Le choc.
Ecrit par Farida IB
**** quelques heures plus tard ****
Emmanuel OSSENI…
Je jette le téléphone sur le divan et soupire de frustration, ça fait la énième fois que je compose le numéro d'Annick mais, ça ne répond toujours pas. Ce qui m'exaspère, ce n’est pas le fait qu’elle ne prend pas mes appels encore moins répondre à mes messages. Non, c’est cette inquiétude d’être sans nouvelles et je commence franchement à broyer du noir. Hormis le message qu’elle m’a envoyé pour me signaler son arrivée, elle ne dit rien sur l’état de santé de sa sœur. Je joins mes mains au menton en pensant que ça s'est aggravé et qu’elle n’a pas le téléphone sous la main. Après tout, elle y est pour veiller aux côtés d’une malade et non pour faire la conversation au téléphone.
Je me lève sur cette conclusion et me décide à faire les cent pas dans le quartier pour atténuer un tant soi peu mon stress. C’est ainsi que je me rends dans la chambre pour prendre un polo que je mets sur mon débardeur. Je prends également quelques jetons dans l’un des tiroirs de l’armoire juxtaposé au lit, je mets ensuite une touche de parfum One million de Paco Rabanne et sors de l’appartement. Je descends les marches de l’escalier en répondant vaguement aux salutations de quelques voisins que je croise. C’est pendant que je marche vers la sortie qu’une fille à la taille fine m’accoste.
Elle (faisant les yeux doux à travers ses verres) : bonsoir !
Moi (passant devant elle) : bonsoir !
Elle : excusez-moi, puis-je vous entretenir quelques instants ?
Je me retourne et la regarde intrigué.
Moi : euhh pas de souci (regardant faussement ma montre)enfin si l’entretien ne me prend pas plus de temps que ça.
Elle : ne vous inquiétez pas, le temps de faire connaissance avec vous. (prenant sa plus belle voix) On m’appelle Aline DEGBO et vous ?
Moi froidement : Emmanuel OSSENI !
Aline (claquant sa langue) : enchantée Manu, vous avez aménagé ici récemment, c’est ça ? Je n’ai jamais eu l’occasion de croiser un si bel homme dans notre immeuble, je dois dire qu’en tant que bonne voisine, je connais tous les habitants de cette partie de l’immeuble.
Moi sèchement : je suis au deuxième, et oui, je viens d’aménager avec ma petite amie.
Aline l’air déçue : quel dommage ! (faisant mine de réfléchir) Au deuxième, au deuxième… Ah oui, ça doit être Annick la petite amie dont vous parlez.
Moi parlant vite : exactement !
Aline (pouffant de rire) : je vois, mais mon bel étalon (mettant ses verres au-dessus de son nez) je peux également assurer les mêmes services qu’elle, et même au-delà. (tournant sur elle-même) Voyez-vous que je suis plus maniable qu’elle, en plus avec moi, c’est no tarif. Mon beau, c’est free, gratos (décortiquant les mots) tu ne paies nada !!
Moi fronçant les sourcils : sauf votre respect Mlle, je ne fais pas parti de cette catégorie là. (du tic au tac) Je dois y aller maintenant, ravi d’avoir faire votre connaissance !
Je lui donne le dos sans crier gare alors qu’elle me lance.
Aline : oh lalah mon bel étalon, j’attendrai le temps qu’il faut, je suis au premier. Pour info, je ne porte jamais de dessous ! Je suis opérationnelle à n’importe quel moment.
Je me retourne et la regarde simplement plus que dépassé par son audace et sa légèreté. Je roule les yeux en pensant « qu'est-ce qu’il ne faut pas entendre ? » Le monde part vraiment en couille, et c’est désolant.
Pfff, elle m’a saoulé cette plouque ! Comment une fille peut autant bafouer sa dignité en se livrant à de telles abjections ? Non mais... Enfin bref ! C'est sa vie !!
Je décide de rebrousser chemin, mais avant de me retourner à l'appartement j’attends quelques minutes à la devanture histoire de m’assurer qu’elle ne soit plus dans les parages. Une fois à l’appart je me sers d’abord un plat de riz que je mange sans grand appétit accompagné d’une petite bière Béninoise panaché. Je ramène le plat à la cuisine quand je sens que je suis repu et reviens m’asseoir devant la champion’s league en tripant sur Facebook. En défilant mes actualités, je tombe sur des photos qu’Austine vient d’ajouter à sa page. Inutile de se demander où elle se trouve, il suffit de lire la légende qui accompagne les photos. Je cite « Comemos la vida al máximo en Tenerife » (on croque la vie à pleine dent à tenerife.). Ce qu’elle a tenu à traduire dans six langues au moins, tchiippp !! Autant dire qu’elle ne souffre pas tant que ça de ma disparition, voilà comment celle qui jurait ne jamais pouvoir vivre sans moi s’exhibe sur les réseaux sociaux en compagnie d’autres hommes sans pudeur. Donc c’est cette femme que moi le fils d’OSSENI, j’allais épouser ? La preuve vivante que mes ancêtres veillent encore sur moi, tchiippp !! D’ailleurs comment peut-elle se permettre ce luxe alors qu’elle s’est pratiquement ruinée pour payer le mariage de ses rêves ? De toute façon, plus rien ne m’étonne sur elle, si elle est capable de passer outre nos années ensembles en seulement quelques semaines, qu’est-ce qui peut encore surprendre venant d'elle?
Je suis réveillé quelques heures plus tard par le bruit de la télévision, je regarde autour de moi et me rends compte que je me suis endormi sur le divan. Je rallume l’écran de mon portable pour regarder l’heure, il est sept heures passées de trente minutes. Je le déverrouille avec empressement pour voir si j’ai reçu un quelconque message ou un appel d’Annick et constate avec amertume qu’elle n’a rien laissé du tout. Par contre j’ai remarqué qu’elle a lu mes messages Whats’app et regarder la photo de nous deux que j’ai mis en statut avec le commentaire qu’elle me manque, bizarre tout de même. J’éteins la télévision avant de m’adosser contre le divan en me massant le cou qui me fait un mal de chien, vivement qu’elle me donne des nouvelles, je n’en peux plus de cette angoisse (soupir). Je me lève du divan avec la tête qui cogne et marche vers la chambre avec l’intention de prendre un bain, mais je tombe sur le lit et m’endors aussitôt.
Je sursaute du lit et atteint le salon en grandes jambées lorsque le bruit de la clé qu’on fait tourner dans la serrure me parvient dans mon sommeil. Je souris lorsque je vois qu’il s’agit effectivement d’Annick. Sourire qui se dissipe dès qu’elle lève son visage complètement tuméfié sur moi.
Moi (me précipitant vers elle) : que s’est-il passé ? Qui t’a amoché le visage ?
Annick : tu n’imagines pas la nuit que j’ai passée. (la voix tremblante) Son état s’est dégénéré, elle s’est mise à lyncher tout le monde autour d’elle avec sa ceinture. J’ai pu l’immobiliser à contre griffes avant que les médecins ne viennent la stabiliser. (la voix tremblante) Elle est actuellement internée comme une folle.
Moi (la prenant dans mes bras) : mon Dieu, c’est plus grave que ce que je pensais !
Annick (essuyant une larme rebelle qui coulait le long de sa joue) : c’était l’horreur, je ne souhaite cela à personne, même à mon pire ennemi. (sanglot) Asanda est également méconnaissable, sniff tu t’imagines ? Notre petite Cholah dans un tel état !
Elle pleure de plus bel.
Moi (caressant doucement ses épaules) : shuut ça va, ne pleure plus. Elle ira bien, ça ne sera bientôt qu’un cauchemar.
Annick hoquetant : que le seigneur t’entende chéri.
Elle pleure un moment cloîtrée dans mes bras pendant que je la berce avec des mots de réconfort. Elle finit par se calmer alors que je lui propose un bain tiède pour apaiser ses esprits, ce qu’elle accepte volontiers.
Moi (pendant qu’on quitte le salon) : tu te déshabilles et tu me rejoins sous la douche, je te lave moi-même.
Annick (essuyant ses larmes) : non t’inquiètes, je vais juste prendre un bain rapide et me reposer ensuite. Je me retourne à la clinique dans deux heures.
Moi : d’accord, mais je te propose alors un massage, tu en as besoin vu la nuit que tu viens de passer.
Annick : ne te dérange pas pour moi.
Moi : j’insiste, ce sera pour moi un plaisir de le faire.
Annick : ok.
Je mets le chauffe-eau en marche pour tiédir son eau, elle rentre sous la douche une fois que c’est bon alors que j’apprête une huile et un baume pour son massage. Elle ressort un peu plus tard avec une petite mine.
Moi (la fixant inquiet) : ça va ?
Annick (remuant la tête) : non, en fait… Euhh, il n’y a pas que mon visage qui est atteint. J’ai des écorchures un peu partout sur la peau.
Moi stupéfait : mais c’est grave ! Pas du tout fameux sa maladie.
Annick (se remettant à pleurer) : je sais, tu comprends pourquoi je ne voulais pas que tu viennes avec moi ? Je n’aimerais pas que tu assistes à un tel spectacle.
Moi (secouant la tête positivement) : je comprends parfaitement (ouvrant grand mes bras) viens là. (elle s’exécute.) Ça ira, je vais te préparer une décoction et m’occuper des plaies sur ton corps.
Annick : merci chéri, que ferai-je sans toi ?
Elle troque son peignoir contre une robe fluide avant de se coucher et de s’endormir par la suite. Je m’assois près d’elle et lui caresse les cheveux le cœur en miette, ce n’est vraiment pas juste ce qui leur arrive.
*
*
Nihad ANOUAM…
Je me retrouve après le boulot chez Dylan, le reste de ma journée s’est passée dans la zénitude. Enfin, il m’a fallu trouver des tactiques pour ne pas croiser ne serait-ce que l’ombre de ma mère, je préfère qu’il en soit ainsi jusqu’à nouvel ordre. Je me suis résolue à laisser ça de côté, il y a cette histoire de la fausse grossesse de la collègue de Dylan qui est plus urgent à résoudre. Franchement, c’est une affaire qui me bouffe la cervelle, j'ai beau réfléchi, je ne trouve aucune raison qui justifierait sa supercherie. Les choses des vampires comme ça, il faut toujours que je subisse ce genre de coup foireux de la part des personnes que j’aime (soupir). Toutefois, cette fille se méprend si elle pense me faire de l’ombre. Quitte à tirer la savate avec elle, je ne laisserai personne me prendre mon homme une fois de plus. Enfin bref !
J'échange ma tenue de ville contre une Caftan noire à motif fleur orchidée et me rends dans la cuisine ensuite. Avant de me plonger dedans, j’avertis Dylan par texto que je suis chez lui, il répond aussitôt.
Dylan : nous n’avions pas prévu que tu passes chez moi ce soir.
Moi : Gibs m’a demandé de venir.
Dylan : comment ça Gibs t’a demandé de venir ? Ça, c’est depuis quand qu’il fait les plans dans mon dos ?
Moi : il m’a sollicité pour les courses de la maison, il n’y avait presque plus rien dans le frigo.
Dylan : certes, mais ce n’est pas à lui de te demander ce genre de choses, franchement ça ne me réjouit pas. Je lui en toucherai deux mots.
Moi : en fait tu t‘énerve pourquoi ? Que je vienne chez toi à l’improviste, c’est ça ?
Dylan : évidemment que non, mon cousin n’a pas à te demander des services dans mon dos. De toute façon je suis là dans dix minutes on en parlera de vive voix.
Moi : ok, à toute.
Dylan : à toute !
Je range le téléphone et commence ensuite la préparation du Nyembwe, je sors le poulet du sachet pour la marinade. C’est lorsque je l’enfourne que Dylan débarque dans la cuisine, les traits tirés.
Dylan : bonsoir,
Moi : bonsoir
Il s’approche et me fait un bisou sur la tempe avant de s’adosser contre la table en desserrant sa cravate.
Dylan : c’est quoi cette histoire que Gibs te fait venir ici pour les courses de la maison ?
Moi : c’est comme je te l’ai expliqué toute à l’heure, c’est moi qui le fais d’habitude donc je ne vois pas en quoi ça te dérange.
Dylan (passant la main dans ses cheveux) : ce n’est pas que ça me dérange, tu trouves normal le fait qu’il t’appelle pour ce genre de chose ?
Moi (assaisonnant ma préparation) : Dy, c’est bon oublie. Il l’a fait en connaissance de cause.
Dylan : je sais, et même que ça va dans mon intérêt, mais ça, ce sont les choses de la honte. Je peux te demander des services par moment, ce n’est pas pour autant que ma famille en fera de même ! Yara (sa petite sœur avec qui j’ai tissé des liens) vient de m’apprendre pour la somme que tu lui as envoyé, je n’ai pas fini de digérer cela, c’est pour apprendre que Gibs te fait venir ici pour des courses ! C’est quoi ce bordel à la fin ?
Moi argumentant : elle en avait besoin, c’est ce qu’elle m’a dit.
Dylan maugréant : c’est le rôle de ses parents, Zineb (leur grande sœur) lui a déjà donné de l’argent pour ça. Je ne veux pas que tu encourages ses caprices, ce n’est pas comme ça qu’elle apprendra à gérer ses sous. Cette petite nous montre déjà de toutes les couleurs, pour cette foutue fête elle a pris de l’argent chez tout le monde, même chez ses oncles.
Moi (baissant la tête) : je suis désolée mais j'estime qu'il n'y a pas matière à polémiquer là dessus. Je ne pouvais quand même pas refuser un service à ta petite sœur.
Dylan : et bien la prochaine fois qu’un membre de ma famille t’appellera pour te demander un service tu m'avises avant tout. Je ne veux plus que ce genre de choses se répètent, (au tac) il est où Gibs ?
Moi (la petite voix) : il est sorti, je crois, je ne l’ai pas vu lorsque je suis arrivée.
Dylan : il va m’entendre celui-là, tchippp !!
Il tchipe fort et s’éloigne vers les chambres, je soupire juste. Vous devinez que ce n’est pas le moment d’aborder le sujet qui me brûlait tant les lèvres (soupir).
Il se change et se met à jouer à la console le temps que, le dîner soit prêt. Il me rejoint lorsque je finis de dresser la table, on mange dans une atmosphère tendue. Je me propose de faire la conversation un moment alors que Monsieur boude donc finalement je me concentre sur mon dîner et le laisse dans son coin. Après le dîner, je débarrasse et fais la vaisselle. Il est le premier à passer dans la salle de bain, lorsque je sors à mon tour, je le retrouve allongé sur le dos, une main sur les yeux.
Moi : tu dors ?
Dylan : non
Moi (commençant à m’énerver) : Dylan, c’est bon quoi !
Il se lève et s’assoit sur le rebord du lit en tapotant sur la place à côté de lui. Je ne me le fais pas répéter une seconde fois avant de m’asseoir et de m’adosser contre lui.
Moi : je suis désolée.
Dylan : apprends à dire non à des moments donnés, ce n'est pas ça qui fera de toi une mauvaise personne.
Moi (secouant la tête) : ok, (tendant mes bras en l’air) tu me fais un câlin maintenant ?
Dylan souriant : quel bébé !
Moi riant : ton bébé.
Je fus servi d’un gros et long câlin, ensuite, on s’allonge enlacé. Il s'en dort à point fermé à peine quelques minutes après alors que j'ai du mal à trouver sommeil. À part les dernières péripéties de ma vie auxquelles je pense, il y a les couinements de la n’ga que Gibs à ramener ce soir qui empêche même le chien du voisin de dormir. Je me dégage doucement de l’emprise de Dylan et vais me chercher un verre de lait que je bois assise sur le tapis au pied du lit. Je lève mes yeux sur le téléphone de Dylan et une idée me vient de rechercher les infos que je veux à travers ses conversations avec cette fille, mais quelque chose m’en dissuade. Je le prends quand même et le fouille, au fur et à mesure que j’avance dans leurs conversations mon cœur se serre. Kieee garçon même quoi ! Ce n’est pas, on a dit, j’ai vu ! Une mutinerie se pointe à l’horizon.
Laissez-moi vous dire qu’il ne s’agit même pas d’un flirt d’une soirée comme le sous-entendait le type. C’est tout bonnement une relation amoureuse qui se construit et se parachève corrélativement à celle qu’il a avec moi. Nous recevons toutes les deux les mêmes informations sur sa vie, sur ses journées et ses déplacements. Elle a autant que moi des détails sur la terrible nuit qu’il a passé à son dernier séjour sur Port-Gentil, les rêves inquiétants qu’il faisait ces derniers temps, les commentaires sur les matchs de football... Bref, j’ai maintenant toutes les preuves que ces deux-là sont plus que des collègues et notamment la confirmation qu’elle n’a jamais été enceinte. Et pourtant, je suis encore plus confuse qu’avant. On se kiff bien, même si cela reste à vérifier, je fais tout pour le combler, c’est même à base de je t’aime moi aussi qu’il s’est endormi cette nuit. C’est pour ça que je reste encore sur le cul, mais vraiment, je dois avoir du sang de l’iguane pour m’attirer ce genre de choses.
Je pose le téléphone au même endroit et me recouche ensuite. C’est au moment où j’essaie de m’endormir qu’une déferlante de sentiments m’envahit. Je me mets à pleurer en silence. C’est comme si le ciel m’était tombé dessus, comme si l’on m’avait poignardé en plein cœur. Je n’en peux plus de me nourrir de tant d’illusions. Si je suis restée longtemps célibataire, c’est pour m’éviter de telle souffrance, mais apparemment, je ne suis pas au bout de mes peines en acceptant une fois encore livrer mon cœur à un homme. Je pleure jusqu’au bout de la nuit et fini par m’endormir avec la tête qui cogne.
…..
Je me réveille avec un peu de retard mais prépare tout de même le petit-déjeuner qu’on prend avec empressement. On se prépare ensuite tous les deux et je le dépose à son boulot sans rien laisser paraître, enfin, j’ai justifié les poches que j’ai sous les yeux par l’insomnie ce qui est en parti vrai.
J’arrive au boulot avec une quarantaine de minutes de retard. C’est pendant que monte la dernière marche des escaliers menant vers la réception que je vois Liliane l’assistance de Mme Geneviève s’avancer vers moi d’une manière pressante.
Liliane : bonjour Nihad, je venais vous chercher. Vous êtes en retard pour la réunion de ce matin.
Moi étonnée : une réunion vous dites ? Mais il n’y a aucune réunion prévue !
Liliane : si, tout le staff est réuni en ce moment à la salle des conférences. Il paraît que c’est une réunion extraordinaire, nous-même n’avons été averti que très tôt ce matin.
Moi : et personne n’a pensé à me le dire à moi.
Liliane : nous pensions tous que vous étiez au courant.
Moi : c’est en haut ?
Liliane (hochant la tête) : oui.
Je prends la direction de l’ascenseur avec une boule d’angoisse dans la gorge, cette soi-disant réunion extraordinaire n’annonce rien de bon !!