Les noces
Ecrit par Farida IB
Cynthia CLARK…
C’est aujourd’hui le jour de mon mariage coutumier et en ce moment tout le monde s’active dans le jardin de Véronique, la mère d’Austine pour accueillir Joe et sa famille. Il n’y a rien de grandiose, il viendra juste se présenter à mes tuteurs et donner la dot. Nous aurions voulu que le reste se fasse aussi simplement que possible, mais la mère de Joe n’a fait qu’à sa tête malgré nos recommandations et le peu de temps imparti. Je n’ai même plus la force d’imposer quoi que ce soit, en réalité tout ce que je veux, c’est qu’on en finisse. Je suis tentée de reporter ces noces, mais quand je vois l’engouement de tout le monde autour de l’évènement, je m’efforce de ne pas tout gâcher si près du but.
Pour le moment, j’ai profité de l’absence des autres pour me réfugier dans la chambre de Véronique, ici personne n’aura idée de venir me chercher. De toute façon, il reste deux bonnes heures avant le coup d’envoi de la cérémonie. Je me rends d’abord dans la salle de bain et m’applique à rincer leur masque qui me donne envie de vider tout le contenu de mon intestin. Je me mets ensuite sous la couette et quinze minutes plus tard, impossible de fermer l’œil. J’ai la tête qui tourne au point où une envie impérieuse de chialer me submerge. Je ne sais pas pourquoi j’ai les nerfs à fleur de peau dernièrement, impossible de retenir mes larmes.
Je finis par m’assoupir quelques minutes seulement avant d’entendre Austine m'appeler partout dans la maison. J’ouvre mes yeux et souffle un grand coup avant qu'elle ne débarque.
Austine (passant sa tête par l’entrebâillement de la porte) : te voilà enfin !! (levant les yeux au ciel en rentrant) Toi vraiment, tu n’as rien trouvé de mieux à faire que de venir te cacher ici pendant que tout le monde s’échine pour toi ? Bouge-toi les fesses, madame Stone (l’esthéticienne) sera là d’une minute à l’autre.
Moi sanglot dans la voix : on est vraiment obligé de faire tout ça ?
Austine (fronçant les sourcils) : qu’est-ce que t’as encore ? On a travaillé d’arrache-pied pour que ces deux jours soient une réussite, tu ne vas pas nous lâcher à la dernière minute.
Moi (peinant à me redresser) : je ne me sens pas du tout bien.
Elle pose sa main sur mon front et le retire aussitôt.
Austine mine inquiète : mais tu es toute brûlante et toujours aussi livide en dépit des soins de beauté.
Elle se met à fouiller le tiroir sûrement à la recherche d'un médicament, Abigaël et Véronique arrivent à leur tour.
Abigaël maugréant : non mais oh, on vous cherche partout ! Ce n’est pas le temps de jouer à cache-cache, nous sommes à la bourre. (me regardant fixement) Ouch, mais tu as une tête de Zombie.
Austine : elle nous fait de la fièvre.
Véronique plissant le front : comment ça ? Elle est malade ?
Austine : c’est ce que je constate, je pensais que c’était une crise de panique, mais là, je crois qu’elle fait un palu.
Moi éclatant en sanglots : c’est vraiment ma chance, tombée malade le jour de mon mariage.
Abigaël l’air agacé : rhooo la revoilà en train de pleurer, à force tu n’en auras plus de larmes dans ton corps.
Je redouble de pleurs sous le regard ahuri de Véronique et Abigaël, Austine finit par trouver une boite d’efferalgan effervescent. Elle fait dissoudre une tablette dans l’eau avant de me tendre le verre. Je le porte à peine à ma bouche que je me retrouve la tête dans les toilettes Austine massant mon dos.
Abigaël (secouant la tête) : elle ne peut pas se marier dans un tel état, il va falloir reporter.
Austine : tu es folle ?
Moi : c’est peut-être mieux.
Véronique (du tic au tac) : Cynt (je réponds.) c’est quand la dernière fois que tu as eu tes règles ?
Là, elle m’envoie dans le cogito, je ne me souviens plus du tout de la dernière fois que j’ai vu ces choses.
Moi (levant la tête dans sa direction) : je vais vérifier, Abi envoie-moi mon téléphone s’il te plaît. Ça doit être dans la chambre d’Austine.
Abigaël : ok
Véronique : donc tu ne sais pas ?
Moi : pas vraiment !
Véronique : alors là ma fille, tu es sans doute enceinte ! Je me disais bien que ton histoire que tu vomis tout ce que tu manges, en plus d’être blanche comme un cachet d’aspirine et tu pleures n’importe comment là était trop louche.
Moi : hein ???
Austine : ah ouais ?
Véronique : ne me regardez pas comme ça, je dis ce que je vois.
Austine (pendant que je me rince le visage) : je n’y avais pas vraiment réfléchi, mais maintenant que maman le dit, je pense que tout porte à croire ça, tu l’es.
Moi : hmmm.
Austine (tapant dans ses mains en sautillant) : c’est génial ! Je serai tata, si c’est une fille, on l’appellera Faith et si c’était le contraire…
Moi l’interrompant : ne te berce pas trop d’illusions, c’est peu probable, j’ai arrêté la pilule quand j’ai emménagé chez Joe certes, mais nous nous étions toujours protégés pendant nos ébats.
Véronique (levant les yeux au ciel) : Seigneur les enfants de 90, vous étalez vos vies sexuelles comme ça devant vos mères sans gêne !
Austine : rhooo maman arrête pour toi, on ne tombe pas enceinte en buvant de l’eau à ce que je sache.
Abigaël (débarquant dans le vestibule) : qui est enceinte ?
Nadia se tenant derrière elle : oh ça se voit tant que ça ?
On la regarde étonnées puis tout le monde parle en même temps.
Abigaël/Moi : tu es enceinte ?
Austine : on est supposé voir quoi ?
Véronique : pardon ?
Elle baisse la tête comme un enfant qu’on a attrapé en train de faire une bêtise avant de nous lancer un regard de chien battu.
Nadia : je pensais que vous parliez de moi.
Véronique (la fustigeant du regard) : parce que tu es enceinte ?
Nadia tête baissée : je l’ai su il y a trois jours.
Abigaël : c’est pour ça que tu es aussi calme ? Je me disais bien, quelque chose clochait.
Austine : je l’avais remarqué aussi, mais petite comment tu as fait ?
Véronique grondant : la même chose que Cynthia ! C’est pour que ton père vienne me faire le bruit ici que c’est moi qui cautionne tes choses. Que vais-je dire à ton père ?
Elle se met à pleurer à chaudes larmes dans les bras d’Abigaël, Austine les rejoint et la prend à son tour dans ses bras.
Austine : ne pleure pas ma chérie, un enfant est toujours une bénédiction. Si tu connais le père, c’est déjà ça, au cas où tonton Albert te chasse de chez lui, je suis là pour t’accueillir les bras ouverts.
Nadia reniflant : il me tuera, c’est sûr.
Moi : mais non, il n’en sera rien.
Véronique : moi je te tuerai avant même qu'il ne pense à le faire, Kochiaaa !!
Austine : maman !!!
Véronique : elle a vraiment déconné sur ce coup, et son examen ? Le bac est seulement dans deux semaines, elle pense pouvoir s'en sortir dans son état ?
Austine : elle s’en sortira maman (cherchant à capter son regard) n’est-ce pas que tu vas nous décrocher ce bac avec mention ?
Elle hoche la tête.
Austine : il faut que tu me donnes ta parole.
Nadia la voix enrouée : je le ferai.
Véronique : tu as intérêt en tout cas !
À ces mots, elle sort de la chambre en claquant la porte, plombant l’atmosphère dans la salle. Je m’allonge la tête posée sur le montant du lit en réfléchissant sur ce qu’elle vient de dire. Nadia se calme finalement et s’assoit avec les autres d’un côté du lit.
Abigaël à moi : bon, nous sommes en train de perdre de vue l’essentiel dans tout ça, est-ce que tu es enceinte ou pas ?
Moi (haussant l’épaule) : pas sûr, enfin, ce n’est pas évident. (répétant) On s’est toujours protégé… Euhh…
Austine (me fixant avec insistance) : euh quoi ? Madame Noumondji ?
Moi (me cachant le visage entre les mains) : et bien, il nous ait arrivé une ou deux fois de zapper sur les préservatifs après avoir reçu les résultats de nos examens respectifs.
Austine en m’imitant : et bien toutes mes félicitations ! À toi aussi Nadia. (ton impérieux en me fixant) Maintenant, tu me feras le plaisir de te ménager pour vivre les deux plus beaux jours de ta vie, on ne se marie pas tous les jours. Grossesse ou pas grossesse, tu dois être belle sur les photos.
Moi la petite voix : d’accord maman, j’essaierai.
Nadia : lol !
Abigaël : Aus a raison, tu nous as déjà fait rater beaucoup de choses comme ça, quand je pense que j’ai veillé jour et nuit pour préparer l’enterrement de vie de jeune fille qu’on a finalement avorté !! Tsuippp !!
Nadia : vraiment, elle nous a fait rater le groove. Moi qui voulais prendre le vol pour une fois dans ma vie en plus à bord d’un jet privé. Hawaï allait sentir !!
Moi souriant : ce n’est que partie remise les filles.
Austine toisant Nadia : petite tu viens de griller ta carte des grooves pour la vie (elle change directement de mine.) on s’occupe de ton cas plus tard. Bon les filles ça traîne, Abi va nous chercher un test à la pharmacie. Nous improviserons un programme selon le résultat du test.
Nadia la voix à peine audible : il m’en reste deux que je n’ai pas utilisés.
Austine haussant le ton : et tu attends quoi pour nous l’envoyer ?
Elle sursaute et se lève telle une automate pendant qu’Abigaël et moi regardons Aus choquée.
Moi : c’est comment ? Pourquoi tu cries sur l'enfant ?
Austine (prenant un grand souffle) : je stresse à mort, rien ne se déroule comme prévu.
Moi (lui caressant l’épaule) : tout ira bien, je vais me ménager comme tu l’as dit.
Elle hoche lentement la tête et soupire, il faut le dire, c’est elle qui gère depuis un mois. Les filles nous ont porté un sérieux coup de main, la mère de Joe et la sienne aussi, mais c’est elle qui s’est occupée du gros lot des préparatifs. Elle était partout à la fois, elle a tenu à tout faire elle-même jusqu’aux décorations. Bon, ça, c’est parce qu’elle n’a pas voulu qu’on fasse recours à une organisatrice.
Nadia revient avec les tests et nous avertit au même moment que l’esthéticienne était là enfin. Elles l’installent pendant qu’Austine me suit dans la salle de bain pour faire le test, je plonge le boîtier dans mon urine comme indiqué sur le carton et hop ! Sous la couette.
Austine riant : qu’est-ce que tu fais ?
Moi : toi regardes, j’ai le trac.
Austine : mais quel bébé ! Et dire que tu seras bientôt maman.
Moi : je ne suis pas prête pour ça, je n’avais jamais songé à cela avant aujourd’hui. (secouant la tête dans tous les sens) Je n’y arriverai pas, c’est sûr que je serai la pire des mamans. Seigneur, je vais pleurer !!!
Elle revient s’asseoir à côté de moi et descend la couette jusqu’à ma poitrine avec un sourire moqueur scotché sur les lèvres.
Austine : en attendant, pleure de joie parce que tu seras bel et bien maman dans quelques mois et bingo, je serai tata doublement.
Je pose instinctivement ma main sur mon ventre et la regarde interdite.
Moi : tu me bluffes, c’est ça ? (non de la tête) Ne me fais pas stresser plus que je ne le suis déjà, je suis vraiment enceinte ? (oui de la tête) Are you really serious ? Oh my God, c’est le plus beau jour de ma vie !!!
Austine riant aux éclats : je pensais que tu voulais le contraire.
Nous nous mettons à faire un vrai boucan qui alerte les autres, elles déboulent en un temps record les yeux écarquillés.
Véronique : qu’est-ce que vous avez à crier dans toute la maison comme des folles ?
Austine excitée : elle est enceinte, les deux tests sont plus que positifs.
Elles me félicitent tour à tour pendant que je me remets à pleurer à chaude larme, mais pour une fois c’étaient plus des larmes de joie. La frousse de toute à l’heure à laisser place à un bonheur incommensurable.
Abigaël avec un rire de gorge : vous voulez finir les enfants au ciel ou quoi ? Il n’en restera plus pour nous autres.
On éclate d’un rire bruyant.
Moi (me saisissant de mon téléphone) : il faut que je l’annonce à mon chéri, il sera fou de joie.
Austine (reprenant le téléphone dans ma main) : nop, réserve lui la surprise pour la lune de miel. (rictus espiègle) Un supplément de cadeau en quelque sorte.
Moi sourire radieux : j’adore l’idée.
Austine : bon, je lance les hostilités. Prépare-toi, ça va être ta fête !! Une raison de plus pour renchérir la dot, maman, tu dois veiller à cela.
Abigaël : ohh yess !!
Nadia : encore lui-même, on va trop le saigner
Véronique (regard réprobateur vers elle) : tssssrrrr !!
Austine (balayant l’air de la main après son départ) : ça lui passera !
*
*
Joe NOUMONDJI…
Arthur (mon frère) taquin : bro je peux t’aider à filer en douce hein, vu comment tu transpires malgré le vent frais qui souffle.
Daniel riant doucement : c’est le stress et c’est normal.
Moi (lui donnant un coude) : vraiment ! Arrête de parler pour une fois, tu augmentes mon anxiété.
Arthur : pardon enlève mon corps dans ton histoire. Je ne t’ai pas obligé à convoler en juste noce.
Moi roulant des yeux : si tu n’as rien à dire d’objectif, laisse-moi me concentrer sur ce qui se dit devant.
Cela ne l’empêche pas pour autant de continuer à m’embêter. Nous sommes chez les Agbéko et les pourparlers sont déjà bien entamés. En ce moment, je suis mêlé à la foule avec Daniel et le play-boy notoire qui me fait office de frère. Daniel tient à être aux premières loges pour ne rien rater des détails afin de mieux se préparer à son tour alors que mon frère tient à jouer son rôle de best man à la perfection. J’avoue que j’aurai préféré ne pas l’avoir dans mes pâtes, hier il m’a entraîné de force dans tous les coins branchés de la ville soi-disant pour enterrer ma vie de célibataire avec ses potes. Je préfère taire ce qui s’est passé parce que vous risquez de griller ma carte auprès de ma femme (rire).
Dire que je suis heureux d'épouser la femme de ma vie est un euphémisme, toutefois je balise un peu vu la tournure que prennent les choses. Austine nous a appelé à la dernière minute pour faire des modifications par rapport au programme initial. Non seulement la cérémonie a été retardée d’une heure, mais parait-il qu’au lieu de trois sorties Cynthia n’en fera qu’une. J’espère au fond de moi qu’elle ne va pas changer d’avis parce que c’est le genre de truc qu’elle sera capable de faire encore qu’elle a des malaises qui n’en finissent point.
Mes tantes ont fini de donner tout ce qu’il y avait sur la liste, il ne reste plus qu’à déterminer le montant de la dot et l’orateur fait un peu trainer les choses. Lorsqu’ils donnent enfin leur « ok », un groupe de fille l’accompagne voilée devant l’auditoire sur un rythme traditionnel. Elles dansent un moment autour d’elle avant qu’on ne me demande de la rejoindre et ensuite, j’ai pour mission de dénicher la fleur que je suis venu chercher dans leur jardin. Au bout de trois tentatives échouées, j’ai les mains moites et les sueurs froides. Ma nervosité était à son comble lorsqu’elle émerge enfin dans le quatrième groupe toute belle dans sa tenue traditionnelle. Je la serre très fort dans mes bras en souriant de toutes mes dents.
Tout le monde éclate de rire et s'en suivit un brouhaha avant que les dignitaires de nos deux familles nous donnent une liste de recommandations. Notamment, j’ai la lourde tâche de prendre soin de la prunelle de leurs yeux pour le restant de nos jours et elle me devra respect et soumission tout au long. Pour conclure, ils évoquent la bénédiction des ancêtres pour un foyer harmonieux et fécond.
Nous prenons place ensuite pour le festin au cours duquel Cynthia m’abandonne parce qu’elle avait besoin de repos. Je suis rassuré qu’on ait au moins franchit la première étape parce qu’il n’y aurait plus de retour possible si elle venait à changer d’avis (rire).
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Austine AGBEKO…
Cynthia avance aux côtés de papa précédés de mes petits cousins qui jettent des fleurs sur le tapis blanc dressés pour l’occasion. Pendant leur progression, je me fais violence pour empêcher mes larmes de couler, Daniel, qui se tient à l’extrême gauche de Joe derrière Arthur, me regarde d’un air attendri qui m’apaise quelque peu. Je lui fis un sourire radieux auquel il répond. Je suis très heureuse qu'elle se marie et surtout que ce soit avec Joe. La cérémonie civile s’est bien déroulée très tôt ce matin, même s’il a fallu retoucher plusieurs fois son maquillage lors de la séance photo. Heureusement que tout se passe dans la résidence de ses beaux-parents, donc nous arrivons à gérer au maximum. Quand ils arrivent devant l’autel, papa chuchote quelque chose à Joe et lui donne ensuite une poignée de main puis s’éclipse aussitôt. Joe entreprend d’enlever le voile couvrant la totalité du visage de Cynthia les mains tremblantes, il passe par un court moment de sidération pendant lequel Cynthia lui fit un large sourire. Il faut dire que le rendu final est à couper le souffle, madame Stone a vraiment réussi le pari de sublimer Cynthia et sa robe est tellement magnifique. Ils se retournent enfin tous les deux vers le pasteur et celui-ci débuta son sermon.
Nadia (murmurant à mon oreille) : j’ai envie de faire pipi.
Je roule simplement des yeux, elle continue de se plaindre jusqu’à ce que le pasteur ne fasse une petite toux discrète. Tantôt, il leur demande de dire leurs vœux si éventuellement, ils en avaient. Joe qui prit la parole en premier.
Joe : je me souviens encore de ces jours où j’avais peur de t’approcher, et même de te parler. Quand j’ai finalement eu le courage de le faire, j’ai pris le plus gros râteau qu’il ne m’ait jamais été donné de prendre de toute ma vie. J’avoue que ça m’a traumatisé à vie, mais ce n’est pas pour autant que je me suis découragé.
Arthur le coupant : tu es un Noumondji, mon frère, un Noumondji ne lâche jamais.
(on s’esclaffe de rire)
Joe poursuivant : tu as toujours été mon fantasme d’amour et pour être franc j’ai encore du mal à réaliser que toi et moi ne feront désormais qu’une et seule chaire, dit comme ça, c’est banal. Sauf que pour moi, c’est comme un rêve devenu réalité. Tu es mon rêve ma perle, tu comptes à un point inimaginable pour mon cœur et pour ma vie. Je suis là et je serai toujours là quoiqu’il arrive, pour t’aimer et te protéger aux dépens de ma vie. Et pour reprendre, un célèbre vers de Beethoven, je dirai à jamais à toi, à jamais à moi, à jamais à nous.
Houraaaaa général.
Il n’y avait pas assez de mouchoirs pour essuyer les larmes de Cynthia donc nous l’avons juste laissé faire. Laissez, c’est trop fort !!
Elle finit par se calmer quelque peu avant de prendre la parole à son tour.
Cynthia : crois-moi que le rêve parmi nous deux c’est toi, l’amour, j’en ai connu et vu, mais avec toi ça prend une autre dimension. Cette bouffée d'air frais, ces fameux papillons qui gigotent dans le ventre, cette sensation de légèreté, de plénitude totale. Il n'y a qu'avec toi que je ressens tout ça, c’est avec toi que je suis vraiment moi-même, totalement épanouie et heureuse. Jamais je ne voudrais que personne d’autre m’aime si ce n’est toi et toi seul. Tu m’as montré par biens des occasions que l’amour, le vrai peut être abrupt et insensé mais pas déraisonnable. Je ne peux te promettre d’être moins susceptible avec le temps, mais je te promets de t’aimer de la racine de mes cheveux jusqu’à la pointe de mes orteils pour le restant de mes jours. (sourire à travers les larmes) Une chose est sûre, c’est que mon coup-de-poing sera toujours là pour accueillir celles qui oseront te regarder de travers sur notre passage. Que Dieu bénisse notre foyer et que l’éternité nous appartienne, je t’aime mon ange.
Nous criant : wwooouuhhhhhh !!!!!
Ils s’échangent ensuite leur alliance et le fameux « vous pouvez embrasser la mariée » se fait par un simple échange de baiser avant que Cynthia ne se jette dans ses bras sous les applaudissements et les cris de joie des invités. S’en suit une troisième séance de photo avec la famille et quelques invités.
Deux heures plus tard, ils ouvrent le bal sur Pretty hurts de Beyonce, ce fut le tour des parents avant qu’on ne se lance tous sur la piste. Je danse avec Daniel puis avec les filles à l'épuisement, un moment nous nous retrouvons à notre table avec Abigaël et Nadia qui se déchaîne sur une grosse part de la pièce montée.
Moi : arrête de te goinfrer, tu vas tomber malade après.
Nadia la bouche pleine : c’est trop délicieux ce gâteau.
Abigaël la taquinant : c’est le bébé, ce n'est pas elle.
Elle la toise.
Moi : maintenant que Cynthia et Joe ont l’air très heureux sur la piste, tu peux nous en dire plus sur ta grossesse ? J’ai du mal à imaginer qu’avec tous les conseils qu’on vous donne au centre des jeunes filles, tu tombes encore dans ce genre de piège.
Elle soupire et remet le morceau qu’elle était sur le point de manger sur le papier.
Nadia : qu’est-ce que vous voulez savoir de plus ? Je suis enceinte, j’ai fait le test et c’était positif.
Abigaël : ça, tu l'as dit, mais c’est qui l’auteur ?
Nadia : Kylian.
Moi : Mbappé ?
Abigaël mdr : si ça pouvait être lui kiakiakia, c’est un ″rienneux″ au quartier. (à Nadia) Je pensais qu'il t'avait quitté pour Sandra.
Moi : c'est qui Sandra ?
Abigaël : une voisine
Nadia : il est revenu entre temps malgré qu’il soit toujours avec elle donc j’ai décidé de lui faire un enfant pour le garder définitivement pour moi.
Moi dépitée : tu as fait exprès de tomber enceinte ?
Abigaël l’air choqué : parce que tu penses qu’un enfant peut retenir un homme ? Ce mec ne t’aime pas, il a profité de la première occasion pour se barrer et toi tu ne trouves à faire que de le pieger avec une grossesse. Tu penses un peu aux conséquences ?
Moi rencherissant : comme fuir ses responsabilités par exemple, tu vas gérer ça comment ?
Nadia un geste évasif de la main : je l’aime moi et c’est tout ce qui compte.
Je commence à chauffer sur mon siège et m’apprêter à lui coller une gifle lorsque Daniel arrive pour m’entraîner vers la piste. Parait-il que la mariée se prépare à lancer le bouquet, j'oublie expressément Nadia et son délire et me met dans l'ambiance. Nous nous attroupons toutes derrière Cynthia très excitée. Elle gesticule plusieurs fois avant de se retourner pour marcher normalement dans ma direction. Je la regarde perplexe lorsqu’elle me remet directement le bouquet et m’incite à me tourner. Je tombe sur Daniel un genou à terre et ça a fait tic dans ma tête.
Moi (me cachant le visage) : ohh mon Dieu, nonnnn ???
Daniel hochant la tête : chérie veux-tu faire de moi l’homme le plus heureux de la terre en m’épousant ?
Les filles : dis oui, dis oui…
Moi : ouiiiiiii !!! Ouiii, je le veux
Il me place la bague ensuite vous savez comment c’est, je suis juste waoohh !!! Je reçois une tonne de félicitations, papa souriait fièrement et maman avait fondu en larmes. Quand le calme revient je me mets à l'écart avec Cynthia que je boude un peu.
Moi : petite cachotière même pas soufflée ça un peu à la sœur !
Cynthia me faisant un clin d’œil : c’était mon cadeau pour le mariage féerique que tu as organisé pour moi.
Moi : j'étais avec toi tout le temps, quand est-ce que vous avez manigancé cela ?
Cynthia sourire moqueur : les téléphones sont là pour ça.
Moi émue aux larmes : tu sais que je t’aime ?
Cynthia riant : je ne doute pas une seule seconde, je t’aime aussi sœurette. On se voit à ton mariage pour célébrer ça en grande pompe.
On se fait un câlin.
Moi (lorsqu’on se sépare) : trois mois, c’est vraiment long, je ne peux pas tenir sans toi.
Cynthia : et moi alors ? (sur un ton de confidence) tu sais où il m’amène ?
Moi grimaçant : il tient à te faire une surprise et puis c'est une partie de ma vengeance.
Cynthia : lol souffle un peu je ne lui dirai rien. Ça me tue de ne pas savoir !!!
Moi sourire espiègle : tu le sauras bien assez tôt, bon, il faut que j’aille faire la fête avec mon fiancé.
Cynthia : c’est important, je dois également aller me changer. Le vol est dans deux heures.
Moi : n’oublie pas de te rendre immédiatement chez un gygy pour ce que tu sais.
Elle hoche la tête et s’en va, deux heures plus tard, nous les laissons à l’aéroport et retournons chez Daniel pour finir la soirée en beauté.