Le début du cauchemar

Ecrit par Iriselom

Je dois intervenir à une conférence aujourd'hui, après il y aura une visite guidée d'Aberdeen surtout pour les participants qui viennent de l'extérieur, je pense. 


Impossibilité d'y déroger, je m'y rends donc avec Kossi, je l'ai invité à la conférence, il est venu passer la semaine avec nous.


En dernier, nous avons vu le Kurt Cobain Memorial Park, l'unique chose qui m'a intéressé. J'adorais les Nirvana à une époque, enfin j'aimais bien le rock, la guitare électrique que je me suis fait tatouer dans le dos en témoigne.


En y pensant, ça fait longtemps que j'ai touché à un instrument de musique. 



Je ressens un peu de mélancolie et prétexte un imprévu important pour rentrer à la maison. Une fois arrivés, nous trouvons les jumelles avec la nounou, point de traces de la maman.


J'essaie de l'appeler mais rien, je vais donc rester avec les enfants qui sont en train de rire aux éclats. 


Je libère la nounou.


Madame rentre à l'heure pile à laquelle la nounou s'en va d'habitude.

Elle a dû voir ma voiture vu qu'elle tarde un peu sur le perron.


 

Elle nous salue, le regard fuyant et monte.


Elle redescend, je suppose après une douche et va à la cuisine.


YV : Qui a fait la sauce d'épinards?


Moi : Moi. Viens t'asseoir avec nous.


Kossi : Et c'est moi qui ai nettoyé, je vais aussi faire la pate après.


YV : Ok.



Nous passons un moment sympa en famille.


Après le diner, je sors boire un coup avec Kossi. Aberdeen, c'est vraiment pas la peine mais je suis en train de m'y affectionner. Nous rentrons super tôt; fini le relax, j'essaie d'avancer un peu avec le boulot mais je suis trop distrait.


Je monte donc me coucher.



Je me réveille à 4h00 pour aller courir, ça m'aide à décompresser.


Quand je rentre à 5h30, YV est en train de faire des beignets. Je lui fais un bisou et lui vole un beignet que j'avale avant de me rendre dans ma petite salle de musculation. J'adore les beignets!


 

Au petit déjeuner, elle nous sert de la bouillie de maïs et mes beignets.


 

Je m'enferme dans mon bureau avec Kossi à coté qui étudie. J'aime ces moments avec mon fils, peut être est ce une façon de rattraper le temps perdu?


 Il faut que je fasse vite pour arriver où je veux et pouvoir passer du temps avec mes choupettes aussi. Pour le moment, elles sont petites, je pense qu'elles ne se rendent même pas compte de mon absence.


 

Nous n'avons droit qu'à des plats africains toute la journée même ça commençait à devenir rare.


Je vais me coucher tôt, il faut bien que je récompense ma femme.

Les petites ne se réveillent presque jamais la nuit.



Je l'ai trouvée dans la baignoire, après deux heures d'activité intense, nous allons prendre une douche avant de dormir.


 

Le lendemain à 4 heures, je me réveille et tombe sous son regard.


 

Moi attrapant ma poitrine: Tu veux me tuer ou quoi?


YV : Non.


Elle a l'air triste ou c'est mon impression ? Whatever je n'ai pas le temps, je dois aller courir.


Je vais me débarbouiller et reviens m'habiller. Elle est dans la même position.



YV : Je voudrais m'excuser pour vendredi, Mattia.


Moi : Pourquoi? Ce n'est pas grave juste que la prochaine fois, répond au téléphone.


YV : D'accord merci.


Moi : J'aimerais bien voir tes cheveux ou tu es en train de devenir chauve et tu te caches ?


YV : Krkrkr!


 

Tout est revenu à la normale, ma femme s'habille de nouveau sobrement comme j'aime et a abandonné les reliques c'est-à-dire ongles et cheveux de morts. La crise est apparemment passée.


Je l'ai encouragée à ouvrir un salon de coiffure.



Les jours passent mais ne se ressemblent pas. Les jumelles ont maintenant deux ans. Nous sommes en train d'organiser le transfert du siège de la société d'Aberdeen a Seattle, je suis toujours entre deux avions.


A 35 ans, j'ai presque atteint mon but mais plus je me sens proche, plus de nouveaux challenges viennent à moi.



Je ne vois presque plus ma famille et ma femme désormais m'insupporte. Je ne suis plus trop sur du choix que j'ai fait, elle est revenue à ses vilaines habitudes. Au moins, elle s'occupe toujours aussi bien des filles.



Nous faisons désormais chambre à part. Elle voudrait un fils, moi non. Nous avons déjà un fils, je ne vois pas pourquoi j'essaierais d'en faire un autre. En plus, les filles sont encore petites.


 

Sa mère qui en passant, a élu domicile chez nous, l'encourage sur cette lancée disant qu'il faut fermer un trou.


Je n'ai jamais compris ce concept selon lequel après la naissance de jumeaux, il faut obligatoirement faire un autre enfant sous prétexte de fermer un trou. Quelle sottise! 


C'est pour cela que vous trouverez une légion de Edoh et Dado au Togo. Edoh ou Dado veut dire respectivement trou ou femme trou (dis comme ça, j'avoue que c'est pas le maximum). En pays ewe, c'est le nom généralement donné au garçon respectivement à la fille qui nait après des jumeaux.


Je suis catégorique, je n'en veux pas mais ce n'est pas le motif pour lequel nous faisons chambre à part et comme j'ai découvert un jour parce que j'étais rentré récupérer des documents à la maison, ce n'est pas non plus le motif de son insistance pour faire un garçon.


Je l'ai entendue révéler à sa meilleure amie de tout mettre en œuvre pour me faire un garçon parce que ce n'est pas juste qu'elle « souffre » avec moi et que mon fils hérite de tout. 


Je me suis fait voir, bien entendu. 


N'est ce pas ridicule, quel genre de raisonnement est ce? Les filles n'héritent t-elles donc pas?


En plus, j'ai à peine 35 ans et elle pense déjà à mon passage de l'autre côté. J'ai juste relâché une interview à Jeune Afrique, je ne suis même pas encore paru sur Forbes. La sorcière!!


 

A partir de ce jour, nous faisons chambre à part. 


J'ai compris qu'elle ne considère pas mon fils comme le sien, Il n'y a plus rien à faire.


C'était clair dès le début, mon fils est partie intégrante du paquet.


 

Elle est venue s'excuser avec des larmes de crocodile, je ne les ai même pas calculées sa mère et elle.


 

Après m'avoir fait subir la partie de la femme éplorée, nous sommes passés à la phase femme rebelle.


 

Tout ceci comme j'ai découvert sous les directives de son amie, qui entre temps me faisait des avances.



Je ne me suis pas gèné, YV l'a découvert (je ne me cachais pas, c'est une bombe jamacaine) et nous sommes passés à la phase femme bafouée.


 

L'année d'après, nous (la Company) étions à Seattle; elle a préféré rester à Aberdeen avec les filles et je n'avais pas non plus de temps donc ça m'arrangeait.


 

Le mandat de l'actuel CEO finit cette année, je suis en train de faire tout mon possible pour prendre la place, je ne dors plus.


J'ai été surnommé par tout l'office, the Aberdeen Bear (l'ours d'Aberdeen).

 Je suis convaincu qu'ils me détestent mais je m'en fous.


Puis un jour, je me suis réveillé et je n'avais qu'une envie: continuer à dormir et je l'ai fait.


L'unique hic est que le jour d'après aussi! 


Je n'avais plus envie de travailler, j'étais toujours fatigué.


Je carburais  aux vitamines.


La demande de divorce!

Je m'y attendais, elle a à peine 28 ans, c'est la meilleure chose pour elle. 


Je l'ai signée lui accordant toutes les choses faramineuses qu'elle demandait, nous étions mariés en régime de séparation de bien; la garde des enfants m'était accordée le week-end.


 

Quelques voix me sont parvenues: je suis le favori.


Mais je ne veux plus travailler, je ne me sens plus bien au travail. Je suis toujours insastifait.


Mes maux de tête deviennent de fortes migraines.


Je me suis évanoui en pleine réunion à Zurich.


Deux semaines obligatoires d'arrêt maladie pendant lesquelles j'ai pris les filles, Kossi était là et ma mère aussi.


J'ai repris le travail, plus acharné que jamais et la nouvelle: 


Mr Soan ex-CFO revient dans la boite et est nommé CEO.

Better To Burn Out T...