La pièce manquante, chapitre 06

Ecrit par St Daniel

*les chroniques de St Daniel*

  

Auteur : *St Daniel*

 

Titre : *La pièce manquante.*

 

*Chapitre 6*

 

La vie ne nous demande pas de changer, je crois, et je crois que  quelqu’un qui aime ne demande pas de changer, ils s’habituent. Cependant la vie nous donne des choses pour qu’on l’aime, et ses choses dépendent de nos caprices, nos caractères. Je ne m’attendais pas à ce que le ciel m’offre un bébé, je ne lui ai pas demandé ni souhaité, pourtant il me l’a offerte. Je n’étais pas prête non plus mais je ne me suis pas battu pour l’avoir dans mes mains et la chérir, elle m'a donnée tout son amour. Je me tue la tête à penser tant de choses que je me dis que tout est de ma faute. Je dis cela parce que peut-être le ciel m’a donné un bébé pour remplacer l’absence de mon père dans ce temps mais moi j’ai fait quoi ? Je me suis entêté, endurcie le cœur à ne penser qu’à un passé qui ne peut revenir. Mes égarements ont inversé le rôle, c’était moi qui voulais de ma fille même si je ne l’ai pas demandé et aujourd'hui c’est Daniel qui l’a veut parce qu’il a fini par l’aimer et être de lui même. Aujourd’hui que je viens de perdre la seulechose qui me donne l’hardiesse de tenir à la vie je m’en rends compte que la vie m’a donné ce qui n’a pas de prix mais  l’autolâtrie et l’égoïste que je suis j’ai vu que cela n’a pas de prix alors que c’était à moi d’en faire un prix s’il n’en avait pas. Je l’ai rejeté d’une main en m’obsédant l’esprit par une chose irréparable et le destin me l’a repris, maintenant me voilà sans épaule, sans arbre sous laquelle prendre de l’air et me mettre à l’abri.

   

-         Daniel, attends !

-         Quoi ? Pourquoi je vais m’arrêter avec toi ? Donne-moi une raison, une belle raison pour ne pas te vouloir dans ce tombeau là !

-         Je sais ce que tu ressens et je te comprends. Je me mets à ta place et je veux l’être mais comprends que moi aussi je souffre, j’en voudrais au monde entier si c’était quelqu’un qui me l’a enlevé.

-         N’ose même pas te mettre à ma place ! Parce que tu auras beau tout faire mais tu ne seras jamais comme moi ! Tu ne peux sentir jusqu’à comprendre ce que je ressens ! Tu veux en vouloir au monde entier parce que tu sais qu’au fond de toi tu es un assassin, c’est ce que tu es ! (me crie t’il)

-         Daniel. (En larme)

-         Tu as son sang sur tes mains. Regarde à terre ! Tu vois cette tombe ? C’est ma fille qui y habite, et je vais devoir faire avec parce qu’à cause de toi j’ai tout perdu, elle qui était mon espoir je l’ai perdu par ta faute ! Tu l’as tué !

-         Daniel tu me blesses là, tes mots me fondent, en me disant cela …

-         Pourtant je ne te dis que la réalité ! Ouvre les yeux bon sang ! Si tu étais là, si tu … je sais que c’était dur de perdre quelqu’un qu’on aime ainsi mais où le regret nous a amené ? Laisser la souffrance prendre le dessus où ça nous a amené ! Tout est de ta faute, Ella !

  

Je m’en veux déjà, mais, je ne savais pas que Daniel serait si blessé qu’il me parlerait avec ce ton, cette rage, que je déteste tant. Mais je comprends que c'est la colère, la rancune. Il m’a ensuite quitté tout en larme et je suis resté seul au cimetière à inhibé le moi qui résonne, à m’en vouloir. J’ai passé la journée ainsi que la nuit au cimetière, je voulais me sentir près de ma fille, je voulais la prendre dans mes bras, la sentir contre moi, mais hélas ma fille est six pieds sous terre.

 

Après une semaine passer à la maison je suis revenu au bureau.

  

-         Capitaine ?

-         Commandant.

-         Comment tu vas ?

-         Bien commandant et la maison, et vous ?

-         Tout va pour le mieux.

-         A te voir je sens que tu n’es pas en forme mais si tu te crois …

-         Je suis au top de ma forme comme jamais, ne vous inquiétez pas.

-         D’accord. Je te laisse dans ce cas.

  

J’ai passé ma journée et les autres à me mettre à fond dans le travail, quand il n’y a pas de travail je me mets sur le ring à bosser, je me mets à m'entraîner au tire, je me mets à faire tout ce qu'il faut pour ne pas y penser, pour ne pas penser à l’avenir.

Depuis notre discussion au cimetière je n’ai plus eu de ces nouvelles, je n’ai plus revu Daniel. Je pense que lui il s’en sort mieux que moi mais dans une autre vie. Je veux le voir aussi, le revoir comme avant, revoir ses yeux si mignons, mais je suis consciente qu’il m’en veut. Tant de jours se sont passés, il serait bientôt un an et demi et on ne s’est toujours pas vu, si on ne s’est toujours pas vu je crois que c’est parce qu’il n’arrive pas à me pardonner. Humm la vie est bizarre, il t’offre ce que tu désires dans un futur lointain à un moment où tu ne t’y attends pas et si tu ne prêtes pasl’oreille la nature te fera payer tes regrets.

  

-         Capitaine euh il y a un certain monsieur KPONTON qui vous demande. Il est à l’accueil.

-         Faite le rentrer !

-         D’accord capitaine.

 

L’officier le fait entrer.

 

-         Bonjour la belle Ella.

-         La belle ? Vous m’en direz autant si on se connaissait à peine.

-         Ça fait un bye hein. Jolie bureau. Celle qui l’a décoré doit être une bonne artiste hein.

-         (sourire forcé) Alors que me veut cette jolie surprise ?

-         Rien de grand. Je passais dans le coin et je me suis dit que vu que ça fait longtemps ça te fera plaisir de me revoir en forme.

-         Si seulement je pouvais être en forme comme vous. Mais je m’en sors à ma manière … seulement que j’aimerais que l’on me pardonne mes erreurs, qu’on remet le compte à rebours à zéro.

-         Ça a l’air si facile, et facile à dire mais c’est difficile à faire.

-         Je sais.

-         Je te dirais qu’avec le temps tout va s’arranger mais si ça ne s’arrange pas ça veut dire que je t’ai menti. De plus, moi-même je n’y crois pas. Alors je vais te dire ce que m’a dit un frère dans un moment atroce … Si la vie ne te donne pas ce que tu désirs, ce que tu veux, si ça te tient à cœur alors fait de l’audace ton arme ultime. Pour surmonter les échelons et aller de l'avant, il faut être audacieux et ambitieux.

-         Je ne sais pas quoi vous dire. J’ai refusé sa demande en mariage parce que je croyais qu’il le faisait pour elle, et j’avais raison, mais je crois que si j’avais fait cela c’est parce que j’avais peur qu’il ne m’abandonne un jour, qu’il ne chéri plus cet amour qu’il chante si notre fille devenait majeur. Mais au bout du compte, c'est qu’il a fini par le lâcher.

-         C’était de la peur du futur, tu as trop pensé au futur. Quand on se met en couple on devrait se demander ce qui est à la base, tu t’es demandés la bonne question je n’en doute pas.

-         Alors qu’est-ce qui a manqué ? Pourquoi notre histoire n’a pas réussi.

-         L’histoire c’est comme du puzzle, si une pièce manque tout est un échec. Le fait de penser trop à l’avenir tue le destin, mais le fait de peser le pour et le contre du présent ça prémédite le lendemain.

-         Je l'ai aimé et je l’aime encore.

-         La chose c’est si tu étais trop jeune pour l’aimer ou si tu étais trop grand ou si tu avais des problèmes d’adulte.

-         J’avais les trois hein.

-         Je suis seul et atteint d’une maladie sans remède, l’amour ne peut rien pour moi. Il faudrait me faire oublier le passé pour que je sois guéri. Une perte de mémoire ne ferait que me soulager pour un temps soit peu, alors je n’en veux pas. Je suis atteint avant que je sois écrivain. Mais un jour quelqu’un m’a dit : « si tu veux sortir de ton monde verve, il faudrait que tu arrêtes de compter mille doigt et passer aux actes parce que le rêve n’est que du rêve si l’acte ne le précède pas ». Je te le retourne, tu veux que le rêve reste du rêve ou tu vas te décider à passer aux actes.

-         Comment vous faites ? D’où vous vient cette endurance, cette volonté à ne jamais baisser les bras. Cette ardeur …

-         Ma force c’est mon ukase, quel qu’en soit la situation je ne capitulerais jamais jusqu’à bazardé ou à faire la part du feu. Merci de m’avoir rappelé cela quand j’ai quasiment baissé les bras.

-         C’est moi qui vous dois une fois de plus.

-         Tu sais ? Dans la vie, il ne faut jamais cesser de riposter tant qu’on a les pieds pour marcher, les mains pour faire des gestes et écrire, et la bouche pour parler, surtout quand on aime.

 

Il s’est retiré par la suite et j’ai contacté Daniel sur le champ. Ça a sonné mais sans réponse, je me suis fait l’idée qu’il doit être à une réunion et que la banque doit lui prendre tout son temps. Il est le directeur de la banque donc c’est normal qu’il soit occupé. Surtout en ce temps de pandémie (covid-19) il doit avoir du pain sur la planche. J’ai passé la journée coincé dans mon bureau et le soir je suis rentré  chez moi trouver quelque chose à manger et me reposer. Avec maman on a fait un court appel vidéo et tout à l’air bien de son côté aussi, je crois cela même si je sens le froid en elle. Je me mettais au lit quand j’ai essayé de rejoindre Daniel une fois encore, là je suis tombé sur son répondeur. A entendre sa voix me dire « bonjour, vous êtes sur la messagerie de Daniel. Je suis occupé pour le moment, mais laissez moi un message et je vous rappellerai dans les plus brefs délais. Si c’est urgent envoyez-moi un message ou un email. Merci » j’ai eu des frissons, des papillons révoltés, dans mon cœur et mon corps que je n’ai pas pu dire un seul mot. Je suis resté là à l’imaginer sous tout son aspect et à rêver de lui jusqu’à ce que je ne m’endorme. Le lendemain matin j’ai eu trois appels en son absence de sa part, je l’ai rappelé mais sans réponse j’ai dû lui laissé un message de ce genre « vouloir au monde ne fera que durcir mon cœur et me blesser de plus alors j’aimerai bien me faire pardonner. »

Je prends une douche et j’arrive au boulot. Il y a une enquête en cours donc je me mets là-dessus.

  

-         Capitaine ? J’ai appris que votre mère a démissionné de son poste, je suis navré pour vous. Je sais que votre situation est un peu …

-         Quoi ? Ma maman ? Je ne le savais pas.

-         C’était hier qu’elle l’a déclaré. Elle a déclaré que son temps était dur pour elle et que pour le bien de la ville et de ses citoyens elle préfère démissionner pour prendre soin de sa santé mentale.

  

J’ai quitté le sergent et une fois dans mon bureau j'appelle ma maman.

 

-         Allo ? Maman ? Tu es où là ? Il faut qu’on parle.

-         Bonjour, je suis Justine et je travaille au centre hospitalier régional…

-         Au centre quoi hé … Euh pourquoi c’est vous qui avez décroché le téléphone portable de ma mère ?

 

A suivre …

 

*Chapitre 7*

 

(…)      

-         Rivalité et amitié ne font pas bon ménage, surtout si l’amour est à la base. J’aimerai bien faire la paix.

-         Je ne sais pas quoi te dire mais sache que je serai toujours là pour toi-même dans l’au-delà.

-         Ne dis pas ça ! Tu vas t’en sortir. En tout cas moi je compte sur toi.

-         N’y compte pas trop là-dessus. La mort ne prévient pas, et il frappe quand il en a envie. Je ne sais pas si c’est le bon moment mais je crois que mourir m’est un sauvetage.

 (…)

 

Rendez-vous demain à 20h pour la suite.

 

*_ la vie est une partie d’échec et mat, il ne faut qu’une pièce manquante pour que la partie soit terminée puisque le jeu est perdu d’avance._*

 

*Hirondelle inspiration*

 

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*Ecrivain : Saint Daniel*

 

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La pièce manquante