Révélation
Ecrit par Djelay
Max la prit dans ses bras pour la réconforter. Il lui embrassa le front et les mains sous les regards embarrassés des policiers.
- Si vous préfériez que nous revenions prendre…
- Non. Je voudrais en finir. Djelay s’était ressaisie. Elle leur raconta comment Francis lui avait fait mal et toutes les choses qu’il disait à propos de Max. Ce dernier lui serrait la main pendant qu’elle donnait tous les détails de son agression. Il était furieux.
- Et c’est à ce moment que M. Tremblay est arrivé ?
- Oui. Mais je n’ai pas eu le temps de voir grand-chose. Je me suis évanouie.
- Je vois. M. Tremblay nous a raconté qu’ils s’étaient battus tous les deux. Puis Francis a profité qu’il soit distrait pour s’échapper. Expliqua-t-il à Djelay.
- Lorsque nous nous battions, je n’entendais pas Djelay. Intervint Max. Elle ne criait ni ne parlait ce qui m’a paru étrange. lorsque j’ai voulu m’assurer qu’elle allait bien, Francis en a profité pour s’enfuir. Je me suis rapproché et c’est là que j’ai constaté qu’elle était inconsciente. (Il serra le point)
- Nous allons le retrouver où qu’il soit, ne vous en faites pas. d’ici là soyez vigilants parce que selon ce que nous a raconté votre petite amie, il vous en veut énormément M. Tremblay. Il pourrait revenir vous faire du mal à tous les deux. Djelay se raidit.
- Tu ne risques rien. Je te protègerai. Dit max tendrement en lui caressant la joue.
- Très bien. Nous commencerons les recherches dès aujourd’hui. Rassura le gentil policier. Merci de nous avoir consacré votre temps.
Ce dernier les salua imité par son collègue. Max les raccompagna jusqu’à la porte de la chambre et appela Tom qui prit le relais.
- Pourquoi leur as-tu dis que j’étais ta petite amie ? lui demanda Djelay aussitôt qu’il l’a rejoint.
- Je ne voulais pas qu’ils nous accablent de question. Ça va ? Il changea rapidement de sujet.
- J’ai mal aux côtes et à la tête. Je ne peux pas dire que je vais bien.
- Tom est allé acheter tes médicaments. Il avait l’air gêné.
- Qu’est- ce qu’il y a ? Djelay l’observa, les sourcils froncés.
- Nous avons couché ensemble à deux reprises sans protection. Tu ne le réalises sans doute pas mais tu pourrais tomber enceinte si nous ne faisons rien.
-
Qu’essayes-tu
de me dire réellement ?
-
Je
t’ai acheté une pilule qui...
- Je sais ce que c'est et je la prendrai. Répondit-elle sèchement.
Il hocha la tête en signe d’approbation puis se pencha et ouvrit le tiroir de la table de nuit. Il en sortit une petite boîte en carton qu’il lui tendit. Il lui apporta ensuite un verre d’eau. Elle avala la pilule.
- Ça y est ? tu es rassuré ?
- Il ne s’agit pas que de moi Djelay…
- Tu n’as pas besoin de me donner d’explication. Le coupa-t-elle. Si tu veux bien m’excuser, je retourne me reposer dans ma chambre. Elle tenta de se lever mais il la retint par le bras.
- Dorénavant tu dormiras dans ma chambre. Toutes tes affaires y sont déjà.
- Et toi ? Où dormiras-tu ? Elle avait retenu sa respirationppréhendant la réponse de Max.
- Ici avec toi. Je ne te quitterai plus d’une semelle. Je ne laisserai plus personne te faire le moindre mal ma chérie.
Elle aimait tellement qu’il appelle ainsi : ma chérie. Et voilà, elle n’était plus en colère. Djelay le détailla attentivement. L'épuisement se lisait sur son visage. Il portait les mêmes vêtements que ce matin mais sans la veste. Il a dû rester éveillé tout ce temps, sans même prendre de douche. Et tout cela, il l’avait fait pour elle. Elle lui caressa tendrement la joue. Assis tout près d’elle, il posa sa main sur la sienne et inspira profondément.
- J’ai eu tellement peur quand je t’ai vue inconsciente. Il embrassa ses cheveux.
-
Quelle
heure est-il ? Demanda t-elle.
-
Presque
4 h. Dit-il après avoir jeté un coup d’œil à sa montre.
- Vas prendre une douche et viens te coucher. tu as l’air d’un zombi avec ces cernes sous tes yeux. (Il sourit).
- J’en ai pour 5 min.
Il lui embrassa de nouveau les cheveux et disparut dans la salle de bain. Lorsqu’il revint, elle dormait. Couchée sur le dos, les bras croisés sous la poitrine, son visage était paisible comme si rien ne s’était passé. Il restait là, à l’observer. Elle ressemblait à un ange. Quand il pense que Francis aurait pu abuser d’elle s’il n’était pas arrivé à temps, ça le met hors de lui.Sans faire de bruit, il se glissa dans le lit, à côté d’elle. Djelay sentit un souffle chaud sur son visage. Quand elle ouvrit les yeux, elle le vit : Max. Son visage était à quelques centimètres seulement du sien. Il dormait profondément. Chose normal car il avait veillé très tard pour prendre soin d’elle. Elle essaya de bouger mais le bras de Max autour de sa taille, se resserra. Elle grimaça silencieusement. Cette partie de son corps lui faisait encore mal, pourtant elle ne fit aucun geste de peur de le réveiller. Elle le regardait dormir. On aurait dit un enfant insouciant. C’était mignon. Elle lui donna un petit baiser sur le bout du nez. Il sourit et elle l’imita attendrie.
- Coucou ma belle ! Réveille-toi. Il est l’heure de prendre tes médicaments.
- Humm quelle heure est-il ? demanda-t-elle d’une voix pâteuse.
- Il sera bientôt 9h. allez, réveille-toi ma chérie.
Il l’embrassa sur la tempe puis l’aida à s’asseoir sur le lit. Elle fit la moue visiblement mécontente. Elle avait dû se rendormir car Max s’était douché et rasé. Il portait un short bleu clair qui lui arrivait aux genoux et un tee-shirt blanc. Waouh ! Ses cheveux étaient encore mouillés. Ça lui donnait un air de mannequin de maillot de bain pour homme. Très sexy ! pensa-t-elle en gloussant.
- Peut-on savoir ce qui vous fait rire mademoiselle ? Assis sur le bord du lit, Il la regarda avec intrigue.
- Je vous trouve très désirable ce matin ? Dit-elle enjouée.
- Vraiment ? je vous trouve très audacieuse.
- Serait-ce parce que je suis devenue une femme ! Sa voix s’était faite fiévreuse.
- Et est-ce une bonne chose ? Ses yeux pétillants de désir s’attardaient sur les lèvres entrouvertes de Djelay.
- La meilleure chose qui me soit arrivée.
Leurs bouches étaient à présent à proximité l’une de l’autre. Un seul geste et elles se touchaient mais ils restaient ainsi. Incapable d’attendre plus longtemps, Djelay se pencha, désireuse de sentir enfin les lèvres de l’homme qu’elle aimait sur les siennes. Dans sa hâte, elle eut un mouvement brusque qui réveilla la douleur à sa hanche gauche.
- Aie !
- Doucement ma belle. Il l’aida à se tenir confortablement et voilà le charme était rompu.
- Embrasse-moi s’il te plait.
- D’abord, tu prends tes médicaments.
Chaque jour était devenu un enfer pour Djelay depuis le fameux soir où Francis l’avait agressée. Cela faisait maintenant une semaine qu’elle ne sortait pas de la maison. Max voulait absolument qu’elle reste au lit pour récupérer entièrement. Cependant, elle profitait de ses absences pour se balader au bord de la piscine ou pour tenir compagnie à Mme Roy. Maryline, venait fréquemment dans sa chambre pour bavarder avec elle. Cette dernière avait été choquée du comportement de son jumeau. Jamais, elle n’aurait pensé qu’il serait capable d’une chose affreuse. Elle disait ne plus vouloir le revoir. Cet évènement malheureux les avaient beaucoup rapproché toutes les deux.
- Entrez ! Lança Djelay.
- Mlle Djelay, votre amie est arrivée. Annonça Mme Roy.
- Dites-lui de monter s’il vous plait.
- Très bien Mlle.
- Merci.
Leslie était une véritable amie. Elle passait voir Djelay tous les jours, à la sortie du travail. Ses bras étaient toujours chargés de fruits. Elle était très attentionnée. Max et elle étaient devenus amis. Quelque fois, il l’appelait pour qu’elle vienne tenir compagnie à Djelay lorsqu’il devait s’absenter. Et elle accourait aussitôt.
- Coucou ma reine ! Dit Leslie en entrant dans la chambre.
Djelay était adossée contre la tête du lit avec un oreiller calé sous le dos et les jambes étendues sur le lit.
- Avez-vous besoin de quelque chose Mlle ? demanda Mme Roy qui se tenait près de la porte.
- Que veux-tu boire Leslie ?
- Rien merci.
- Vous pouvez y aller Mme Roy. Prévenez-moi quand M. Tremblay sera rentré s’il vous plait.
- Très bien Mlle.
- Alors ma belle, comment vas-tu aujourd’hui ? demanda Leslie dès que Mme Roy fut parti. Elle alla s’assoir sur le bord du lit.
- Je ressens encore de faibles douleurs aux côtes. Mais c’est supportable.
- Je te jure que si j’avais ce salopard en face de moi, je le tuerais.
- Ne dis pas ce genre de chose Leslie.
- C’est que ça me met en rogne de te voir dans cet état. Tu aurais pu mourir.
- Oui mais je ne suis pas morte. Grâce à Dieu.
- Et grâce à Max. A propos tu ne m’as jamais dit comment il a su ce qui se passait.
- Figure toi qu’il ne me l’a pas dit. Enfin nous n’avons pas eu l’occasion d’en parler. Je ne voulais plus repenser à cette histoire et il l’avait compris. Mais maintenant, je voudrais bien le savoir.
- Tu me le raconteras ensuite ?
- Tu sais bien que oui.
- Ma belle, je ne pourrai pas passer te voir demain. Mes étudiants commencent leurs examens. Je finirai donc tard.
- Ah oui. Demain c’est mercredi. Ne t’en fait pas, je survivrai sans toi. La taquina-t-elle.
- Je n’aime pas te savoir seule ici pendant que Max est au travail.
- Je ne suis pas seule. Il y’a Mme Roy, les gardes du corps et Maryline.
- Je te rappelle que tes gardes du corps étaient là quand tu t’es fait agressée.
- Oui mais c’est différent cette fois. Ils sont sur leurs gardes.
- Je l’espère bien. lança-t-elle les sourcils froncés.
- Tu restes diner ?
- Non, mon mari m’attend à la maison. Il m’emmène au restaurant. Une prochaine fois.
- Oh c’est trop chou. Il est romantique ton mari, tout le contraire de Max. (Leslie sourit)
- Oh tu sais. J’ai appris à connaître Max et je pense qu’il a beaucoup d’amour à donner. Il a juste été brisé par le passé ce qui l’a rendu méfiant.
- T’a-t-il dit quelque chose ? S’enthousiasma Djelay.
- Pas vraiment. Il ne se confie pas beaucoup. Je l’ai juste deviné.
- Ah je vois. Dit-elle déçue.
- Eh bien ma belle, je crois que je vais y aller.
- Déjà ! Il n’est que 5h du soir. Reste encore un peu s’il te plait.
- Je dois me préparer pour ce soir. Désolée Djelay.
- Je m’ennuie tellement. Elle fit la moue. Max part tout le temps au travail et ne revient que le soir. Et toi tu ne restes jamais longtemps. Je vous déteste tous les deux. Leslie éclata de rire.
- Et nous, nous t’aimons.
- Moi plus encore. Tu es la meilleure amie du monde Leslie. Allez vas-y profite bien de ta soirée. Elle l’enlaça tendrement.
- Maintenant je n’ai plus la force d’y aller, petite sorcière. Djelay s’esclaffa de rire. Max entra à ce moment-là.
- C’est très joyeux par ici. Bonsoir Leslie. Il s’approcha du lit et posa un baiser sur le front de Djelay. Bonsoir ma chérie. Chuchota-t-il.
- Bonsoir Max. Répondit Djelay avec un sourire.
- Comment vas-tu Max ? Demanda Leslie.
- Très bien merci. Il tira une chaise et s’assit près du lit
- Tu rentres tôt aujourd’hui. S’étonna Djelay.
- Je voulais passer un peu de temps avec toi. Il lui embrassa le dos de la main. Le cœur de Djelay fondit.
- C’est bien que tu sois là Max. Je m’apprêtais à partir. Leslie se leva, embrassa Djelay en lui murmurant à l’oreille « tu vois qu’il peut être romantique ». Elle fit ensuite la bise à Max.
- Merci d’être passée Leslie. Dit Max reconnaissant.
- Elle est peut-être têtue et folle mais je l’aime beaucoup cette fille.
- Je t’aime aussi ma belle. Renchérit Djelay.
Leslie laissa un grand vide dans la pièce. Sa
bonne humeur contaminait toutes les personnes de son entourage. Mais la
présence de Max, était d’un grand réconfort et d’un immense soulagement. Elle
les aimait tous les deux. Pensa Djelay. Après le départ de Leslie, Max alla
prendre une douche. Cela faisait une semaine qu’ils dormaient ensemble sans que
rien ne se passe entre eux. Toutes les nuits se déroulaient de la même façon.
Il la rejoignait dans le lit, l’embrassait sur le front pour lui souhaiter
bonne nuit et s’endormait en l’enlaçant. Il avait remis cette barrière entre
eux et elle ne le supportait pas. Elle était consciente de son état mais ça ne
l’empêchait pas de recevoir des caresses ou d’en donner. Quand elle tentait une
approche, il se dérobait. Comme si elle avait la peste Quelle horreur. (Elle
serra les dents). La nuit dernière il lui a dit qu’elle pourrait reprendre le
travail la semaine prochaine, lundi précisément. Quand elle voulut poursuivre
la conversation en lui demandant comment avait été sa journée au travail, il
lui répondit sèchement qu’il se faisait tard et qu’ils devraient dormir. Une
gifle n’aurait pas été aussi douloureuse. Elle savait qu’il essayait de se
faire pardonner en voulant passer du temps avec elle. Leur relation ou du moins
ce semblant de relation était des plus étranges. Il la choyait quand l’envie le
prenait puis l’ignorait sur un coup de tête. Il allait devoir lui parler
franchement
- Ou bien nous sommes ensemble ou bien nous ne le sommes pas. marmonna-t-elle.
Max sortit de la douche quelques minutes plus tard. Tout frais et soigneusement rasé, il ne portait qu’un caleçon bleu marine. Elle ne se lassera jamais de l’admirer. Le bon Dieu avait été généreux avec Max. Il était parfait.
- Ferme la bouche ou tu risques d’avaler une mouche. La taquina-t-il.
- Je ne te regardais pas du tout.
- Ouais c’est ça. Il éclata de rire.
- Arrête de te moquer de moi Max ou tu verras de quel bois je me chauffe. Menaça-t-elle.
- Oh ! j’ai peur. Ironisa-t-il. Même un moustique ne te craindrait pas. (il continua de rire).
- Il devrait pourtant… Il faut qu’on parle Max. Reprit-elle sur ton plus sérieux.
- D’accord. Il sortit une chemise noire et un pantalon gris de son placard.
- D’accord ? Tu ne veux pas savoir de quoi il s’agit ? Elle l’observait pendant qu’il enfilait ses vêtements.
- J’ai ma petite idée. Et moi aussi je voulais avoir une discussion avec toi.
- Oh. Ça a l’air sérieux ! dit-elle inquiète. Il passait à présent un coup de peigne dans ses cheveux.
- C’est sérieux. Je vais t’attendre au salon. Fais-toi jolie car je t’emmène dîner au restaurant. Il n’attendit pas sa réponse et sortit de la chambre.
L’avenue XIII était un restaurant gastronomique. Le type de restaurant que fréquentaient les gens d’une certaine classe comme Max. Djelay l’avait lu sur internet. Elle avait fait quelques recherches après que Max lui a donné le nom du restaurant dans lequel ils se rendaient. Depuis l’extérieur de l’établissement, on devinait l’élégance et le caractère sophistiqué de l’intérieur. Lorsqu’ils y pénétrèrent, Djelay réalisa que ce qu’elle avait imaginé était bien en dessous de la réalité. La salle avait été décorée avec subtilité. Les couleurs, les meubles et l’atmosphère de l’endroit : tout concordait. Les tables étaient extrêmement raffinées et originales. Même le personnel était élégant. Djelay se félicitait d’avoir mis cette magnifique robe moulante que lui avait offerte sa tante Alice, la sœur à sa mère. C’était une très longue robe noire en mousseline, sans manche qui soulignait parfaitement ses courbes. Le bustier était décoré par des perles et une longue fente laissait entrevoir le haut de sa cuisse gauche. Elle avait choisi des sandales à talons noires pour accompagner sa robe et opté pour des cheveux bouclés tombant en cascade sur ses épaules. Tous les hommes se retournaient à son passage. Elle se rappelait la réaction de Max lorsqu’il avait vu descendre les marches de l’escalier. Il avait failli s’étouffer avec le vin qu’il sirotait. Cette pensée la fit sourire.
- Vous semblez heureuse de voir ces imbéciles baver pour vous. Lança-t-il l’air mécontent pendant qu’il suivait, Djelay à son bras, le serveur qui les conduisait à leur table.
- Cela vous embête-t-il ? le taquina-t-elle.
- Vous le saurez assez vite Mlle Kassi.
Leur table était d’un charme envoutant. Les couverts étaient joliment disposés, avec soin et délicatesse. Un petit pot contenant une magnifique rose rouge, placé au centre de la table créait une atmosphère romantique. Cette soirée promettait d’être idyllique, enfin l’espérait Djelay. Une fois qu’ils furent bien installés, le serveur vint prendre leur commande. Djelay parcourait le menu, émerveillée par les noms des plats. Même eux étaient élégants. Songea-t-elle. Aucun des plats ne lui était familier hormis la salade aux crevettes qu’elle décida de commander en entrée. En ce qui concernait les autres plats, elle ne savait quoi choisir.
- As-tu besoin d’un avis ? demanda Max devant l’air indécis de Djelay.
- Je veux bien merci. J’avoue ne connaitre aucun de ces plats. Dit-elle soulagée.
- Puisque tu as déjà choisi ton entrée, je te conseille comme plat de résistance un filet de bœuf à la truffe accompagné d’une purée d’oseille. C’est délicieux.
- D’accord je vais essayer ce filet de bœuf à la « machin ».
- A la truffe. (il sourit) le dessert ?
- Hum. Fit – elle en feuilletant la partie dessert du menu. Je prendrai une salade d’orange à l’orientale. Elle referma le livret et le posa sur la table l’air satisfait.
- Bien. La félicita-t-il. En entrée je prendrai un tartare de langoustine aux agrumes. Comme plat de résistance, une lotte au safran avec des pommes de terre à l’anglaise. Pour terminer je prendrai un Blanc-manger coco-vanille et coulis de mandarine comme dessert.
- Ouah ! Très impressionnant M. Tremblay. Elle avait posé les coudes sur la table et croisé les doigts sous le menton.
- Du vin ? Lui proposa t-il.
- Volontiers. Merci.
- Apportez nous deux verres de Chateau Margaux s’il vous plait.
- Désolé M. Tremblay, mais ce vin se sert désormais à la bouteille.
- Une bouteille alors.
- Tout de suite M. Tremblay. Le serveur inclina la tête et disparut.
- Tout le monde te connait à ce que je vois.
- J’ai l’habitude de venir dans ce restaurant.
- Avec tes petites amies ? Elle le fixa, les sourcils froncés.
- Des dîners d’affaires. Répondit-il sèchement.
- Dois-je comprendre que je suis la seule femme que tu as emmenée ici ?
- Non. Arrêtes avec ça maintenant. La prévint-il.
- Avant dis-moi qui as-tu emmené ici. Insista-t-elle.
- Ça ne te regarde pas. Lâcha-t-il.
- Oh. Il l’avait blessée, il le voyait sur son visage.
- Excuse-moi je ne…
- Non. Tu as tout à fait raison. Ce n’est pas mon problème, c’est moi qui m’excuse.
- Ne le prends pas de…
- N’en parlons plus. le coupa-t-elle sèchement
Le serveur revint avec leurs commandes. Ils dégustèrent tranquillement les différents plats. Djelay apprécia chaque bouchée des plats qu’elle avait commandés. Ce filet de bœuf était exquis. Max avait bon goût. Elle prit la dernière bouchée de sa salade d’orange en soupirant.
- C’était bon ?
- Parfait. Tout était succulent. Admit-elle en repliant sa serviette.
- Et le vin ?
- Très bon. Je n’en ai jamais bu d’aussi bon. Merci pour ce dîner Max.
- Je t’en prie. Veux-tu autre chose ?
- T’es sérieux là ? A cette allure je ressemblerai à une baleine.
- J’aimerais voir ça. Plaisanta-t-il.
- Max ! Elle feignit l’offensée.
- Je pense qu’il est temps que nous ayons notre discussion. Il prit un air sérieux. A toi l’honneur. Reprit-il. De quoi voulais-tu me parler ? Ils étaient tous deux assis l’un en face de l’autre. Elle se racla la gorge.
- Tu sais aussi bien que moi qu’il se passe quelque chose entre nous. Commença-t-elle. Nous avons plusieurs fois couché ensemble.
- Deux fois pour être exact. enchaîna-t-il.
- Oui. Mais j’ai remarqué que tu te comportes bizarrement avec moi. Un jour tu me fais l’amour et le jour qui suit, tu fais comme si rien ne s’était passé. Je ne suis pas un jouet que tu peux manipuler à ta guise. Alors, définissons ensemble notre relation.
- Je voulais justement t’en parler. Avant de dire quoi que soit, il faut que tu saches une chose à mon sujet.
- Sandra ?
- Oui Sandra. qui t’en a parlé ? demanda-t-il surpris.
- J’ai entendu tes cousins en parler un soir.
- Tu écoutes aux portes ?
- Non. S’écria-t-elle.
Elle n’était pas du genre à écouter aux portes et que Max puisse penser cela d’elle la blessait.
- Ce n’était pas délibéré. Reprit –elle. je passais…
- Peu importe. Il marqua une pause puis reprit calmement. Sandra est la seule femme que j’ai vraiment aimée dans ma vie.
Djelay le regardait d’un air impassible, mais au fond d’elle, elle était anéantie. Max ne l’aimait pas et ne l’aimera jamais car il ne pourra jamais oublier Sandra.
-
Avant
elle, j’étais un homme à femmes. Je draguais tout ce qui portait une jupe. Je
ne nierai pas avoir couché avec un tas de femmes. Et j’ai rencontré Sandra.
Nous étions tous les deux à la fac. Elle était magnifique. C’était sans doute
la plus belle fille de la fac et tous les hommes lui couraient après y compris
moi. Au début c’était juste pour m’amuser pendant un temps comme d’habitude.
Mais au fur et à mesure que nous nous
fréquentions je la découvrais de plus en plus. Elle était différente des
autres. Elle n’en voulait pas à mon argent, elle était intelligente et le plus
important elle avait la tête sur les épaules. Elle savait ce qu’elle voulait et
bossait dur pour l’obtenir.
Fin du dixième chapitre. Bizbi et désolée pour la longue attente.