Part IV

Ecrit par PaulBernardAMGL

   J'ouvris péniblement les yeux. Ma vue était complètement floue mais je pus reconnaître ma chambre. Je battis plusieurs fois des paupières mais rien n'y fit. J'arrivais à distinguer les choses seulement parce que je connaissais déjà leurs emplacements.

   Mon esprit, contrairement à ma vue, gagnait peu à peu en lucidité. Je ressentais les mille et une courbatures qui parsemaient mon corps.

   Une envie pressante d'uriner me prit soudain. Je tentai de me lever mais mon corps ne m'obéissait pas. Du moins, pas encore. J'étais consciente, mais je n'arrivais à bouger ne serait-ce qu'un seul muscle de mon corps. À part mes muscles oculomoteurs, qui me permettait de bouger les yeux dans tous les sens.

   Ma chambre d'habitude silencieuse, devint tout à coup trop bruyante. J'entendais chaque petit bruit. Du tic-tac de la montre accrochée contre le mur en face de mon lit au bruit du brasseur qui rafraîchissait ma chambre.
   La faible lumière qui filtrait à travers le rideau des fenêtres me faisait l'effet d'un projecteur. Ma tête cognait comme si on le martelait.
   Par un effort surhumain, qui m'arracha un cri, je réussis à me redresser et à me boucher les oreilles avant que tout ce bruit ne me rende folle.
   Je mis pied à terre. Au contact de mes pieds avec le carrelage froid, je repris un peu plus pied dans la réalité.
   Je titubai jusqu'à ma salle de bain. Je m'assis sur la cuvette des toilettes. Je me lâchai enfin mais quelques secondes après, je bloquai la pisse. Mon abricot me lancinait, de même que mon bas-ventre. On aurait cru qu'il y avait un incendie, tellement j'avais mal.
   Je réussis tant bien que mal à me lever de la cuvette. Je me plaçai devant le miroir, le reflet qu'il me renvoya n'avait plus rien à voir avec la jeune fille qui s'était pomponnée pour se rendre à cette fête la veille. Comment ai-je fait pour me retrouver dans mon lit ? Dieu seul sait.
   J'avais des bleus partout sur le corps, des suçons sur les seins et du sperme séché sur les cuisses. Mon esprit était encore embrumé, mais il ne me fallut pas un dessin pour avoir une idée de ce qui a pu m'arriver dans cette fête.
   Prise de panique, je courus aussi rapidement que mes jambes et les douleurs me le permirent. Je fouillai ma chambre à la recherche de mon téléphone. Je le trouvai dans les draps. Je composai le numéro de la seule personne en qui j'avais confiance en dehors de ma famille. Alexandre.
- Viens chez moi tout de suite, lui intimai-je dès qu'il décrocha. Peu importe ce que tu fais, laisse tout et viens.
- Très bien j'arrive, répondit-il, pris de court.
- Viens directement dans ma chambre.
    Je raccrochai puis cherchai le numéro d'Imelda. J'essayai de la joindre mais le numéro était inaccessible. Je jetai le téléphone sur le lit. Je retournai dans la salle de bain et pris mon peignoir que j'enroulai autour de moi. Je faisais les cent pas dans la pièce quand j'entendis toquer à la porte.
    Je me précipitai pour ouvrir la porte. Mais ce n'était pas celui que j'espérais. C'était Tavio.
- Je ne t'ai pas vue depuis hier et je voulais m'assurer que tout allait bien, me dit-il.
- Tout va bien, répondis-je avec un sourire maladroit.
     Il n'était pas question qu'il soit au courant de ce qui m'était arrivé. Du moins, pas sur le moment. Il pèterait un câble et c'était la dernière chose dont j'avais besoin.
     Je refermais la porte quand Alex arriva. Il salua Tavio et entra dans ma chambre.

     Il me fit la bise et entra dans la chambre. Je fermai la porte derrière lui. Le temps qu'il avance vers mon lit pour s'asseoir, je défis la ceinture de mon peignoir.

- Alors c'est quoi l'urgence ? s'enquit-il en levant les yeux vers moi.

- Ceci, fis-je en retirant complètement le peignoir.
   Il me regarda d'un air interdit.
- Tatiana, tu es comme une sœur pour moi et je ne peux pas faire ça, commença-t-il.
   Je levai les yeux au ciel.
- Vous, les hommes, pensez toujours au sexe dès que vous voyez une fille nue. Oublie le fait que je suis une femme et approche-toi pour regarder ma peau.
    Il obéit. Il observa attentivement mon corps, de la poitrine jusqu'aux jambes.

- Qu'est-ce... Qui t'a fait ça ?  
- Alors c'est quoi l'urgence ? s'enquit-il en levant les yeux vers moi.
- Ceci, fis-je en retirant complètement le peignoir.
   Il me regarda d'un air interdit.
- Tatiana, tu es comme une sœur pour moi et je ne peux pas faire ça, commença-t-il.
   Je levai les yeux au ciel.
- Vous, les hommes, pensez toujours au sexe dès que vous voyez une fille nue. Oublie le fait que je suis une femme et approche-toi pour regarder ma peau.
    Il obéit. Il observa attentivement mon corps, de la poitrine jusqu'aux jambes.

- Qu'est-ce... Qui t'a fait ça ?

Je m'appelle Tatiana