Partie 4
Ecrit par Mayei
… Chris …
Je viens de rentrer de la messe mais actuellement si vous me demandez de vous dire ce dont l’homélie du prêtre parlait, j’en serais incapable. Je n’ai rien suivi car tout ce qui occupait mon esprit c’était ma rencontre de tout à l’heure avec Coralie. Nous sommes sensés nous rencontrer pour que je l’aide à mieux comprendre ses cours. Je ne sais pas pourquoi mais je suis très anxieux à l’idée de me retrouver seul avec elle. Le simple fait de la savoir à mes cotes me rend bizarre. J’ai déjà eu des relations, elles n’étaient pas tellement sérieuses mais j’en ai quand même eu mais cette Coralie elle a ce petit truc que je ne saurais nommer.
Pour passer le temps, j’ai décidé de ranger la chambre. Au moins si elle vient elle aura une bonne image de moi. Au fur et a mesure que je rangeais, mon stress diminuait. Après ça la fatigue m’a vraiment gagné mais j’étais assez content que ma chambre sente le propre. Je me suis couche et j’ai fini par m’endormir. Ce sont des coups a la porte qui m’ont tiré de mon soit disant sommeil. Je me suis précipité pour ouvrir, c’étaient Raoul et Lionel.
Moi : tchrrrr
Li : oh, c’est comme ça que tu accueilles tes amis maintenant ?
Ra : ou bien tu étais entrain de bien rêver et on a tout gâcher ?
Moi : vous êtes cons, vous venez chercher quoi chez moi même ?
Li : les Ivoiriens, vous n’allez jamais changer toujours en train de répondre aux questions par des questions. D’ailleurs même depuis quand on a besoin d’une bonne raison pour débarquer chez toi, pardon pousse on est trop resté devant la porte.
Je les ai laissé rentrer et s’installer là où ils le voulaient. Je suis allé me laver le visage et me brosser les dents. Quand je suis revenu ils étaient confortablement assis.
Li : ça vous dit si on organise une sortie a Assouinde (ville maritime) ? il y a de bonnes viandes fraiches sur le campus actu on pourra passer le casting si vous voyez de quoi je veux parler.
Moi : souvent je me demande comment j’ai fais pour que nous soyons des amis quoi ! vous ne pouvez pas rester tranquille un peu, toujours en train de courir de gauche à droite. En tout cas l’idée de la sortie ce n’est pas mal mais ça sera mieux après les examens.
Ra : peu importe le temps pour moi ça va ! Sandra s’est imposée partout je ne peux même plus chasser en paix. Mais les nouvelles de première année là je vous assure que je vais finir par en avoir une. Est-ce que vous voyez leurs formes même. Les enfants de maintenant mangent quoi mec ?
Nous nous sommes mis à rire.
Moi : mais les gars sérieusement il faut penser à vous ranger ce n’est pas bien tout ca, surtout avec les maladies qui courent partout la
Li : papa pasteur on a compris quand on sera marié, on te promet qu’on va rester tranquille mais pour le moment laisse nous bouger un peu.
Ils se sont taper dans les mains avant de se moquer de moi comme ils ont pour habitude de le faire.
Ra : toi même il faut te décoincer un peu. Depuis Vanessa est-ce que tu as versé ? il ne faudrait pas que la coagulation finisse par te tuer
Moi : laissez ma sexualité comme elle est je vous en prie
« Je ne vous dérange pas j’espère »
Nous nous sommes tous retournés dans la direction de la voix qui venait de nous interrompre pour tomber sur Coralie se tenant debout, ses effets dans les mains.
Co : Chris je peux repasser si tu veux et vous laisser terminer votre conversation
Li : non pas du tout tu peux rester nous étions en train de demander la route.
Ils se sont levés tous les deux et nous nous somme checker. Avant de sortir Raoul m’a tiré sur le côté et m’a parlé discrètement à l’oreille.
Ra : mon petit mets tous tes serments de cote et va à la chasse, c’est une bonne petite.
Moi : Krkrkrkkkr idiot sors d’ici
Ils sont partis me laissant seule avec mon élève d’un soir. J’ai refermé la porte et j’ai essayé de rester le plus naturel possible
Moi : alors tu as passé un bon weekend ?
Co : en quelque sorte et toi ?
Moi : rien de spécial hein, je suis juste allé à la messe aujourd’hui et rien de plus
Co : oh tu es croyant ? catholique ?
Moi : effectivement et toi ?
Co : bon je ne suis pas tellement dans ça, mes parents ne nous ont pas menés sur la voix.
Moi : tu sais que tu peux découvrir tout ça de toi même pas forcement par tes parents. Mais bon on en reparlera une autre fois. Et si tu me montrais ce qui te fatigue tant.
Elle a ouvert son cahier et son livre pour me montrer et j’ai aussitôt commencé à lui expliquer. C’était vraiment facile pour moi mais à elle il fallait lui expliquer un peu plus, avec des exemples elle comprenait plus vite. Je lui expliquais les taxes sur salaires quand mon téléphone s’est mit à sonner.
Moi : excuse-moi !
J’ai sorti mon téléphone de ma poche et en voyant le nom de Yann (mon frère) s’afficher, mon cœur s’est mit à battre vraiment fort.
Moi : allo Yann c’est comment ?
Ya : Chris ça ne va pas, lala a encore piqué sa crise et il ne reste plus rien de sa ventoline.
Moi : je lui ai laissé cinquante mille la dernière fois
Ya : Chris ça fait trois mois et il ne reste plus rien, j’ai essayé de joindre maman mais tu sais quand elle travaille elle ne décroche pas. J’ai même pris les unités à crédit pour appeler.
Moi : d’accord ne bouge pas j’arrive tout de suite.
J’ai raccroché et j’ai commencé à me toucher de partout pour essayer de localiser mon porte-monnaie. Laelle a ce genre de crises depuis qu’elle est toute petite. Ces derniers temps ça allait mais apparemment ça vient de recommencer.
Co : il y a un problème ?
Moi : ma sœur a fait une crise d’asthme et il se trouve qu’elle n’a plus de médicaments. Il faut que j’aille m’occuper de ça.
Co : j’ai mon médicament sur moi (fouillant dans son sac) est-ce le même qu’elle utilise ?
Moi : oui
Co : dans ce cas on part au plus vite, elle utilise le mien et après on part lui acheter un autre.
Moi : merci infiniment tu me sauves la vie comme ça.
Nous sommes sortis précipitamment de ma chambre pour nous diriger à l’arrêt des gbaka. Il y avait une longue file d’attente et je commençais vraiment à paniquer. J’avais peur de ne pas arriver à temps.
Co : Chris, Chris
Je me suis tourne vers elle
Co : ça fait plusieurs fois que je t’appelle tu vas finir par monter il faut faire vite.
Je ne sais même pas à quel moment elle a stopper le taxi mais je ne me suis pas fait prié pour monter. J’ai indiqué où nous allions et une fois devant chez nous Coralie a réglé la course et nous sommes descendus. J’ai trouvé Yann près de laelle qui respirait à peine. J’ai levé légèrement sa tête et Coralie lui a fait prendre le médicament. Nous sommes rester quelques temps jusqu'à ce que sa respiration devienne plus calme et régulière.
Moi : Yann reste près d’elle, on va juste à la pharmacie on revient. Coralie tu viens !
Nous avons marché dans le silence, je ne savais quoi lui dire surtout que j’avais honte. C’est la première fois qu’une fille paie à ma place et ça me met vraiment mal à l’aise. Nous avons fini par arriver à la pharmacie et j’ai demandé le médicament en question.
La caissière : ça va vous faire 3700 francs
J’ai sorti mon porte monnaie et tout ce que j’avais c’était 2300. J’ai commencé à fouiller les poches de mon pantalon mais rien. Coralie me regardait bizarrement.
La caissière : monsieur si vous n’avez pas de quoi payer, ne nous perdez pas le temps. On annule la facture et c’est fini.
Coralie s’est approchée de moi et a glissé sa main dans la mienne. Je n’ai pas compris au début mais j’ai senti qu’elle me glissait un quelque chose. J’ai ouvert la paume pour y trouver un billet de 10 mille francs. Jai levé les yeux vers elle, elle m’a souri et dans mon cœur je la remerciais de sa discrétion. J’ai tendu le billet à la caissière qui m’a remis le médicament et la monnaie.
Le retour a été silencieux une fois de plus.
Moi : Yann voici son médicament la prochaine fois qu’elle fait une crise, donne-le-lui. Il ne faut rien dire à maman. Ne l’alarmons pas encore plus.
Yann : d’accord.
J’ai fais un bisou sur le front de laelle, elle a murmuré un petit merci et nous avons pris la route pour l’université.
Nous avons pris le taxi que j’ai réglé avec la monnaie de la pharmacie. Je l’ai accompagné jusqu’en bas de son bâtiment.
Moi : merci pour tout à l’heure
Co : tu n’as pas à me remercier nous sommes sensés nous aider
Moi (me grattant la tête) : pour le taxi et le médicament, je t’assure que je te rembourserai
Co : oh mais non tu n’as pas à le faire. L’argent c’est quoi face à la vie ? si j’avais été dans cette situation tu m’aurais surement aidée si tu en avais les moyens alors Chris tu ne me dois rien.
Je me suis mis à la regarder intensément et elle a fini par baisser les yeux. J’ai soulever son menton légèrement et je ne sais pourquoi, j’ai tout doucement posé mes lèvres sur les siennes et elle a répondu favorablement.
… a des milliers de kilomètres d’ici …
Je me retrouve encore dans une pièce complètement plongée dans le noir, je ne reconnais pas l’endroit, je me retourne et tombe sur deux chiens qui se lancent à mes trousses. J’essaie de bouger mais mes membres refusent de m’obéir. Les chiens approchent de plus en plus. Ils sont si près. C’est seulement à ce moment la que me pieds se mettent à bouger. Je commence à courir aussi vite que je le peux, les chiens comment à aboyer et continuent de me poursuivre. Quelques temps après je ne les entends plus. Je regarde derrière je ne les vois plus. Je regarde autour de moi je suis dans une ruelle éclairée par un simple lampadaire. Je fais un effort pour mieux voir et je peux identifier une silhouette. Je m’approche peu à peu, l’air méfiant. Je peux maintenant distinguer une présence féminine. Elle est de dos recroquevillée et j’ai l’impression qu’elle pleure. J’ai posé ma main sur son épaule et elle s’est automatiquement retournée vers moi.
Moi : Elsie, qu’est ce que tu fais ici ? pourquoi tu es dehors ?
El : papa, papa s’il te plait ne me laisse pas, aide-moi.
Moi : calme-toi, ne pleure plus ma puce je suis là maintenant.
Je me demandais bien ce que faisait ma fille ici. D’ailleurs où je suis et qu’est ce qui m’arrive ? quel est cet endroit aussi étrange ? j’ai serré ma fille fort dans mes bras, elle a passé ses mains autour de mon cou et a commencé à m’étrangler. Plus elle m’étranglait plus son visage se métamorphosait, jusqu'à laisser place à ce visage que je redoute tant. Il était maintenant devant moi, me dévisageant. Ses yeux étaient remplis de larmes de sang. On sentait la fureur dans ses yeux.
Moi : je t’en supplie ne me tue pas, ne me tue pas
Je commençais sérieusement à manquer d’air
Lui : tu as vu ce qu’ils deviennent par ta faute ? tu vois leur souffrance ? tu vas leur rendre tout ce que tu leur dois m’as tu compris ?
Je sentais la vie quitter mon corps petit à petit et j’ai ouvert les yeux tout à coup et dans un grand soupir comme si je reprenais mon souffle. Je regardais autour de moi, j’étais dans ma chambre et ma femme était couchée près de moi. Je me suis palpé le corps et j’étais en vie. Ecore ces rêves ? ils ne me lâchent plus ces derniers temps, je ne sais pas quoi faire pour y remédier et ça devient de plus en plus grave. Je me suis levé pour me diriger vers la douche, j’ai allumé la lumière et je me suis placé devant le miroir. J’avais des goutes de sueur qui perlaient sur mon front. Je suis resté un bon moment à regarder mon reflet dans cette glace. J’ai enfin fini par éteindre la lumière et en sortant, je me suis promis de régler cela au plus vite j’en ai marre à la fin.