Partie 34 : À quelques jours du Mariage

Ecrit par Mayei

...Djénéba...

Je suis rentrée hier très tard dans la nuit. Abdoul a estimé qu’il était temps pour moi de revenir et qu’il n’y avait plus aucune ombre de menace par rapport à la plainte de l’autre conne à qui j’ai montré ce que c’est que la vie. 

J’ai pris tout le temps qu’il me fallait dans le lit pour récupérer de ma fatigue. Mon mari est allé au travail que je n’ai même pas pu me lever lui faire le petit déjeuner et un petit baiser. Je me rattraperai ce soir. 

Une fois hors du lit, je me suis rendue sous la douche prendre mes ablutions, mettre mon voile et mon tapis de prière. J’ai rattrapé toutes les prières sur j’avais manquées et suis descendue rejoindre Mariam, la servante. 

Mariam (me voyant) : oh Tantine ! Je ne savais pas que tu étais rentrée 

Moi (souriante) : je suis arrivée très tard tu dormais sûrement. Tout s’est bien passé ici ?

Myriam : oui Tantine

Moi : Tonton a pris le petit déjeuner le matin ?

Myriam : non, il était vraiment pressé 

Moi : d’accord viens m’aider un peu s’il te plait

J’ai fait sortir de ma chambre, les quatre grandes valises qui contenaient les affaires des enfants. Je n’allais pas laisser la servante se rendre dans ma chambre tout de même. C’est un endroit sacré réservé à mon mari et moi. Avec Mariam, nous avons rangé le tout dans le placard des enfants et au moment où elle s’y attendait le moins, j’ai fait sortir le paquet que j’avais pour elle. Je lui avais pris des parfums, quelques tenues et un sac de bonne qualité.

Mariam (incrédule) : eeeh Tantine c’est moi que tu as gâtée comme ça ?

Moi : tu t’occupes bien de mes enfants, je ne peux que te faire plaisir 

Mariam : vraiment merci Tantine, que DIEU te le rende au centuple.

Moi : Amina 

Mariam : qu’il fasse que l’argent ne finisse jamais dans cette maison 

Moi : Amina 

Mariam : qu’il fasse que tu aies toujours aussi bon cœur 

Moi : Amina 

Elle a enchainé bénédictions sur bénédictions puis j’ai regagné ma chambre pour me faire une beauté. Je devais passer chez ma belle-mère, récupérer mes enfants. Zara a douze ans déjà. C’est l’aînée et Malick 10 ans. Ils sont tout de que j’ai de plus cher sur cette terre et pour eux je serai prête à tout. Pour eux, je ne pouvais pas laisser cette Charlène les séparer de leur père.

J’ai démarré ma voiture jusqu’à chez ma belle-mère. Avec elle, c’est l’hypocrisie caractérisée. Lorsque je suis arrivée dans cette famille, elle m’avait accueillie avec les larges sourires et des flatteries à n’en point finir au point de penser que j’étais sa belle-fille préférée. Jusqu’au jour où je me rendis compte que tout ceci n’était qu’une simple façade, derrière c’était bien une autre histoire. Elle passait tout son temps à casser du sucre sur mon dos. J’étais trop dépensière, je faisais en sorte que mon mari ne pouvait pas économiser ou encore sur je l’empêchais de voir ses petits-enfants quand elle le voulait. Tellement de choses sans queues ni têtes ! Nous avons donc entamé la relation, souris moi je te souris. 

Zara (me votant de loin) : mamaaan

Elle accouru jusqu’à moi et se jeta dans mes bras. Je la serrais très fort contre ma poitrine et mon cœur fut automatiquement rempli de joie et d’amour.

Moi : ça va ma puce ?

Zara : tu m’as manqué maman 

Moi : toi aussi chérie. Ton frère est où ?

Zara : il est avec N’nan au salon 

Moi : viens allons les voir 

Dès que j’ai mis pied au salon mon fils m’a sauté au cou sous le regard dédaigneux que ma belle-mère peinait à voiler. Il resta collé à moi, impossible de le détacher de mon corps.

Moi (lui faisant un large sourire) : n’nan comment tu vas ?

N’man : on est là on cohabite avec la veilleuse. 

Moi : ah Dieu merci si tout va bien (tirant sur le sachet) je t’ai apporté ce colis de mon petit voyage. 

N’nan : ah il ne fallait pas hein. 

Elle a pris le sachet en regardant le contenu avec peu d’intérêt. 

N’nan : j’espère que c’est la bonne qualité et non le parterre hein !

Je ne répondis pas à ça provocation. Avant ça m’aurait touchée ou fait mal mais plus maintenant. J’y du porte peu d’attention. Je restais à bavarder avec elle pour la forme puis annonçais que j’allais fais les affaires des enfants pour que nous rentions à la maison. 

N’nan : il faut appeler Abdoul pour voir ce qu’il en pense 

Moi : mais ce sont aussi mes enfants, je peux les prendre quand je veux 

N’nan : ah il faut l’appeler, c’est lui qui est venu les déposer, il faut quand même l’avertir.

J’ai furieusement fait sortir mon téléphone de mon sac. Elle exagère tout de même. Pour prendre mes enfants, il faut encore que je prenne la permission de leur père ? Je fais tout pour garder un calme apparent mais à l’intérieur je boue carrément. 

Abdoul : allô ?

Moi : Abdoul je suis chez N’nan comme ça ! Je passais récupérer les enfants mais elle demande à ce que je fasse signe d’abord. 

Abdoul : passe-la-moi s’il te plaît 

N’nan : oui mon fils ?

... 

Nan : ah oui oui c’est ce que je lui ai dit. C’était sans arrière-pensée hein, je ne sais pas pourquoi elle l’a pris mal. Comme c’est toi qui est passé les déposer, je pensais que tu allais aussi passer pour les ramener à la maison.

... 

Nan : d’accord à ce soir alors. Je te la passe 

Moi : hum ?

Abdoul : je vais passer prendre les enfants ce soir après le boulot. 

Moi : ok 

J’ai raccroché rapidement en me levant du fauteuil. J’ai embrassé mes enfants et ai lancé un au revoir à peine audible à ma belle-mère. J’ai rejoint ma voiture et ai tapé du pied contre le pneu pour extérioriser toute ma frustration.

Mes propres enfants, il faut qu’elle fasse toujours des siennes. Il faut que j’aie la permission de ma belle-mère pour disposer de mes enfants. Et Abdoul qui lui concède tout. Tout ce qu’elle fait, trouve grâce à ses yeux. Finalement, j’ai gaspillé non seulement du carburant sans compter ces sourires forcés mais aussi mon temps pour rien. J’aurais pu aller passer la journée chez une de mes amies et me payer du bon temps.

J’ai rejoint mon chez-moi et pour faire passer ma mauvaise humeur, je décidais de faire un peu de ménage. Ranger la chambre, changer les draps, les rideaux et même l’emplacement du lit pourquoi pas ? J’ai troqué mon boubou richement brodé contre un pagne et un léger t-shirt. J’ai emprisonné mes cheveux dans un foulard et je me suis mise à la tâche. Je m’arrêtais un instant pour voir comment je pouvais déplacer le lit. Après avoir vu l’angle parfait je soulevais le matelas quand mon cœur manqua un battement. J’eus un sacré mal de tête sur le coup. J’avais l’impression que ma tension venait de monter d’un cran.

Je soulevais, avec le bout des doigts ce string que je ne reconnaissais pas. Les strings je m’en porte pas d’ailleurs. Je me suis assise à même le sol en regardant ce dessous. Abdoul avait osé me faire ça ? Faire venir une autre femme dans notre chambre conjugale, sur ce matelas, sur mes draps. C’était tellement torride que madame a même oublié son string ? J’ai posé ce maudit caleçon à même le sol et avec mon sang froid je continuais mon ménage. De temps à autre je sentais des larmes menacer de couler mais je serais mon cœur. 

Une fois mon ménage terminé et ma chambre toute propre, je suis allée retrouver Mariam qui avait commencé à préparer le repas.

Moi : Mariam ?

Mariam : oui Tantine 

Moi : viens au salon s’il te plaît 

Elle a retiré ses chaussures et m’a suivie 

Moi : assieds-toi s’il te plaît 

Mariam (inquiète) : Tantine j’ai fait quelque chose ?

Moi : non pas du tout assieds-toi juste 

J’attendis quelle s’asseye pour commencer à lui parler.

Moi : depuis tu es ici je t’ai pris comme ma propre fille. Je ne te maltraite pas, tu manges à ta faim, tu ne manques de rien. Je te fais confiance par rapport à tout ce qui se passe dans cette maison. Si quelque chose de grave se passe ici tu me le diras n’est-ce pas.

Mariam : bien sûr que oui tantine

Moi : ok ! Quand j’étais en voyage, Tonton a t’il fait venir une autre femme dans cette maison ?

Mariam (levant les mains au ciel) : Safroulaye, moi je ne peux pas être là et tonton va envoyer une autre femme ici. Tu es trop gentille pour que je regarde ça comme ça.

Moi : donc il n’a pas envoyé quelqu’un d’autre ici hein ? Il n’a pas eu de comportement déplacé ?

Mariam : non hein ! la seule chose que j’ai trouvé de bizarre c’est qu’un soir il nous a demandé à moi et au gardien de rentrer chez nous et revenir dans deux jours.

Moi : d’accord, va continuer ce que tu faisais. 

Je suis restée assise à réfléchir à tout ceci. Je savais déjà qu’une confrontation avec Abdoul n’allait rien donner en dehors d’une dispute inutile, des cris et des insultes. Patiemment, je saurai comment l’attraper la main dans le sac.

Je ne sais pas ce qui lui manque et il s’entête à chercher dehors. Cette situation me fait de plus en plus mal. Je pensais qu’après la correction que j’avais donnée à l’autre la çà se serait arrêté mais non. Je suis persuadé que c’est une autre, je finirai par le découvrir et elle saura de quel bois je me chauffe elle aussi. Je ne comprends pas les femmes. S’il t’a fait venir dans cette maison, tu as sûrement du voir les photos de mariage qui sont affichées sur les murs. Mais comme nous sommes mauvaises entre nous, cela ne l’a pas du tout ébranlé. 

La vengeance est un plat qui se mange congelé, Abdoul et sa maitresse me sentiront passer. 

...Cyrah Elloh...

Je me sens de plus en plus fatiguée. Quitter mon lit pour me rendre au boulot est encore plus difficile. En plus la nuit je dors mal, mes règles devaient venir il y’a deux jours mais rien. J’ai des crampes douloureuses au bas ventre qui me dérangent vraiment la nuit, d’habitude je les sens avant mes règles mais pas aussi intensément que cette fois ci. 

Je dois passer voir maman ce soir pour les derniers détails du mariage coutumier. Eh oui ! Vendredi nous prenons la route du royaume pour le mariage qui aura lieu le samedi. Hakeen y est déjà avec papa et ses frères. 

J’ai vécu ma journée de travail comme toutes les autres fois et à la descente je suis immédiatement allée chez maman. Je fus contente de voir mon frère.

Junior : petite !

Moi : respecte ton a ainée, il n’y a pas que la taille

Junior : viens par ici ouais 

Il m’a fortement serrée contre lui, au point de m’étouffer. 

Moi : junior tu veux me tuer ou quoi ?

Junior : mais ton corps dégage une forte chaleur. J’en profitais juste 

Moi : pousse là-bas, où est Charlotte ?

Maman : c’est de moi dont tu parles ? Je suis ta grand-mère peut-être ?

Junior (murmurant) : tu as la réponse à ta question 

Moi : la plus belle c’est comment ?

Maman : quitte ! Tu fais quoi chez moi 

Moi : donc je repars ?

Maman ; tchrrrr, viens on va voir les affaires 

Nous sommes montées dans mon ancienne chambre pour essayer les tenues qu’elle a elle-même confectionnées. Je me suis déshabillée devant elle dans le but de toute les essayer.

Maman : Cyrah ?

Moi : maman ?

Maman : tu es enceinte ?

Moi : enceinte ? Nooon ! Mes règles doivent venir dans ces temps-ci 

Maman : attends-moi ici 

Elle est sortie alors que je la regardais dépassée. J’ai mis les ensembles qui étaient tous jolis les uns que les autres. J’ai eu un coup de foudre pour la tenue de couleur blue. En même temps c’est l’une des couleurs que j’apprécie bien. J’attendais maman qui depuis ne venait pas. Je me couchais sur le lit en commença par somnoler. 

Maman : tiens vas faire le test 

Moi : hein ?

Maman : prends 

C’est en prenant la boîte qu’elle me tendait que je réalisais que c’était un test de grossesse. J’ai regardé ma mère avec les gros yeux, alors qu’elle continuait à m’encourager à le faire. Heureusement que j’avais envie d’uriner d’ailleurs. Elle n’a pas voulu que je ferme la porte, elle était debout à me regarder utiliser le test. Toutes les deux nous regardions le test pour attendre le résultat. 

Moi : maman tu me stresses 

Maman : pardon 

Moi : ok 

Lorsque les deux traits ont fait leur apparition, ma mère saura de joie en dansant alors que je me remettais encore de cette grande nouvelle. Enceinte ? Je suis enceinte ? Je porte l’enfant de Hakeen en mon sein. 

Ma mère m’enlaça, la joie était palpable sur son visage.

Maman : tu ne sais pas à quel point cette nouvelle me rends heureuse. Je suis tellement contente pour toi. Dieu te fait une si grande grâce ! Il faut commencer à te ménager hein et dès demain avant qu’on ne parte, tu te rends à l’hôpital le matin. Oh seigneur merci, merci pour ce beau cadeau.

Elle a insisté pour rentrer avec moi sous prétexte qu’elle veut veiller sur moi. Son argument fort était qu’elle avait été sage-femme et s’y connaissait parfaitement. 

Le lendemain comme convenu je me rendis chez le médecin qui me confirma mon état et me remis ma toute première échographie. Il n’y avait pas grand-chose à voir mais dès cet instant je fus remplie d’amour pour ce petit être qui grandissait en moi désormais. 

Aux environs de quatorze heures, nous étions prêtes pour prendre la route et rejoindre Assiè. Arielle était du voyage. Tout le long du trajet je pensais à comment annoncer cette nouvelle à Hakeen. J’essayais d’imaginer sa réaction. Allait-il être content ? Avait-il prévu d’être père maintenant ? J’étais anxieuse.

Cette anxiété s’envola comme par magie lorsque mes yeux se posèrent sur Hakeen, debout devant l’entrée de leur maison. La voiture venait de stationner. Il était beau dans cet ensemble pagne et sa carrure comme toujours m’intimidait. Dès que nous ouvrîmes les portières il s’avança vers nous et salua maman puis Arielle et enfin il avança vers moi.

Il m’enlaça et me serra très fort contre lui.

Hakeen (me murmurant à l’oreille) : tu m’as manqué ma princesse 

Je ne pus m’empêcher de sourire largement après avoir entendu ça ! C’était le summum du goût. Il prit lui-même mes affaires et les installa dans la chambre qui m’était destinée. Pour un moment, nous nous retrouvions seuls tous les deux dans l’intimité de cette chambre.

Hakeen (assis sur mon lit) : tu comptes rester debout comme ça

Moi : on se connait monsieur, si je te retrouve sur ce lit, tu vas me sauter là-dessus et ce n’est pas maintenant que nous allons quitter cette chambre.
Hakeen : comme si tu n’aimes pas ça ! viens sur mes pieds Cyrah

Je pris place sur ses pieds mais j’étais quand même mal à l’aise. J’avais cette impression de lui casser les pieds.

Hakeen : détends-toi chérie

Il se mit à me caresser le dos et m’aida à relaxer. Nous nous embrassions, ses lèvres m’avaient tellement manquées même si ça ne faisait que deux-trois jours. 

Hakeen : je t’aime Cyrah ! tu le sais au moins ?

Moi : oui mon prince et je t’aime aussi

Nous rapprochions nous fronts l’un à l’autre en nous regardant dans le blanc des yeux. Il posa un léger baiser sur mes lèvres puis tapas sur me fesses.

Hakeen : bon on y va ! 

Nous sortions de la chambre, les yeux remplis d’amour. Mon père et ma mère quant à eux avaient décidé de passer la nuit chez ma grand-mère. Arielle et Kham c’était le love collé-serré et enfin je faisais la connaissance de Anne, celle qui avait mis un KO à Issan. C’est vrai qu’elle est très belle.

Anne (me souriant) : je suis contente de faire ta connaissance Cyrah 

Issan : pourquoi aux autres tu donnes ce radieux sourire mais pas à moi 

Elle renfrogna sa mine immédiatement ce qui fit rire tout le monde mais pas Issan bien sûr. Je crois que cette fois-ci c’était un peu trop vue la façon dont il avait jeté sa serviette de table et s’en était allé.

Kham : Issan !

Il ne répondit pas et continuait sa route.

Moi : il a l’air sérieusement fâché hein

Hakeen : je crois qu’on devrait lui laisser le temps de se calmer. Kham

Kham : yes man !

Hakeen : suis-moi stp

Ils nous laissèrent entre filles et pendant un instant, je regardais Anne qui n’arrêtait pas de se tordre les doigts.
Moi : tu veux aller lui parler ?

Anne : vous pensez que je devrais le faire

Arielle : bien sûr que oui ! c’est ton fiancé ou pas

Anne : je ne sais pas comment m’y prendre

Moi : laisse simplement parler ton cœur et tu verras que tout se fera naturellement

...Issan fanti...

J’ai préféré quitter tout le monde pour être dans mon coin. Je ne comprends pas cette fille. J’ai sorti toutes les phases que j’avais mais elle reste de marbre. Bon c’est vrai que je ne lui ai pas laissé une bonne première impression mais quand même ! Depuis combien de mois, je n’ai pas touché une autre fille, tellement concentré à faire fléchir Anne. Même obtenir un sourire de sa part c’est tout un parcours du combattant.

Je m’adossais contre le mur pour prendre un peu d’air quand je sentis son parfum. Oui je le connais par cœur et c’est comme ça. Je serais encore plus la mine pour lui montrer que j’étais énervé et que je commençais par en avoir marre. 

Anne : Issan ?

Moi : ... ... ...

Anne : Issan ?

Moi : qu’est-ce que tu veux Anne ?

Anne : je te cherchais puisque tu as quitté précipitamment la table. 

Moi : je devrais donc rester pour te regarder serrer la mine à chaque fois que je t’adresse la parole ? Ou te regarder rire avec tout le monde sauf moi ?

Anne : ... ...

Moi : qu’est-ce que tu veux à la fin ? Qu’est-ce que tu veux Anne ? La première fois que je t’ai vue j’ai eu un déclic pour toi et le fait que tu m’envoies bouler m’a rendu encore plus fou de toi. Je suis rentré d’Abidjan avec cette soif-là de te retrouver au point de rompre mes fiançailles pour te retrouver toi. Par un concours heureux de la situation tu étais ma fiancée alors que je te cherchais. Oui j’étais un coureur de jupons mais j’ai changé pour avoir ton cœur Anne ! Si malgré ça tu ne veux pas de moi il n’y a pas de problème. Choisis un jour et nous mettrons fin à cet engagement. 

Je venais de lui verser tout ce que j’avais sur le cœur et qui commençait sérieusement à me peser. Il eut un long moment de froid qui s’installa entre nous. Elle ne dit rien et s’approcha de moi, de très près. J’admirais sa beauté, la sensualité de ses lèvres charnues. Elle se mit sur la pointe des pieds et essayais de coller ses lèvres contre les miennes. 

Moi : qu’est-ce que tu fais ?

Anne : ne me repousse pas s’il te plaît 

Je n’avais même pas cette intention d’ailleurs. Avec mon bras, je la saisis par la hanche et nos lèvres s’entremêlaient, se caressaient dans un baiser doux et fruité. Je n’avais plus envie du mettre un terme et elle non plus à en juger la manière dont ce baiser devenait torride au fur et a1 mesure. Il a cependant fallu que nous arrêtions pour reprendre notre souffle. 

Anne : je suis folle de toi Issan 

Moi : c’était donc quoi tout ce cinéma 

Anne : il fallait bien que je te fasse payer pour l’épisode d’Abidjan dans cette voiture alors que tu te savais très bien fiancé. 

Moi : je m’excuse pour ça 

Anne : je te dis en même temps que je n’aime pas partager et je peux être très folle donc attention

Moi : c’est compris chef 

Nous nous installions sur la longue chaise et discutions de tout et de rien. On parlait de choses aussi futiles que nos couleurs préférées, ou encore nos pointures. Nous apprenions à nous connaître et c’était tout simplement magique et agréable, elle est tellement douce quand elle le souhaite. Nous sommes restés très tard à bavarder puis décidions d’aller nous coucher. Nous longions le couloir des chambres lorsqu’un grand cri nous parvient à l’oreille. C’était comme le cri d’une fille.

Moi : tu as entendu ça ?

Anne (effrayée) : oui c’était quoi ?

Aaaaaaaaaaaaaaaah 

Cette fois-ci, je reconnus la voix de Hakeen et cela me fit tout de même peur. 

Moi : viens je t’accompagne à ta chambre. 

Je la laissais à sa chambre et lui fis promettre de ne sortir sous aucun prétexte. Je me mis à courir pour rejoindre la chambre de Hakeen, j’y trouvais Khamissi, maman et papa. La scène sur laquelle je tombais me fit froid dans le dos.

Hakeen était couché inconscient sur le sol, complètement nu et un filet de sang s’échappait de son front. De l’autre cotée de la chambre, il y avait Ina recroquevillée sur elle-même, les vêtements déchirés.

Moi : qu’est-ce qui se passe ?

Maman : nous sommes tous aussi surpris que toi 

Papa : couvrez-le, il ne faut pas que quelqu’un d’autre le vois comme ça ! et appelez rapidement le docteur.

« Voir qui ? Comment ? »

Cyrah venait de rentrer dans la chambre. Instinctivement, je me mis devant elle pour l’empêcher de voir ce qui se passait dans la chambre. 

Maman : Issan emmène la loin d’ici 

Cyrah : qu’est-ce qui se passe Issan ? Pourquoi doit-on m’envoyer loin d’ici ?

Moi : nous reviendrons, pour le moment, viens avec moi s’il te plaît.

Cyrah : NON ! 

J’essayais de la faire bouger mais elle refusait. Je n’allais tout de même pas user de la force pour la faire bouger de là.

Cyrah : en tant que princesse Dankwa, fille de Félix Dankwa je t’ordonne de me laisser rentrer dans cette pièce.

Nous étions tous surpris du fait qu’elle ait formulé cette phrase. Il faut connaître les paramètres pour savoir la formuler et obligé quelqu’un à exécuter un ordre alors qu’elle n’avait reçu aucun fondement. Je ne pus faire autrement que de m’écarter de son chemin. 

Elle rentra dans la chambre et regarda autour d’elle. Hakeen avait être recouvert d’un pagne,

Cyrah : qu’est...qu’est-ce qui s’est passé maman Rimê ?

Maman : Cyrah...

C’est à ce moment que Ina Kwam prit la parole, elle qui jusque-là n’avait pas ouvert la bouche.

Ina : ha...Hakeen ma violée, il a pris ma virginité avec tellement de force et de brutalité 

Cyrah : non ! Menteuse ce n’est pas possible 

Ina : comment expliques-tu ça ?

Elle écarta ses jambes nous dévoilant tout le sang qu’il y avait. Nous étions obligés. Papa, Kham et moi de tourner la tête. 

Ina : tu peux regarder sous le pagne il est complètement nu. Il m’a fait tellement mal, je me devais de me défendre alors que l’ai frappé avec la première des choses que j’ai eu à ma portée.

Maman : Cyraaaah ! 

Cette dernière venait de s’écrouler à même le sol sûrement choquée par cette histoire.

Mal Dans Sa Peau