-t-elle ? Et Daniel ? Bien sûrc’est un homme et il s’en
sortira s’il tient le coup mais il refera sa vie après tout mais ma mère sera
la plus blessée. On est là à se partager des verbes quand mon téléphone sonne,
c’est ma mère qui vient d’amener ma fille à l’hôpital.
- Euh
je dois vous laisser. Désolé du chaos et merci beaucoup.
- Oh
non ! C’est un plaisir pour moi d’échanger avec vous. Revenez quand vous
en avez envie. Je souhaite aussi une bonne guérison à votre fille.
Sur ce je me suis mis en route et
alors que je montais dans ma voiture je me suis retourné et j’ai dit à cet
homme.
- Avant
qu’un jeune n’entre dans la police il m’a raconté qu’il a lu une partie du
journal intime de son père et cette partie disait qu’un écrivain lui a sauvé la
vie à l’aide d’une phrase de ses œuvres. Il l’a aidé par une simple phrase de
quelques mots à se remettre sur la bonne voie. Cet écrivain s’appelle KPONTON
A. K. Daniel. Je n’ai jamais pu oublier ce nom car il a beaucoup fait pour mon
père aussi malgré la différence d’âge, malgré que vous soyez de mon âge. Dites-moi
ce qu’il se passera si vous abandonnez ? Qui sera là pour le prochain
Tony ? Pour la femme qui se trouvera dans la même situation que moi ?
Revenez sur le réseau.
Il m’a juste souri et je suis partie.
J’ai vite fait de rejoindre maman et Daniel à l’hôpital. Là ils m’ont expliqué
ce qui s’était passé. J’ai patienté avec eux un peu et le docteur est venu. Il
nous a fait part que ma fille souffre de la pneumonie et nous a fait aussi
comprendre la situation. Ma fille aurait besoin d’oxygène pour l’instant,
d’un traitement antibiotique par voie intraveineuse. Il nous a aussi fait
comprendre que c’est une infection des poumons et que les enfants de l’Afrique
sont les plus atteints et en meurent, ce qui m'a fait demander si elle va s’en
sortir, mais il m’a juste dit de prier puisque ma fille a un système
immunitaire affaibli. Selon lui, elle l’a eu par le contact d’une personne
infectée. J’ai soulevé la tête et j’ai appelé mon seigneur. Pendant ce temps
Daniel est assis les mains sur la tête et ma mère est juste à côté de lui la
main sur la bouche les yeux tout rouge.
Daniel et moi on a passé la journée à
l’hôpital et maman est rentrée se reposer. Le lendemain, Daniel et moi sommes
rentrés prendre une douche pendant que maman était là auprès d’elle. Sur le
chemin de retour à l'hôpital, je suis passé au bureau.
- Ella,
j’espère que tu tiens le coup.
- Oui
commandant. Comment est notre homme ?
- On
a réglé son cas.
- Je
suis désolé pour hier.
- Je
sais ce que tu traverses et j’avais confiance en toi, je savais que tu n’allais
pas tirer. Si jamais tu aimerais te confier, ma porte est ouverte. Mais
promets-moi que tu ne te laisseras plus emporter.
- Promis !
Mais commander tu sais ? Hier j'ai appuyé sur la détente. Si ce n’était
pas que j’avais vidé mon arme je serai à l’heure-là coupable d’un meurtre.
Sur ses mots je lui ai dit bonjour et
je me suis tiré dessus. Plus tard, je me suis retrouvé sur la tombe de mon père
et voici mes mots.
« Le temps ne laisse pas le temps
d’un au revoir, mes peines sont devenues mes souvenirs les plus belles et
mauvaises à la fois, j’aurais aimé avoir le temps pour parler juste que de
nous. Parler, à parler pour se dire tout comme si on était que des gosses. On
parlera jusqu’à ce que les mots ne manquent pour qu’on se mente et qu’on en rigole.
Mais je ne t’en veux pas papa ! Je te promets que je prendrais soin de ma
fille pour toi, ton préféré sera ma priorité. »
J’ai formulé ses mots dans un profond
regret avec des larmes qui sautent aux yeux, j’ai posé la rose que j’ai et j’ai
quitté le cimetière. Je me suis rendu directement à l’hôpital.
- Daniel ?
Le docteur dit quoi ?
- Toujours
rien. J’étais avec elle quand ça a commencé et ils m’ont fait sortir. Depuis je
…
- Qu’est-ce
qu’elle a ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Je veux savoir ce qu’elle
a ma fille !
- Indulgence,
parfois il fait du bien de pardonner aux autres et à soi-même. Mais sache que
si quelque chose arrive à ma fille ça serait entièrement de ta faute. Je ne te
le pardonnerai jamais parce que tout est de ta faute.
- Daniel
tu penses vraiment ça ? Tu penses à ce que tu me dis ?
- Si
tu étais là à jouer ton rôle de mère, si tu étais prêt d’elle, si tu étais là
pour elle, si tu avais mis de côté tes regrets, je pense vraiment qu’on ne serait
pas ici, je pense que tu aurais vu plus tôt ce rhum et cette difficulté de
respiration.
- Daniel,
tu me déçois là.
- Tu
as passé ton temps à penser à quelqu’un qui n’est plus de ce monde, à souffrir
pour quelqu’un qui n’est plus de ce monde, tu t’es contenté de t’inquiéter pour
le sentiment et les ressenti de quelqu’un qui est mort alors que ta fille elle
est vivant ! Si tu crois que …
- C’est
bon Daniel ! J’en ai assez de tes mots !
J’aimerai qu’on me parle de la
vie comme si je suis un bébé pour qui il faut raconter des contes de fée pour
qu’il s’endorme. Rien à l’horizon je baisse les yeux, mais quand ils sont
fermés je sens du mouvement à l’horizon, le ciel agité m’empêche de fermer
l’œil. J’ai l’esprit torturé. Je pense à ma fille, qu'on peut lui faire là
actuellement, j’aimerai être à ses côtés. J’y ai tellement pensé que je m’en
suis rendu compte que d’une part Daniel a raison. J’aimerai reprendre à zéro,
j’aimerais recréer tous les rôles mais je ne suis pas un intrépide. J’accumule
les verbes, le patient ne va pas plus vite que la farce mais la réalité va
plus vite que les éloquences. On n’oublie pas mes erreurs pourtant je suis
humaine, moi aussi et je pense que je mérite une seconde chance mais quand je
revois ma vie de ces dernier jours je confirme que je ne mérite pas le pardon
et que ma fille n’a pas besoin d’être là, que c’est moi qui devrais y être.
Parce que je suis triste j’ai décidé de l’effacer, j’ai décidé de souffrir seul
et j’ai fait payer le plus fort aux êtres chers qui me restent. Le mal que je
leur ai fait, ils ne l’ont jamais mérité, mais comment me faire pardonner
un tel acte ?
- Allo !
Je suis assis mais j’ai l’impression que je suis accroché à un arbre et qu’une
branche m’aiderait à changer et à rattraper le temps.
- C’est
ta fille ?
- Oui,
elle ne va pas bien. Je ne crois que tout est de ma faute.
- Ne
dis pas ça. Écoute, il y a un Dieu qui habite là-haut, il faut juste être forte
et garder la foi. Il le fera pour toi. Elle va s’en sortir. Et ton mari ?
Il …
- Je
crois que j’avais tellement peur que Daniel m’abandonne un jour que j’ai fini
par le lâcher en premier en le laissant.
Le destin m’a offert ce qui a de la
valeur, je l’ai jugé petit donc j’y ai craché dessus et il me l’a repris. Je ne
compte pas commettre les mêmes erreurs du passé. Je vais porter ce fardeau comme
le poids de l’humanité, pourtant pour donner vie on était deux. Je rêvais d’une
famille dans un joli portrait mais j’ignorais que perdre quelqu’un était très
pour très atroce que faire naitre quelqu’un. Ma fille serait la dernière
recette que la vie m’a offerte ?
A suivre …
*Chapitre 6*
(…)
- Tu
auras beau tout fait mais tu ne seras jamais comme moi. Au fond de toi tu es un
assassin, c’est ce que tu es ! Et tu as son sang sur les mains.
- Daniel
tu me blesses en me disant cela.
- Pourtant
c’est la réalité. Ouvre les yeux bon sang, si tu étais là, si tu … Je
sais que c’était dur mais où le regret nous a amené ? Laisser la
souffrance prendre le dessus où ça nous a amené ! Tout est de ta faute,
Ella !
(…)
Rendez-vous demain à 20h pour la
suite.
*_la vie est une partie d’échec et
mat, il ne faut qu’une pièce manquante pour que la partie soit terminer puisque
le jeu est perdu d’avance._*
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Ecrivain : Saint Daniel