Partie 12

Ecrit par Mayei

Vers d'autres cieux

Je viens encore de me réveiller en sursaut. Je touche mon front je suis couvert de sueur. Je ne comprends plus! À chaque fois je fais ce même rêve, à chaque fois il essaie de m'étrangler et me demande de leur rendre ce qui leur appartient. Mais j'ai déjà fait beaucoup. Je me suis fait passer pour une âme généreuse en prenant en charge les études de tous ses enfants sans compter celui que j'ai envoyé aux États Unis pour le master, donc je ne comprends pas ce qu'il veut que je fasse encore. À cause de ces rêves je crains mes nuits et mes sommeils sont mouvementés pff. Ça a l'air tellement réel que c'est terrifiant.

...Chris...

Floriane m'a aidé dans presque toutes les démarches à faire. Elle m’a même accompagné ouvrir un compte à la banque. C'est là bas que je recevrai tous les payements (scolarité, loyer et argent de poche). Avec Floriane à côté, tout est vite passé ! Elle ma fait faire le tour de l'université et celle d'Abidjan ne fait même pas le poids. Ils sont tellement équipés. Il y a de tout ici même la faculté de musique. Dans mon fort intérieur je me disais quel enfant ivoirien va dire à ses parents de lui payer des études aux États Unis juste pour la musique. Floriane habite dans un grand deux chambres salon pourtant elle est seule.

Moi : dis-moi pourquoi tu es toute seule pour deux chambres 

Flo : j'avais une voisine avant mais elle a déménagé, je n'ai pas jugé bon de chercher une autre parce que la cohabitation entre fille ce n'est pas facile 

Moi : et tu la louais à combien la chambre 

Flo : $500 par mois ! alors tu avances dans ta recherche de logement ?

Moi : bof on peut dire ça hein !

Hier je suis allé à l’adresse indiquée pour visiter où j’étais sensé rester mais il s’avère que la maison n’est pas meublée et quand je fais le décompte ça me reviendra cher. Aussi j’ai pensé à long terme, si jamais, je devais repartir à Abidjan qu’allais-je faire de tous ces meubles. 

Flo : tu sais ce qu’on peut faire ? tu prendras la chambre vide la et je ne te ferai rien payer, tu contribueras seulement pour l’électricité et la nourriture.

Moi (hésitant) : tu es sûre de toi ?

Flo : enfin si ça ne te gène pas hein

Moi : laisse-moi réfléchir et je te dirai ok ?

Floriane est assez gentille mais de là à venir vivre chez elle sans payer de loyer c’est un peu abusé tout de même. J’ai passé tout mon temps à réfléchir à cette opportunité et quelque chose m’a soufflé à l’esprit. Je peux donner un montant pour le loyer et a chaque fois que je recevrai l’argent de mon bienfaiteur, je pourrai l’envoyer à maman. En effet je vais lui demander de prendre une maison assez décente qu’elle pourra louer deux cent mille par mois et je lui enverrai l’argent pour cela. Vu comme ça, j’ai fini par accepter l’offre de Floriane.



La remise a niveau de l’anglais n’a pas été tellement difficile, j’aborde alors mes cours de master. Pour ce semestre, j’ai cinq cours ! mon emploie du temps est assez libre mais il faut avouer que le master demande beaucoup de travail. Chaque professeur demande une rédaction d’au moins 10 pages, je vous garantis que pour nous les scientifiques, quand tu écris deux pages, tu te sens vider de toutes tes forces donc imaginez ce que dix pages donneraient.

Une autre chose que j’ai appris avec mes deux mois de séjour aux états unis c’est qu’il est important d’être actif dans la société. Il est important de se lancer dans le bénévolat et actuellement je suis à la recherche d’un boulot pour remplir mon cv. Du côté de mes parents, tout va bien. Ils ont pu avoir une maison de deux chambre à 180 mille que je leur envoie chaque mois. Maman ne fait que me verser des bénédictions chaque fois que je l’appelle. Souvent elle me demande si j’ai enfin pu avoir des nouvelles de Coralie mais je prends bien soin de changer de sujet. Il me faut oublier ce passage de ma vie une bonne fois pour toute.

… Coralie …

Je tiens la lettre de Chris entre mes mains. Je ne l’ai ni déchiré ni brulé, souvent il m’arrive de la relire à plusieurs reprises comme pour me convaincre que je dois définitivement tirer un trait sur lui ainsi que sur le passe. Quand je fini par prendre cette décision, elle s’envole la minute qui suit quand je pose mes mains sur mon ventre qui ne fait que s’arrondir.

J’ai pris mon sac à main et je suis sortie de ma chambre, il faut que je tire cette histoire au clair.

Mam : tu vas où ?

Moi : je vais m’aérer un peu je suis fatiguée de rester dans la chambre toute la journée

Mam : tu ne veux pas que le chauffeur t’accompagne ?

Moi : non je peux me débrouiller toute seule merci

Mam : hummm

Je suis sortie en prenant le taxi direction chez Chris. Mon cœur battait tellement fort quand je suis arrivée devant sa porte. J’ai frappé en attendant qu’on vienne ouvrir. Grande fut ma surprise de trouver quelqu’un que je ne connaissais pas.

« Vous voulez voir qui ? »

Moi : excusez-moi est-ce que je peux voir Chris ?

« Il n’y a pas de Chris ici, vous vous êtes trompée »

Moi : non je ne peux pas me tromper, je suis plusieurs fois venue ici voir ce Chris en question donc s’il vous plait si c’est lui qui vous demande de me faire croire qu’il n’est pas ici laissez tomber

« Mais puisque je vous dis qu’il n’y a aucun Chris, je vis ici avec ma petite amie vous pouvez rentrer pour vérifier »

Bien sur que c’est ce que j’ai fait et la maison n’avait plus rien de celle de maman Hortense. J’avais l’impression que le ciel me tombait sur la tête. C’était ma dernière option puisque le numéro de Chris ne passe plus. J’aurais tellement aimé connaître le numéro de sa mère par cœur mais hélas.

En repartant je suis tombée sur un petit de Chris que j’avais pour habitude de voir, il s’appelais Franck

Moi : Franck, pardon arrête toi je dois te demander quelque chose

Fr : oh la grande c’est comment ça fait longtemps hein ! depuis que Chris est parti la on ne te voit plus hein

Moi : parti ? parti où ?

Fr : ah la grande, il est parti aux états unis non ! comment tu ne sais pas ? 

Sa phrase venait de m’achever, j’avais carrément oublier cette histoire d’états unis. Que vais-je devenir moi ? Facebook il n’a plus ! son numéro je n’ai plus ! comment je le retrouve aux états unis ? dans quel état même d’abord ?

Moi : mais et maman Hortense et les autres ?

Fr : ah ils ont déménagé mais je ne sais pas vers où ils sont partis, tu sais que le grand Yann il ne parle pas beaucoup

Moi : merci beaucoup Franck

Je lui ai glissé un billet de 10 mille francs qu’il a pris en me remerciant énormément, quant a moi c’est le cœur en lambeaux que je suis retournée chez mes parents. Je pense que cette fois je dois vraiment me faire à l’idée que je l’ai perdu mais au moins j’ai son bébé dans mon sein ça me consolera.



Je suis dans mon huitième mois de grossesse, exactement huit mois et trois semaines. Je suis vraiment excitée à l’idée de voir ma fille, de pouvoir la toucher et la cajoler. J’espère qu’elle ressemblera à son père pour que je puisse le voir en elle chaque fois que je poserai le regard sur elle. J’ai fais tout ce que je pouvais pour éviter Roland durant mes mois de grossesse car il me sort vraiment par les pores, je n’arrive pas à le supporter.

J’étais entrain de plier les nombreux vêtements que j’avais acheter à ma fille quand Stéphanie a passe la porte.

Ste : Coralie …

Moi : … …

Ste : pardon viens on va parler calmement s’il te plait !

Moi : je n’ai rien à te dire Stéphanie donc tu peux prendre la porte.

Ste : je suis désolée Coralie, vraiment désolée

Moi (me levant difficilement) : désolée de quoi en fait ? désolée du fait de m’avoir fait perdre l’homme de ma vie ? tu étais la première à me dire que le fait qu’il soit pauvre n’enlevait rien au fait qu’il demeure une personne humaine. Tu savais très bien qu’il était pauvre mais ca ne t’a pas empêche de poser cette question aussi stupide. Tu m’as bien eue tu sais ! tu savais déjà comment les parents allaient réagir, j’ai juste été folle de t’écouter. S’il te plait sors de ma chambre avant que je ne m’énerve vraiment.

Ste : Coralie…

Moi : mais merde qu’est ce que tu veux encore ?

Ste : je crois que tu viens de perdre les eaux 

J’ai baissé les yeux pour voir mon jogging complètement trempé. J’ai tout de suite eu peur pendant que Stéphanie appelait maman à tue-tête

Mam : qu’est ce qui se passe ? pourquoi tu cries

Moi : je vais accoucher maman

Elle s’est emparée de mes affaires et toutes ensemble nous sommes descendues. 

Mam : tient bois cette tisane ça t’aidera à accoucher plus facilement 

J’ai fais ce qu’elle me demandait et nous sommes montées dans la voiture direction l’hôpital. J’ai commence à me sentir toute étrange et lourde dans la voiture, c’est à peine si j’arrivais à maintenir mes yeux ouverts. La dernière chose que j’ai vu avant de sombrer dans ce trou noir, c’était le nom de l’hôpital et plus rien

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