Partie 11
Ecrit par Mayei
… Coralie …
Inutile de vous dire que ma nuit de noces a été une horreur a l’état pur. Pendant qu’il glissait en moi et qu’il gémissait comme un fou, moi mes larmes coulaient. J’avais mal de souiller le bébé de Chris avec la semence de cet imbécile. Ça va faire maintenant un mois que nous sommes mariés et je me sens comme une étrangère dans sa maison, je me sens comme une étrangère avec lui tout court. Je ne l’aime pas et je ne sais pas si je finirai par l’aimer.
Ro : je vais au bureau
Moi : bonne journée
Ro : tu comptes faire quelque chose de ta journée ?
Moi : je ne sais pas
Ro : je vais te laisser de l’argent su cas où…
Moi : je n’en ai pas besoin Roland. Quand est ce que tu vas finir par comprendre que je ne t’aime pas et que je ne veux rien de toi.
Ro : tu vas finir par m’aimer crois moi
Il a pris sa veste et m’ai fait un bisou sur la joue que je me suis empressée de nettoyer. Il me dégoute tellement. Depuis la dernière fois je n’ai plus eu de symptômes de ma grossesse. Souvent je me caresse le ventre en pensant à comment aurait été ma vie si Chris était actuellement à mes cotés et non Roland. Mais hélas je me retrouve mariée à 20 ans avec un idiot de 24 ans.
…
J’ai chauffé et vomis toute la nuit, je savais de quoi je souffrais mais Roland n’a pas cessé de s’inquiéter. J’ai fais tout mon possible pour ne pas qu’il m’accompagne a l’hôpital en insistant sur le fait que je veux que ce soit ma mère qui m’y accompagne et c’est ce qui a été fait des le lendemain.
Mam : tu es à sept semaines de grossesse actuellement, on va dire à Roland que c’est seulement trois semaines ok ?
Moi : … … …
Mam : mais Coralie parle moi ! je sais que la situation ne te plait pas mais on ne peut faire autrement. Comment voulais-tu qu’on fasse avec la grossesse d’un père inconnu
Moi : le père n’est pas inconnu, c’est juste que vous ne voulez pas de lui !
Mam : bon on ne va pas revenir sur cette affaire encore ! au fait ta sœur m’a dit que depuis qu’elle a accouché tu n’es pas passée la voir, elle et son bébé
Moi : et je ne compte pas y aller, après qu’elle ait détruit ma vie comme ça.
Mam : Coralie diminue un peu ton cœur, tu vas finir par me donner les cheveux blancs…
Elle a continué à parler toute seule car je ne répondais plus, je ne voulais même plus l’entendre.
Vous aurez dû voir comment mon père et Roland étaient heureux quand ils ont appris que je portais un enfant. Roland montrait ses dents comme un retardé, si seulement il savait que ce n’était pas son enfant. Finalement je suis même contente de lui faire cet affront. Maman a proposé que je revienne de nouveau à la maison car c’est ma première grossesse et elle veut soit disant m’aider.
En tout cas moi je suis contente de quitter pour un moment la maison de cet imbécile la et rester avec mes parents même si c’est temporaire
… Chris …
Nous sommes le 15 juillet aujourd’hui et je suis entrain de boucler ma valise pour me rendre à l’aéroport. Oui, vous avez bien lu ! j’ai réussi à remplir mes papiers à temps et la rentrée c’est pour le 20 Aout. Je vais tôt pour pouvoir faire une remise à niveau de l’anglais. Je n’ai pas vraiment de bagage, je suis un homme c’est comme ça. La convocation est pour 19h 30 et il est 17h. Le temps que je me lave et tout nous pourrons aller prendre le taxi et nous rendre a l’aéroport.
Moi : maman pourquoi tu fais cette mine-là ?
Mam : ce n’est pas facile de laisser son enfant aller aussi loin. Je suis contente que tu aies cette chance mais c’est tout de même dur pour moi.
Moi : maman je vais pour un but précis, il me faut viser loin. Je te fais la promesse que je te sortirai de ce quartier. Tu seras à nouveau celle que tu étais quand papa était encore en vie.
Elle s’est mise à pleurer comme elle le fait depuis une semaine déjà. Elle se cache pour le faire mais il m’arrivait souvent de la voir ou l’entendre. Je sais qu’elle est triste de me voir partir mais ça passera, Il était temps pour moi d’y aller
Moi : Yann tu prends soin de maman ok ?
Ya : pas de problème Chris ! que Dieu t’accompagne
Lala : tu vas me manquer Chris, snif… faut pas m’oublier hein
Moi : comment je vais t’oublier ? tu restes sage hein, il ne faut pas faire comme les petites filles du quartier sinon je vais me fâcher.
Lala : d’accord
Elle m’a serré très fort avec ses petites mains et je lui ai fais un bisou sur le front. J’ai ensuite pris ma mère dans mes bras et je lui ai essuyé les larmes qui coulaient.
Moi : je te rendrai fière maman
Elle m’a murmuré quelques prières et j’ai pu enfin passer le control avant de me rendre à ma porte d’embarquement numéro 4. Je voyage avec air France donc mon itinéraire est le suivant : Abidjan-Paris ensuite paris-Houston pour un total de 16 heures comprenant les heures d’escales, à mon arrivée, le service des élèves étrangers est sensé me récupérer et me conduire là où se trouverait mon appartement.
Nous avons enfin embarqué dans l’avion, c’est ma toute première fois et il faut dire que je suis vraiment inquiet mais au moins j’étais près de l’hublot et non coincé entre de deux personnes. J’avais une jeune fille pour voisine et par sa manière de se conduire on pouvait dire que c’était une habituée. Les hôtesses sont ensuite venues nous montrer les gestes à faire en cas d’urgence. J’ai bien écouté puis me suis bouche les oreilles quand l’avion a décollé.
« Première fois ? »
Je me suis tourné vers ma voisine, elle avait parlé avec les yeux fermes donc je me demandais bien si c’était à moi qu’elle parlait. Sans répondre, j’ai tourné la tête.
« C’est à toi que je parle, je m’appelle Floriane, Floriane Mélèdje »
Moi : Christopher, Christopher- Alex Niamkey
Flo : enchantée
Moi : de même
Flo : alors c’est ta première fois de prendre l’avion ?
Moi : oui mais je vois que tu es une habituée
Flo : on peut dire ça ! alors tu pars où ?
Moi : Houston, j’ai de longues heures à faire
Flo : j’y vais aussi alors nous serons tous les deux à faire ces heures. Tu y pars pour les études ?
Moi : tout a fait, University of Houston Downtown
Flo : quelle coïncidence c’est aussi mon école, dernière année bachelor en économie !
Moi : je vais commencer le master en Finance, analyse financière
Flo : dans ce cas on sera constamment dans la même faculté. Je sens qu’on va bien s’entendre tous les deux
Nous avons continué notre petite discussion jusqu'à ce qu’elle finisse par s’en dormir sur mon épaule et m’a laissé repartir dans mes pensées.
Beaucoup de choses ont changé dans ma vie et celle de ma famille. Depuis que j’ai appris que Coralie s’est mariée, je me suis dis que mon seul moyen de m’en sortir dans cette vie c’est de viser très loin et je compte le faire. J’ai vraiment eu mal avec cette histoire et je ne sais pas si je vais arriver à guérir de ce mal. Je ne sais pas si je serai à nouveau près pour une relation.
Laelle est passée en 4ème avec plus de 16 de moyenne et comme par hasard, elle a eu une personne de bonne volonté qui lui offre une bourse jusqu'à la terminale, Yann a aussi eu une opportunité pareille qui prend son université en compte, il va donc aller dans le privé.
Je me suis posé des questions sur d’où sortent toutes ces personnes de bonne volonté mais maman dit que c’est juste une grâce de Dieu et qu’il ne laisse jamais tomber ses enfants. J’ai aussi fini par m’en dormir.
…
Nous sommes à paris actuellement ! nous étions sensés prendre l’avion un peu plus tôt mais il y a eu du retard donc nous attendons encore. Je ne me suis pas tellement ennuyé car j’ai passé mon temps à papoter avec Floriane. Elle est vraiment sympa et sans façons.
Quand nous avons atterri à Houston il était plus de 23 heures et la personne qui devait m’attendre n’y étais plus. Mais vraiment l’aéroport est vraiment grand. Ça n’a rien à avoir avec notre aéroport à Abidjan. C’est tellement grand que tu ne sais même pas où tu vas. Heureusement que Floriane était là pour me guider par ci et par là. J’ai d’abord appelé maman et mes frères pour leur dire que j’étais arrive à bon port.
Flo : tu regagnes ta maison comment ?
Moi : j’étais sensé retrouver une personne de l’international engagement mais il se fait tard et je pense avoir rater le bus.
Flo : ah ouais c’est vrai, je sais que le bus s’en vas aux environs de 21 heures, viens avec moi dans ce cas.
Moi : tu es sure ?
Flo : mais oui, tu passes la nuit chez moi et demain je t’accompagne pour tes différentes démarches, vue que je connais bien l’université.
Moi : vu comme ça c’est quand même raisonnable.
Flo : alors viens on s’en va.
J’ai tiré mes valises et je l’ai suivi