L'agression

Ecrit par Djelay

Elle était là, étendue sur le ventre, les bras de chaque côté de son visage qui reposait sur l’oreiller. Elle était en survêtement. Ce n’était pas grave, il la déshabillerait en quelques secondes seulement. Il avança à pas de loup vers elle. Il ne voulait pas qu’elle se réveille et commence à crier. Lorsqu’il parvint jusqu’au lit. Il lui caressa les cheveux. Elle chuchota le nom de Max dans son sommeil. Il entreprit de lui enlever son pantalon. Elle se réveilla à ce moment et s’indigna de voir Francis. Elle voulut crier mais il l’en empêcha en refermant brutalement la main sur sa bouche.

-         Quoi ? tu n’aimes pas ça ? gronda-t-il haineux.

Elle le regardait d’un air apeuré ne comprenant rien. Francis avait l’air d’un garçon sympa. Pourquoi faisait-il ça ? Que lui avait-elle fait ? Elle fouilla dans sa mémoire à la quête de n’importe quoi qu’elle aurait fait et qui aurait pu le frustrer. Mais elle ne trouva rien. A présent elle était terriblement effrayée. Cela ne pouvait pas se répéter. Elle avait vécu une situation pareille avec Jean, son ex petit ami et elle en avait gardé de graves séquelles. Max lui avait redonné goût à la vie. Jusqu’à ce moment, elle se sentait confiante et forte.  Et voilà que Francis essayait de l’entrainer de nouveau dans le gouffre qui lui servait de cage auparavant. Non elle ne voulait pas y retourner. Elle se débattait de toutes ses forces pour se libérer de l’emprise de Francis.  Assis sur elle, son poids lourd l’écrasait, la clouant dans le matelas. De ses mains libres, elle tentait de le repousser afin de se dégager. Mais il était costaud et ce poids sur elle commençait à la faire atrocement souffrir. Elle ressentait une forte douleur au niveau des hanches et du ventre.

-         Reste tranquille et tout se passera bien sans que tu n’aies mal. Si tu continues à résister je deviendrai méchant. Menaça-t-il.

Djelay ne l’écouta pas. Jamais elle ne se laisserait faire. (Où es-tu Max ?). Son âme le réclamait. Mais viendra-t-il à temps ? Elle priait pour que ce soit le cas. Quant à Francis, il continuait de lui raconter des choses qu’elle ne comprenait pas.

-         Je n’ai pas beaucoup de temps. Ce n’est pas contre toi tu sais. Je veux qu’il souffre et je sais que je pourrai l’atteindre  à travers toi. Chuchota-t-il à son oreille.

L’odeur de son souffle la répugnait. Ses mains sur elle l’écœuraient mais elle ne pouvait rien y faire. Elle essaya de demeurer le plus calme possible, ce n’était pas le moment de paniquer, surtout pas. Aller Djelay il faut que tu réfléchisses à une échappatoire. Pense-t-elle.

-         Il m’a tout pris. Mes parents, mon argent et même l’amour de ma sœur. Tu crois que je devrais le laisser profiter de tout ce qu’il m’a volé ? Certainement pas. Continua Francis.

Tout en  parlant, il remonta le  tee-shirt de Djelay jusqu’au niveau de ses seins. L’une de ses mains l’empêchait toujours d’ouvrir la bouche. Il voulut faire sortir ses bras du vêtement mais pour ça il lui fallait ses deux mains. S’il la lâchait elle se mettrait à crier aussitôt et cet imbécile de Tom rappliquerait tout de suite.

-         Sors tes bras. Ordonna-t-il.

Comme elle ne bougeait pas, il lui asséna un violent coup sur le flanc gauche. Elle poussa un cri étouffé et se tordit de douleur. Il attendit qu’elle obéisse mais elle n’en fit rien. Il lui donna un autre coup au même endroit. Elle cria de nouveau laissant échapper des larmes qui bientôt coulèrent  à flot sur ses joues.

-         Ça fait mal hein ? Obéit sinon tu finiras avec les côtes brisées. Menaça en lui infligeant un coup plus violent sur l’autre flanc.

Djelay grimaçait en se tortillant de douleur mais elle n’obéit pas à son agresseur préférant souffrir le martyr que de se laisser faire. Sa force commençait à la lâcher. Elle s’affaiblissait peu à peu. Ses côtes lui faisaient atrocement mal et la douleur arrivait jusque dans sa tête. Tout se mit à tourner autour d’elle. Non elle ne pouvait pas s’évanouir maintenant. Ce n’était pas le moment de flancher sinon ce monstre aurait champ libre pour lui faire tout ce dont il avait envie. Dieu seul savait quelles idées macabres trottaient dans tête. Francis s’apprêtait à lui donner un autre coup quand la porte s’ouvrit brutalement. Elle eut juste le temps de voir Max bouillonnant de rage, bondir sur Francis puis ce fut le noir total.

Djelay se réveilla avec une forte migraine. Des voix lui parvenaient depuis le couloir. Parmi celles-ci, elle reconnut les  voix de Max et du docteur Fortin Les deux autres lui étaient étrangères. Elle regarda autour d’elle et constata qu’elle se trouvait dans la chambre de Max, sur son lit. La seule chose dont elle se rappelait était Max qui fonçait sur Francis. Après ça, plus rien. Elle avait dû perdre connaissance. Elle essaya de se lever lorsque la porte s’ouvrit. Max se précipita à son chevet.

-         Non. Ne bouge pas ma chérie. Dit-il tendrement. Attends je t’aide.

Il l’aida à s’assoir sur le lit. Il cala un oreiller derrière son dos. Il avait l’air si inquiet et ses gestes étaient hésitants. Comme s’il redoutait sa réaction. Oh Non ! Il avait peur qu’elle se mette dans le même état que la dernière fois, dans la cuisine. Pensa-t-elle.

-         Je vais bien. Le rassura-t-elle avec un faible sourire. J’ai juste un peu mal à la tête.

-         Le docteur t’a examiné. Il dit que tu as les côtes fêlées. Rien d’alarmant.

-         Puis –je avoir des calmants pour cette migraine. Elle se frotta la tempe.

-         Attends je vais chercher le docteur. Il est juste à côté avec des policiers.

-         Des policiers ? s’étonna-t-elle.

-         Oui et ils viendront te poser quelques questions. Mais ne t’en fait pas, raconte juste ce qui s’est passé. Ajouta-t-il aussitôt quand il vit son air effrayé.

Il déposa un doux baiser sur son front et sortit. Il revint quelques minutes plus tard avec le docteur suivi des policiers. Le docteur examinait Djelay pendant que les policiers s’entretenaient discrètement avec Max.

-         Avez-vous mal quand j’appuie là ? Il lui palpita les côtes

-         Aie.

 Elle émit un cri plaintif. Max se retourna inquiet. Il serra les points en la voyant grimacer de douleur. Il ne pouvait rien faire pour lui épargner cette actuelle souffrance  mais il jura de tuer Francis la prochaine fois qu’il le verrait.   Il se reconcentra sur les policiers qui prenaient sa déposition.

-         Comme je l’ai dit à Max, vous avez les côtes fêlées. Je vous prescrirez des cachets pour calmer la douleur et une pommade que vous appliquerez sur les parties qui vous vont souffrir.

-         Docteur, j’ai aussi très mal à la tête.

-         Oui c’est normal. Ne vous inquiétez pas. le mal passera quand vous aurez pris vos cachets. Il lui sourit.

-         Merci docteur.

-         Je vous en prie. Max était très inquiet. Je suis heureux que vous alliez bien.

-         Vraiment ? A-t-il dit quelque chose ?

-         Sa bouche non, mais ses yeux oui. Se passe-t-il quelque chose entre vous ?

Elle jeta un coup d’œil dans la direction de  Max. Celui-ci était en pleine conversation avec les policiers. Le docteur Fortin suivit son regard.

-         Vous pouvez m’en parler. Je suis comme un second père pour Max. la rassura-t-il.

-         Pourquoi vous ne lui posez pas la question ?

-         Parce qu’il n’est pas beaucoup bavard en ce qui concerne ses relations amoureuses.

-         Dans ce cas il n’aimerait pas que je vous en parle. (il sourit)

-         Vous êtes une sacrée femme Djelay. Je ne vous embête pas plus mais laissez-moi vous donner un conseil. Ne vous impliquez pas trop, Max peut être imprévisible. Il lui fit un clin d’œil et se leva.

-         Ça y est ? Comment va-t-elle oncle Benoît ? S’inquiéta Max.

-         Elle va s’en sortir. Je lui ai prescris des médicaments. Assures toi qu’elle les prenne.

-         Tu peux compter sur moi.

-         Eh bien. Je vais vous fausser compagnie. Lança-t-il à l’égard de tout le monde. Appelle-moi en cas de besoin. Dit-il à Max pendant que celui-ci  le raccompagnait.

-         J’en ai pour un instant. Annonça Max alors qu’il sortait en compagnie du docteur.

-         Que se passe-t-il avec cette fille. Interrogea le docteur Fortin lorsqu’ils furent dans le couloir.

-         Rien mon oncle.

-         Je savais que tu dirais ça.  C’est pour cette raison que j’ai posé la même question à Djelay. Max se figea dans les escaliers.

-         Et que t’a-t-elle répondu ? s’empressa-t-il de demander

-         Que vous couchez ensemble. Max ne dit rien.

-         C’est donc vrai ?

-         Oui mon oncle mais…

-         As-tu des sentiments pour cette fille ?

-         C’est compliqué.

-         Compliqué ? je crois qu’elle est amoureuse de toi alors si tu ne prévois pas de rester avec elle, ne la fait pas souffrir.

-         Elle te l’a dit ?

-         Quoi ?

-         Qu’elle est amoureuse de moi ?

-         Non. Mais nul besoin d’être devin pour savoir qu’elle crève d’amour pour toi. Ils s’arrêtèrent devant la porte d’entrée du salon.

-         Je ne sais pas si c’est de l’amour mais je suis très attaché à elle mon oncle. Finit-il par avouer

-         Alors remet de l’ordre dans tes sentiments et prend une décision pendant qu’il est encore temps. Ordonna-t-il.

-         Oui mon oncle.

-         J’oubliais, elle ne m’a rien dit pour vous deux. J’ai voulu voir ta réaction et t’es tombé dans le piège.

-         Oncle Benoît. S’indigna Max

-         Tu ne m’aurais rien dit sinon. Aller, pense à tout ce que je t’ai dit.

Les policiers avaient commencé à interroger Djelay lorsque Max revint. Il alla s’asseoir sur le lit, près d’elle prenant sa main dans la sienne.

-         Alors vous disiez que vous dormiez et que la porte n’était pas verrouillée. Poursuivit l’un des policiers. Celui qui jouait le rôle du gentil. Oui après avoir dîné, je suis montée me coucher sans verrouiller la porte. Je ne la verrouille jamais d’ailleurs.

-         Et pourquoi ? Demanda l’autre policier, le méchant.

-         Franchement M. le policier ? Intervint Max. vous demandez pourquoi est-ce qu’elle ne verrouille pas la porte de sa chambre dans sa propre maison ?

-         Vous avez-vous-même dit qu’elle était ici depuis quelques semaines n’est-ce pas ?

-         C’est exact. Où voulez-vous en venir ?

-         Quelle relation entretenez-vous avec Mlle Kassi ?

-         La question a-t-elle un rapport avec la tentative de viol ? Demanda sèchement Max.

Djelay se crispa et Max comprit que c’était à cause du mot « viol ». Il lui serra tendrement la main comme pour lui dire « tout va bien, je suis avec toi ».

-         Oui monsieur, nous avons besoin de connaître les raisons qui ont poussé votre cousin à commettre cet acte. Répliqua le méchant policier.

Les deux hommes se défiaient du regard. Une tension s’était installée dans la pièce. L’intervention du gentil policier tomba à pic.

-         M. Tremblay, veuillez-vous calmer s’il vous plait. Nous essayons juste de comprendre.

-         Djelay est ma petite amie et elle est venue vivre avec moi.

Djelay le regardait d’un air ébahi. Même si Max ne voulait pas révéler les circonstances de leur rencontre qui justifiaient sa présence ici, il aurait pu inventer n’importe quoi. Alors pourquoi dire qu’elle était sa petite amie ?

-         Très bien. Pourquoi faites-vous chambre à part avec votre petite amie ? Insista le méchant policier.

Le gentil policier  lui lança un regard interrogateur apparemment il était tout aussi surpris par la question de son collègue. Il allait intervenir mais Max le devança.

-         Nous dormions dans la même chambre M. le policier, elle a récemment emménagé dans l’autre chambre à cause d’une querelle d’amoureux. Allez-vous me demander la raison de cette querelle ? Ajouta-t-il.

-         Non. Veuillez Excuser mon collègue M. Tremblay. Il s’adressa de nouveau à Djelay. Que s’est-il passé après que votre agresseur soit rentré dans votre chambre ?

Djelay resta silencieuse. Elle se rappelait les coups de Francis, la haine avec laquelle il lui parlait. Il lui en voulait à elle mais surtout à Max. Il prenait plaisir à lui faire mal. Perdu dans ses pensées, elle ne se rendit pas compte des larmes qui s’échappaient de ses yeux.

-         Hé. C’est fini. Je suis là ma chérie. Ne pleure plus.

 

Fin du neuvième chapitre. Bizbi.

 
Amour de couleurs