Le rêve de Kocker : maman j'ai un monde dans mes sommeils...
Ecrit par Faustin
Le rêve de Kocker : maman, j’ai un monde dans mes
sommeils…
Kocker arriva à la maison, visiblement abattu.
-
Salut maman ; lança-il à sa mère
qui était encore dans la cuisine.
-
Salut Koko, comment a été ta journée,
mon fils ? Retourna celle-ci.
-
Très bien passée maman…
-
J’ai presque fini le manger…
-
D’accord mais je n’ai pas faim
maintenant, ça pourra attendre un peu.
-
Mais tu dois avoir l’estomac creusé… Koko,
je fais ton plat préféré… Maman Koko faisait la sauce d’adémè, la pâte faite à
base de farine du maïs était providentiellement conservée dans une glacière à
thermos.
-
Je n’ai pas faim maman, reprit Kocker,
je m’en servirai dès que mon ventre en fait appel… Promis maman !
-
D’accord, tu sais bien que c’est mon
devoir…
-
Je le sais maman, je t’aime…
Si Pépé appelait Kocker par Ker, il n’en demeure pas moins
que la maman d’amour de l’élu Kocker Luti lui avait trouvé bien avant elle un
nom chérissant : Koko.
Il faut reconnaître que Kocker faisait un grand effort pour
masquer ses peurs à sa maman. A part le fait qu’il repoussait l’heure de son
déjeuner parce qu’il était sincèrement rassasié par les événements vécus de la
journée, rien d’autre n’avait manifestement changé dans son comportement
habituel envers sa mère. Après cet échange avec maman Koko, il pénétra dans sa
chambre pour se dégarnir de ses affaires scolaires et… Une fois dans sa chambre et appuyant sur
l’interrupteur il jeta ses affaires sur son bureau et se mit à se dévêtir… A
peine a-t-il ôté sa chemise de son corps qu’il eût aperçut de la flamme brûler
sur son deltoïde gauche.
-
Aïe ! Cria-t-il d’une voix
horrifiée en sursaut. Son premier réflexe spontané fut d’éteindre le feu en se
servant diligemment de sa main droite qu’il glissait sur l’enflure haute et
latérale de son bras gauche.
-
Qu’est-ce qui ne va pas, Koko ? La
voix était pressée et venait de la cuisine.
La flamme s’évanouit complètement tout à coup. Le jeune
haletait. Ce qu’il venait de vivre lui avait consumé beaucoup de souffle.
-
Tu ne me dis pas ce que tu as? Reprit la
cuisine.
-
Si, si, maman ! C’est un lézard qui
m’a effrayé, mystifia Kocker.
Sa mère avala son mensonge sans soupçon. Kocker, visage
penché latéralement du côté gauche, son bras gauche haut porté tâtait à l’aide
de ses doigts droits une vielle cicatrice dont il ne s’était jamais gêné à en
savoir l’origine. A l’orée de ses tout premiers moments vivants encore dans ses
souvenirs d’enfance, cette cicatrice siégeait déjà sur son bras gauche bien
avant ; autrement dit, cette cicatrice était plus vielle que ses tout premiers
souvenirs d’une vie d’enfance. C’était la cicatrice qui venait de brûler… mais
visiblement, celle-ci n’eut aucune trace de brûlure et Kocker n’avait vraiment
pas senti une douleur qui serait conséquente de ce qu’il vécut… C’était l’image
d’un scarabée rhinocéros portant un signe en forme de W.
Kocker ouvrit soudain sa bouche poussant un cri totalement
avalé. Le geste fut prestement suivi par le plaquage de sa paume droite
sur sa bouche comme pour retenir le bruit. Au fait, il vint de se
souvenir du signe W barré et encerclé que portait le bracelet du professeur
Keller.
-
Mais comment puis-je expliquer cette
coïncidence ? Mais attendez… Pour le professeur Keller c’était une lettre
W majuscule barrée et… oui, encerclée de… c’était quoi déjà ? …èhein, de
tout trait blanc baignant dans un rouge vif. Kocker essayait de traverser le
temps, aux regards éperdument perçants pour aller repêcher ces images qui
s’engouffraient déjà dans les souvenirs d’une matinée horrifiante afin d’en
ressortir une description complète… W barré qu’est-ce que cela pourrait
signifier ?
Ses regards se perdaient à présent dans la nature au travers
de sa fenêtre. A l’aide de son pouce droit, il effleurait le bas de sa lèvre inférieure
et toute son attention se convergeait sur la question qu’il s’était tantôt posée.
Le silence avait régné un court moment…
-
Ah non, pas ça ! S’exclama-t-il
tout d’un coup. Il veut me… ce… ce professeur Keller. Il veut me dé… Conjecturait-il
et sa voix s’avalait tout doucement dans sa bouche au fur et à mesure que le
temps égrenait des secondes, laissant place finalement aux murmures…
Il s’abandonna dans son lit. Il était encore dans son
débardeur blanc tissé à base du coton et son pantalon non déshabillé…
A l’image de ce coléoptère, le scarabée rhinocéros balafré
sur son bras gauche, Kocker Luti était sans le savoir le mage le plus puissant
du monde des sorciers. Chaque sorcier avait un signe, et le signe définissait
la puissance… Cet insecte est le plus fort de tous les êtres vivants. Il peut
porter jusqu’à huit cent cinquante fois son poids. C’est tout comme un homme de
cent kilos qui pourrait porter dix-sept mille sacs de ciment de cinquante
kilos.
Kocker allongé dorsalement sur son lit contemplait sans but
défini le toit de sa chambre. Après avoir essayé à maintes reprises de retrouver
sa sérénité sans succès il se releva, prit un cahier vierge sur sa table et se
servant d’un stylo bleu, se confiait affolement à ce dernier. C’était la
première fois qu’il ouvrait l’intimité de son cœur à un cahier. Habituellement quand son monde
s’assombrissait, il se confiait à une pierre sise à quelques centaines de
mètres de sa maison sous l’ombre d’un arbre. Ce n’était rien de mystique. Pour
lui c’était juste l’endroit parfait qui assoupissait les douleurs de son cœur.
Les jours où tout allait mal et qu’il ne voulait se livrer à personne, il se
rendait sous l’ombre de cet arbre pour s’asseoir sur cette pierre bombée. Le
seul fait d’être là, en contemplant la nature et en décortiquant de ses
prunelles les branches de cet arbre, lui garantissait une sécurité sans égal,
une paix indestructible et un amour infini. C’était son coin secret à lui. A
part lui, personne d’autre ne s’y intéressait. L’ombre de l’arbre était d’une
douceur inclassable et le renouvellement de ses feuilles passaient toujours
presqu’inaperçue aux yeux de Kocker. On aurait cru un arbre magique qui ne
perdait jamais son feuillage et par conséquent offrait une fraicheur permanente
à cette pierre.
Ce jour-là il n’était pas question de se rendre sous l’ombre
secrète parce qu’il craignait d’aller y vivre des événements mystérieux comme
c’était le cas depuis le début de sa journée… Il écrivait à partir de la première
page de son cahier, ventre aplati contre son lit.
**********Il
était un jour au collège de Poudry**********
Je m’étais réveillé un
beau matin et c’était un jour officiel. Pour tout dire, à mon réveil, rien ne
distinguait ce jour des jours ordinaires. Comme il m’était de coutume, je
devrais me rendre au collège de Poudry. Le collège de Poudry était le seul
collège public de notre petite ville Poudry de cinq mille habitants selon les
derniers recensements du ministère territorial… J’y faisais la deuxième année
du collège. J’allais bientôt fêter mon dixième anniversaire. A cet âge, j’étais
normalement un peu petit pour faire la deuxième année du collège comparé aux
autres de ma promotion. Mais il faut noter que le directeur de l’école primaire
et publique de Poudry m’avait fait sauter deux classes sous prétention que
j’étais un enfant surdoué. Pour moi, la journée s’annonçait belle comme
d’habitude…
On avait normalement un cours d’histoire à la première
heure, mais il était déjà un bon moment que notre professeur d’histoire ne
venait plus nous dispenser des cours. Le moment était par conséquent bien
choisi pour causer et rire avec des amis, mais ce ne fut pas le cas. En effet,
le principal du collège de Poudry, un quarantenaire au nom de Tingué Tiry,
passa très tôt le matin nous annoncer la nouvelle : nous avions un nouveau
professeur d’histoire qui…
C’est à ce moment qu’a commencé mon calvaire. Des phénomènes
mystérieux qui tantôt me hantaient l’esprit et tantôt m’enhardissaient le cœur.
C’est dans cette histoire que Pépé m’abandonnait pour la première fois de ma
vie. Elle, je l’avais connue depuis mon enfance. Elle s’appelait Drama Pépéline
et vivait à deux centaines de mètres de la maison de ma mère. Elle avait deux
ans de plus que moi. Il faut dire que c’était une amie d’enfance… Elle s’était
envolée… Pourrais-je la reconquérir un jour ? Qui d’autres pourrait
m’offrir ses beaux sourires sur ses lèvres fraiches qui embellissaient de plus
son visage éclatant… ? Mais m’aimait-elle vraiment comme elle avait
l’habitude de me le répéter « Je t’aime de tout mon sang à jamais
pour le meilleur et pour le pire » ? Le vrai amour ne se définit-il pas
dans des circonstances de dures épreuves ?
Il s’arrêta un instant. Décontextualisées, ses mirettes
posées sur le mur de son chevet, critiquaient sa peinture rendue jaunâtre sous
la lumière jaune de son ampoule. « Pourquoi ne pourrait-on pas le peindre
autrement ? Comme cela par exemple… Ce serait plus joli et magnifique à
voir… » Il recontextulisa ses regards après une minute de critique. Ses
pensées revinrent alors sur les dernières phrases de son écrit. « Mais qu’est-ce que j’écrivais… Etais-je
en train de remettre en cause la loyauté des sentiments de Pépé pour
moi ?... » Ses yeux se perdaient à présent sur le mur tantôt
critiqué. Il voyageait dans le temps pour revivre les beaux moments de
causeries et les belles balades avec Pépéline. Et boom ! Tout son corps
s’évanouit de sentiments… Un truc bizarre se produisit à cet instant :
comme par magie, ses regards percèrent le mur et fixèrent une panthère noire,
même que celle qui venait de le terrifier avec Pépé sur le chemin de retour. Il
sursauta et remuait ses yeux… La panthère n’était plus là dans cinq seconde
après… Il rabaissa alors sa tête comme si de rien n’était et continua à se
confier…
Mais il faut reconnaître que ma journée n’avait pas été
seulement une succession de choses bizarres… En effet, jusqu’à ce matin-là, je
ne connaissais que la grandeur de monsieur Tiry. Une grandeur, due à sa
célébrité dans ma ville ; une grandeur qu’on traiterait méprisante… aux
premières vues et aux dires des autres. Néanmoins, derrière cette grandeur,
j’ai découvert une noblesse d’esprit, un homme au cœur grand, un homme au cœur
généreux, un homme qui peut pleurer d’empathie… Je n’étais jamais si proche de
lui auparavant. Qui sait ? Peut-être un jour arrivera où je serai encore
plus proche de lui au point où je réussirai à lui confier mes peurs et me faire
répondre aux questions que seul un père peut répondre à son fils. Je l’espère
vraiment…
Récits De Mes Confidences Ecrites n°0001, Poudry
le…
A peine finissait-il de référencer son récit qu’une force
inconnue lui arracha de ses mains, son écritoire et puis, les papiers garnis se
désagrégèrent du lot et se mirent à danser. Kocker, bouche bée, notoirement
impuissant et d’un regard ahuri, regardait ces papiers se trémousser dans son
baldaquin. Il n’était jamais étonné de la sorte. C’en était trop pour une seule
journée. Il se demandait si la journée allait un jour boucler ses peines. Il ne
voulait rien dire à sa mère, ça lui venait parfois dans la tête de se confier à
sa mère mais à toutes les fois, une force le retenait… Ses feuilles de
confidences se volatilisèrent dans la nature en sortant par la fenêtre après
une minute de danse… Il ne s’était pas encore remis de son étonnement qu’il
entendit des roucoulements féroces. Il se leva, se dirigeant vers sa fenêtre.
Boom ! Un truc léger heurta son visage et devant lui sur le pied de sa
fenêtre, sept pigeons aux regards aigris manifestaient leur mécontentement en
roucoulant sombrement.
-
Mais qu’est-ce que vous êtes courroux contre
moi ? Que vous ai-je fait ? Kocker leur parlait mais ceux-ci refusaient de l’écouter et
affichaient de plus en plus un caractère véhément et menaçant, le tout couronné
d’une grossièreté discourtoise.
-
Mais… mais c’est quoi vous avez… vous
avez sur vos têtes ? Leur demandait-il.
En effet, les sept pigeons d’un noir cendre avaient chacun
sur la tête un drapeau flottant. C’était un tissu rectangulaire au fond rouge
vif, sur lequel il pouvait nettement reconnaître le signe W barré et encerclé
de fond blanc, ce signe qui lui rappelait immédiatement le bracelet du
professeur Keller. Après le départ des oiseaux, il se rabaissa pour ramasser un
courrier auprès de ses pieds.
Cher Kocker,
Nous aimerions bien nous réjouir de votre admission
définitive dans le monde des sorciers mais nous regrettons amèrement de ne pas
pouvoir vous offrir ce privilège. Nous nous contentons à vous souhaiter une
bienvenue rassisse. Nous vous avons très recherché sans succès. Nous avons un
conseil pour vous : n’avisez jamais à confronter la prophétie de John
Brown. Sachez que nous connaissons par cœur le jour, l’heure et la minute de
votre naissance ; et nous savons bien ce qui est arrivé à votre père…
Recevez vivement nos
sentiments.
Associations des sorciers de Poudry, en
étroite collaboration avec tous les mages du monde « Les Ambassadeurs De
John Brown » ; sous les ordres de John Brown ; Lue et approuvée
par tous.
Lettre d’avertissement classée «
les affaires de grande envergure n°0079 ».
« Vous savez ce qui est arrivé à mon
père ? Vous le savez ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Quand
est-ce que j’en aurai clair dans ma cervelle ?... » Assis sur son
lit, tête baissée sur les propos méchants
de la lettre qui venait de lui être livrée par les pigeons, il s’imaginait
beaucoup de choses… L’avant dernière phrase de la lettre lui frappait avec une amertume
indescriptible aux yeux… Et les questions s’en suivaient… Il releva soudain la tête :
un hululement venait de la fenêtre. Deux hiboux étaient sur le pied de la fenêtre
portant chacun un courrier au bec.
- Encore
des oiseaux chez moi ? Dit Kocker d’un ton méchant mais les deux hiboux semblaient
pacifiques… Vous au moins vous êtes polis, remarqua-t-il finalement. Les courriers
sont à moi je devine… Alors donnez-les-moi. J’espère que c’est tout sauf menace…
Il prit les courriers et les oiseaux s’étaient envolés…
Mon Seigneur Kocker Luti dit ‘‘Scarabée Rhinocéros’’
C’est avec grand honneur et sur un ton vénéré que nous vous
adressons nos loyales félicitations car vous venez d’être admis définitivement dans
le monde des sorciers par la brûlure de votre signe au bras gauche. Le monde
attendait ce moment avec impatience. Nous vous disons bienvenue au monde des
sorciers.
Recevez nos sentiments les plus distingués.
Mon seigneur Kocker Luti,
Nous avons l’honneur de vous rappeler votre mission :
briser la prophétie de John Brown. Vous devez vous préparer pour combattre les
monstres du mal dans les jours à venir. Nous ne voudrions pas vous effrayer
mais il est impossible de clore cette lettre sans vous dire que le combat sera
terrible. N’ayez pas peur ! Vaca Voco Dama Panthera est en route envers le
monde ordinaire à votre rencontre. Nous vous annonçons par la même occasion que
le voyage de Vaca Voco nous a valus l’emprisonnement de notre grand professeur
John Yata à Johnland par les soldats de John Brown sous l’ordre de ce dernier.
Nous espérons vous voir bientôt pour plus de détails.
Recevez nos sentiments les plus distingués.
L’odyssée des rêves
Il éteignit sa lumière et se blottit sous sa couverture… Ses
sens s’affaiblissaient doucement, ses paupières… son attention s’affaiblit, il
ne se souvenait plus de rien : le sommeil avait pris le contrôle du jeune
Kocker. Il fallait qu’il dorme ; il fallait qu’il se désentiche un moment
de toutes ces choses qui tantôt le hantaient l’esprit et tantôt lui rendaient
plus audacieux ; il fallait qu’il oublie un peu sa journée ne serait-ce
qu’une minute ; il fallait…
Un gros point lumineux sorti de nulle part, se dirigea tout droit
sur le jeune Kocker endormi et s’éteignit sur son front. Son Morphée prit
aussitôt le contrôle pour effectuer ensemble avec lui une odyssée formidable. Ils
découvrirent une grande ville. C’était une grande cité, une ville à part et entière
La beauté de la ville leur volait les yeux. Elle était faite de beaux et grands
immeubles, des villas tout simplement d’une clarté inclassable. De beaux
jardins… Ils arrivèrent à un niveau, son
Morphée et lui, c’était la lisière de la cité qui se définissait par une grande
rivière.
-
Mais où allons-nous, laissant derrière
cette magnifique ville ? Dit Kocker au Morphée.
-
Tu devras continuer seul l’odyssée, lui
dit le Morphée. J’ai fini ma part de route. Je te laisse ici. Sers-toi de cette
pirogue, en doigtant une vielle pirogue qui vivait là toute seule on aurait dit
des siècles maintenant. Va de l’autre côté de la rivière…
-
Mais non ! Ce n’est pas possible…
ne m’abandonnez pas… accompagnez-moi…
-
Cela n’est pas faisable. Continue seul
ta route…Je t’attendrai ici pour te ramener à la maison. Ne reviens pas en
retard, mon temps est calculé…
-
Je ne bougerai pas sans vous ! Et
si je me perdais ?
-
Tu ne te perdras jamais jeune homme, une
force te guidera…
-
Pour l’amour du ciel, je vous en prie,
ne m’abandonnez pas !
-
Je n’ai pas le droit de traverser cette
rivière jeune homme ! Si j’ose le faire, je cours le risque de ne pas
revenir ; et toi, tu ne pourras plus jamais retrouver le chemin de retour…
A ces phrases, le Morphée des rêves disparut…
Kocker se mit à piroguer… Une fois à l’autre bout de la
rivière, comme guidé par une force inconnue, il déboucha sur un grand château.
Il n’y avait pas de temps à perdre. Il fut accueilli avec un profond respect.
- Bienvenue
mon Seigneur, lui fit un monsieur robuste tout en se prosternant devant lui.
- Dites-moi
pourquoi suis-je ici ? Dit Kocker d’une voix pressée.
- Eh
bien…
- Mais
attendez, fit Kocker, regard calé sur des papiers posés sur une table… Mais ce
sont mes papiers de confidences ça, qui viennent de disparaître…
- Oh
oui, vous avez raison.
- Alors
pourquoi ça chez vous ?
- Vous
comprendrez tout… Se dirigeant vers la table, le monsieur prit un vieux livre
qui portait : La prophétie de John Brown. Il lui tend le livre et
lui dit : prenez mon Seigneur. Tout ce dont vous devez savoir sur la
prophétie de John Brown y figure… Nous espérons vous revoir bientôt pour
commencer le combat…
- Mais
de quel combat vous parlez ?
- Le
livre en parle… Vous êtes le seul qui peut briser la prophétie de John Brown…
Notre Seigneur John Yata est en prison…
- Qui
est John Yata et pourquoi il est en prison ?
- Vous
le saurez bientôt mon Seigneur… Il est en prison parce que c’est le prix exigé
par John Brown avant de laisser Vaca Voco dite Dama Panthera voyager vers votre
monde…
- Vaca
Voco ? J’ai l’impression que j’ai déjà vu ce nom…
- Bien-sûr !
Elle arrivera bientôt à vous pour vous apprendre des choses que vous ignorez
encore…
- Eh,
je dois vous laisser sinon…
Kocker quitta la résidence avec prestesse. Il atteignit bientôt
la rivière avec le vieux bouquin qu’on lui eût remis en main. Il prit la
pirogue. En traversant la rivière, le bouquin glissa dans l’eau et fut emporté
par le courant à son insu… De l’autre côté de la rivière, il ne vit pas le
bonhomme qui l’avait accompagné…
« Où est-ce que vous êtes parti ?... Où
êtes-vous » Kocker hurlait très fort, visiblement perdu dans cet univers
fabuleux…
-
Qu’est-ce qui ne va pas, Koko ?
C’était sa mère qui vint de frapper à sa porte, alertée par ses cris horribles.
-
Maman tu es là ? Kocker se réveilla
et se jeta dans les bras de sa mère, histoire de calmer sa peur…
-
Tu as fait un cauchemar mon fils ?
-
J’étais perdu dans un rêve, maman.
J’avais cru ne plus jamais te revoir…
-
Oh Koko, j’en suis désolée ! C’est
juste un rêve… Tu es fatigué, c’est surement la cause…
-
Non maman ! Eh, mais attends maman…
je… je me rappelle maintenant. J’ai toujours fait le rêve similaire maman… oui,
presque toujours… Se souvint-il. Tout devenait clair dans sa tête : c’est
dans les rêves qu’il entendait parler de la prophétie de John Brown. Ses doutes
lors du cours du professeur Keller s’étaient résolus…
-
C’est la fatigue mon fils… Ton rêve
parle de quoi ? Veux-tu me raconter ?
-
Maman j’ai un monde dans mes sommeils…
Je visite un monde gigantesque dans mes rêves…
- Tous les enfants de ton âge font des rêves de ce genre, même parfois les grands. Même moi, il y de cela une belle lurette que je ne faisais que le même rêve : des pigeons noirs férocement agacés me demande de leur rendre une chose que j’aurais cachée dans un de mes coffres et moi à chaque f