Partie 2
Ecrit par natacha
Partie
2
C’était
une journée comme une autre. Je recevais mes soeurs à déjeuner à midi. Mais
vraiment le cœur n’y était pas.
Je
n’avais pas une relation normale avec elles. Tout ce qu’elles savaient faire
c’est se vanter de tout ce que leur offrait leurs maris, de comment leurs
enfants réussissaient, de comment elles vivaient dans le bonheur. Qu’on soit
clair…Je ne les critique pas. J’énonce juste des faits. Quand moi je réfléchis au
moyen le plus sur d’éviter les coups elles réfléchissent à la prochaine
destination de leur vacance. C’est évident qu’on n’a pas les memes problèmes.
Je
donne les consignes à Ayawa pour le déjeuner avant de me rendre dans ma
chambre. On avait décidé de faire Ayimolou avec nougbagba et poisson frit.
C’était un mélange de riz et d’haricot avec une sorte de sauce tomate. Je lui
faisais confiance pour la cuisine.
Je
me retirai donc dans ma chambre pour faire un peu de rangement avant de me
rendre à la salle de bain. Quand je finis j’optai pour un ensemble léger en lin
blanc et des sandales. Pas la peine de me maquiller. Je m’observai un moment
dans le miroir.
Je
suis une belle femme. On ne va pas se le cacher. Teint noir brillant que
j’entretiens d’ailleurs. Petite de taille mais avec des formes placées à des
points stratégiques. Ce qui m’a toujours valu le regard insistant du sexe
opposé sur moi. Et celui d’Arnaud. Pour mon malheur.
Bon
fini de revasser. Je rejoignis Ayawa pour l’aider à finir et je mis la table.
Quand
elles arrivèrent tout était déjà prêt.
La
première à entrer était notre ainée Philomène. La deuxième garait la voiture.
Moi :
Dagan woézon. (grande sœur bonne arrivée)
Philomène :
Apké. (merci).
On
s’installa au salon et quelques minutes après Thérèse fit son entrée.
Moi :
bonne arrivée dada.
Thérèse :
merci.
Moi :
qu’est-ce que je vous sers à boire ?
Elles :
de l’eau ça ira.
J’appelle
Ayawa pour les servir.
Philomène :
alors petite sœur comment tu vas ?
Moi :
je vais bien par la grace de Dieu. Dis-je avec un sourire aussi fake que les
cheveux de mort qu’elle avait sur la tete. Krkrkrkr.
Philomène :
Dieu merci alors.
Toi
tu connais Dieu toi ? krkrkrkr
Thérèse :
et ton mari ?
Moi :
au boulot.
Thérèse :
c’est bien. Il doit gagner de quoi prendre soin de sa famille.
Moi :
Uhum.
Philomène :
en parlant de famille Ana… quand feras-tu des enfants à ton mari ?
Et
voilà le sujet qui fache.
Après
trois fausses couches provoquées par les coups d’Arnaud. Je n’ai plus envie de
recommencer l’expérience c’est trop douloureux moralement.
Alors
à l’insu de tous je prends la pillule. Vous viendrai cherchai seulement mon
cadavre si ce fou que j’ai pour mari le découvrait.
Je
m’évadai mentalement pour ne plus écouter les deux autres jacasser sur les
bienfaits de la maternité et autres. C’est déjà assez difficile pour moi comme
ça.
Après
leur bavardage on décida de passer à table.
Philomène :
je vois que ton quartier ne change pas.
On
habitait à Baguida. Et notre coin était assez calme. Moi j’aimais ça comme ça.
Mais en quoi le quartier allait changer ? Pardon tais-toi et mange.
Le
déjeuner était rythmé par le bavardage de mes deux sœurs. Si nos relations
n’étaient pas aussi superficielles. Je me serai confiée à elles. Mais ce n’est
pas le cas. Et je porte mon fardeau toute seule. Je gère ma honte en solo.
Je
trouvais toujours le temps long quand je le passais en compagnie de mes sœurs.
Je
soufflai de soulagement quand elles partirent enfin.
Je
partis m’allonger et me mis à penser à mes débuts avec Arnaud.
Quand
on s’est rencontré je faisais mon stage de fin de cycle à la BTCI une banque où
travaillait Arnaud. Je le trouvais beau, drole et charmant. Il m’invitait tous
les jours à déjeuner. Les premiers jours je refusais. Mais j’ai fini par céder
devant son insistance. De là à commencer une cour assidue et je suis tombée
sous son charme. A cette époque il était déjà papa du petit David qui m’a tout
de suite adoptée quand on a été finalement présentés. Nos fiançailles se sont
passées très vite. Après l’obtention de mon master monsieur n’a pas voulu que
je cherche du travail. Il voulait que je me consacre d’abord à notre relation.
Je pourrais m’y mettre quand notre couple sera assez solide. J’ai commis
l’erreur d’accepter. Et maintenant je suis bloquée à la maison et mon diplôme
rangé dans un tiroir.
Les
2 premières années de notre mariage étaient magiques. Rien à avoir avec l’enfer
que je vis en ce moment.
Le
premier coup est parti lorsqu’une fois je me suis permis de lui dire ma manière
de penser par rapport à la manière dont il s’adressait à son fils. La gifle que
j’ai reçu ! Je ne vous dis pas. J’ai eu la joue enflée. Mais par la suite
j’ai été couverte de cadeaux et c’était les excuses à n’en plus finir. Alors je
me suis tue.
Mais
plus le temps passait plus je recevais des coups soit pour un oui ou pour un
non.
Je
me suis meme déjà retrouvée à l’hopital deux fois. J’ai cru pouvoir trouver de
l’aide auprès de ma belle-famille qui était tout sucre tout miel avec moi. Mais
je n’ai reçu qu’humiliation sur humiliation de leur part.
Et
maintenant je faisais tout pour éviter les coups. Mais jusqu’à quand vais-je
continuer ainsi ?
Je
fus tirer de ma reverie par les klaxons de voiture. Je regardai la montre à mon
chevet. Il était trot tot pour David ou pour Arnaud de rentrer. Aucun des 2 ne
rentrait à cette heure.
Je
me lève et me rend au salon pour voir David y faire son entrée. Les épaules
voutés et le pantalon qu’il portait était différent de celui de l’uniforme de
son collège.
Moi :
David ?
Il
ne me répondit pas.
Moi :
mais qu’est-ce que tu fais à la maison à cette heure ?
Il
ne me répondit pas. Il se contenta de me traverser et d’aller s’enfermer dans
sa chambre. Si son père apprend qu’il est rentré avant l’heure normale ça va
encore me retombé dessus.
Peu
après le chauffeur fit son entrée au salon.
Kossi :
madame ?
Moi :
oui Kossi?
Kossi :
vous avez rendez-vous demain matin avec le directeur du collège de David à 8h.
Je
n’aime pas ça du tout.
Moi :
ok. Mais dis-moi. Tu sais ce qui s’est passé ?
Kossi :
non madame.
Moi :
ok. Tu peux y aller.
Kossi :
ok madame.
Tout
ça ne me disait rien de bon.
Je
partis cogner à la porte de David mais il refusa de m’ouvrir.
Le
David que je connaissais était un garçon vif et enjoué. Celui de ces derniers
temps était renfermé et semblait comme éteint. Et ça m’inquiétait.
Quand
Arnaud rentra je décidai de ne rien dire le temps pour moi de comprendre ce qui
n’allait pas.
Le
lendemain je me rendis donc au rendez-vous avec le directeur.
Quand
j’arrivai il y avait trois autres personnes qui patientaient. Dont un monsieur
en fauteuil roulant et deux autres dames. Des parents d’élèves aussi je
suppose. On patienta ensemble en échangeant quelques paroles sur le beau temps
et sur nos enfants. Je ne pus m’empecher de remarquer les coups d’œil insistants
de l’homme en fauteuil sur moi. Il n’a pas vu ma bague ? meme si je le
trouvais beau comme un dieu avec ses faussettes et ses lèvres…Eh
Seigneur ! Que Dieu me pardonne ! vraiment il n’y a pas moyens.
Better je partais aussi payer mon cercueil en meme temps.
Ce
fut mon tour d’etre reçue.
Le
directeur : bonjour madame Annan. Prenez-place je vous en prie.
Moi :
merci.
Je
m’assieds sur la chaise en face du directeur.
Le
directeur : Je vous ai fait venir par rapport à votre fils David comme
vous vous en doutiez.
Moi :
oui.
Le
directeur : David est un enfant intelligent. Mais ces derniers temps il
est devenu distrait en classe et très taciturne. Ses notes ont dégringolés et
ce qui s’est passé hier me fait me posé des questions. Je ne veux pas me melé
de votre vie familiale mais la situation m’oblige à poser cette question.
Moi :
je vous écoute.
Le
directeur : comment ça se passe dans votre foyer ? David aurait-il
des problèmes de santé dont-on aurait du etre au courant ?
Je
fus prise de cours par la question.
Moi :
il n’a aucun problème de santé.
Le
directeur : en etes-vous sure ?
Moi :
pourquoi cette question ?
Le
directeur : hier il a déféqué sur lui en plein cours !
Moi : HEIN ???