La réception de Claudie

Ecrit par Yanolebon

À l’heure convenue, Claudie arrive chez Claudia, superbement habillée, assise dans la luxueuse voiture de Mamie Love. Claudia, somptueusement habillée, accueille son amie Claudie à la porte d’entrée. 

 Claudie : Bonsoir ma chérie, nous t’attendons. 

Claudie : Bonsoir Claudia. Heureuse de nous revoir ! 

 Claudia [à Yves-Roland] : Voici ma meilleure amie, Claudie, [à Claudie] et voici mon fiancé, Yves ! 

 Yves-Roland : Je suis très heureux, Mademoiselle, de faire votre connaissance. Votre amie Claudia m’a énormément parlé de vous. Vous êtes très ravissante. 

 Claudie : Je suis vraiment flattée, Monsieur ! 

 Claudia : Ton fiancé devait être là ? 

 Claudie : C’est exact. Il m’a téléphoné ce matin de New York pour m’informer du report de son arrivée. Il ne pourra pas être là. Ses partenaires commerciaux l’ont retenu pour la présentation d’un nouveau produit de la téléphonie rurale qu’ils mettront bientôt sur nos marchés africains ? Il s’excuse auprès de vous et me charge de vous transmettre ses profonds regrets.

   L’invitée était installée dans le luxueux salon avec une vue magnifique sur la piscine. Dans ce salon, où ils prenaient un apéritif en attendant de passer à table, la gaîté et la joie se lisaient sur tous les visages. Les rires fusaient de partout. Yves-Roland animait la soirée avec ses nombreuses blagues.

Yves-Roland : Mes chères dames, le dîner est servi. Une lumière bleuâtre éclairait la salle à manger. Deux superbes chandeliers décoraient la table et rendaient plus intime ce dîner qu’on pouvait nommer : « Le dîner aux chandelles ! » Une musique très douce et légère agrémentait la soirée. 

Claudie : Le dîner est excellent. Je dirai que ce dîner m’attendait, il a bien longtemps ! 

Claudia : C’est à ton honneur ma chérie. — Yves-Roland : Selon Claudia, votre fiancée serait un homme d’affaires ? 

Claudie : Bien sûr que oui. Il est dans les affaires. Oh ! Ces hommes d’affaires qui sont toujours partis ! 

Yves-Roland : Les affaires sont les affaires. Nous, les hommes, aimons prendre des risques, contrairement à vous les femmes. Nous vous apportons le pain quotidien à la maison. C’est notre rôle. 

 Claudia : L’essentiel est que vous nous reveniez sain et sauf. C’est notre prière quotidienne. Si mon amie Claudie, ici présente, est d’accord avec moi, cela me réconforterait. Nous ferons la connaissance de ton fiancé dès son arrivée. 

 Durant le dîner, on ne parlait que d’affaires ; on aimait parler affaires à table. Claudie parlait de ses connaissances en affaires, qu’elle avait acquises chez Mamie Love, et profita de l’occasion pour épater ses interlocuteurs. 

Claudie : Les affaires sont réellement les affaires. C’est une expression sacro-sainte, récurrente, mais il faut faire bien attention ! On ne fait pas « affaire » pour le plaisir de faire « affaire ». Il y a bien sûr des règles en affaires. Cette expression est d’un code impitoyable, inviolable et même dangereux. C’est aussi une expression bien courante qui passe de bouche-à-oreille. Mais elle est plus excitante. 

 Si tu n’es pas très professionnel, très opérationnel en affaires, il vaut mieux t’abstenir. Si tu as un cœur d’ange, reste dans ta maison ou va à l’église. J’ai appris ce métier à côté de mon fiancé. Quand il n’est pas là, c’est à moi de tout diriger, de tout ordonner et de tout contrôler. 

 Yves : C’est vraiment excitant tout ça. Qu’est-ce que vous commandez ? 

Claudie : Nous avons des activités dans le domaine pétrolier, dans le domaine agronomique, industriel, dans le domaine électronique et dans la téléphonie. Nous commercialisons le café, le cacao, et le bois. Le plus important c’est la négociation. Savoir négocier c’est savoir convaincre les fournisseurs et les clients. 

 Claudia : Explique-moi un peu comment cela se passe ma copine. 

 Claudie : Nous surveillons les mouvements des bateaux qui voguent sur la mer. Nous avons la liste des bateaux et les marchandises qu’ils transportent, les noms des grandes entreprises et les noms des fournisseurs. Nous avons les destinations et tous ces mouvements sont analysés dans notre bureau ici. Nous achetons des marchandises en pleine mer lorsque l’occasion se présente et nous les revendons aussitôt en pleine mer à nos clients. 

 Yves-Roland : C’est exact. Nous recevons chez nous certaines factures de ces transactions. Ce genre de transfert est très à la mode. Ce sont de gros sous que nous voyons passer ! 

Claudie : Évidemment de gros sous ! Mais il faut être vigilant sinon, il y en a qui vous trompent, détournent vos marchandises, et vous perdez tout. C’est la faillite. Des centaines de milliards s’envolent. Il faut être fort en coups de gueule, en intimidation ; en d’autres termes : en management. Il faut avoir de la personnalité et du caractère, sinon… 

Claudia : Comment arrives-tu à t’en sortir ? 

Claudie : C’est la routine ma chérie ! La routine. On utilise les thèmes classiques pour convaincre. On utilise les mots et les phrases y compris l’accent et la détermination pour convaincre et on y arrive… Les formules codées sont là, le fax et le téléphone sont nos outils de travail. Avec Internet, le monde est à nos pieds. 

 Claudia : C’est formidable ma copine. Hum ! Nous devons en parler entre nous, entre femmes. 

 Yves-Roland : Entre vous ! Pourquoi ? Les hommes sont les plus aptes en affaires à ma connaissance. La femme vient comme un complément. Elle vient aider l’homme tout simplement. Elle utilise son charme et sa beauté, c’est tout. Pourquoi les femmes ne risquent elles pas en affaires ? Parce qu’elles ont peur de perdre ! La femme ne veut rien perdre. Elle veut toujours gagner et tout avoir. Il faut oser avant de gagner. Avant de vaincre il faut convaincre. 

 Claudie : Monsieur Yves, ce n’est pas la peur qui nous éloigne des affaires. Je peux affirmer que la faute revient aux hommes. Si mon fiancé ne m’avait pas entraînée dans les affaires, je ne saurais jamais faire ce boulot. Donnez-nous notre indépendance économique et vous verrez ce que nous savons faire. C’est notre totale indépendance que nous recherchons. 

Yves-Roland: L’indépendance ne se donne pas. L’indépendance ne se vend pas, elle ne s’achète pas non plus, mais elle s’arrache au prix de mille efforts. Il faut travailler pour l’avoir. Il faut prendre beaucoup de risques afin de l’acquérir. Après les interventions des uns et des autres, ils se retirèrent de table, se réinstallèrent au salon. On apporte du champagne, on commence à trinquer et à se taquiner. On est tout heureux.


Une Amitié Dangereus...