Partie 32
Ecrit par Fleur de l'ogouée
Mélanie
Mbourou
Déjà
trois jours que je suis sur ce foutu lit d’hôpital, comment la vie peut
basculer autant en une fraction de seconde, la minute d’avant j’étais enceinte
et celle d’après j’étais presque inerte et mon bébé ne vivait plus. Les
mauvaises décisions de Bradley on déteint sur ma vie, j’ai payé les pots cassés
d’une histoire dont je n’ai même pas connaissance et maintenant je n’arrive à
rien, cette scène repasse en boucle dans ma tête, ce petit bébé innocent est parti.
Un enfant certes pas désiré mais qui aurait été chéri, aimé et dorloté, je me
voyais bien élevée mes quatre enfants toute seule dans une grande maison en
périphérie de Libreville, on aurait eu un grand jardin, une piscine, une aire
de jeu. Mais au lieu de ça je me retrouve alitée pour la énième fois, je suis
fatiguée.
Allongée,
je n’arrive pas à sortir un seul mot de ma bouche, je passe toute la journée à
regarder la télévision, en vrai je contemple seulement les images et je laisse
mon cerveau erré. Stupéfaite quand j’ai vu un Bradley débarqué dans ma chambre,
mais il est culotté lui de venir ici alors que tout est de sa faute, il n’a
donc pas de remord. J’ai failli mourir à cause de lui et mon bébé est mort à
cause de sa vie désorganisée. Je n’arrive même pas à pleurer tellement la colère
a pris le pas sur la douleur, maman aussi qui le laisse rentrer et s’éclipse
aussitôt. Je suis vraiment fatiguée de lui, comme par magie je recouvre la
parole et je me lance dans un discours dur, je lui lance au visage tous ces
mots que j’ai enfuie en moi, je déverse tout un tas d’insulte peu flatteuse, je
ne suis jamais grossière mais il me fait vraiment sortir de mes gongs. C’est
quand Sandra fait irruption dans la chambre que je réussie à me calmer, enfin
il est parti.
-Oh
Mél tu ne l’a pas raté hein, la parole est revenue que vroup
J’ai
d’abord éclaté de rire, Sandra et ses onomatopées qui sorte souvent de nulle part
-Sérieusement
je suis énervée, mon bébé, lui et sa folle m’ont arraché mon bébé
-Oh
Lydia ne t’as pas dit ?
-Quoi ?
-Donc
quand la go a fini de te pousser, elle est allée se suicider chez Bradley. Là
il sort de prison hein on l’a arrêté pour le meurtre de la fille
-Attend
je ne comprends pas tout, donc Brad était en prison et la fille est
décédée ?
-Ah
mama c’est comme je te dis là
Seigneur
mais la vie de ce Bradley Davis n’est pas simple hein, en tout cas du courage à
lui, moi je consomme ma douleur ici, mon tout petit embryon s’en est allé, je ne
peux pas me morfondre pour lui, qu’il aille au diable
Bradley
Davis
J’ai
été sonné après être rentré en contact avec ce 4x4, mon corps a été propulsé
par la voiture, mais miraculeusement je n’ai qu’une fracture au niveau du bras
et du pied gauche, ils m’ont mis le plâtre et vont me garder en observation. De
toute façon cette chambre est déjà mille fois plus confortable que la cellule
dans laquelle j’ai dormi. Je me repose pendant que Samira et Simon que j’ai
appelé à mon réveil règle tout, décidemment ce sont mes anges gardien, des amis
comme je n’en ai jamais eus. Je décide de fermer un peu l’œil quand Lionel
apparaît, je suis quand même gêné de le voir, oui c’est mon pote mais c’est
aussi le cousin de Mel, sa cousine est dans cet état par ma faute.
-Mais
man toi aussi un grand, on ne t’a pas appris au primaire qu’on regarde à gauche
et à droite avant de traverser
-Salopard,
tu vois bien que je souffre. Tu viens carrément me rendre visite les bras
ballants
-Man
dégage, je ne suis pas ta go pour t’apporter la soupe
On
a éclaté de rire, je suis quand même soulagé qu’il ne me tienne pas rigueur
pour l’état de sa cousine, on a discuté de son voyage d’affaire, de toutes les
rencontres pros qu’il s’est fait. On a très vite été rejoins par le couple et
Sam. La fête qui devait se passer à l’hôtel a finalement été relocalisé à l’hôpital,
les infirmières nous ont même demandés de parler moins fort, mais comme des
adolescents on n’a pas pu s’arrêter. J’ai vraiment de la chance des les avoir,
quatre fidèles amis valent plus que cette bande de suiveur que j’avais quand
mes affaires ont commencé à prospérer. C’est vers 21h qu’ils s’en vont tous, de
toute façon je n’ai qu’une nuit à faire ici avant de regagner ma magnifique
suite.
Quand
elle apparaît j’ai l’impression de rêvé, ses cheveux en batailles, sa petite
face ronde, son magnifique corps caché sous cette grande robe, tout chez elle me
plaît, elle est belle. Elle s’approche, s’assoit sur la chaise à côté de moi et
ne dit rien.
-Mélanie
je suis vraiment désolé pour tout, je ne savais pas que tu serais là sinon je n’aurai
jamais mis pieds ici avec elle, je sais que tout ce qui arrive en ce moment c’est
de ma faute, je suis le seul coupable. J’espère qu’un jour tu trouveras la
force de me pardonner. Tu es une femme en or, une battante vaillante,
brillante, mon erreur est de ne pas avoir tout donné pour t’avoir, on s’est
fait du mal pour rien. Aujourd’hui je risque de finir ma vie en prison et toi
tu as perdu ton enfant, beaucoup de mal pour rien, je ne sais pas quand on se
reverra donc je vais profiter à te le dire maintenant, je t’aime Mélanie, toute
cette année j’ai cherché à noyer ce que je ressens mais ce n’est pas possible,
les conquêtes n’ont fait qu’accroître ce besoin de toi. Je n’attends rien de
toi, juste que je voulais être franc avec toi.
Mélanie
Mbourou
Je
ne sais pas pourquoi j’ai subitement eu envie d’aller à sa chambre, quand Lionel
m’a dit qu’il a eu un accident en sortant d’ici je me suis un peu sentie
fautive, je ne l’ai même pas écouté avant de monter sur mes grands chevaux. De
toute façon ce qui est fait est fait, cet enfant que je portais en mon sein ne
reviendra plus, c’est difficile à accepter mais plus vite je l’aurais intégré,
plus vite je serais en forme et prête à m’occuper de mes enfants qui eux ont
besoin de moi.
Je
pousse la porte, il se retourne pour me regarder, je dois être horrible, avec
ce kaba énorme et mes cheveux en pagaille. Je m’assois sur la chaise qui est
près du lit, je ne sais pas trop quoi dire en fait, c’est un peu gênant,
heureusement qu’il se jette à l’eau et rompt ce silence. Je l’écoute
attentivement et j’imprègne chaque mot qui sort de sa bouche, au final ce n’est
pas une mauvaise personne, je l’ai mal jugée depuis le début. Il m’aine a-t-il
dit, j’avais celui qui m’aimait sous les yeux mais je me suis embarrassée de la
présence de ce mécréant de Jérôme, aujourd’hui il risque la prison a vie, Lydia
m’a expliqué qu’elle a refusé de le représenter, certes les petits qu’elle forme
sont compétents mais c’est elle la meilleure, elle est sa seule chance.
Je
reste là assise silencieusement, après un aussi beau discours qu’est-ce que je
peux bien dire, il m’aime c’est ce que retiens de tout ça. Après quelques
minutes je me lève, il faut que je retourne à ma chambre, le médicament qu’on m’a
donné pour expulser le fœtus me donne un peu la migraine. Mais quand je le
regarde je sens qu’il transpire à grosse goutte et qu’il transpire, il est tout
crispé
-Bradley
tu vas bien ? Brad ? Bradley ?
Il
ne répond pas je sors en trombe pour appeler à l’aide. Le médecin et l’infirmière
de garde alarmer par mes cris ont débarqués, je suis resté dans le couloir le
temps qu’il fasse leur boulot.
Les
larmes que j’avais enfuient depuis trois jours ont commencés à couler petit
à petit et très vite je me suis retrouvé à pleurer de toutes mes forces, je
repense à la succession de tous les évènements qui me sont arrivée, j’ai pris
sur moi mais j’ai l’impression que lorsque sa commence à aller mieux un nouveau
drame survient. Je retourne dans ma chambre pour dire à Sandra qui dort avec
moi ce soir ce qui vient de passer, ensuite je vais revenir prendre de ses
nouvelles, je suis dépassée par les évènements. Avant de quitter la chambre, il
faut que j’appele mes bébés maintenant que j’ai recommencer à parler on va
pouvoir discuter correctement, je lance un appel vidéo, ils sont déjà prêts à
aller au lit, tout beaux dans leurs petits pyjama, Mélissa bien plus bavarde qu’auparavant
s’est allie à Maëlle désormais elles forment le club es pipelettes certifiées,
elles me racontent tout ce qui s’est passé ces trois derniers jours, les
devoirs, les jeux, tout. Mon petit garçon toujours calme, il est inquiet et n’arrête
pas de demander quand-est que je reviens à la maison, c’est vraiment l’homme de
la maison, après avoir entendu tout ce qu’ils avaient à me raconter je décide
de prier.
Je
pose mes genoux au sol en me rappelant de cette phrase « invoque moi
au jour de la détresse, je te répondrai » j’ai quand même peur de le
perdre, voir son visage aussi pâle lui qui venait à peine de se lancer dans de
grandes déclarations, il ne répondait plus, son corps était tout contracté, j’espère
qu’il s’en sortira.
Je
m’approche de la chambre le cœur battant, je n’arrive pas à m’empêcher de
penser au pire, une infirmière sort je m’approche alors d’elle
-S’il
vous plaît madame, est-ce qu’il va s’en sortir ?
-Bien
sûr que oui, nous avons mis un traitement antibiotique tout ira bien
-
Je peux aller le voir ?
-Oui
mais seulement quelques minutes, il doit se reposer et vous aussi, n’oublier
pas que vous êtes malade aussi
-D’accord
je ne vais pas durer, merci beaucoup
La chambre est éclairée seulement par une veilleuse, je m’approche prudemment, il ne dort pas encore. Quand il remarque ma présence, il me tend son bras pour que je le rejoigne, près de lui il m’enlace. Ses bras sont l’endroit où je me devais d’être depuis longtemps, je m’y sens si bien, collé à lui, nos battements cardiaques sont synchros. Nous restons là un moment et à contre cœur nous devons nous décollés quand l’infirmière apporte ses médicaments et me dit qu’il faut que j’aille me reposer.