Partie 38 : Lavigna TUDOR ( Suite et fin)
Ecrit par labigsaphir
Depuis deux jours que je suis à New Dehli, tout va pour le mieux. Isham et moi, avons vraiment avancé dans la discussion des termes du contrat. Je fais un compte-rendu à Klaus tous les soirs, à mon retour à l'hôtel. Il ne me reste plus que quatre jours ici, j'espère pouvoir visiter un des ateliers de fabrication de l'empire Bashan, même si je sais que cela relève de l'impossible car ce serait mettre en danger leur marque de fabrique.
Professionnellement, tout va pour le mieux mais en tant qu'individus, nous nous entendons comme larrons en foire. Tout est tellement limpide entre nous que c'en devient presqu'effrayant. Nous nous sommes rendus compte que nous avons de nombreux points communs et une certaine façon de voir le monde. J'ai des discussions avec Isham que je n'ai jamais eues avec Klaus et que je n'aurais surement jamais.
J'aime mon mari, c'est certains mais la paix et la quiétude que je ressens en étant près d'Isham, c'est inexplicable. Je suis certes femme au foyer mais j'aime me cultiver, j'aime m'intéresser aux choses du monde et j'aime savoir que mon mari m'éblouit, non pas avec de l'argent le prestige mais avec son savoir ; ce qui n'est malheureusement pas le cas avec Klaus.
Klaus est une personne pragmatique tout comme Isham, mais il a toujours aimé se servir de ses mains. Isham, lui, réfléchit et il réfléchir longuement avant d'agir. Je suis toujours époustouflée par cette façon qu'il a à garder le silence durant quelques secondes voire quelques minutes, puis énoncer des conséquences avant de revenir aux causes. Il le fait tout naturellement et avec classe, que je ne peux qu'être admirative.
Bien qu'étant à la tête d'une fortune colossale et d'un empire, Isham est très sobre. Le bling-bling et le m'as-tu vu, ne sont pas sa tasse de thé. Autant il est capable de se coucher dans l'herbe, y ramper pour jouer avec sa nièce, autant il est capable de se rendre à des dîners d'affaires avec des chefs d'états et tenir une conversation avec des philosophes ; il est tout simplement fascinant.
Mais pourquoi as-tu épousé Klaus s'il ne correspondait pas à tes critères ? Me demanderez-vous surement. Eh bien, lorsque j'ai rencontré Klaus, il était tellement mignon, attentionné et très à l'écoute, acceptant de m'accompagner dans des musées, des conférences ou regardant des chaines de documentaires avec moi, que j'ai pensé qu'il finirait pas s'y intéresser. Oui, je tiens à préciser que j'avais fini par remarquer qu'il faisait beaucoup d'efforts pour me plaire, s'intéresser à mes centres d'intérêt pour au fil du temps, laisser par tomber. J'ai été déçu mais espérait encore qu'il corrigerait l'erreur ; une de mes plus grandes désillusions.
Une union, un couple, l'on a souvent l'habitude de croire qu'il suffirait de s'aimer pour qu'ils perdurent dans le temps, mais c'est faux. Pour qu'un couple perdure, il faudrait beaucoup plus que l'amour. Un couple, c'est un ensemble de petites choses nous permettant de nous réunir, nous reconnaître. Pour certains, ce serait l'argent, le luxe, le niveau intellectuel, la classe sociale, la réputation ou un ensemble de tous ; la liste est exhaustive, je tiens à le préciser. C'est là que j'ai appris que pour moi, ce n'était ni l'un, ni l'autre mais un peu de tout. Je m'efforçais d'être la femme parfaite, celle qui sait bien se tenir en société, celle qui assure lors des dîners d'affaires, s'intéresse au quotidien de son mari. J'ai été celle qui lui donnait l'avis le dernier concernant des contrats à signer, une affaire en cours ou un différend.
Oui, oui, vous avez bien lu, j'ai toujours été un tout en un pour mon époux. Et en retour, je n'ai jamais eu la reconnaissance que j'attendais. J'ai espéré, que dis-je, quêter ne serait-ce que le poste de secrétaire au sein de son entreprise, là encore c'était trop demandé. J'avais tout ce qu'une femme pouvait avoir vu de l'extérieur mais était semblable à une plante verte dans la maison de mon époux. J'ai essayé de discuter avec mon époux bien des fois, mais le résultat fut des plus décevants. Il changeait et au bout d'une semaine, tout revenait à la normale. Ma vie était présent rythmée par les diners, les couches à changer, les rapports sexuels deux à trois fois par semaine, une sortie obligatoire que j'avais imposé et la visite à la famille.
QUELQUES HEURES PLUS TARD...
- Merci pour la surprise, dis-je les yeux brillants.
- De rien. Je me disais que tu allais aimer.
- C'est bien pensé, confirmai-je en me retournant pour la dernière fois.
Nous avons passé un excellent après-midi, Isham et moi. Après la visite d'une de ses usines de fabrication, ce qui a été une vraie marque de confiance, il a décidé sur un coup de tête, de m'emmener visiter un lieu de culte. J'ai pu apprendre comment prier Shiva, une partie de son histoire. Je m'y suis tellement intéressée que j'en ai oublié les regards des indiens autour, stupéfaits de voir une blanche s'intéresser à leur culture. Au fond, qu'est-ce qui change ? Juste la façon de prier car le Dieu est le même, quel que soit le nom que nous voulons bien lui donner.
- Laisse, je vais t'aider, fais-je en prenant la nappe blanche.
- Je vais aussi t'aider. Tu es tout de même mon invité ; il joint le geste à la parole et en quelques gestes rapides et précis, dresse la nappe sur le gazon et dispose les plats.
- Tu sais t'y prendre, remarquai-je.
- Je n'ai peut-être pas d'enfants, ce qui est dommage mais je suis un tonton attentionné. Tous mes neveux ne jurent que par mon nom.
- Tonton-gâteaux, oui.
- Non, je sais leur accorder de l'attention, être là pour eux. Tu sais, il y a un temps pour tout, celui pour les câlins, l'amusement et celui pour le sérieux ; son regard est si pénétrant que mon cœur se met à battre de manière irraisonnée.
- Eh ben.
- Tu sais, c'est comme les femmes. Une femme un certain âge, n'a pas besoin de grandes choses, de rien d'extravagant mais juste d'attentions ; son regard se fait caressant et m'effleure telle une brise, j'en ai des frissons.
- Si tu es un as en la matière, pourquoi n'es-tu pas marié ? Ne pus-je m'empêcher de demander.
- Je n'ai simplement pas trouvé la bonne.
- Oh !
- Oui, c'est étonnant pour un homme riche tel que moi. Jen, plus on devient riche, plus l'amour devient illusoire. Ceux et celles qui nous entourent, deviennent des loups et notre milieu de vie, une jungle. Tu devrais le savoir, vu que ton mari fait partie de la haute société dans ton pays.
- Tu as raison.
- Et si tu me parlais de toi ?
- Il n'y a rien à dire, tu sais. Je suis femme au foyer, mère d'un petit garçon ayant moins d'un an et demi.
- Wow ! Et tu as déjà ce physique.
- J'ai hérité des gènes de ma mère, je suppose.
- Tu devrais lui dire merci ; je rougis et détoure le regard.
Nous sommes encore à discuter lorsque tout à coup, le soleil décide de rentrer se cacher et fait place à dame pluie ; elle est si intrépide et rapide qu'en moins de temps qu'il n'en faut, nous sommes trempés jusqu'aux os. C'est tout naturellement qu'Isham me tend une main que je prends et nous courrons comme des adolescents vers la terrasse. Nous éclatons de rire à notre arrivée pour ne nous arrêter que lorsque nous sommes transis de froid.
- Viens, fait-il simplement.
- Ok, répondis-je en prenant sa main.
Nous empruntons l'escalier en colimaçon arrivons au premier étage, il s'arrête devant une chambre, ouvre la porte.
- Tu peux prendre un bain ou une douche, si tu le souhaites. Tu trouveras tout ce qu'il faut, dans le placard.
- Euh...
- Ce sont des vêtements neufs, rassure-toi. J'ai des sœurs et sais donc de quoi une femme pourrait avoir besoin.
- Merci.
Je rentre dans la chambre d'un aspect sympa mais très simple et donc, étonnant pour le chef d'entreprise qu'est Isham ; une véritable énigme. Je vais prendre une douche et au lieu d'un quart d'heure comme prévu, j'en ressors deux heures plus tard, parfumée comme une déesse et avec une peau aussi douce que celle d'un bébé.
Je descends et le trouve en train d'écouter du Vivaldi, tenant une coupe de champagne, la tête renversée, les yeux mi-clos et la bouche entrouverte. Il porte à présent, un pantalon en toile blanc, des pieds-nus et une chemise noire ; même en décontracté, il semble toujours être en représentation.
- Aimes-tu ce que tu vois ? Entendis-je distinctement.
- Pardon ?
- Cela fait quelques secondes que je t'appelle mais tu ne réponds pas, ton regard dardé sur ma personne.
- Désolée, je pensais à mon époux, mentis-je effrontément ; il a un sourire au coin des lèvres, j'en suis tourneboulée.
- C'est bien, fait-il simplement. Une coupe de champagne.
- Bien sur.
Il se redresse, me sert une coupe et me la tend. Alors que je la prends, mes doigts effleure ceux d'Isham ; je suis parcourue par un courant électrique et en ai le souffle coupé. Je lève la tête et le regarde, il semble aussi surpris par ce qui arrive mais ne dit mot.
- Merci, finis-je par dire.
- De rien.
- Je t'attendais, commence-t-il en posant son verre sur la table-basse.
- Pour ?
- Cuisiner.
- Pourquoi n'as-tu pas de domestiques ?
- J'en ai mais juste pour l'essentiel, le ménage, le repasse, la lessive et quelques fois, la cuisine.
- Quelque fois ? Fais-je perplexe.
- Je sais cuisiner les plats indiens tout comme les plats occidentaux.
- Wow !
- Ce soir, c'est poulet tandoori et Curry indien de crevettes, annonce-t-il fièrement.
- J'en salive déjà.
- Suis-moi !
La cuisine est spacieuse et fonctionnelle. C'est tout naturellement que je lui propose mon aide, il refuse par principe et finit par accepter. L'ambiance est bon enfant et lorsque les plats sont à mijoter, alors que nous sommes en train de nettoyer les paillasses, nos mains se touchent à maintes reprises ; nous décidons tacitement de ne pas y faire attention.
Au bout de la énième-fois, il me retient par le bras, me ramène à lui avec douceur, les yeux dans les yeux. J'ai l'impression de sentir mon cœur battre au niveau de mes lèvres, tellement je suis surprise, incapable de réfléchir normalement. Mais que fais-tu, Jeneya ? Que fais-tu, Jeneya ?
- Je..je...je...
- Tu quoi ? Demande-t-il, tout contre mes lèvres.
- Je...je ...je suis mariée, parvins-je enfin à balbutier.
- Tu es libre d'y aller, murmure-t-il à mon oreille ; j'ai l'impression que la connexion entre mon clitoris et sa voix, est effective.
- Oui, je vais y aller, me résolus-je à dire lamentablement.
- J'attends...j'attends...
- Fais-moi l'amour, m'entendis-je dire.
Quoi, est-ce moi qui viens de le dire ? Cette demande vient-elle de moi ? Mais où vais-je la tête en le disant.
- Nous mangerons après avoir fait l'amour, rajoutai-je.
- Le souhaites-tu vraiment ? Demande-t-il en prenant mon visage entre ses mains.
- Je le pense, crie tout mon être.
- En es-tu certaine ? Insiste-t-il en baisant chacun de mes yeux.
- Oui.
- La cuisson et l'arrêt sont automatiques donc, viens.
Nous sortons de la cuisine, la main dans la main et prenons l'escalier dans un silence assourdissant. Je suis consciente de mon statut mais souhaite passer du temps avec lui, m'évader. Quelques minutes plus tard, après un effeuillage rapide, je suis nue devant lui. Je pose les mains sur ma poitrine et mon ventre.
- Pourquoi cacher, Jen ?
- La maternité, murmurai-je hésitante.
- Tu as porté la vie, c'est un honneur. Tu es et restes une belle femme.
Il s'approche de moi, m'embrasse avec fougue puis le fait avec chaque partie de mon corps. Je suis haletante, la torture est douce mais suis déchirée tant par la culpabilité que le plaisir. A un moment donné, je sombre et finis par m'oublier.
QUELQUES HEURES PLUS TARD...
- C'est bon, fais-je en ouvrant la bouche ; il m'en met une fournée.
- Merci, le mérite revient à tous les deux.
- Non, à toi. Avant d'arriver ici, je n'avais jamais mangé ce plat.
- Au moins, tu garderas ce souvenir.
- Je le chérirai, oui.
Je suis assise sur ses cuisses, dans le séjour et portant juste une robe de chambre. Isham, lui, porte un caleçon. Je balaie la salle du regard lorsque je suis arrêtée par l'horloge murale.
- Oh non !
- Ton époux ? Me demande-t-il tout simplement ; je baisse le regard, il est calme, juste calme.
- Oui, Isham.
- Tiens, j'avais prévu ; il me tend son fixe.
- Mais,
- Je l'ai réglé de façon à ce que le numéro appelant ne soit pas identifié.
- Merci, fais-je simplement.
Je veux me lever pour aller passer le fameux coup de fil, mais il me retient. De gênée au début, je finis par me lâcher et passe un bon moment avec Klaus et Jamice. A la question de savoir pourquoi le numéro n'appariait pas, je réponds être avec une amie d'enfance retrouvée en Inde, dans un restaurant.
UN AN PLUS TARD...
Après ce voyage, Isham et moi, avons tout simplement coupé les liens. J'ai eu un agréable séjour à New Dehli, fais une belle rencontre mais il faut faire face à la réalité : je suis mariée.
Klaus depuis ce voyage, me trouve changée. Selon lui, j'ai quelque chose de différent, de plus frais et suis plus détendue que d'habitude. Ce voyage, cet intermède nous a fait du bien à tous, même s'il ne tient plus à réitérer cette expérience. Klaus tient plus que jamais à garder sa famille soudée, raison pour laquelle il a préféré déléguer. Je suis à distance, donne mon avis et quelques fois des directives, mais ne peux plus m'absenter.
Ouiiiiiiiin...Ouiiiiiiiiiiiiiiiiin...Ouiiiiiiiiiiiiiiiiin...
Ah oui, je ne vous l'ai pas dit ? Je suis devenue maman pour la deuxième fois, il y a de cela trois mois. Le jour de la naissance de Lavigna, prénom de la mère de Klaus, et en regardant ses yeux bleu-vert, je sus que le père était Isham. Ce jour-là, je me promis de me forcer à aimer mon mari comme une parfaite épouse et ne plus m'autoriser d'écarts. L'on a pour habitude de dire que seule une mère, connait l'identité des papas de ses enfants et c'est vrai. Cette nuit-là, je fis la promesse au Seigneur d'emporter ce secret dans la tombe.
- Mais que se passe-t-il, ici ? Explose Klaus en rentrant dans la chambre.
- Je crois qu'elle supporte mal la chaleur, dis-je en la prenant dans mes bras.
- En es-tu certaine ?
- Oui. Je lui ai pourtant donné un bain tiède tout-à-l'heure.
- Et les boutons ?
- Je crois que ce sont les boutons de chaleur, fais-je simplement.
- J'ai demandé à Stanislas de venir ; Stanislas, notre médecin de famille.
- Ok.
Un quart d'heure plus tard, il consulte la petite, fait une prison de sang et s'en va en laissant une ordonnance pour les premiers soins. Nous arrivons à calmer la petite et deux jours plus tard, Klaus rentre de méchante humeur. Il rentre en coup de vent dans la chambre de la petite, fait claquer la porte, ce qui la réveille et résultat, elle se met à hurler.
- Klaus, tu aurais pu faire attention ! M'énervai-je en écoutant ma fille pleurer.
- Pose-là dans son lit et rejoins-moi !
- Je dois la calmer.
- J'ai dit, pose-la dans son lit. Tu as cinq minutes !
- Qu'y a-t-il ?
- Jeneya Malvina Tudor, tu as intérêt à me rejoindre !
Il sort en faisant le maximum de bruit avec ses pieds, ce qui irrite la petite. J'essaie tant bien que mal de la calmer avec une tétine et rejoins mon époux, qui arpente la pièce, les poings serrés.
- A qui appartient la chose dans la chambre d'à-côté ? Demande-t-il d'emblée.
- De quoi parles-tu ?
- Qui est le père de la chose qui crie dans la chambre d'à-côté ? Hurle-t-il ; mon cœur a failli s'arrêter.
- Mais c'est ton enfant, Klaus.
- Non, cette chose à la peau mate et aux yeux bleu-vert n'est pas de moi !
- Chéri, mais que racontes-tu ?
- Jen, ne t'avise plus, n'essaie plus de ma prendre pour un con. Est-ce clair ?
- Oui, dis-je en déglutissant avec peine.
- Qui est le père de cet enfant ?
- Toi, ai-je une fois de plus, le courage de dire.
Il se tourne, récupère un vase et le balance avec force sur la porte. Je suis freinée net dans mon élan et lève les mains de façon automatique pour me protéger le visage.
- Jen, je ne t'ai jamais frappée et ce n'est pas maintenant que je le ferai. Je suis peut-etre le fils d'un paysan mais vois-tu, j'ai encore du respect pour la femme.
- Qui est le père de Lavigna ?
- ...
- Jen, qui est le père de Lavigna ?
- ...
- Tu as trois jours pour me donner une réponse !
Il sort de la chambre en claquant la porte aussi fort qu'il le peu pour effectivement revenir, trois jours plus tard. Il pose une fois de plus la question, je préfère garder le silence mais devant la menace d'une répudiation, je finis par lâcher le nom. Là, il voit rouge et devient comme fou. Il fait appel à ses avocats le lendemain matin, le contrat avec les entreprises n'est pas reconduit. Il signe avec son concurrent et moins performant, quelques semaines plus tard.
A la maison, Klaus sort et rentre quand il veut, il n'a aucune explication à me donner mais pourvoit toujours à nos besoins. Il fait de petites sorties avec Jamice mais dédaigne Lavigna, devant le personnel ou pas. Mon cœur de mère saigne, mais je ne sais quoi faire et ne peux qu'attendre le dénouement.
Un mois plus tard, Klaus en présence de son avocat, me fait asseoir.
- Tu t'es rendue coupable d'adultère, les résultats des tests ADN, le prouvent, dit-il ne se tournant vers son avocat. Non seulement tu as souillé nos vœux de fidélité mais tu as ramené le résultat de cette escapade chez moi. Avec mon avocat, nous rédigé un document.
- Qui dit ? Ai-je la force de demander.
- Tu reconnais l'acte que je te reproche, accepte que j'engage une procédure afin d'enlever Stern dans son acte et confirme que cet enfant ne devra prétendre à rien dans mon entreprise.
- ...
- Par ailleurs, tu t'engages à ne pas contacter son père, ne jamais le contacter car si tu le faisais, tu romprais le contrat et serait passible de poursuites judiciaires.
- ...
- Ta fille grandira avec ses frères, jouira de tout le luxe matériel mais ne devra prétendre à rien. J'aurais le droit de faire voyager mes enfants, les envoyer à Aspen, Courchevel ou je ne sais quoi d'autres, tu n'auras rien à dire.
- ...
- Est-ce clair ? Demande-t-il en levant la voix.
- Oui, fais-je la voix brisée et laissant échapper des litres de larmes.
La même nuit, la chambre de Lavigna fut déménagée, de près de la nôtre à un étage plus bas. J'appris par des indiscrétions quelques semaines plus tard, que Klaus fréquentait des bimbos. Que pouvais-je y faire ? J'étais ma Némésis, il ne me restait qu'à supporter. Klaus et moi, n'étions plus que des colocataires quand il me faisait l'honneur de rentrer.
Trois mois plus tard, après un dîner arrosé, Klaus me fit à nouveau sienne. Il empestait l'alcool et le cigare, je dus me soumettre en serrant les dents. Un mois plus tard, après des une prise de sang, j'appris que j'étais à nouveau enceinte. Klaus qui était devenu paranoïaque, exigea que le liquide amniotique soit prélevé au cinquième moi et des tests ADN, faits. Ce n'est qu'après confirmation du résultat que tout sembla revenir à la normale.
Tout aurait pu aller pour le mieux si et seulement si, Lavigna ne changeait pas. Elle se mit à ressembler à son père et ses traits s'accentuèrent ; elle devint plus typée. La différence entre elle et les autres, devint criarde. Klaus exigea que je réduise les sorties avec les autres enfants en public, prétextant qu'elle était en vacances dans un coin du monde.
Alors qu'elle avait 6 ans, Jamice 8 ans, Dike 4 an et Carla 2ans, Klaus exigea que je l'envoie chez son père car disait-il, sa vue l'indisposait. J'eux beau supplier, taper du pied et promettre de m'avilir s'il le voulait mais ne pas vouloir me séparer de mon enfant, qu'il s'en foutait. Après concertation avec certaines personnes, nous fîmes passer Lavigna pour morte dans un accident de voitures. Nous lui fîmes une belle cérémonie et lui construisîmes une belle tombe.
Klaus avait été clair, j'avais le choix entre Lavigna et le reste de mes enfants. C'est la mort dans l'âme que je choisis de me séparer d'elle, contacter son père qui tomba des nues et la lui envoyer en Inde, quelques jours plus tard. Au fil du temps, Klaus fit disparaître Lavigna des archives de Stern, jusqu'à l'y effacer complètement. Lavigna TUDOR devient Lavigna Tudor Bashan, 6 mois après son arrivée en Inde. J'avais tout pour être heureuse mais un être manquait à mon bonheur, ma fille.
Lavigna devint un secret de polichinelle, un secret si enfoui que certains finîmes par l'oublier jusqu'à ce que tout remonte à la surface seize(16) années plus tard.
****FIN DU FLASH-BACK*****
[ LAVIGNA]
- Mon Dieu ! S'exclame Jen en posant les mains sur la bouche.
- Oui, Jen, dis-je la voix chevrotante.
- Je n'ose imaginer ce que tu as vécu.
- Elle a tant bien que mal essayé de garder le contact, appelant de temps à autres mais le mal était déjà fait. La seule maman que je connais vraiment et ma seule mère, est la femme d