nouvelle tournure
Ecrit par R.D
Chapitre 12
« Les erreurs ne se regrettent pas, elles s’assument. La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L’amour ne se crie pas, il se prouve »
Abdoul
J’ai finalement décidé de passer à autre chose. Le fait de voir Miriam avec un autre homme, m’a fait penser à beaucoup de chose. Tout d’abord, cela ne servait à rien de me prendre la tête pour un amour qui ne sera pas vécu et par la suite ma fierté de mal voulait à tout prix la reconquérir.
Je l’ai vu assise, plus belle que jamais et tellement maitresse d’elle. Cela me rappela la demoiselle qui passait son temps à pleurer lorsqu’on était en conflit en me suppliant de lui pardonner même lorsque j’avais tort. Si vous ne me dites pas que c’est une fille en or c’est que vous avez des problèmes tout autant que moi.
J’étais allongée dans mon lit à regarder au plafond lorsque la sonnerie de ma maison retentit. Je me demandais bien qui voulait me fatiguer un dimanche matin comme ça.
Que ne fus pas ma surprise lorsque je vue Boubah debout devant moi, avec sa mine de chien abattu. Qu’est-ce qui se passait encore ? J’espère que ce n’est pas maman qui lui a créé des problèmes
-Moi : Salut frangin comment tu vas ?
Il me salua avant de rentrer prendre place sur le canapé et se tenir la tête. De là ou je suis, je sais déjà que ça ne va pas. Lorsqu’il adopte cette position, c’est qu’il a gravement fauté
-Boubah : J’ai encore foutue ma vie en l’air.
Attends je vais nous faire du thé et je reviens.
-Moi : Qu’est-ce qui ce passe encore ?
-Boubah : Figure toi que Oumou est enceinte
J’étais tellement étonné que j’ai failli me bruler en laissant tomber mon verre
-Moi : Enceinte ? Hurlais-je
-Boubah : Oui, Ma oumou est enceinte
-Moi : Waouh ! Je suis ravi pour toi frangin. C’est un signe du destin pour que vous repreniez là ou vous avez arrêté. Chapeau
Je remarqua cependant qu’il ne partageait pas la même joie que moi.
-Boubah : Ça c’est la bonne nouvelle
-Moi : Parce qu’il y a une mauvaise ?
-Boubah : Je suis venu pour que tu me donne des conseils et non pour entendre des représailles ou autres choses du genre. Tu vas me laisser parler jusqu’à la fin et après tu pourras me donner ton avis
Je fis un consentement de la tête
-Boubah : J’ai laissé mon instinct d’animal prendre le dessus et maintenant je me trouve dans de beau drap. Tu te souviens de Assi n’est-ce pas ? La jeune femme qui venait souvent à la maison
Je fis à nouveau oui de la tête.
-Boubah : Elle m’a séduit et je suis tombé dans le panneau. Elle m’a sorti le grand jeu. Une nuit elle est venue chez moi en sous vêtement même si au début j’ai refusé mais je me suis laissé aller.
Mon regard s’agrandissait par l’étonnement. Dans quel merdier c’était-il foutu ? Je savais que c’était une fausse fille, je le savais.
-Boubah : A partir de là, tout est allé en couille. Tous les jours on s’adonnait à ça, jusqu’à ce que Oumou vienne me surprendre le jour où elle est carrément venue m’annoncer qu’elle était enceinte.
-Moi : Quoi ? Putain ! Putain !
Je me suis levée et me suis mis à faire des vas et viens dans tout le salon.
-Boubah : Je sais que je me suis mal comporté. Mais là je suis vraiment perdu
-Moi : Il y a d’abord une chose qui m’étonne. Au lieu de chercher comment faire pour récupérer ta femme, tu t’envoies en l’air avec une arriviste de la première catégorie ? Comme si ça ne suffisait pas, tu le faisais dans le lit ou tu as partagé deux ans de ta vie avec Oumou ? Attends je suis loin de finir. Sous le toit ou vie ta mère ? Tu couches avec elle ? Tu as perdu la tête ou quoi ? Mais tu t’attendais à quoi. La pauvre j’imagine dans quel état elle se trouve.
-Boubah : Tu penses que je ne me suis pas rendu compte ? Je t’ai dit de m’épargner tes reproches et m’aider
Je ne pus m’empêcher de rigoler.
-Moi : T’aider ? Ah non jamais ! Tu me connais n’est-ce pas ? Tu sais très bien qu’il y a des choses que je ne cautionne pas et cela en fait partie. T’aurais dû y pensé avant de touché cette femme. Je ne peux pas t’aider frangin démerde toi à te sortir de ce merdier
-Boubah : Attends tu es sérieux ?
Je ne pus m’empêcher de m’emporter, moi qui gardais pourtant mon calme depuis tout ce temps
-Moi : Tu t’attendais à quoi ? Tu as suivi tes envies et maintenant voilà ou sa te mène. Pourtant les hôtels n’existent pas cadeau. Non il a fallu que tu le fasses dans le lit conjugal. Quand tu disais l’aimer, c’était de cet amour dont tu parles ? Trempé ta queue en espérant oublier ton cœur ? Les deux vont de paires mon frère. La personne qui est plus à plaindre actuellement c’est elle pas toi.
Il se leva, déposa sa tasse sur la table basse et se dirigea vers la sortie.
-Boubah : J’avais espéré que tu puisses me venir en aide parce que vous vous entendez très bien il fut un temps. J’ai fauté et je reconnais parfaitement mon erreur. Mais au lieu de me jeter toutes ces saletés au visage, tu aurais pu au moins compatir à ma douleur
-Moi : C’est bien parce que je suis ton frère que je ne compte pas t’aider. Démerde-toi.
Il claqua la porte derrière lui en faisant retentit un bruit assourdissant. J’avoue n’y être pas allé de main morte mais qu’en est-il de lui ? Qu’il se démerde !
Aissatou
Depuis hier, je tente de joindre Boubah en vain. Je ne sais pas s’il fait exprès de ne pas décrocher à mes appels ou pas. Lorsque cette bonne a rien nous a quittés, il m’a carrément balancé mes affaires aux visages en me disant de ne plus jamais remettre les pieds chez lui. Je ne l’avais jamais vu dans un pareil état. Jamais au grand jamais.
Depuis ce matin je tourne en rond dans la maison ne sachant que faire. Je fus tiré de mes pensées par maman.
-Maman : Quand va tu te décidé à me dire ce qui ne va pas ? Tu ne dormais pas ici les semaines passées et maintenant tu passes à nouveau tes nuits mais dans un état lamentable. Tu as même des cernes sous les yeux.
-Moi : Je suis dépassé par les évènements c’est tout. J’ai cru qu’en le mettant dans mon lit cela allait arranger les choses, mais je suis loin d’être une gourde. Il m’a tout bonnement utilisé et maintenant qu’il en a finis, il m’a jeté comme un vieux déchet
Elle poussa un soupir en me regardant.
-Maman : Je te croyais plus maligne que ca
-Moi : Je.. Je ne sais pas ce qui m’a pris d’agir de la sorte bégayais-je
-Maman : Jusqu’à lors je te regardais faire en me disant que tu contrôlais absolument tout mais apparemment je me suis trompée. Sa mère me mets la pression en me disant de te dire d’accélérer les choses pour qu’il entame la procédure de divorce et t’épouse mais pour le moment on est loin d’être sorti de l’auberge
-Moi : Je refuse de le laisser partir. Je refuse maman ! Je l’aime malgré moi et je veux l’avoir dans ma vie. Il ne peut pas me chasser de la sorte
Un sourire se dessina sur son visage.
-Maman : Enfin je reconnais ma fille. Prend un sac et suit moi. Il est temps pour toi de prendre la place qu’il se doit.
Sans bronché, je me leva et lui emboita le pas en direction de l’inconnu.
Oumou
Jusqu’à lors, je n’arrive toujours pas à croire ce que j’ai vu. C’est comme si mon cerveau refusait de se sortir cette image de la tête. Je respecte vraiment cette femme. Doué elle l’est, d’avoir réussi a couché avec lui de surcroit dans le lit qu’on a partagé.
Je me demande ce qui me fait le plus mal dans tout ça. Ma fierté bafouée ? Mon homme me cocufiant ? La facilité avec laquelle il a réussi à envoyer en l’air deux ans de mariage ? Son comportement ? Je ne sais pas quoi pensé de tout cela. Une fois de plus s’en est trop pour ma personne.
J’étais plongée dans mes pensées, lorsque mon téléphone se mit à sonner. C’était un numéro inconnu qui s’affichait
-Moi : Allo ?
-Abdoul : Stp ne raccroche pas il faut que je te parle
-Moi : Que veux-tu ?
-Abdoul : Je sais que tu n’as pas envie de m’entendre, mais il faut qu’on se voie. Je t’en supplie accorde moi ce privilège. Je t’en supplie
J’étais tenté de refuser mais il m’avait tellement supplié que je n’ai pas eu la force de rester sur ma position
-Moi : Où et quand ?
-Abdoul : Je passe te prendre à 15h pour qu’on aille se balader. Stp
-Moi : Ok !
Quoi qu’il veuille me dire, il a intérêt à ce que cela ne porte en rien sur son frère. Sinon il découvrira un visage de moi qu’il ne va pas aimer. J’en ai marre de cette situation. Marre qu’on me prenne pour une conne, Naïve ou une imbécile.
Boubah a baisé sa maitresse dans notre lit ? Eh bien c’est son problème. Sa mère ne m’aime pas ? Je n’en ai absolument rien à foutre. Oui désormais je compte changer. Je ne serais plus la gentille Oumou qui passe son temps à se plaindre. Rien que pour cet être qui grandis en moi, je me dois de changer et de bien m’armé pour les épreuves à venir. Mais une chose est sure, jamais je ne reviendrais avec lui. Quitte même à ce qu’on me passe la corde au cou mais je refuse d’avoir quelques choses à avoir avec lui.
Je suis enceinte et alors ? Je vais reprendre ma vie en main. Reprendre mes études, travaillée et oublier petit à petit tout ce qui me lie à lui. Il faut que je refasse ma vie et j’étais bien décidé à le faire comprendre à Abdoul.
A 15h comme convenu, il était garé devant la maison. Je chercha un petit prétexte pour sortir de la maison car je savais que maman n’allait pas accepté que je le vois. Mais c’est ma vie avant tout.
Je monta dans sa voiture et le salua d’un ton sec avant qu’il ne démarre. Il brisa le silence quelques temps après
-Abdoul : Tu vas bien. ? Tu as beaucoup maigri
-Moi : Je vais bien.
-Abdoul : Comment se porte la famille ?
-Moi : Ils vont bien. Ecoute je n’ai pas de temps à perdre alors dis-moi ou tu m’emmène et de quoi tu veux me parler.
L’étonnement se lisait clairement sur son visage
-Abdoul : Je ne suis pas là pour ce que tu crois
-Moi : Si c’est pour me parler de ton frère, laisse-moi descendre sur le champ je n’ai pas de temps à perdre
-Abdoul : J’aurais bien aimé plaider sa cause mais je n’en ai rien à faire de lui
Je ne m’attendais pas à cela
-Moi : Que veux-tu alors ?
-Abdoul : Retrouver notre amitié perdue. Retrouver celle avec qui je passais mes moments a parlé de tout et de rien. Celle qui me faisait aveuglément confiance avant que je ne me comporte comme un con en dévoilant mes sentiments pour elle.
Je garda le silence pendant un long moment à regarder le paysage qu’on traversait. Je ne savais pas quoi penser. Il m’avait tellement fait du mal que je voulais plus rien à voir avec lui. Lui pardonner serait à revoir son frère chaque jour en lui.
-Moi : Je t’ai déjà dit que je te pardonne, que ça s’arrête là. Je ne compte pas rester avec toi à parler comme si on ne savait pas ce qui se passait clairement. Toi et ta famille, je veux que vous restiez loin de moi le plus longtemps possible
-Abdoul : Tu comptes laisser tomber définitivement notre amitié ? Tu as besoin de moi plus que tu ne le crois.
-Moi : Si c’est pour parler, Rita est là. Alors épargne-moi tout cela. Fait ta vie et tiens-toi loin de moi stp
Il gara la voiture sur le côté avant de me regarder droit dans les yeux.
-Abdoul : Je suis conscient que je ne peux en aucun cas effacer tout ce que j’ai eu à te faire. Mais s’il y a une chose que ni toi ni personne d’autres ne pourra enlever de mon cœur, c’est l’estime que je ressens pour toi. Tu es une femme qui définit à toi seule tout le concept « d’une femme digne », rien que pour ça, je te voue tout le respect du monde. Mais crois-moi, en aucun cas de ma vie je n’ai souhaité ton malheur et je ne souhaiterai jamais cela. Tu comptes énormément pour moi. Ne me blâme pas pour ce que les autres ont fait. Ne me blâme pas pour le mal que ma mère t’as fait encore moins mon frère. Tu ne pourras jamais me regarder droit dans les yeux et me dire que je t’ai fait du mal ou que je me suis ranger dans leurs parties, au contraire. La dernière fois, j’étais venu chez toi mais ça remonte déjà à un moment et ta mère m’a conseillé. Tout ce que j’ai eu à retenir c’est que je ne devais pas t’avouer mes sentiments car je t’ai fait du mal et je m’en voudrais toujours. Je ne veux en aucun cas m’imposer dans ta vie ou te demander d’oublier ce qu’on a eu à te faire. Mais moi c’est moi et mes parents sont mes parents. Me pardonner cela ne reviendra pas à devoir les côtoyer loin de là. Juste renouer une amitié sincère dont je suis le seul responsable de cette perte.
Que pouvais-je dire ? Contre toute attente, je me surpris à le prendre dans mes bras et il me serra très fort avant de me relâcher en me faisant une bise au front
-Abdoul : J’espère que sa signifie ce que je crois dit-il en souriant
Je lui fis une tape à l’épaule en rappel de nos souvenirs.
-Moi : Ose encore me parler d’amour et je te crèverai dans ton sommeil.
Nous rigolâmes aux éclats avant qu’il ne redémarre
-Abdoul : Que dirais tu d’un gros pot de glace qu’on va se faire le plaisir de partager ?
-Moi : Tu n’as pas oublié comment me prendre par les sentiments à ce que je vois. Je ne dirais pas non.
Est-ce une amitié qui reprend sur de nouvelle base ? Une amitié qui pourra affronter tous les maux ? Une amitié qui protégera ? Est-ce deux personnes qui ont su que malgré tout il y a des gens dont on ne peut se passer ? A travers ce qu’ils ont enduré se lieront-ils deux fois plus ? Abdoul protégera-t-il sa tendre amie contre son propre frère ? Pourra-t-il être maitre de lui en toutes situations ? Comme on dit tout comme l’amour, l’amitié supporte tout ! Espérons que ce soit aussi le cas.
Boubah
Je ne comprends pas comment est-ce que Abdoul peut se montrer aussi indifférent à ma situation. Moi qui pensais que les liens de sang surpassaient tout, je me suis vraiment trompé. Sans tourner autour du pot il m’a dit clairement qu’il n’allait pas m’aider. Je sais que ce n’est pas lui qui m’a mis dans cette situation mais s’il y a bien une personne qu’elle sera capable d’écouter c’est Abdoul et pas une autre personne.
Que vais-je faire ? Suis-je censé la laisser tranquille et ruminé en silence mon mal ? Ou trouverais-je la force de me présenter à elle ? Supporté son regard rempli de mépris ? Je sais que je l’ai brisé en miette. Réduis à zéro en succombant aux charmes de Assi mais je n’ai pas su sur le coup que, que je me comportais comme un con et maintenant je ne trouve rien pour pouvoir rattraper cela.
Les tambourinements sur la porte de ma chambre me força a me levé pour aller ouvrir. Sans que cela ne m’étonne, c’était Assi qui était devant moi. Apparemment celle-là a vendu la honte aux chiens
-Moi : Je pensais avoir été clair avec toi depuis le début
Elle se jeta dans mes bras en pleurant à chaude larme.
-Moi : Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu pleures ? Dis-je d’un ton inquiet
Elle releva la tête et me regarda dans les yeux avant de me dire : « Je ne pourrais jamais vivre sans toi. Pardonne moi de m’être comporter de la sorte. Je suis prête à tout pour gagner ton amour »
Je vous donne peut-être l’impression d’être un sans cœur, mais je ne supporte pas de voir une femme en larme. C’est au-dessus de mes forces.
-Moi : Tu ne dois pas te mettre dans cet état, pas pour un homme comme moi. Je suis vraiment désolé de te faire vivre tout cela, mais il me faut d’abord divorcé d’Oumou avant de penser à une quelconque relation et actuellement c’est le cadet de mes soucis
-Assi : Je me montrerais patiente. Je ferais en sorte que tu me connaisses. J’ôterai de ta tête cette mauvaise image que tu as de moi.
Elle m’embrassa et je répondis avec une ferveur qui me laissa sans voix. Si avec Oumou l’avenir semblait incertains devrais-je laisser passer cette femme qui me donne l’impression de vouloir vraiment être avec moi ? Une fois de plus, je ne sais pas pourquoi mais l’idée de lui donner une chance m’effleura l’esprit……………………………
Ps : N’oubliez pas de Liké.