Partie 13

Ecrit par Mayei

… Coralie …

Je me suis réveillée en sursaut avec un mal de tête pas possible. J'avais la bouche pâteuse et la lumière me faisait mal aux yeux. J'ai regardé autour de moi et j'ai constaté que j'étais dans une chambre d'hôpital. Qu'est-ce que je fais ici ? La dernière chose dont je me rappelle c’est que je venais accoucher

SEIGNEUR !

Par réflexe j'ai automatiquement mis mes mains sur mon ventre et il n'avait plus la forme. J'ai commencé à paniquer et à crier comme une folle

Moi : où est mon bébé ?? Je veux voir mon enfant.

Apparemment mes cris ont alerté une infirmière qui a apparu aussitôt suivie de ma mère 

Infirmière : calmez vous mademoiselle ce n'est pas bon pour votre tension 

Moi : lâchez-moi je veux juste mon enfant, je veux ma fille 

Mam : Coralie calme toi 

J'ai remarqué qu'elle pleurait. 

Moi : pourquoi tu pleures maman ?

Mam : snif...snif ton enfant...ton enfant...snif 

Moi (m'énervant) : quoi mon enfant ? Maman parle 

Mam : l'enfant est mort Coralie, elle est morte

A cet instant précis, tous les bruits autour de moi avaient baissé en intensité. C’était comme si je n'entendais plus rien ou juste que j'avais décidé de ne plus rien entendre
Maman me parlait mais je ne voyais que ses lèvres bouger et rien de plus.

Ce fut au tour de papa puis Roland, après Stéphanie et son époux de passer pour essayer de me remonter le moral mais rien, je fixais juste un point invisible. Je n'avais même pas pleuré mais juste pousse un seul cri 

Ste : maman elle est comme ça depuis quand 

Mam : quand je lui ai dis pour la petite elle n'a plus rien ajouter 

Moi : je veux voir son corps 

Mam : Coralie ça sera plus facile pour toi si tu ne vois pas tu pourras vite oublier 

Moi : tu penses qu'on peut oublier ca ? Maman je veux voir son corps et maintenant 

Elle a fait signe à l'infirmière qui est ressortie et revenue plus tard avec le corps sans vie d'un nourrisson.

Moi : maman mets la dans mes bras

Mam : tu es sûre ?

Je n'ai pas répondu je me suis juste contentée de lui lancer un de ces regards ! 

Mam : ok

Elle m'a mise la petite dans les bras mais je n'ai ressenti aucune connexion, il n'y avait aucun lien entre elle et moi. Normalement je devais ressentir un truc fort entre elle et moi mais rien de chez rien 

Moi : tu es sûre que c'est mon enfant maman ?

Mam : mais oui ! Quelle est cette question ? 

Moi : j'ai l'impression que ce n'est pas mon bébé maman. Ce n'est pas mon bébé j'en suis sûre 

J'ai commencé à paniquer comme pas possible. Où est ma vraie fille? Celle la n'est pas la mienne. Je criais tellement que maman a été obligée d'appeler une infirmière pour m'administrer un calmant, je me suis endormie juste après

... Chris ...

Moi : tu prépares quoi aujourd’hui ? 

Flo : poulet au four et pomme de terre pourquoi ? 

Moi : pfff rien rien je demandais juste 

Flo : pourquoi tu fais cette tête là ?

Moi : tu te rends comptes que j'ai fais plus de 15 entretiens mais rien aucune compagnie ne m'a sollicité. À chaque fois j'ai cette impression que j'ai vraiment cartonné mais rien je n'ai plus de retour dès que je sors de la salle 

Flo : rooooh arrêtes de te faire du souci pour ça, tu vas finir par avoir des cheveux blancs. Tu verras ça viendra 

Moi : oui oui ça viendra c'est toujours ce qu'on me dit. Demain j’ai rendez vous dans une banque pour un poste d'analyste financier je croise les doigts en tout cas 

Flo : ça va aller fais seulement ta Prière et tu vas cartonner.

Pff franchement quand nous sommes à Abidjan on pense que la vie aux États Unis c'est tellement facile. On pense que dès que tu es ici, c'est le travail assuré mais laissez moi vous dire que c'est juste la galère. Ça va faire plusieurs mois que je cherche un boulot fixe qui me permettra d'avoir un cv garni mais rien. J’ai galéré pour avoir le permis de travail qui coûte $380. La première fois ça été un refus et j’ai dû payer à nouveau $380 pour postuler pour la deuxième fois DIEU merci ça a marché. Maintenant le grand problème c’est de trouver le bon poste. J'ai passé mes concours d'analyste que j'ai décroché haut la main en n'attendant d'avoir le master. Le système américain est assez léger tu n’as pas besoin de prendre des cours pour avoir une certification. Tu paies tes livres tu bosses à ton rythme et tu composes.

Flo : tu viens on mange !

Je me suis levé du fauteuil pour prendre place à la table à manger. Floriane a pris mon assiette pour me servir en me demandant à chaque fois si ça va et est ensuite venue poser mon assiette devant moi.

Moi : au fait tu sens super bon

Flo : merci ...

Elle a paru gênée puis est allée s'asseoir à son tour. Floriane est super belle mais timide. Elle a toujours le petit mot ou la phrase pour te faire te sentir bien. De plus elle sait prendre soin d'une maison et aussi préparer. Il n'y a pas une seule fois où je suis rentrée et la maison était en pagaille, non, ça sent toujours bon 

... Le lendemain ...

Jai mis ma veste et je suis en train d'ajuster ma cravate. Je suis un peu anxieux mais bon Dieu est au contrôle. En sortant de la chambre je suis tombé sur un petit paquet posé sur la table à manger sur lequel il y avait collé un post-it. 

<< j’ai dû aller plus vite à l'école aujourd'hui mais je t'ai fait un sandwich ! Mange prend des forces et n'oublie pas ta prière. Merde pour ton entretien je sais que tu vas cartonner>>

J'ai tout de suite eu le sourire aux lèvres. Vous voyez quand je vous dis qu'elle est juste fantastique, vous me croyez maintenant ? Je remercie de ciel de m'avoir fait tomber sur une étoile pareille. 

Je suis arrivée dans les locaux de la banque et me suis présenté au réceptionniste qui m'a indiqué la ou je devais attendre. Quelque instants plus tard j'étais face à mon destin 

Lui : monsieur Niamkey C’est ça ? 

Moi : oui oui merci de me recevoir 

Lui : mais merci à vous d'être aussi ponctuel et même en avance c'est une qualité que nous apprécions énormément. Alors vous êtes là pour le poste d'analyste 

Moi : oui oui tout à fait 

Lui : je peux avoir votre Cv s'il vous plaît ?

J'ai fouillé dans ma chemise puis je lui ai donné ce qu'il demandait

Lui : je vois que vous avez réussi les examens d'analyste. C'est super et vous êtes aussi porté dans les activités extra scolaires mais parlez moi plus de vous 

Je lui ai fait tout le tra-la-la

Lui : votre profile nous intéresse beaucoup et nous serons ravis de vous avoir dans nos locaux 

J'étais seulement content dans mon cœur mais mon visage restait sans expression il ne fait pas que je saute au plafond devant lui tout de même.

Lui : j'ai failli oublier ! Avez vous la nationalité ?

Moi : non mais j’ai mon permis de travail 

Lui (se frottent les sourcils) : aye ça va coincer la. Jai reçu la ferme instruction de ne pas accepter les étrangers car vous voyez nous avons besoin d'une personne à longue terme. Avec les étrangers nous sommes obligés de vous sponsoriser pour pouvoir vous garder or ça coûte excessivement cher pour la société. Je ne vous cache pas que vous êtes un candidat parfait mais la nationalité vous fait défaut. 

Moi (déçu) : je comprends tout à fait 

Lui : ne soyez pas déçu ! Trouvez seulement la nationalité et revenez ici ! Demandez après moi monsieur Stewart, je vous garanti une place

Moi : merci monsieur 

Nous nous sommes serré la main et j'ai pris ma route vraiment déçu ! Où veut-il que je parte prendre la nationalité comme si ça poussait sur les branches des arbres. Sans gêne trouvez la nationalité. Quand je pense que dans mon pays on leur donne tous les hauts postes sans les fatiguer et qu'ici nous galérons comme pas possible pour avoir ne serait-ce qu'un tout petit job ! Vraiment ce n'est pas possible

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