LAISSE MON MARI
Ecrit par Phénix
************* ANAIS
************
Cela fait deux semaines
que je suis partie de chez moi, le cœur en miettes. J’ai trouvé refuge chez mes
parents qui ne comprennent pas pourquoi je passe autant de temps chez eux sans
l’ombre de Cécil. Malgré le temps et la distance je ne comprends toujours pas
ce qui s’est passé pour qu’on en arrive à se porter des coups. Je n’ai pas eu
le courage de dire la raison de mon départ du foyer à mes parents. Je sais
qu’ils en feront un drame et cela me fait un peu honte. Ils m’ont posé
plusieurs fois la question et j’ai servi une excuse minable à chaque fois. Ils
ne m’ont pas cru mais ils me respectent trop pour m’embêter avec cela. Et je
n’ai aucune nouvelle de Cécil. Il n’a même pas appelé une fois pour prendre des
nouvelles. Moi non plus d’ailleurs. Est-ce qu’il y a même quelque chose à dire
encore à ce propos. Nous sommes mariés depuis moins d’un an, et déjà mon mari
me bat. J’ai trop honte de cet échec. Qu’ai-je fait de mal ? je n’aurais
jamais pu imaginer cela de la part de Cécil.
En partant de chez moi
ce matin là, j’étais si mal. Je n’aurais pas pu rentrer chez mes parents dans
cet état. Je me suis arrêtée chez Kelly. Je l’ai trouvé de mauvaise humeur. Il
m’a sorti une histoire à dormir debout comme quoi, Frédérique voyait un autre
homme. Il n’avait aucune preuve mais n’en démordait pas. Je n’ai pas voulu le convaincre du contraire.
Quoi que depuis quelques jours, j’ai appris que les apparences peuvent être
trompeuses.
Je suis assise dans ce
restaurant huppé de Cotonou, devant mon verre de jus d’orange. Je suis un peu
en avance sur mon rendez-vous. J’attends Jauris et quelques investisseurs. Ah oui,
malgré mon cœur brisé, je vaque à mes occupations comme la grande fille que je
suis. Très bientôt, l’école de musique ouvrira ses portes. Benjie supervise les
travaux de construction sur le domaine à Ouidah. Le chantier sera livré dans
deux mois et en janviers, l’école ouvrira ses portes. Jauris est mon associé
sur ce projet de plusieurs milliards. J’avais voulu associer Cécil mais il ne
m’en a pas donné le temps avec ces conneries qu’il a commencé entre temps. Alors
j’ai décidé de ne rien lui dire. Je sais qu’il s’en mordra les doigts quand il
apprendra ce qu’il a raté et sa famille va encore me traiter de mauvaise, mais
vraiment c’est le cadet de mes soucis.
Mon cœur rate un
battement quand je le vois entrer aux bras d’une ravissante jeune fille. Cette dernière lui parle pendant qu’il la
regarde tendrement, sourire aux lèvres. Elle est vêtue d’une belle robe fleurie
qui met en valeur ses formes. Elle est très claire et son tissage lui tombe sur
les fesses. Ils se dirigent vers une table. Il lui tire la chaise en grand
gentleman, lui baise la main avant de s’asseoir et de prendre le menu. Une
larme coule sur ma joue, je me sens juste malheureuse. Que fait mon mari aux
bras d’une autre ? Il a l’air si heureux et complice avec elle. J’aime ce
gars, je l’aime vraiment, mais il me rend la vie si dure. Ainsi, il m’a déjà
oublié ? A peine deux semaines et il s’affiche déjà avec une autre sans
gêne. Est-ce pour cela qu’il ne m’a pas
du tout appelé ni écrit ? Qu’est-ce qui s’est passé ? A quel moment
ai-je été distraite pour que Cécil me montre cette face ? Mille et une
questions submergent mes pensées. J’ai envie de me lever et d’aller les saluer,
mais je sais que cela me fera encore plus mal. Alors, je reste là à les
regarder. Il n’arrête pas de lui parler et de lui caresser la main. Je ne peux
entendre leur discussion, je suis un pu trop loin. Mais ils sont si bien, ils
rayonnent. J’étais là à souffrir dans mon coin quand j’ai vu Frédérique entrer
d’un pas ferme et se diriger vers leur table. Elle avait l’air très en colère.
Moi j’étais juste perdue. Je me contente alors de les regarder sans oser le
moindre geste. Tout à coup, Fred empoigne le tissage de la fille et se met à la
trainer par terre pendant que cette dernière hurlait de douleur et appelait à
l’aide.
-
Laisse-la
pétasse ! hurla mon mari en bondissant de sa chaise et essayant d’arracher
l’autre à Fred.
-
Non ! Aujourd’hui je vais lui apprendre à ne pas sortir avec le mari d’autrui. Elle
n’a pas compris la première fois. Elle était avertie.
-
Frédérique !
je ne te permets pas de lui faire du mal ! je ne te...
La porte s’est ouverte
et refermée sur eux. Les quelques clients qui étaient venus déjeuner se mirent
à murmurer entre eux. Je n’avais aucune envie de connaitre la suite de
l’histoire. Cela ne me regardait pas. Je n’ai aucune envie de me ridiculiser
car je sais que ce sera le cas si j’ose m’y mêler. Et Frédérique a pris ma
défense, alors je suis tranquille. Cette fille a bien cherché. Alors qu’elle
assume. Ainsi, Cécil me trompe depuis longtemps et Frédérique le sais
puisqu’elle a avancé que ce n’était pas la première fois qu’il voyait cette
fille. J’étais sure que Frédérique était une fille bien. Je ne me suis pas
trompée sur elle. Voilà quelqu’un sur qui on peut compter. Il faudrait que je
la remercie un de ces quatre pour ce qu’elle vient de faire. Mon Dieu, je ne
reconnais pas mon homme.
J’ai vu Jauris entrer
et me chercher du regard. Son visage s’est illuminé quand il m’a vu. Son
sourire était si doux. Il s’est avancé vers moi suivi de deux hommes que je
connaissais parfaitement. J’ai fait un effort pour leur sourire et ils ont pris
siège. Nous sommes passés à l’essentiel après avoir échangé quelques civilités.
Je suppose que Cécil et sa bande étaient déjà partis sinon, Jauris m’en aurait
parlé. Le repas a été très pénible pour moi. Je ne sais même pas de quoi
on a parlé. Par moment, le regard pointu
de Jauris se posait sur moi et semblait me demander ce qui ne va pas. Alors je
baissais les yeux pour lui cacher ma détresse. Comment dire aux miens que je ne
reconnais plus l’homme que j’ai épousé ? a la place de l’homme
attentionné, patient, gentil, doux et amoureux, je découvre un être froid, calculateur,
menteur, mesquin, infidèle et barbare. Je voudrais tellement qu’il revienne
vers moi, qu’il me dise « Ana, je suis désolé de t’avoir frappé. Je t’aime
plus que tout. Pardonne-moi mon amour. » Je l’aime et je lui pardonnerai
mais à la place de cela, je vois qu’il est passé à autre chose et finalement je
me demande si j’ai eu raison de quitter mon foyer.
-
Anaïs, ça
va ?
Je lève mon regard
perdu vers Jojo et lui faire un sourire timide en faisant oui de la tête. Je
remarque aussi que les autres sont déjà debout. J’en fais pareil, et après la
poignée de main, je me rassois pendant que Jojo les raccompagne à leur voiture.
***************
FREDERIQUE *****************
Ce soir là quand j’ai
quitté Kabiesi, je ne me suis plus souciée de Cécil, j’étais épuisée. Alors je
me suis couchée. Cette nuit là j’aurais pu me débarrasser de Kelly car il a
voulu coucher avec moi. J’ai été à deux doigts de le laisser faire par
méchanceté. Mais j’ai juste eu pitié. Je l’ai vertement rabroué. Il en a été
très affecté et depuis, c’est la guerre
entre nous. Je m’en fous hein. Quand à Cécil, il m’a appelé le lendemain
pour me remonter les bretelles. Mais je ne l’ai pas laissé faire et je lui ai
fixé un autre rendez-vous mais il ‘est plus jamais venue. Je suis allée chez
lui mais dès qu’il m’a vu, il a ordonné à son Virgile de me mettre à la porte,
ce que ce dernier a fait pour ne pas perdre son job. Je suis allée le voir à l’hôpital
et je l’ai encore vu avec cette fille et j’ai alors compris que c’est elle qui
est allée voir mon mari pour me piquer Cécil. Et il buvait carrément ses
paroles. Je suis sure qu’elle l’a envoûté. Cécil parait si bête quand il est
avec elle. Sinon, il n’a jamais su se passer de moi. Alors j’ai décidé de
laisser mes pouvoirs et de me battre comme une humaine, vue que nous sommes
toutes deux dotées des même pouvoirs. J’ai soudoyée une infirmière pour qu’elle
me dise tout ce qui se passe à l’intérieur de l’hôpital. Et justement elle
vient de m’appeler pour me dire que cette pétasse est partie déjeuner avec mon
homme. Je me suis habillée aussi vite que j’ai pu et cet idiot qui me sert de
mari m’a encore retardé avec ses questions stupides. Je connais le restaurant
dans lequel Cécil va manger souvent alors c’est tout naturellement que je me
suis dirigée vers ce lieu, le cœur en rogne. Je me demande comment m’y prendre
pour que cette fille comprenne qu’on ne joue pas avec moi. J’ai une très grande
envie de la tuer. Je suis quand même la reine Minima. Elle ne peut pas se
moquer de moi indéfiniment. Elle ne peut pas prendre ce qui est à moi sans en
payer les frais. Si je ne peux pas le faire moi-même je demanderai à Mawami et
Malémi, mes filles. Car elles sont jumelles et leurs pouvoirs cumulés, c’est
une arme nucléaire que le monde n’a encore jamais inventé. J’ai garé devant le
restaurant. La voiture de Cécil était garée un peu plus loin. Dès que je suis
entrée, je les ai vu qui roucoulaient. Cécil était de dos et cette fille m’a
lancé un regard ironique, genre, voici la femme dont Cécil ne veut pas. Et cela
m’a foutu une colère digne de la reine que je suis. Si j’étais sous les eaux,
je les aurais changés en statues de glace. Je me suis dirigée vers eux et j’ai
entendu l’idiote lui dire. « C’est cette voiture que je veux bébé ».
et il souriait bêtement.
-
Tu n’auras
aucune voiture de mon homme. J croyais t’avoir demandé de rester loin de lui
petite pétasse. Dis-je en lui jetant un regard meurtrier.
Elle m’a regardé de
haut en souriant. Quand à Cécil, il ne m’a accordé qu’un bref regard avant de
lui saisir la main. J’ai envie de couper cette main sur laquelle il pose la
sienne.
-
Cécil, lève-toi
et on quitte ici. Je n’ai pas envie de me donner en spectacle. Dis-je
-
Je n’ai aucune
envie de quitter ici. Je ne t’ai pas invitée à ce que je sache. Je suis
venu avec ma belle que voici, et je m’en irai avec elle. S’il te plait
laisse-nous seuls. Ne nous gâche pas notre instant bonheur.
-
Pour la dernière
fois mademoiselle, reste loin de mon homme.
-
C’est le mien.
C’est toi qui dérange madame.
Elle m’a sourit avec ce
regard ironiquement qui m’a mis le feu. Je n’ai plus réfléchi. J’ai saisi sa
chevelure et je me suis mise à la tirer de toutes mes forces en lui murmurant.
-
Si tu ne le
comprends pas, je vais t’expliquer de façon très démonstrative.
Elle s’est mise à crier
au secours en se débattant. J’avais envie de rire aux éclats mais le cadre ne
s’y prêtait pas. Cécil a sauté de son siège avec pour intention de la délivrer.
Je ne l’ai même pas calculé
-
Laisse-la
pétasse ! hurla t-il
-
Non !
aujourd’hui je vais lui apprendre à ne pas sortir avec le mari d’autrui. Elle
n’a pas compris la première fois. Elle était avertie.
Je la tirais de toutes
mes forces, enroulant son tissage autour de mon poignet. Elle va apprendre à
obéir. Ca c’est quoi. Je suis gentille et elle veut en abuser.
-
Frédérique !
je ne te permets pas de lui faire du mal ! je ne te permets pas.
J’ai traîné l’autre
dehors pour mieux la tabasser. Je me suis jetée sur elle et lui ai collée
quelques gifles avant que Cécil ne m’écarte. Elle a pris es jambes à son cou
en proférant des insultes. Je m’en fous moi. Je me débattais dans les bras de
Cécil qui me maintenait fermement
-
TU ES AVERTIE.
LA PROCHAINE FOIS QUE JE TE VOIS RODER AUTOUR DE LUI JE VAIS TE TUER DE MES
PROPRES MAINS ! LÂCHE-MOI IDIOT !
-
Je t’interdis
Fred de répéter ce que tu viens de faire. Dit-il. Sa voix était pleine de
colère.
-
Sinon
quoi ? Tu es à moi, je ne permettrai pas que tu me manques ainsi de
respect. La prochaine fois que je la vois, je la tuerai. Tu es averti.
Dis-le-lui. Je ne blague pas.
-
Tu es pathétique
Fred. Vraiment pathétique. Tu ne m’intéresses pas le moins du monde.
Comprends-le une bonne fois pour toutes et arrête de me courir après. Tu n’en
vaux pas la peine.
Il m’a lâché et sans un
regard pour moi, il est parti chercher sa voiture. Je l’ai vu récupérer l’autre
idiote et ils sont partis. Les gens me regardaient mais je n’en avais que
faire. J’étais trop en colère.
-
Vous voulez ma
photo ? circulez bande d’idiots. Dis-je avec hargne.
-
Ma chérie,
l’amour n’est pas forcé. Laisse le gars respirer. Tchip !!! M’a répondu
l’une des spectatrices
-
Tu parles ma
cop, il y a vraiment des femmes qui n’ont plus de dignité hein !
laisse-moi l’affaire. Allons-y. dit sa copine en l’entrainant avec elle.
Le cœur déchiré et
folle de rage, j’ai pris ma voiture et je suis partie en trombe. Je jure que
Cécil sera à moi. Tanpis pour les victimes que je ferai. Dignité ? je suis
une reine et personne ne peut s’en prendre à ce qui m’appartient sans mériter
mon courroux. Mon mari lui a donné des pouvoirs ? Eh bien il a eu tord car
je ne vais pas me laisser faire. S’il le faut je d »éploierai toutes les
puissances de mon monde, mais Cécil finira avec moi ou il ne sera avec
personne.
****************** KELLY
******************
En ce moment c’est le
bordel dans ma maison. Je n’ai plus la paix. Ma femme est déchainée pour me
pourrir la vie. Depuis cinq ans que nous sommes mariés, je n’ai jamais vu
Frédérique aussi occupée. Elle sort beaucoup ces temps ci. Je me demande ce
qu’elle fait. Cela me rend très jaloux mais je prends sur moi pour ne pas péter
un câble et lui faire du mal. J’ai loué les services d’un détective et j’ai
aussi mis quelques amis sur le coup en leur demandant de m’informer si jamais
il la croise en ville. Je ne sais pas mais quelque chose me dit qu’il y a un
homme en dessous de tout ceci. Je n’ai encore aucune nouvelle de la part du
détective. Mais la dernière fois, un ami m’a fait part de son scandale du
restaurant. Et cela a confirmé mes doutes. Ma femme me trompe. Je dois
carrément la supplier pour faire l’amour. Et c’est épuisant. Alors j’ai lâché
la pression. Je n’ai toujours pas osé appeler Yaelle même si je pense tout le
temps à elle. Plusieurs fois j’ai
composé son numéro mais j’ai raccroché avant que cela ne sonne.
Frédérique est passée
devant moi sans un regard pour moi. J’ai regardé ma montre avant de
l’interpeller.
-
Où vas-tu
Fred ?
-
En ville.
-
Il est midi
passé et j’attendais le déjeuner.
-
Tu peux aller te
faire à manger non Kelly ? Je ne suis pas ta domestique.
-
Ah bon ?
depuis quand tiens-tu un tel langage dans cette maison ?
-
Je parle comme
je veux, quand je veux. Tu n’es pas d’accord ? va te plaindre où tu
voudras, je m’en barre les ovaires mon cher.
-
Ces mêmes
ovaires que tu ne veux pas déranger pour me faire des gosses ?
-
Oui, ceux là.
J’aurai des enfants quand je serai prête.
-
Quand
Fred ? tu as bientôt 34ans. Tu vieillis ma belle.
-
C’est mon
problème.
-
Non, c’est aussi
le mien. Nous sommes deux dans cette histoire.
-
Tu m’as épousée
pour te pondre des enfants ?
-
Pas seulement.
Je t’ai épousée parce que je t’aime et que je veux que tu sois la mère de mes
enfants. Tu n’as jamais dit que tu ne voulais pas pouponner tu sais.
-
Laisse-moi
respirer tu veux ? je suis pressée moi. Tchip !!!!
Elle est partie sans
plus. J’ai fait un message à mon ami et je suis allé m’habiller pour
sortir. J’ai patienté environ quinze
minutes avant de recevoir le message de mon ami. Je suis parti le cœur battant.
J’ai fait aussi vite que j’ai pu. Quand je suis arrivé, il y avait un monde fou
devant le restaurant et au loin, une fille qui courait en proférant des insultes.
Et j’ai vu là, ma femme dire tous ces mots affreux pour moi. Je ne m’en
revenais pas. Je suis tombé de haut. Elle était dans les bras de Cécil qui la
tenait fermement pendant qu’elle se débattait et j’ai entendu tous les mots qu’il lui a dit et aussi ce
qu’elle a répondu. Comme cela elle sortait avec Cécil. Comment pouvait-elle
tomber aussi bas ? J’ai démarré et je suis parti avant que la foule ne se
dissipe et qu’elle me voit. J’étais vraiment déçu. J’aurais voulu qu’elle
choisisse un autre pour me cocufier mais pas cet homme, cet homme que j’ai
toujours eu en horreur. Ainsi il trompait Ana avec ma femme. Depuis quand cela
durait-il ? Depuis quand se payaient-ils ma tête ? Donc de tous les
hommes qui existent, c’est Cécil qu’elle avait trouvé ? Cécil ! Alors
là, il va me trouver parce que je ne me laisserai pas faire. Je vais lui rendre
la monnaie de sa pièce. Il regrettera de m’avoir fait cela. J’ai roulé jusqu’à
un petit bar et je m’y suis engouffré. J’ai appelé mon avocat et ai pris
rendez-vous. Je ne vais pas faire de cadeau à Fred, elle sortira de ce mariage
avec seulement ses dessous. Je refuse qu’elle se paie ainsi ma tête. Est-ce
alors pour cela qu’elle se refusait à moi ? Et tous ces appels nocturnes,
ces sorties intempestives, ce changement brusque, ces mauvais traitements, ce
manque de respect, c’était Cécil qui pondait son œuf dans mon nid ?
C’était lui. Mon Dieu qu’est-ce qui s’est passé ? Comment ai-je pu me
faire avoir de la sorte ? Comment deux personnes de mon entourage peuvent
se jouer de moi de la sorte ? et moi j’étais trop amoureux pour le
voir ? Frédérique ARIMOU ! Qui est cette fille que j’ai
épousée ? Cette fille si douce et gentille qui a ébloui tout le monde dans
mon entourage ? Cette fille qui prenait soin de moi et semblait
désintéressé de me richesse. Quand a-t-elle changée? Avec le recul je me rends
compte qu’elle a joué finement pour évincer toutes mes copines et pour se faire
épouser. Mais je jure sur ma vie que je
ne lui laisserai rien du tout. Rien !
***************** JAURIS
********************
Durant tout le
déjeuner, j’ai senti Ana ailleurs, perdue dans ses pensées. Plusieurs fois elle a soupiré tristement.
Depuis quelques jours, elle est ainsi et refuse de s’ouvrir. Même Kelly n’a
rien pu faire. J’ai raccompagné les investisseurs et je me suis dirigé vers
notre table. Elle est si belle, même avec la tristesse qui se lit sur son
visage, elle est belle à couper le souffle. Je ne sais pas ce qu’elle a mais je
ne vais pas la laisser se morfondre. Je la rendrai heureuse même si elle ne
veut pas de moi. Je ne peux pas supporter de la voir comme ça. Je me suis
assise en face d’elle et j’ai pris sa main. Elle a fixé nos mais enlacées avant
de lever son regard vers moi. En ce moment elle semblait si fragile, aux bords
des larmes. J’aime cette fille !
-
Dis-moi ce qui
ne va pas ma belle. Dis-je tendrement en la regardant dans les yeux.
On aurait dit que
c’était la phrase à ne pas dire. Ses yeux se sont remplis de larmes et elles
ont coulées le long de ses joues. Mon cœur s’est serré douloureusement.
D’habitude c’est une femme forte. Je ne l’ai vu pleurer que très rarement. Ca
veut dire que ce qu’elle vit est vraiment douloureux. Ce n’est pas le genre de
fille qui pleure pour un rien.
-
Eh ! princesse !
que se passe t-il ? tu sais que tu peux me le dire. Parle-moi Babe s’il te
plait.
Elle a retiré doucement
sa main et a essuyé des larmes avant de respirer profondément.
-
Tout va bien
Jojo, ne fais pas attention.
-
Dis-moi ce qui
ne va pas. Je sais que tu as un souci. Tu ne pleures jamais ma chérie. Si tu as
craqué c’est que ca doit être vraiment sérieux. Je suis là pour toi.
-
Ne t’en fais
pas. Ce n’est rien de grave.
-
Comme tu veux.
Mais je n’aime pas te voir triste. Alors fais-moi un grand sourire et réchauffe
mon cœur.
Elle me fit un joli
sourire qui me fit sourire.
-
Voilà !
dis-je en regardant ma montre.
-
Nous avons le
temps pour une ballade. Je te kidnappe pour le reste de la journée et c’est non
négociable.
-
Et tu m’emmènes
où ?
-
C’est une
surprise. Alors ?
Je me levai et lui
tendit ma main. Elle le saisit en riant comme un enfant. Mon cœur se gonfla
d’orgueil. C’est moi qui l’ai fait rire !! Je promets de la rendre
heureuse toujours car elle le mérite. Je lui ai ouvert la porte du restaurant
et elle est sortie. Une fois installés dans la voiture, j’ai mis une chanson
qu’elle adore. Elle s’est mise à chanter, ce qui m’a rendu plus heureux.
« Abani bayo bayo
wendia tché, aba hè koulou tè nsè, abani bayo bayo wendia ctché !
Comme dans dans un très
vieux rythm and blues te dit I love you… »
Elle chantait en
bougeant la tête sur le temps fort et tapant des mains. Son bonheur est juste
un bonheur. J’ai roulé à vive allure pour échapper à l’embouteillage qui allait
boucher la circulation.
-
On quitte
Cotonou ?
-
Oui chérie.
-
Et on va
où ?
-
C’est une
surprise mon cœur. Sois patiente.
-
De toute les façon,
tu ne tireras rien de moi si tu décidais de me tuer où de me vendre.
J’éclatai de rires. Et
elle me suivit en me donnant une petite tape sur le bras. Nous avons papoté
tout le long du chemin. Elle s’est endormie à un moment donné me laissant
bavarder seul. Elle ne s’est réveillé qu’une fois arrivée, soit, une heure
après.
-
Salut
marmotte !
-
Salut !
nous sommes arrivés ?
-
Oui.
J’ai klaxonné et le
gardien m’a ouvert. Je me suis engouffré dans la vaste demeure.
-
Nous sommes où
là ?
-
Chez moi à grand
popo.
-
Waooh !
dit-elle en descendant et regardant partout.
-
C’est beau
hein ! on dirait un palais. Cette
piscine !!! j’ai juste envie de m’y plonger.
- Tu feras cela tout à l’heure chérie. Viens plutôt à l’intérieur. Je ne suis pas aussi piètre hôt