PAUSE BONHEUR
Ecrit par Phénix
*************** ANAÏS *****************
Je n’en reviens pas. Je
suis éblouie par tout ce luxe que je vois. J’ai l’habitude du confort mais ce
que je vois en ce moment ! Eh Dieu, c’est le palais de Crésus on dirait
hein ! La décoration du salon est une pure merveille. Les tons utilisés, la
disposition des meubles, vraiment je n’ai rien à dire. Jojo a vraiment bon
goût. C’est normal, sa mère est française et ce n’est un secret pour personne,
les français aiment trop la mode le luxe etc.… Je me suis levée et me suis mise
à fouiner. Je caressais chaque portrait, chaque peinture et sculpture que je
voyais dans ce vaste salon. Je me suis arrêtée devant le grand piano à queue et
j’ai joué un air appris au conservatoire. J’ai continué mon chemin. J’ai vu une
photo de Jauris et moi dans un cadre. C’était aux Etats-Unis quelques jours
après notre fête de fin d’année. C’était la belle époque, je me rappelle que
j’avais fait tout un plat avant de faire cette photo. Tout le monde m’avait
supplié (rires) les caprices de fille ! Et Jojo était si heureux de me
tenir dans ses bras. J’ai reposé la photo et me suis avancée vers l’autre coté
du salon, c’est-à-dire l’entrée. Je me suis figée. Ce que je voyais là m’a coupé
le souffle. Il n’a pas fait ca ! J’étais si émue ! Inévitablement mes
souvenirs m’ont assailli.
*********** FLASHBACK ***********
-
Ana s’il te
plait juste celle-ci !
-
Non Jojo, j’en
ai déjà assez fait ! je n’en peux plus d’être ton modèle.
-
Je te
prie ! juste une dernière, pour me faire plaisir. Prend la plus belle pose
que tu connais et souris de tout ton cœur.
J’ai pris ma pose et ai
fait mon plus beau sourire. Et le flash de l’appareil avait crépité. Une seule
fois
-
C’est parfait
Ana. Je garderai cette photo toute ma vie.
J’avais ris de gaieté
de cœur croyant à une blague.
********* Fin du FLASHBACK **********
Non, ce n’était pas une
blague qu’il m’avait fait. Au dessus de la porte d’entrée, trône mon portrait. Pas
la photo elle-même. Un si beau portrait de moi. Mes larmes on coulées sans se
faire désirer. Comment pouvait-on aimer à ce point. J’étais très émue que Jojo
me place au cœur de sa vie. C’est si beau de savoir qu’on compte pour
quelqu’un. J’ai essuyé mes larmes à la hâte en entendant ses pas approcher. Je
me suis retournée et lui ai fait un large sourire.
-
Tu as encore pleuré
Ana. Je ne suis pas d’accord avec toi.
Je suis allée me blottir
dans ses bras et pour la première fois, je me suis sentie chez moi. Son parfum
a caressé mes narines et j’ai fermé les yeux en soupirant d’aise.
-
Euh, tu es sûre
que tout va bien ? qu’est-ce que j’ai raté ? dit-il d’une voix
hésitante.
-
Rien ! Tu n’as
rien raté. Je me rends compte à quel point tu es si bon avec moi. Et moi je
suis toujours dure et intransigeante.
-
Arrête. Tu es
juste comme il faut.Mais tu profites que j’aie les mains occupées pour profiter
de moi. C’est injuste !
J’ai éclaté de rire en
me décollant et prenant mon cocktail de fruit qui sentait très bon. Son regard
m’a brulé et j’ai vite fait de quitter devant lui. Ce qui lui a fait éclater de
rire.
-
Je connais ce
regard ! pervers ! dis-je le faisant rire de plus belle. Il est venu
s’asseoir près de moi et nous avons savouré notre coupe en silence.
Puis il m’a recommandé
de passer un maillot de bain. J’en ai trouvé une toute neuve dans la cabine de
douche. Un joli bikini vert pomme. J’ai attaché le joli foulard qui va avec et
je suis sortie en plaçant mes lunettes de soleil dans mes cheveux.
-
Seigneur
délivre-moi de la tentation faite femme ! dit-il quand il me vit sortir.
-
Idiot !
dis-je en éclatant de rire.
-
Par ta faute ma
déesse. Alors on y va ?
-
C’est quand tu
veux mon apollon
Main dans la main, nous
avons pris la direction de la plage qui était désert à cette heure de la
journée. C’est normal, nous étions en semaine. Je marchais à ses côtés en
balançant nos mains unies. Le vent frais caressait mon visage et je me sentais
vraiment revivre.
J’ai passé un
après-midi si agréable. Je me suis amusée comme je ne l’ai jamais fait avec un
homme. Je n’avais même plus envie de penser à rentrer. Jojo me raconta plein
d’anecdotes de son enfance. Je n’en pouvais plus de rire. Je découvrais combien
ce gars était juste surprenant. Aucun contact, juste le regard et je me sentais
tellement unique et belle. Nous avons fait une grande marche sur la plage en
mouillant nos pieds dans l’eau. Puis
avec le coucher du soleil, nous avons regardé les oiseaux qui s’en allaient
dans leurs nids, et après une belle séance photo, nous sommes revenus dans la
maison. ! Sans crier gare, le gars a enlevé sa chemise m’exposant sa
poitrine duvetée et ses muscles. J’ai grogné de surprise en sentant l’émotion
me gagner.
-
Qu’est-ce qu’il
y a ? dit-il me regardant en souriant.
-
Ce que tu fais
là s’appelle du harcèlement. Tu pourrais au moins attendre d’être seul avant de
te déshabiller non !
-
Quoi ? tu n’aimes
pas les muscles ? dit-il en faisant danser ses muscles sous mes yeux.
J’ai dégluti
difficilement. Mon Dieu que c’est beau ce spectacle ! J’ai fui sans
demander mon reste. C’était trop tentant. Comment un homme pouvait-il être
aussi beau ? Une fois dans ma chambre, j’ai appelé mes parents pour
prévenir que je ne rentrerai pas. Je suis passée sous la douche et j’ai pris
tout mon temps pour m’éclaircir les idées. Récapitulatif, j’étais dans ce beau
palace, loin de tout avec cet apollon aux muscles saillants. Quels sont les
risques ? Quels sont les avantages ? je sais que rien ne se passera
sans mon accord. Mais ai-je encore une volonté ? Depuis tout à l’heure, je
ne comprends plus cette sensation qui me gagne et semble me pousser dans ses
bras. Que faire pour ne pas commettre le pire ? Je suis touours mariée et
je ne pense pas que ce soit le moment de penser à mon mari. Mais je ne peux pas
être infidèle. Je ne jouerai pas au même jeu que lui.
Je suis sortie de la
douche toute fraîche. J’ai trouvé un T-shirt de Jojo sur le lit. Je l’ai
revêtue et j’ai remis mon foulard de plage.
Quand je suis
descendue, une bonne odeur planait dans toute la maison.Jojo avait préparé le
repas.
-
Viens t’asseoir
princesse. J’ai cuisiné. Ce n’est pas grand-chose, vu que je me sentais assez
épuisé.
-
Waoooh, tu fais
ça à toutes le filles avec qui tu viens ici ?
-
Tu es la
première fille qui entre dans cette maison. Et si tu le veux, tu seras la
dernière.
Il
m’a tiré la chaise et je me suis assise. Il m’a servi avant d’en faire
pareil. Je vous assure, je n’ai rien goûté d’aussi bon depuis que je suis née (J’exagère un peu).
-
Hummmmm !!!!!
-
Tu aimes ?
-
Pardon laisse-moi
savourer. La bouche qui déguste ne parle pas.
-
Ahahah ! Tu
es vraiment un cas Ana.
-
C’est vraiment
trop bon. Tu ne cherches pas une place e cuisinier par hasard ? je serai
ravi de t’embaucher.
-
Rires. Tu es à
jamais la meilleure.
Le reste du repas s’est
déroulé dans le calme. Seul le bruit des couverts qui s’entrechoquaient
brisaient le silence. Par moment je surprenais le regard tendre de Jojo sur moi
et sans mentir, je commençais à me sentir intimidé. Ça fait si longtemps qu’on
ne m’avait plus regardé aussi amoureusement, comme si j’étais la huitième merveille du monde.
Après le repas, il a
mis la lumière tamisée et un slow et m’a invitée à danser. Je n’ai hésité qu’un
instant. Il m’a serré dans ses bras. Je me suis sentie si bien d’être là. J’ai
posé ma tête sur sa poitrine en humant son parfum. Nous avons bougé tout
doucement sur la musique. Je me suis même endormie contre son cœur. A ce
moment, plus rien n’avait d’importance pour moi. Je me suis débarrassée de mes
soucis et j’ai savouré le moment sans autre forme de procès.
-
Je t’aime
tellement Ana ! dit soudain Jojo
-
…
-
Tu me rends fou
tu sais chérie
-
…
-
Je me sens
tellement heureux d’être ici, de te serrer dans mes bras. Tu sembles si forte
et pourtant tu es si fragile. Malgré que tu sois mariée, je n’arrive pas à me
résoudre à ne pas t’aimer.
-
…
-
Ana ? tu
dors babe?
-
Non Jojo, je ne
dors pas.
-
Je t’aime Ana
-
Je sais Jojo. Et
cela me touche vraiment.
-
Mais tu ne
m’aimes pas n’est-ce pas ?
-
Je suis désolée.
-
Ne le sois pas. Ce
n’est pas si grave que ça. De toute façon, je ne suis pas le premier à être
éperdument amoureux d’une femme sans pouvoir être avec cette dernière. Je ne sûrement
pas le dernier non plus.
Je me suis décollée
pour le voir. J’ai vu des larmes dans ses yeux et j’ai été émue. Il souffre de
m’aimer et moi je souffre d’aimer un autre. La vie est si injuste. Ses yeux
dans les miens ne cachent rien de leur envie refoulé, de leur souffrance de
m’avoir si près mais inaccessible. Mes larmes ont répondues à ces larmes qui
coulaient déjà sur son beau visage. Je n’ai jamais vu un homme pleurer. Comme un
aimant, ses lèvres ont attirés les miennes. Je me suis mise sur la pointe des
pieds et j’ai posé mes lèvres sur les siennes. Un frisson m’a parcouru de la
tête aux pieds. Jojo a resserré son éteinte. Il a ouvert timidement ses lèvres,
j’y ai introduit ma langue en faisant la cour à la sienne. Il a grogné de plaisir
avant d’approfondir le baiser. Ma raison me disait arrête Ana et tout mon être
me poussait à oser plus. Demain serait un autre jour, je ne sais pas comment il
se présentera mais je ne veux pas y penser. Je vais simplement vivre ce bonheur
de me sentir aimée et désirée. J’ai sentie ses caresses dans mes cheveux, dans
mon dos et chaque parcelle que visitaient ses doigts s’enflammait et
m’arrachait un soupir d’aise. J’étais toute mouillée et excitée. Mes doigts
étaient perdus dans ses cheveux soyeux. Je n’avais jamais ressenti cela pour
personne, même pour mon mari. Ce que je vivais en ce moment était juste super.
-
Ana !
dit-il en me repoussant doucement.
Mes lèvres avides de
lui et gonflées de plaisir ont murmuré :
-
Quoi ?
-
Ne me regarde
pas comme ça. Tu ne sais pas ce que tu fais. Je ne voudrais pas que tu m’en veuilles
demain quand on aura fait l’amour. Je ne le supporterai pas. Je ne voudrais pas
profiter de ta vulnérabilité. Je sais que tu n’es pas dans ton état normal
sinon tu ne m’aurais jamais embrassé ma chérie. Non attends ! s’il te
plait ! je ne veux pas te frustrer Bae ! Tu sais combien je t’aime.
Je ne voudrais pas que tu le regrettes demain.
-
…
-
Je suis désolé
chérie.
-
Pourquoi tu m’as
excitée tout le temps pour me repousser ? tu te venges du fait que je te
repousse depuis longtemps ? c’est cela ?
-
Quoi ? Mais
où vas-tu chercher cela ? Je pourrais te prendre là tout de suite, j’en ai
tellement envie. Mais je te respecte et je sais que tu tiens à ton mariage. Je ne
voudrais pas tout gâcher entre nous.
-
J’ai compris.
Lâche-moi s’il te plait. Dis-je frustrée.
Il m’a lâchée et j’ai
foncée dans ma chambre ou je me suis mise à pleurer. Comment ai-je pu faire
ça ? Je ne suis pas une fille facile. D’habitude je ne me laisse jamais
aller. Et voilà qu’en face de Jojo je suis devenue toute molle. Sans son bon
sens, je ne sais pas où nous en serions en ce moment. Mais Dieu est-ce ma
faute ? Cécil m’a frappée, et maintenant il me trompe. Et Jojo est si bon,
si doux avec moi et ses lèvres sont un pur délice. Ses yeux bleus m’ont fait
perdre la tête. Je donnerai n’importe quoi pour qu’il me prenne encore dans ses
bras, qu’il m’embrasse encore. Je me suis sentie si bien. Et il m’a repoussée.
Il m’a repoussée ! Quelle honte. Je me sens si malheureuse !
-
Ana ? Ça va
chérie ?
Je me retourne et le
vois là tout beau et ses yeux qui sont le paradis pour moi en ce moment. J’ai
envie de lui. Seigneur j’ai envie de lui et c’est plus fort que moi. Que
faire ?
-
Ana, je suis
désolé chérie. Je ne voulais pas te frustrer.
-
J’ai envie de
toi Jojo
-
…
-
Je ne me
l’explique pas Jojo. On était si bien il y a un moment. J’étais si bien dans
tes bras. Je n’ai jamais été aussi bien dans les bras d’un homme. Je ne suis
pas une fille facile, tu le sais ça. J’ai tellement envie d’être dans tes bras,
de me laisser aller comme tout à l’heure.
Je me place devant lui.
Ses yeux ne cachent aucunement son désir de moi. Je sais qu’il se fait violence
pour ne pas me sauter dessus. Et cela me met hors de moi. Je veux qu’il se
jette sur moi justement.
-
Je t’en prie
Jojo. Fais-moi l’amour. Juste cette fois. Demain la vie reprendra ses droits.
Et au moins j’aurais vécu cette pause dans mes problèmes quotidiens.
-
Ana ...
-
Ne dis pas que
tu ne peux pas. J’en suis arrivée à te supplier pour me faire l’amour !
Seigneur qu’est-ce qui m’arrive ?
-
Tu es juste
épuisée et tu te sens moins aimée de ton homme. Si tu voulais me dire ce qui se
passe dans ta vie, on trouvera une solution adéquate. Je ne voudrais pas te
faire de la peine ni mettre un malaise entre nous
-
Que veux-tu que
je te dise ? que mon mari m’a frappée ou que je l’ai vu roucouler avec une
autre ?
************ JAURIS
***************
Je crois que j’ai mal
entendu.
-
Quoi ? Ana,
ton mari a fait quoi ?
Elle m’a regardé comme
quelqu’un qui en a trop dit et s’est détournée pour s’asseoir. Elle s’est mise
à se tordre nerveusement les doigts.
-
Parle-moi Ana.
Comment peux-tu garder cela pour toi ?
-
…
-
Depuis
quand ?
-
…
-
DEPUIS
QUAND ANA?
-
Il y a deux
semaines. C’est pour cela que j’ai quitté mon domicile.
-
Et tu ne l’as
pas dit à tes parents ?
-
Ils vont en
faire tout un plat.
-
Et tu crois que
ce n’est pas grave que ton mari te batte ?
-
Je l’ai énervé
je crois.
-
Quelque soit la
raison, il n’a aucun droit de lever la main sur toi. ana, je ne m’en reviens
pas. Tu cautionnes cela au point de lui trouver des excuses ?
-
Je suis désolée.
- Ça ne suffit
pas. En fait tu ne t’aime pas toi-même. Comment pourrait-il te respecter si
toi-même tu le défends ? ça commence toujours par une gifle, après c’est
des coups et ainsi de suite jusqu’à ce que tu en meurs un jour.
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