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Ecrit par kony ariane

Mère Pani

Elle paraît si à l'aise et proche de mon mari. Ça me fait de la peine,  mais je ne peux que m'en prendre à moi-même.

Elle nous a servi de l'eau et a proposé à mon époux une bouteille de bourbon. De ce que j’entends,  Aurélien et son père partageaient souvent un verre ensemble.

-mais dis-moi,  il en avait encore ou c'est toi qui en a racheté.

-il a acheté toute une caisse pour vous

-ce garçon…

Mon mari a eu un long soupir. Ça en dit long sur le vide que sa mort a laissé.

C'est à ce moment que Jordy,  mon petit fils est arrivé se jeter dans les de son grand père. Quand il a desserré l'étreinte,  Jordy s'est tourné vers moi

-bonjour mamie

Il sait qui je suis ? Il me connaît. La honte qui m'a submergée est si grande que je ne puis la décrire.

-oui je suis ta mamie

Mes larmes ne pouvaient s'empêcher de couler.

Il a eu un geste qui aurait pu m'achever. Avec ses si petites mains,  il a entrepris de nettoyer les larmes qui coulaient sur les joues.

-tu pleures comme maman parce que mon papa te manque aussi?

-il me manque tous les jours mais il nous a laissé un merveilleux cadeau :toi

Elle aimait vraiment mon Aurélien. Elle pleure toujours sa mort après deux ans.

J'ai été la pire des idiotes. Je vais me racheter auprès d'elle. Je voudrais faire partir de la vie de mon petit fils. Jordy ressemble tellement à son père. La ressemblance est troublante.

-maman le dit aussi

La nounou du petit est venue le chercher pour qu'il dîne. Une fois seule avec sa mère

-Adiza,  j'ai supplié mon mari afin de le suivre. J'ai commis des erreurs pour lesquelles je m'en voudrais toujours.

-je vous l'ai dit Madame,  c'est du passé

-tu es bien plus sage que moi. As-tu réfléchir à ma demande ?

-je ne vous priverai jamais de Jordy. Vous êtes la mère de son défunt père… sa grand-mère. Notre porte vous ait ouverte

C'est femme a vraiment bon cœur. Mon mari se décide enfin à s’exprimer.

-Adiza ma fille, tu es la meilleure chose qui soit arrivée à Aurélien. Je n'avais jamais vu mon fils aussi heureux. Et ces derniers jours sur terre ont été sans nul doute les meilleurs moments de sa vie. Mon épouse a commis des erreurs. Nous ne pouvons pas les effacer. Nous pouvons écrire ensemble si tu le permets une belle histoire. L’âme de mon Aurélien ne pourra qu’être en paix.

-papa, comme je l'ai dit le passé est derrière nous. Madame votre épouse pourra passer voir Jordy.

L'entendre m'appeler madame alors qu'elle appelle mon mari papa, ça me fend le cœur. A qui la faute ? Si ce n'est la mienne.

-merci Adiza, je te suis reconnaissante

-j'ai du Tchiep que je pourrais réchauffer pour vous, si vous acceptez de partager ma table.

Je regarde mon mari, j’espère qu'il acceptera.

-Adiza, tu me connais. Je prend tout ce que tu m’offres et je crois que ta belle mère aimera beaucoup

-dans ce cas excusez moi je reviens.

Merci mon Dieu, pour m'avoir donné la chance de me racheter.

   

Ken Guenou

Adiza n’a pas donné signe de vie. Je veux pouvoir la revoir. Je veux apprendre à mieux la connaître.

J'ai essayé de passer à sa boutique, mais elle n'y était pas. Je suis tombé sur des articles très beaux qui iront à maman.

J'ai fait le trajet pour la maison famille, car il faut le reconnaître, j’évite cette femme comme la peste. Elle est de plus en plus invasive.

-bonsoir Madame Guenou

-mon bébé, je suis si contente de te voir. Tu me manques tellement.

-désolé maman, tu sais comment ça se passe au cabinet. Les sollicitations se multiplient

-je sais que tu es occupé, mais tu me fuis aussi

-maman tiens c'est pour toi.

-voilà mon fils, voyons voir ce que tu as dégoté pour ta petite maman.

Elle a vraiment l'air d'apprécier. Cette femme est très compliquée. Si elle dit qu'elle aime c'est qu'elle apprécie vraiment.

-c'est chic dis donc, pour m'avoir gâté de la sorte c'est que tu m'as pardonné.

-maman, je ne t'en voulais pas. Je veux juste que tu ne t’impliques plus dans la vie privée. Je vais me débrouiller seul

-C’est promis mon chéri.

Mon téléphone sonne, je me lève promptement afin de l’éloigner pour prendre mon appel

-allô bonsoir Adiza

-bonsoir Ken, comment vas-tu ?

-Je vais bien merci. Et toi ? Comment va le petit bonhomme ?

-nous allons bien, merci. Mon assistante m'a informé de ta visite.

-en effet, n'ayant pas de nouvelles…

-j'ai été un peu trop acculée. J'ai appris que tu es tombé sous le charme de certaines pièces

-en effet, comment résister ? Tu fais vraiment du bon boulot

-merci beaucoup. J'espère que se sera au goût de la personne

-elle a complètement été subjuguée

-je suis contente.

- alors demain seriez-vous libres Jordy et toi ? Je voudrais lui faire découvrir aussi une aire de jeux qui vient d'ouvrir. Il va vraiment apprécier.

-Demain c’est quand déjà ?

-samedi…

-déjà ? Je suis déconnectée. La semaine s'est vite terminée.

-euh… tu dois vraiment être débordée si tu en es à perdre la notion du temps.

-oui je suis vraiment trop débordée. Demain je travaille la matinée car j'ai une tenue à approuver avant la livraison.

-l'après-midi alors ?

-c'est entendu. Envoie-moi l'adresse. On s'y retrouvera

-je pourrais passer vous chercher qu'en dis tu ?

-euh bien d'accord.

-parfait, disons donc demain quatorze heure.

-nous nous tiendrons prêts.

Je suis vraiment content qu'elle ait accepté.

Je me suis garé devant la maison d'Adiza à exactement quatorze moins cinq. Une jeune femme a ouvert. Je me suis présenté et je lui ai demandé de faire savoir à Adiza que je les attendais.

Je suis sur le point de la conquérir. Je ne lui ferai pas l'affront de me pavaner dans la maison de son défunt mari.

Elle est magnifique. Elle a enfilé une robe légère assez ample, longue et fendue sur sa cuisse gauche. C'est une beauté cette femme.

Jordy est content de le voir. J'ai installé son fauteuil à l'arrière et l'y ai installé.

L'aire de détente est un complexe tenu par une amie à moi. Dès que nous sommes arrivés, nous avons été installés. C’est en bordure d’un lac artificiel. Il y a une piscine et différents jeux pour les enfants.

Dès que les pieds de Jordy ont foulé le sol. Il s’est dirigé tout droit vers le bac à balles.

Les enfants peuvent s’amuser en toute sécurité, il y a des animateurs qui les surveillent. Ainsi les parents peuvent se détendre en toute quiétude.

Cassie Abalo est la propriétaire du lieu. Elle et moi avions eu une histoire avant qu’elle ne se marie. Nous sommes restés très proches.

Nous nous embrassons, puis j’entreprends de la présenter à Adiza.

-Cassie, permets moi de te présenter mon amie…

-Adiza Moustapha, enchantée de vous rencontrer

-tu la connais ?

-Qui ne la connaît pas ? La nouvelle étoile montante de la mode. Vous êtes fabuleuse

-bonjour enchantée, appelez moi Adiza

-euh Adiza, je te présente Cassie Abalo, une grande amie à moi.

Cassie m'a regardé avec un air amusé. Vraiment celle là, elle aime trop influencer les femmes que je lui présente.

-c'est magnifique ici. Mon fils est au paradis

-je suis contente que ça vous plaise. Un instant je reviens de suite

J'espère qu’Adiza n'a pas vu le regard que m'a lancé Cassie.

-c'est une charmante personne

-en effet oui, elle est très taquine

-j'ai pu le constater.

Cassie nous a rejoint et nous avons passés un bel après midi. Après le goûter, nous avons décidé, enfin Adiza a souhaité que nous rentrions. Si ça ne tenait qu’à moi je serais resté là encore avec elle et Jordy.

Cassie lui a promis faire un tour dans sa boutique.

Lorsque je les ai déposés, elle m'a fait une accolade. C'est certain j’aurais voulu plus mais je n'ai d'autre choix que de me contenter de ça.

Marc-Antoine m'a fait savoir que son épouse arrive demain. Naturellement j'ai proposé qu'elle s’installe chez moi le temps de son séjour. Notre mère peut être une teigne.

Je me suis moi-même rendu à l’aéroport chercher Lydia. Je mettrai mon chauffeur à sa disposition pour son séjour.

-ma belle sœur d'amour, bienvenue. Tu as fais bon voyage ?

-bonjour Ken, merci d’être venu me chercher. Le voyage a été.

-tu veux que mon frère me fasse la peau ? C'est un plaisir pour moi. Et ma petite chérie ?

-elle était déçue de ne pas pouvoir me suivre

-j'imagine. Donne-moi tes affaires

-Marc Antoine dit que je resterai chez toi, moi j'aurais souhaité aller chez maman

-pas question tu restes chez moi. La maison est trop grande et trop vide.

-mais maman pourrait mal le prendre

-mais non, allez on y va. Tu veux passer la voir d’abord où nous allons à la maison avant.

- allons-y directement. Je lui ai ramené les escargots dont elle raffole.

Lorsque nous sommes arrivés, maman avait fait la cuisine.

-bonjour maman

-Lydia bonne arrivée

-merci maman. Tu as bonne mine.

-merci ma fille, tu es toute belle également

Lydia et moi avons échangé un regard complice. Ma mère complimente sa belle fille ? Du jamais vu. Elle est toujours là première a lancer des pics.

-maman je vais déposer à la cuisine ce colis. Je t'ai fait un paquet d'escargots. Et ça c’est pour te faire encore plus belle.

-donc c'est maman seule que tu gâtes…Avais-je je dis pour la taquiner.

-c’est ma maman d'abord hein. C’est elle qui m’a donné mon mari

Il fallait être là pour voir l’ego de ma mère. Cette flatterie l'a fait gonfler telle une pastèque qui explose au soleil. L’être humain est époustouflant. Il adore être caressé dans le sens du poil. Madame Elisabeth Guenou adore cet exercice. Lydia l'a sitôt compris et elle s’en sort plutôt bien.

-ma chérie laisse celui là, je ne sais pas ce qui l'amuse. Passons à table. Mais et tes affaires ?  La chambre est prête.

-maman Lydia s’installe chez moi. Au moins pendant une semaine j'aurai un bon repas. Hors de question que je rate cette occasion. Ton fils aîné profite de ses délicieux repas, moi aussi je vais y avoir droit.

-ok si tu le dis

-c'est ainsi mère. Elle aura le chauffeur à sa disposition donc tu la verras quand elle pourra. N'oublions pas qu’elle est là pour le travail.

-tu as bien fait de me souligner cela, je pensais que c’était pour se reposer

-non maman c’est pour le nouveau partenariat que j'ai signé avec une styliste d’ici.

Cette vieille là, mieux vaut être claire avec elle dès le départ.

Nous avons déjeuné dans une bonne ambiance et nous avons quitté maman.

-tiens j'ai suivi toutes les instructions de ton mari. Un petit téléphone avec une puce d’ici. Il a déjà le numéro

-c’est homme là

-il a raison. À sa place je ferai pareil tu es sa reine

-merci Ken. Je vais appeler Adiza pour la prévenir que je suis là

Idiot que je suis, je n’ai même pas pensé à ce paramètre. Je jubile.

-Ken, cela ne te dérange pas que je lui indique chez toi ?

Elle rigole ou quoi ?

-pas du tout. C’est chez toi

-merci

-mais je t’en prie. Tu sais je m’intéresse à elle

-j'avais compris ça à Abidjan. Mais tu sais qu'elle est veuve. Je ne pense pas qu'elle veuille s’amuser.

-loin de là. Mon souhait est de faire d’elle ma femme.

-ah oui ?  Et tu en es où ?

-au point zéro. Nous avons fait une sortie avec Jordy après que je sois tombé sur eux fortuitement à la piscine.

-je vois

-je ne sais pas comment aborder la chose

-le grand maître perd ses moyens ?

-tu n’imagines pas. Je ne veux ni la froisser en la courtisant, ni la brusquer.

-tu as raison, elle a fait déjà un peu plus de deux ans de veuvage. Elle est jeune et doit refaire sa vie

-ce n’est pas facile. Sa belle famille lui avait fait des misères, enfin pas tous sa belle mère

-tu as peur que le fait de la courtiser lui cause des problèmes ?

-exactement

-qui ne risque rien n'a rien tu le sais

Lydia est toujours de bons conseils.

     

Alim Moustapha

Je crois que j'ai trouvé le candidat idéal pour Adiza. Ce jeune homme est un battant et il est très gentil. Je crois que depuis leur enfance, il a toujours eu des sentiments pour elle.

Ses parents ont déménagé au Canada il y a quelques années. Il est lui revenu pour s’installer ici.

Je lui ai proposé  qu'on se retrouve au restaurant. Je voudrais faire la surprise à Adiza.

J’ai tâté le terrain, il n'a pas d’engagement. Je laisserai faire les choses. Lorsque je lui ai dit que j'ai invité Adiza à nous rejoindre ses yeux pétillaient. Il en pince toujours pour elle.

Nous sirotions notre apéritif lorsque j'ai vu perdre l'attention du jeune homme. Je me retourne et qui je vois ? Ma petite sœur dans toute sa splendeur. Elle est magnifique. Je ne regrette pas son orientation professionnelle. Elle est douée.

J'ai envie de taper la bouche de celui là

 Il bave littéralement. Je sais que tu m’aimes bien mais respecte la présence. Et puis Adiza aussi avait elle besoin de se faire aussi belle. Tu signes avec ton grand frère et tu es tiré à quatre épingles.

   

Adiza Moustapha

Alim m'a invité à dîner. Il le fait très souvent depuis la mort d’Aurélien. Je sais qu'il essaie de me faire changer les idées.

Il se met toujours à la même table dans ce restaurant. Lorsque que j’y entre, je constate qu'il est de dos.

Je m’avance toujours avec l'assurance qui a toujours été là mienne.

-Kianel ? Kianel Cossi ?

-Adiza je suis si heureux de te voir

Je me jette dans ses bras. C'est bon de le revoir après plus de huit ans. Kianel est un ami. Nous avons fait le collège et le lycée ensemble.

C’est d'ailleurs le premier garçon à m'avoir embrassé. J'avais eu pour lui un petit béguin dans le temps.

Nous avons passé la soirée sans trop nous occuper d'Alim. Elle m'a brièvement parlé de lui. Il est dernièrement divorcé sans enfant et est revenu au pays depuis peu. Je lui ai égaré parlé brièvement d’Aurélien et de Jordy.

Nous avons évidemment promis de se revoir très vite. Je me souviens que dans le temps nous avions toujours quelque chose à se dire. C'est comme si on s’était quitté hier. Je suis vraiment heureuse de le retrouver.

Lorsque chacun a pris sa voiture pour rentrer. J’ai lancé l’appel vers mon frère.

-Alim, où l'as-tu trouvé ? Pour une surprise c’en est une

-tu as mis le kit mains libres ?

-oui et toi ?

-pareil. Mais tu sais que je ne suis pas à l'aise avec le téléphone au volant. Rappelle-moi une fois chez toi

-ok chef, à toute suite

-c’est ça et sois prudente

-promis

Je l’ai évidemment appelé trente minutes plus tard. Le temps d'embrasser mon fils.

Je me trompe où il vient de faire un sous entendu. Kianel et moi ? Moi je ne veux pas d’homme dans ma vie. Pour l'instant ce n’est pas ma priorité. J’ai mon fils et ça me suffit.

J'ai eu Lydia Guenou au téléphone, elle est à Cotonou. Elle m'a indiqué chez elle ou du moins chez Ken. Je vais la chercher car nous devons passer dans une boutique voir des tissus. La demande en Côte d’Ivoire est telle que je dois me surpasser. Je dois toucher la matière pour voir ce que je peux en faire.

Il doit être dix heures. Je suis en avance. Je sonne et l’agent de sécurité m'introduit dans la maison. J’adore. L’espace y est grand et la maison imposante.

C’est Ken qui m’accueille.

--bonjour Adiza

-bonjour Ken, ta maison est très belle

-merci, entre s'il te plaît. Lydia termine de se préparer.

-ok merci

-prenez place. Un thé ou un café ?

-non merci

-comment va Jordy ?

-il va bien, merci

-il est très attachant. Tu fais du bon boulot.

-merci, il t’aime bien

-je l’aime beaucoup aussi.

Je crois qu’il allait dire quelque chose lorsqu’il a été coupé dans son élan par l’arrivée de Lydia. Il s'est excusé et nous a laissé seules.

Lydia et moi avions passé une semaine au pas de course. J'ai même rencontré sa belle mère. Elle m'a l’air d’être une femme pas commode.

Vu que Lydia part dans deux jours, je nous ai organisés une soirée chargée. Nous dînerons dans un bon restaurant puis nous irons danser. Pour l’occasion, j’ai demandé les services de mon cher grand frère. Il connaît les bonnes adresses.

Pour notre sortie j'ai demandé à Kianel de se joindre à nous, en plus de Ken et de du couple Moustapha.

 

Le Coeur d'Un Homme