Partie 21 : La vie reprend ses droits
Ecrit par Fleur de l'ogouée
Moussavou Marc-André
Je me réveille fatigué, elle à
gigoter toute la nuit, je ne suis certainement plus habitué à dormir avec une
autre personne. Je me lève et me douche, je vais aller courir un peu et rentrer
avec de quoi prendre le petit-déjeuner. Cette nuit on a failli dormir aux
urgences, je ne sais pas pourquoi elle est si souvent malade depuis le début de
sa grossesse. Après m’être bien défoulé j’ai pris une douche, en sortant je l’ai
trouvé en train de mettre la table
-Tu vas mieux ?
-Oui ça peut aller, juste très
faim
-Je sais qu’on a dit qu’on se concentre
sur l’enfant mais je pense qu’il est plus judicieux que je vienne vivre ici, il
te reste que 10 semaines et le médecin a dit qu’il faut que tu sois entouré
-Toi et moi dans la même
maison ça ne va pas marcher, je ne peux pas faire semblant de ne rien ressentir
pour toi, jouer à la famille parfaite alors que nous ne sommes pas ensemble je
ne trouve pas ça raisonnable
-Je comprends, mais te savoir
seul ici ne me rassure pas. Plusieurs fois j’aurais dû être auprès de toi mais
ça ne s’est pas fait, sincèrement le médecin a raison, tu ne dois pas être
seule
-Je ne sais pas Marc, c’est au-dessus
de mes forces
-Je peux dormir au salon il n’y
a pas de problèmes, chez moi il y a ma sœur dans la deuxième chambre, au final
je ne sais pas quoi te proposer
-De toute façon dormir où tu
as partagé tes nuits avec l’amour de ta vie ne m’intéresse pas
Je n’ajoute rien, elle se
braque devant tout, ok je me suis comporté comme un connard mais là on parle de
sa santé et celle du petit, l’heure n’est plus aux enfantillages. Nous
déjeunons en silence, je ne vais pas la supplier pour dormir au salon, mais je
ne vais pas non plus céder à ses caprices, mettons nos sentiments de côté
pendant deux secondes. Pendant que je lavais les assiettes que nous avons
utilisé je l’ai entendu derrière mon dos, je me suis retourné pour lui faire
face
-Marc, je sais que ton cœur appartient
à une autre et je ne veux pas souffrir en prétendant le contraire. Être avec
toi ici en tant que co-parent c’est tellement au-dessus de mes forces, te voir
ici ravivera tout ce que j’essaye d’éteindre, je sais que tu fais des efforts
pour que les choses se passent bien pour le bébé mais laisse-moi être égoïste
et penser à moi
D’un grand pas je me retrouve
près d’elle, je pose mes lèvres contre les siennes, et l’enlace de mes mains,
dans cette étreinte serrée, je laisse mes mains se balader sur son corps.
Lentement je retire ses vêtements, la soulève puissamment et me dirige vers la
chambre, son corps m’appelle. Son innocence s’efface lorsque nous nous
retrouvons seuls, le sexe thérapeutique, la seule thérapie qui résout tout mes
maux.
Koumba Marimar
Après avoir fait ma petite crise
d’hystérie, j’ai repris le contrôle de mes émotions et nous avons enfin eu
cette discussion, dès la semaine prochaine nous recommencerons à faire la
layette, nous avions acheté quelques petites affaires il y a quelques semaines
mais il manque encore tellement de choses que ce soit le berceau, les biberons
ou encore produits de bains. Etant chacun novice nous avons cherché sur google
ce qu’il faut pour la valise d’accouchement et le nécessaire pour le quotidien
d’un nouveau-né. Quand nous nous concentrons sur l’enfant en faisant
abstraction de nos sentiments nous formons une bonne équipe, nous avons dressé
la liste des choses à acheter, je lui ai aussi fait part de mon déménagement
futur, resté ici m’empêchera d’évoluer. Il dit que nous en reparlerons mais ma
décision est prise, ce que je gagne à mon boulot au restaurant est suffisant
pour que je me trouve un petit studio quelques part et pour que je puisse vivre
dignement, rester ici est une porte ouverte pour le mépris, je ne vivrais pas à
ses crochets toute ma vie. Alors que voulais me lever pour aller dans la
cuisine, j’ai eu si mal au dos, la douleur s’est intensifiée, je n’arrive même
pas à faire un mouvement, j’ai commencé à pleurer et me tordre de douleur
-Qu’est-ce qu’il y a Marimar ?
-J’ai mal, je ne peux pas
bouger, j’ai mal Marc, j’ai si mal
Il m’a soulevé, mis dans la
voiture et nous sommes allés à la clinique, je suis allée plus de fois à l’hôpital
en 6 mois que dans toute ma vie. Aux urgences le médecin me place une
perfusion, une fois la perfusion terminée je ne ressens plus aucune douleur, il
me prescrit une autre ordonnance, il faudrait que j’arrête de prendre les
médicaments de la précédente ordonnance. Le médecin a aussi dit à Marc de s’assurer
que je prenne bien mes médicaments et que je me repose le maximum, il a été choqué
d’entendre que je vis seule ‘’ Avec votre santé fragile dans votre état il n’est
pas recommandé que vous soyez seule, quelqu’un doit veiller sur vous’’. Ce médecin
ne sait pas ce qu’il vient de créer. Nous sommes rentrés ensemble, il a dit qu’il
passera la nuit ici histoire d’être rassuré. Il est en congé donc il ne
travaillera pas cette semaine, tant mieux pour lui, moi je ne veux pas l’avoir
dans mes pates.
Nous avons dormi sagement rien
ne s’est passé, mon corps réclamait le sien mais je me suis fait violence, j’ai
lutté avec moi-même pour ne pas plonger mes mains sous les draps. J’ai très mal
dormi, zéro douleur mais une irrésistible envie de lui, Cy m’avait prévenu que
la libido des femmes enceintes est si forte. Je n’ai pas cessé de me retourner
pendant la nuit, un sommeil nul, quand il s’est levé, j’en ai profité pour
mieux dormir mais quand il a claqué la porte en rentrant je me suis levé
aussitôt, je ne sais pas pourquoi les hommes sont si bruyants.
Quand ses lèvres ont touché
les mienne un frisson à parcouru mon corps, je suis si faible. Je ne sais pas
si coucher ensemble était une bonne idée, mais je n’aurais pas pu le repousser,
j’ai attendu ça toute la nuit. Son corps contre le mien que c’était si bon, je
me sens coupable d’avoir encore des sentiments pour lui, mais qu’est ce que je pourrais
bien faire, je ne suis qu’une humaine faite de chair et d’os.
Une fois cette partie de sexe
torride terminé, nous demeurons dans le silence, aucun de nous ne sait quoi
dire, l’alchimie sexuelle qu’il y a est indéniable, je finis par m’endormir
fatiguée par tant d’acrobatie. Je suis réveillé par Marc, il me prévient qu’il
va voir sa petite sœur, prendre des vêtements et qu’il reviendra.
Moussavou Marc-André
Le sport était intense, je
suis fatigué mais il faut que j’aille voire Gémina nous nous sommes mal séparés
hier, je sais qu’elle est fâchée mais je me devais d’agir, ce petit con pensait
qu’il pouvait faire pleurer ma sœur en toute impunité. Je vais chez sa copine,
c’est une de ses amies d’enfance, en voilà une qui aurait bien voulu que je la
saute il y a 5 ans mais pour une fois je me suis retenu, tout ça pour ma sœur. Elle
ne décroche pas à mes appels donc je vais sur place, arrivé là-bas je trouve ces
deux demoiselles en charmantes compagnies, Raoul et un autre gars sont assis
avec elles. C’est quand je dis bonsoir que madame la boudeuse se retourne, elle
s’excuse et me suis dans la voiture
-Tu vas bouder jusqu’à quand
en fait ?
-Mais yaya tu as dépassé les
limites hier
-J’étais en colère et c’est normal,
je ne supporte pas le foutage de gueule
-Mais le pasteur à quoi à y
voir dedans, tu l’as gliflé pourquoi en fait ? Je n’oserais plus jamais
mettre pieds là-bas, depuis hier je reçois des menaces de certaines personnes
de la communauté, je vais à cette église depuis 4ans, maintenant je vais faire
comment
-Mina je suis désolé mais à un
moment donné je n’ai pas pu me contrôler, ce rigolo qui vient tout sourire
présenter cette souris comme étant sa nouvelle fiancée sous le regard bienveillant
de l’assemblée est-ce que c’est sérieux ?
-Marc c’est Dieu qui va faire
mon palabre, j’avais déjà tous remis entre ses mains, tu n’avais pas besoin d’agir
comme ça
-Bon je m’excuse de t’avoir tapé
la honte, tu me pardonne ?
-Bien sûr, tu es mon frère
avant tout
-Tu vas revenir à la maison ?
-Oui, mon appartement me rappelle
trop cet idiot
-D’accord bah propose ton
studio en location meublé alors ? Moi je vais devoir m’installer chez la
mère de mon fils, elle est trop malade en ce moment, hier encore elle était aux
urgences
-Oh donc je serais seule
-Je vais venir de temps en
temps, t’inquiète d’ailleurs prends les clés là j’ai le double sur mon
trousseau de clés
-Merci yaya et c’est bien que
Nina et toi repreniez vos vies en main, vous voir heureux même si ce n’est pas
ensemble me fait plaisir
Elle descend et retourne vers
ses amis, je me demande si Nina a déjà rencontré quelqu’un, avec sa beauté ça
ne m’étonnerait pas qu’elle fasse tourner les têtes de tous les hommes d’Abuja,
j’en suis jaloux. Une femme de classe, je suis quand même un grand idiot de l’avoir
laissé partir. Je finis par me diriger à la maison, je prends quelques affaires
et mon ordi, tout aurait été plus simple si elle venait s’installer ici, mais
les femmes et leurs orgueils mal placé, ne pas vouloir dormir dans une maison
simplement parce qu'une autre y a dormi, ce sont des foutaises. Je ramasse
mes affaires et je retourne chez Marimar, je la trouve en cuisine. Je vois qu’elle
fait beaucoup d’effort, je vais devoir me contenter de ça et arrêter de vouloir
retrouver ce que j’ai perdu en Nina, ce sont deux femmes différentes de deux
milieux différents, les comparer serait une perte de temps, je vais devoir
prendre sur moi et l’orienter sur comment j’aime que les choses soit faites, j’en
ai déjà perdu une je vais devoir garder la seconde et m’assurer de donner une
stabilité à mon fils.