Nouvelle amitié
Ecrit par Djelay
La semaine s’écoula très rapidement. Durant tout ce temps Djelay resta enfermée dans la maison comme un oiseau en cage. Elle s’ennuyait. Heureusement qu’elle avait Mme Roy avec qui elle discutait et passait son temps. Elle avait à maintes reprises tenté de l’aider dans ses tâches quotidiennes mais celle-ci, l’en empêchait prétextant qu’elle était l’invitée de M. Tremblay. Et quoi encore ? Elle n’avait pas l’habitude de rester sans rien faire et bien qu’elle l’eût usé de tous ses charmes pour convaincre Mme Roy de la laisser l’aider, cette dernière restait inflexible. Bon sang ! Elle allait finir par mourir d’ennui. Max était tout le temps parti pour le travail. Elle ne le voyait qu’aux heures du dîner. Après il partait s’enfermer dans son bureau et elle ne le revoyait que le lendemain soir. Il lui adressait à peine la parole. Francis s’était lui aussi montré distant depuis leur sortie au parc. Il l’évitait et ne lui lançait qu’un simple « bonjour » quand ils se croisaient. A en voir l’ecchymose qui entourait son œil gauche, Elle se doutait que Max et lui avait eu ce soir-là, un entretien qui avait tourné en altercation. Mais de quoi se mêlait ce goujat? Il ne voulait pas d’elle et ne voulait pas non plus qu’un autre homme s’approche d’elle. Elle vivait certes dans sa maison mais ça ne lui donnait pas le droit de décider de qui elle côtoyait ou pas. Elle se sentait seule dans cette maison, dans ce pays. C’était dans ces moments de solitude que sa famille lui manquait. Si seulement elle avait une amie. Soudain, elle se souvint de la fille du parc.
- Leslie ! murmura-t-elle.
Djelay était assise au bord de la piscine les pieds jouant dans l’eau. Elle portait un Top rose qui laissait entrevoir son nombril et un short blanc très court. Le temps était timidement ensoleillé et elle avait jugé bon de le passer au bord de la piscine toute seule puisque tout le monde était parti. Maryline était sortie avec son amie Sandra qui avait autrefois eu une relation avec Max. elle l’avait accidentellement entendu lors d’une discussion entre les jumeaux. Depuis elle ne supportait pas entendre le nom de cette fille car elle soupçonnait Max de l’aimer encore et ça lui brisait le cœur. Francis s’était rendu au club comme d’habitude et Max avait prétendu avoir une réunion avec des investisseurs.
- On est Dimanche bon sang ! Il n’avait pas besoin de trouver des prétextes pour m’éviter. C’est absurde. Maugréa- t-elle.
Il était chez lui et c’était elle l’intruse. Si elle le dérangeait autant il n’avait qu’à le lui dire ouvertement. Elle serait prête à rester enfermée dans sa chambre chaque fois qu’il serait à la maison.
- J’en ai marre ! De cette solitude, de cette vie. Susurra-t-elle.
Elle se leva, décidée à passer à coup de fil à Leslie. Elle se rendit dans sa chambre pour récupérer le numéro qu’elle avait soigneusement gardé dans son calepin. Max avait eu la délicatesse de lui installer un téléphone dans sa chambre. Parfois il se comportait comme un véritable ange gardien. C’était de ce Max dont elle avait besoin.
- Allô ? Leslie répondit aussitôt.
- Bonjour ! C’est toi Leslie ?
- Oui. Qui est ce ?
- Djelay ! Nous nous sommes rencontrées au…
- Je me souviens parfaitement de toi. Comment vas-tu Djelay ?
- Plus ou moins bien.
- Qu’est ce qui ne va pas ? Je perçois de la tristesse dans ta voix.
- Je me demandais si l’on pouvait se voir pour discuter.
- Maintenant ?
- Euh… Si tu es occupée, on peut remettre ça à…
- Non non ! Maintenant c’est parfait. Pour tout te dire tu tombes à pic. Je m’ennuyais devant la télé. Alors, où souhaiterais tu qu’on se rencontre ?
- Eh bien, je ne connais pas la région.
- Dans ce cas, on se retrouve au parc ?
- Très bien. A tout de suite. Elle raccrocha et se précipita dans sa chambre pour se changer.
Le parc débordait de monde. Les enfants couraient dans tous les sens sous le regard vigilant de leurs mères. Djelay adorait ce parc. Elle s’y sentait libre et détendue. Elle choisit de se mettre à l’endroit même où Leslie et elle avaient fait connaissance. Elle y resta peu de temps avant que celle-ci ne la rejoigne.
- Bonjour Djelay ! Lança joyeusement Leslie avant de l’embrasser sur les joues.
- Bonjour Leslie. Répondit Djelay.
- Tu n’avais pas l’air d’aller bien quand on s’est parlé au téléphone. Je t’emmène au « petit paradis ». C’est un salon de thé. Ajouta-t-elle en voyant l’air confus de Djelay. Tu me raconteras tout une fois là-bas.
- D’accord. J’adore ta robe. Leslie tourna sur elle-même enjouée.
- Eh bien mon mari me l’a offerte hier soir.
- Je la trouve très jolie et toi aussi d’ailleurs. Leslie portait une robe patineuse bleue marine avec ceinture nœud papillon qui lui arrivait juste au genou.
- Entendez-vous ça ? Elle cria presque comme si elle s’adressait aux gens qui les entouraient. La reine de beauté me trouve jolie. Djelay éclata de rire.
- Non mais c’est vrai ! Tu t’es vu ma belle ? Tu es magnifique dans cette jupe. Tu n’as pas remarqué tous ces mecs qui ne cessent de te regarder ? elle désigna un groupe d’hommes qui regardaient dans leur direction.
Djelay portait une longue jupe paysanne couleur arc-en-ciel de taille haute avec un top court d’une blancheur éclatante. Ses sandales compensées en cuir velours de couleur marron étaient parfaitement assorties à sa tenue.
- Je te signale que nous sommes deux ici Leslie. C’est peut-être toi qu’ils regardent.
- En plus on est modeste. Que de qualités chez cette bombe. Les deux amies rirent en chœur. Viens je suis garée pas loin du parc.
- Tu as une voiture ?
- Oui. Une petite Mercedes rouge.
- La classe ! Leslie se mit à rire de bon cœur.
Le « petit paradis » était un adorable salon de thé. La décoration était très soignée. Chaque meuble était joliment disposé. Les banquettes, la tapisserie, les délicieuses odeurs de pâtisserie, de thé et de café se mêlaient faisant de cet endroit un lieu paradisiaque comme son nom l’indiquait. Djelay n’avait jamais été dans un salon de thé bien qu’elle en ait vu quelques-uns en côte d’Ivoire. L’endroit l’enchantait ce qui n’échappait pas à Leslie.
- Pas besoin de dire un mot. Je sais que tu adores.
- Tu ne sais pas à quel point. C’est magnifique et je salive rien qu’à voir ce buffet de gâteaux. Elle se passa aussitôt la langue sur la lèvre. Leslie ne put s’empêcher de rire.
- Allons-nous asseoir ma reine. La taquina Leslie. Djelay fit la moue.
- Tu vas arrêter avec ça !
- Non ma reine.
- Tu es impossible. Elles riaient pendant qu’elles s’installaient, sous les regards curieux des autres clients.
- Apparemment nous sommes les seules clientes. Remarqua Djelay.
- Tu es aveugle ou tu fais exprès ma reine.
- J’ai dit « cli.en.tes ». Répéta Djelay en accentuant expressément les syllabes afin de se faire comprendre.
- Oui tu as raison. Et ils n’ont d’yeux que pour toi ma reine.
- Leslie ! dit-elle exaspérée. Celle-ci rit de nouveau.
- Ok ok. J’arrête ! Alors qu’est ce qui te fait envie ? C’est moi qui invite.
- Je voudrais payer ma…
- J’ai dit : c’est moi qui invite. C’est une information. La coupa-t-elle.
- Dans ce cas, la prochaine fois c’est moi qui payerai l’addition.
- Comme tu veux.
Elles lisaient toutes les deux le menu quand la serveuse vint prendre leur commande.
- Pour moi ce sera deux portions de gâteaux au chocolat accompagnées d’un thé citronné. Et toi Djelay ?
- Moi je voudrais essayer vos cakes vanillés aux fruits exotiques. Ils m’ont l’air appétissant. Répondit-elle en arborant un sourire à l’égard de la serveuse.
- Une boisson ? Enquit la serveuse.
- Pourrais-je avoir un cappuccino ?
- Bien sûr ! Je reviens dans un instant.
- Dis-moi à présent ce qui ne va pas ? demanda Leslie dès que la serveuse fut partie.
- Pour te dire ce qui ne va pas, il faudrait tout d’abord que je te parle de moi.
- Je suis toute ouïe.
- Je vis avec un homme et ses frères.
- Ton copain ? Celui du parc ? Djelay eut un rire amer.
- Non ! Le mec du parc est le cousin de l’homme dont je te parle. Et ce n’est pas mon copain mais mon bienfaiteur.
- Oh !
- Cela te surprend t-il ?
- Non. Je veux en savoir plus car je suppose que c’est lui le problème. Et mon petit doigt me dit que tu es amoureuse de lui. Djelay eut l’air embarrassé.
- Ça se voit tant que ça ?
- Carrément ! La taquina Leslie. Aller, racontes.
Elles se turent en voyant la serveuse ramener leur commande. Djelay pris un petit bout de son cake et gémit de satisfaction lorsqu’il atteignit sa bouche.
- Hum! Leslie, c’est délicieux.
- Ce salon de thé est unique.
- Merci de m’y avoir emmenée. J’y reviendrai souvent.
- Pas sans moi sinon je te tue. Djelay s’esclaffa de rire. Les deux amies dégustaient leurs gâteaux tout en bavardant. Djelay lui raconta comment son oncle l’avait abandonnée ainsi que sa rencontre avec Max. Elle lui parla même des moments intimes qu’elle et Max avaient partagés.
- Vous avez failli le faire dans la piscine ? s’écria Leslie.
- Pas si fort ! Tout le monde nous regarde. Chuchota Djelay.
- Je m’en fiche. Mais es-tu sûre qu’il ne ressent rien pour toi ?
- Malheureusement oui. Je crois qu’il est toujours amoureux de son ex. Il m’a rejetée tu comprends? Pourtant nous étions à ça de faire l’amour. Fit-elle en désignant le bout de son auriculaire.
- Mais que s’est-il passé ?
- Il m’a rejetée parce que je suis vierge.
- Tu es vierge ?
- Leslie ! Tout le monde t’a entendu. Maugréa Djelay embarrassée.
- Désolée. Dit-elle en plaquant la main sur sa bouche. Mais comment se fait-il que tu le sois ? quel âge as-tu ?
- Vingt-deux ans ?
- Vingt-deux ans ? Bon sang Djelay ! il n’y a plus de Mecs en Côte d’Ivoire ?
- Très drôle !
- Je suis sérieuse. Les filles du XXIème siècle perdent leur virginité au plus tard à dix-huit ans. Moi j’ai perdu la mienne à seize ans et j’ai maintenant douze ans d’expérience ma reine.
- Toutes les femmes ne sont pas pareilles Leslie. Moi, après ce que j’ai vécu avec mon ex, je ne voulais plus rien entendre des hommes.
- Que s’est –il passé avec ton ex ?
- Il a voulu abuser de moi !
- Quel salaud ! je suis désolée Djelay.
- Ne le sois pas ! Et cette histoire est maintenant derrière moi. J’ai pu l’oublier grâce à Max.
- Ton Max doit être un sacré gars on dirait.
- Tu dois le connaître, enfin je crois.
- Vraiment ?
-
Oui
son nom de famille est Tremblay. Maximilien Tremblay. Leslie resta sans voix
l’air ébahi.
- Non ! tu plaisantes ? Max Tremblay ? le beau gosse milliardaire? Le célibataire le plus convoité ?
- Le seul et l’unique. Djelay avait pu lire sur Internet tout ce qui se racontait au sujet de Max.
- Je n’arrive pas à le croire. Et il est amoureux de toi ? Max Tremblay est amoureux de toi ?
- Leslie ! bon sang ! Pars te mettre en plein milieu de la route et cries à travers un haut-parleur pendant qu’on y est.
- Désolée, désolée ma reine. C’est juste que t’as trop la chance.
- La chance tu dis ? Il n’est pas amoureux de moi et il m’a rejetée je te rappelle.
- Mais il t’a accueilli chez lui, il t’offre un boulot, il prend soin de toi, il t’embrasse, il est jaloux parce que son cousin tourne autour de toi. De quelles autres preuves as-tu besoin ? c’est clair qu’il craque pour toi.
- Il est jaloux parce que c’est un égoïste ! Son amour propre serait blessé si un autre me possédait avant lui. C’est tout ce qui lui importe.
- Mais pourquoi ne te branche t-il pas alors ?
- Leslie ! Ne sois pas vulgaire.
- Tu n’es pas non plus une enfant ! Arrête un peu tes bonnes manières si tu veux que Max s’intéresse à toi de la façon dont tu le souhaites.
- S’il me prenait ma virginité, il se sentirait obligé de s’engager sérieusement avec moi alors qu’il ne le souhaite pas. c’est la raison pour laquelle il se montre retissant.
- En es-tu sûr ? tu te fais peut être des idées !
- Non Leslie. Et en plus, il aime une autre femme. dit –elle tristement.
- Tu devrais lui dire que tu l’aimes.
- Sûrement pas ! s’écria-t-elle.
- Pourquoi ? ça le ferait peut être réfléchir et il se rendra compte qu’il t’aime. Tu ne crois pas ?
- On n’a pas besoin de réfléchir quand on aime.
- Que vas-tu faire alors ?
- Me consacrer au travail. Et me construire un bel avenir sans Max.
- Tu crois pouvoir arriver à l’oublier ?
- J’essaierai.
- Très bien. Mais tu sais ce que j’en pense.
- Oui mais je n’ai pas d’autre choix Leslie.
- Ok! Mais si tu souhaites en reparler, tu sais que je suis là pour toi ma reine.
- Tu es une bonne amie. Nous venons à peine de nous rencontrer mais tu te comportes avec moi comme si nous étions amies depuis longtemps.
- Tu fais pareil ma reine. Je suis contente de te connaître et d’être ton amie. Mais il y a un petit problème ?
- Lequel ?
- Tu n’as pas de téléphone portable. On ne pourra pas s’envoyer de textos et être constamment en communication.
- Je m’en achèterai un lorsque je toucherai mon premier salaire.
- Je peux t’en prêter un en attendant.
- C’est gentil mais je ne peux pas accepter.
- Pourquoi ?
- Je ne crois pas que Max apprécierait. Il est très grognon. Elle fit la moue.
- Oula ! Je vois que Mlle demande toujours l’avis de son homme.
- Ah ah ah, très drôle ! Fit Djelay sarcastique.
- Ok je n’insiste pas plus. Mais si tu changes d’avis, l’offre tient toujours.
- Merci Leslie. Parler avec toi m’a fait un grand bien. Même si nous n’avons parlé que de moi. Tu as dit que tu étais mariée n’est-ce pas ?
- Oui. Avec un canadien. Daniel. Cela fait maintenant deux ans que nous sommes mariés.
- Comment vous êtes-vous rencontrés ? Demanda Djelay curieuse.
- J’étais venue poursuivre mes études en communication ici au Canada il y’a de cela quatre ans. Daniel était professeur d’anglais dans l’université où j’allais mais nous ne nous étions jamais rencontrés. Et un jour, six mois après mon arrivée, alors que je révisais mes cours à la bibliothèque, il a débarqué. Je ne l’avais pas vu arriver. C’est lorsqu’il s’est approché pour me demander de le renseigner sur un livre qu’il recherchait, que je l’ai aperçu. Il était beau et tellement sexy, sexy, sexy.
- Oui il était sexy, on a compris. S’impatienta Djelay. Et après ?
- Je lui ai indiqué où il pouvait trouver le livre. Il m’a remercié et est reparti.
- Quoi, c’est tout ce qui s’est passé ce jour-là ?
- Tu voulais qu’on couche ensemble ? Bien sûr que c’est tout ce qui s’est passé. Djelay pouffa de rire.
- Désolée. Raconte la suite.
- Alors, nous nous sommes croisés plus souvent à la bibliothèque. Nous bavardions de tout et de rien en même temps. Puis un jour il m’a invitée à sortir. J’ai tout de suite accepté. Nous sommes allés dans un restaurant et là-bas il m’a demandé d’être sa petite amie.
- C’est romantique ! miaula Djelay rêveuse. Et qu’as-tu répondu ?
- Je l’ai embrassé ! Et je lui ai dit oui. Nous nous sommes mariés dix-sept mois plus tard.
- Tu vois, c’est ce genre d’histoire d’amour que j’aimerais vivre.
- Tu la vis déjà mais tu ne t’en rends compte. Leslie jeta un coup d’œil à sa montre et fut surprise de l’heure qui était très avancée.
- Mince ! il est vingt heures. Dit-elle
- Quoi ? vingt heures déjà ? nous avons papoté pendant six heures ? Max va être furieux.
- Et moi mon mari va me tuer. Plaisanta Leslie. Mais je suis ravie de ma journée et j’espère qu’on se reverra le week-end prochain ou même avant. D’ici là trouves toi un portable. Je ne veux pas que tu me manques.
- Je trouverai un portable promis. Merci pour ce moment. C’est la première fois que je me sens épanouie depuis mon arrivée au Québec et c’est grâce à toi. Djelay se leva pour lui faire un gros câlin et elles sortirent du salon de thé.
Max arpentait le salon, guettant le retour de Djelay. Personne ne savait où elle était. Mme Roy avait dit ne pas l’avoir trouvée à la maison. Francis ne savait pas où elle avait bien pu partir et Maryline non plus. Pour couronner le tout, il était impossible de la joindre parce qu’elle n’avait pas de portable. Il aurait dû songer à lui en donner. C’était la première chose qu’il ferait dès qu’elle serait rentrée. Non, la deuxième car il lui donnerait une fessée en premier. Cette fille était têtue comme une mule. Combien de fois lui avait-t-il dit de le tenir au courant de ses stupides sorties. Mais Mlle n’en faisait qu’à sa tête. Cette fois-ci elle ne sera pas prête d’oublier la leçon qu’il lui réservait. Il songeait à la correction qu’il lui infligerait lorsqu’il entendit un bruit de moteur. Il regarda par la fenêtre et vit Djelay sortir d’une Mercedes rouge. Mais de là où il était, il ne pouvait pas voir le conducteur. Enragé, il sortit en furie de la maison dans l’intention de casser la figure de ce crétin avec qui Djelay avait passé toute l’après-midi. Et qui sait ce qui avait bien pu se passer entre eux. La voiture était déjà partie quand il arriva.
- Où étais tu passée ? Il se tint en face d’elle à l’entrée de maison.
- Je suis sortie prendre l’air ? Répondit –elle craignant sa réaction.
- Et peut-on savoir où l’air dont tu avais tant besoin se trouvait-il aujourd’hui ? Parce que la fois dernière, il était au parc n’est-ce-pas ? Ironisa-t-il.
- Dans un salon de thé. Elle ignora son sarcasme.
- Qui est l’homme avec qui tu es arrivée ? demanda-t-il sur un ton de colère.
- Ce n’est pas un homme, il s’agit d’une femme. Rectifia-t-elle calmement.
- Tu te fous de moi ! s’emporta-t-il.
- Ne me crie pas dessus ! Répliqua-t-elle sur le même ton.
- Je crie si je veux. Dis-moi qui est ce salaud avec qui tu es rentrée ? Tu as couché avec lui ? Elle lui flanqua une gifle qu’elle regretta aussitôt. Mais Il était hors de question qu’elle se laisse encore humilier.
- Et qu’est-ce que ça peut te faire de savoir avec qui je couche ou pas.
- Je vais laisser passer cette gifle pour aujourd’hui mais dis-toi que la prochaine fois que tu refais un truc pareil, je t’attache à ton lit et je te fouette jusqu’à ce que tu ne sentes plus ton corps. Et crois-moi ce ne sont pas des paroles en l’air.
Max mentait. Il voulait l’effrayer pour qu’elle le craigne un petit peu. Ces paroles avaient eu l’effet escompté car Djelay avait reculé l’air apeuré. Elle craignit qu’il mette sa menace à exécution.
- Je te repose la question. Qui est cet homme avec qui tu es rentrée et as-tu couché avec lui ? Il n’avait pas bougé d’un pouce lui barrant le chemin.
- Ce n’était pas un homme je te le jure. Insista-t-elle.
Il l’attrapa brusquement par le poignet et l’entraîna dans la maison. Ils montèrent les escaliers en direction de la chambre de Max. Dès qu’il ouvrit la porte, il la poussa à l’intérieur et referma violemment. Elle alla immédiatement s’enfermer dans la salle de bain espérant lui échapper. Elle ne l’avait jamais vu si en colère. Pourtant elle lui disait la vérité. Que pouvait-elle faire pour qu’il la croie ?
- Je n’étais pas avec un homme et je n’ai couché avec personne. Lança-t-elle depuis la salle de bain.
- Sors tout de suite où je défonce la porte et si je devais en arriver là ce serait pire pour toi. N’aggrave pas ta situation Djelay.
- Que vas-tu me faire ?
- Te fesser.
- Tu plaisantes !
- Ne me fais pas perdre patience Djelay ! sors de là.
- Je vais crier !
- Cries autant que tu veux personne ne viendra parce que j’ai renvoyé tout le monde. Ils ne reviendront que demain. Si tu es maligne, sors et qu’on en finisse.
Djelay resta silencieuse. Il voulait la punir parce qu’elle était sortie. Et il était persuadé qu’elle était avec un homme. Non ! Il voulait seulement lui faire peur, il ne lui ferait jamais de mal elle en était absolument certaine. Elle ouvrit lentement la porte et sortit, convaincue qu’il bluffait. Elle le prendrait à son propre jeu.
- Je n’ai couché avec personne et je peux le prouver.
- Vraiment ? Il eut un rire amer. Comment comptes-tu le prouver ? Ils se tenaient en face l’un de l’autre devant la salle de bain.
- Comme ça ! Elle commença à se déshabiller sous le regard surpris de max.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Elle ne répondit pas et continua de retirer un à un ses vêtements sans cesser de le fixer droit dans les yeux. Elle ne portait plus qu’une culotte, son top et ses chaussures. Quand Elle voulut se baisser pour enlever ses chaussures, il la stoppa.
- Arrête ce petit jeu stupide. Que crois-tu être en train de faire ?
- Tu ne me crois pas n’est-ce pas ? Alors je te laisse vérifier. Fais-moi l’amour et tu sauras que je suis encore vierge.
Il resta sans voix, figé et ahuri. Mais ce sentiment laissa vite place au désir. Djelay pouvait parfaitement le voir dans ses yeux. Il la désirait, mais pourquoi se retenait –il ? Elle voulait qu’il lui fasse l’amour ce soir.
- Quoi ? As-tu perdu la langue ? Tu veux savoir si j’ai couché avec un homme ou pas ?
- Qu’est-ce qui te prend Djelay? Il lui tourna le dos pour tenter de se maitriser.
Djelay se montrait si audacieuse et cela l’excitait énormément. Ses jambes étaient… extraterrestres . Il se passa les mains dans les cheveux luttant contre ce désir qui se voyait à présent à travers son pantalon. Elle allait le rendre fou. Il aimait cette Djelay coquine et entreprenante. Cependant il ne pouvait céder à la tentation merde! Elle était vierge bon sang ! Il ne pouvait pas la sauter… enfin lui faire l’amour. Elle avait besoin d’un mec mieux que lui. Et ce n’était certainement pas le crétin qui l’avait ramenée. Elle avait presque juré qu’il s’agissait d’une femme mais pourquoi mentirait-elle ? Il devait s’assurer qu’elle dise la vérité. Quand il lui refit face, il vit qu’elle était complètement nue. Il laissa traîner son regard sur ses seins fermes et pointés vers lui avant de l’examiner entièrement. Djelay ne se rendait pas compte des armes qu’elle possédait. Celles-ci étaient beaucoup plus dangereuses et puissantes que n’importe quel instrument destiné à tuer. Il pourrait rester des heures à admirer son corps de déesse. Seigneur ! Comment pourrait-il résister à l’invitation qu’il lisait dans son regard de braise. En même temps, avait-il le droit de lui prendre sa virginité ?
- Et puis merde ! grogna-t-il.
Il l’attira brutalement contre lui, puis se mit à l’embrasser fiévreusement. Il était comme possédé. Plus rien ne comptait, juste ce moment, juste elle et lui. Ses mains s’engagèrent dans une langoureuse découverte du sublime corps qu’il tenait dans ses bras. Djelay répondait à son baiser avec la même intensité, heureuse qu’il ait cédé. Il la souleva d’un coup et l’étendit délicatement sur le lit. Debout au pied du lit, il la dévora du regard. Instinctivement, elle se couvrit la poitrine, gênée.
- Ne te cache pas chérie. Je veux te voir. Elle obéit.
Les yeux de Max la détaillèrent de la tête aux pieds, s’attardant sur ses yeux suppliants. Tu es tellement belle que je n’ose même pas te toucher de peur de t’abîmer.
- Max…
- Chut…Ne dis rien. Laisses-moi juste t’admirer encore un peu.
- Tu vas rester habillé longtemps ? Murmura-t-elle timidement.
Il sourit puis s’avança lentement vers elle sans la quitter du regard. Elle avait le cœur qui battait si fort qu’elle crut qu’il ne tarderait pas à exploser. Max la regardait comme un animal guettant sa proie et elle aimait ça (admit-elle en pensée). Elle se sentit soudainement puissante. Jamais aucun homme ne l’avait regardée de cette façon : avec adoration. Et ce soir, elle se donnerait corps et âme à lui sans se soucier de l’avenir. Elle voulait l’avoir pour elle cette nuit, le sentir en elle même si c’était la seule fois. Demain, il se comporterait certainement avec elle comme il le faisait auparavant. Mais à chaque fois qu’il l’ignorerait, à chaque fois qu’il l’éviterait elle se rappellerait douloureusement de cette nuit en guise de consolation.
- Max ? Je…
- Chut ! Ne dis rien s’il te plait.
Fin du sixième chapitre. Bizbi.