Partie 4 : l'entretien

Ecrit par Mayei

…Ruth...


Erwan : tu es sûr de toi Ruth ?

Moi : bien sûr que oui. Olivier ne rentre pas avant 19 heures. S'il ne veut pas que je sorte eh ben ce sera à toi de venir alors 

Erwan : mais je ne suis franchement pas à l'aise avec le fait de me retrouver dans sa maison et dans ta chambre eh plus. On aurait pu se retrouver chez moi ou encore dans une résidence. Il y en a tellement tu sais

Moi : qu’est ce que tu ne comprends pas dans si je sors c’est avec le chauffeur et il fait tout le compte rendu à mon frère ?

Erwan : nous aurons du mieux faire de rester a Johannesburg

Moi (lui massant les épaules) : relaxe...laisse toi faire. 

Erwan : hummm

J’ai demandé à Erwan de passer me voir chez moi vu que Olivier est au travail. Mais celui-ci est crispé comme ça. Je ne fais que lui répéter que ce monsieur ne rentre pas tôt. Je lui ai administré le massage jusqu'à ce qu'il se détende. Nous avons profité de l'un et l'autre jusqu'à ce qu'on soit fatigué. J’étais couchée nue sous le drap pendant qu’il me caressait le ventre. 

Erwan : tu sais que je t'aime ?

Moi : non je ne savais pas LOL 

Erwan : eh ben maintenant tu le sais. Je t'aime plus que tout Ruth Thalmas 

Moi (le regardant droit dabs les yeux) : je t'aime aussi monsieur Comoé 

Il m’a attirée vers lui et s'est mis à me chatouiller. Je riais comme une gamine et ça fait beaucoup de bien. Avec toutes les phases d’olivier là je n’avais pas autant ri depuis que je suis arrivée. 

Erwan et moi sommes dans la même université à Johannesburg. Il suit une formation en entreprenariat tandis que moi je fais le master en business international. En plus de ça je compte ajouter une formation de styliste car j'adore tout ce qui touche à la mode. Olivier savait des le départ que je voulais faire du stylisme mais monsieur a pété les plombs soit disant que c’est un métier vague. La seule condition pour qu’il finance cette formation était que j’y ajoute « une filière sure » comme il le dit.

Erwan est attentionné mais surtout facile à vivre compare à certains. Notre relation dure depuis deux ans maintenant et je compte tout faire pour ne pas qu’elle s’arrête là. 

Erwan : je commence à avoir faim 

Moi : moi aussi ! Je descends nous prendre quelque cho...

Je n'ai pas terminé ma phrase car on venait de toucher le poignet de ma porte. J'ai sursauté en regardant Erwan. Mon cœur s’est mis à battre aussi fort que possible dans ma poitrine.

Toc toc toc 

Erwan (murmurant) : c'est qui ?

Moi : je n'en sais rien 

Erwan : c’est ton frère

Moi : je n’en sais rien Erwan, ne me poses pas de questions

Toc toc toc 

Moi : oui c’est qui ? 

"Ruth ouvre la porte" 

Mes jambes ont sur le coup perdu leur force. Malgré le calme qu'affichait Erwan, je savais qu'il avait tout de même chaud. J'ai essayé de réfléchir le plus rapidement possible.

Moi (criant) : je m’habille

J'ai mis Erwan dans ma douche sans fermer la porte. Si la porte est fermée cela attisera la curiosité d’Olivier. J’ai ouvert pour lui et il est rentré comme s’il cherchait quelque chose, regardant partout à la fois 

Olivier : tu faisais quoi ? 

Moi (Le cœur battant) : rien 

Olivier (rentrant dans la chambre) : comment ça rien ? Je t'ai entendue parler avec quelqu'un 

Moi (du tic au tac) : j'étais au téléphone avec une amie on faisait les affairages

Olivier : comment je peux entendre ton interlocuteur ? Ne me prends pas pour un con

Je le voyais regarder partout encore une fois

Moi : c'était sur haut parleur 

Il m’a regardée comme si j’étais folle

Olivier : ok mais pourquoi la porte est bouclée ? Tu as oublié la règle ? Pas de portes bouclées Dans ma maison à part la mienne. (S'approchant de la douche) tu as quoi à cacher ? 

Moi : rien du tout... (changeant de sujet) tu es là depuis longtemps ?

Olivier : assez, j’ai même pris une douche.

J’ai eu encore plus peur. Il est là depuis quand ? Et s'il avait tout entendu quand je parlais avec Erwan ? Non je connais trop mon Frère. Il est impulsif. Il serait rentré très vite. Il n’allait pas s’arrêter là à supporter de nous entendre sans faire quoi que ce soit. 

Olivier : donne-moi ton passeport 

Je ne suis précipitée pour le lui donner sans poser de questions. Je voulais qu'il quitte ma chambre le plus vite possible afin de pouvoir respirer. 

Olivier : je sors, je rentrerai tard donc ce n’est pas la peine de me garder à manger ou de m’attendre

Moi : d'accord...je t'accompagne à ta voiture. 

Olivier : Ah tu ne boudes plus ? tu m’accompagnes maintenant à la voiture ?

Moi : allons seulement

Je suis descendue avec lui et je suis restée debout à le regarder sortir, histoire d'être vraiment sûre qu'il soit parti. Quand le gardien a refermé la porte j'ai tracé telle une flèche jusqu'à ma chambre. Erwan était assis sur mon lit, je le sentais repu.  

Moi : je suis désolée bébé 

Erwan : je t'avais dit que c'était une mauvaise idée mais tu ne m’as pas écouté

Moi : ... ... ...

Erwan : je vais chercher à rentrer

Moi : pourquoi si tôt ? il a dit qu’il rentrerait tard

Erwan : tu es sérieuse là ? tu avais dit qu’il rentrerait tard et voilà qu’il nous a surpris en pleine journée et là tu me demandes de rester encore ? cette situation n’a pas été assez stressante pour toi ?

Moi : tu es fâché ?

Erwan : non mais fatigué ! Ce n'est pas facile de rester cacher comme un voleur. Je suis fatigué mentalement  

Je n'ai pas cherché à ajouter ne serait-ce que quoi que ce soit. Je me suis contentée de le regarder s'habiller. Quand il fut prêt, je l'accompagnais jusqu'à sa voiture. Il m'embrassa tendrement avant de démarrer sa voiture et de s’en aller. 

Dans ma chambre je repensais à ce qui venait de se passer. J’ai eu sacrément chaud. Si Olivier s’était approché un peu plus de la douche j'étais morte. Comment allais-je expliquer ça ? Un homme dabs ma chambre. Je ne sais meme pas ce qui m'ait passé par la tête et comme si cela ne suffisait pas je lui demandais de rester encore plus 

Effectivement Olivier est rentré tard car je ne l'ai même pas vu. C’est seulement le lendemain qu'on s'est croisé au salon 

Moi : bonjour Olivier 

Olivier : bonjour...il faut aller m'appeler le gardien là 

Moi : ok 

J'ai appelé Victor et nous sommes revenus vers mon Frère. 

Olivier : asseyez vous tous les deux

Victor et moi nous sommes regardés. Cela n'augure rien de bon. Ça ressemble fortement à un fauteuil blanc 

Olivier : Ruth ton ami de la dernière fois il fait quoi dans la vie

Moi : il suit une formation actuellement pourquoi ?

Olivier : étudie avec toi en Afrique du sud ?

J'ai senti la menace planer sur moi, Olivier ne peut pas me poser ce genre de questions s’il n’a pas déjà quelque chose en tête. Il serait préférable pour moi de ne pas lui dire la vérité. 

Moi : non non il est ici à Abidjan 

Olivier : ok...voilà ton passeport je t'ai pris un billet pour demain 14h. Fais tes bagages tu retournes...

Moi : mais...

Olivier (sûrement) : si je t’entends parler encore tu vas le regretter. Je ne t'ai jamais porté main mais si tu me pousses à bout tu ne vas pas te reconnaître dans le miroir. Je t’assure que c’est dans l’ambulance que tu vas sortir de cette maison.

Je me suis mise à pleurer silencieusement. À cause d'un simple baiser il va écourter mes vacances

Olivier : quant à toi Victor 

Victor : oui monsieur 

Olivier : c’est quoi ton rôle dans cette maison ?

Victor : pardon monsieur ?

Olivier : je demande ce pourquoi j’ai demandé à ton agence de m’envoyer un gardien

Victor : pour veiller à la sécurité de la maison monsieur

Moi : donc si je comprends bien tu es sensé surveiller les aller et venues qui sont effectués dans cette maison et me faire part de toute activité suspecte ?

Victor : tout à fait monsieur

Olivier : dans ce cas, tu es renvoyé car tu ne fais pas bien ton travail. Comment cela se fait il que Ruth vienne avec son petit ami jusqu'ici et tu ne m'en informes pas ? 

J’ai ressenti des frissons quand je l'ai entendu. Par ma faute ce monsieur qui a surement une famille. C’est moi qui suis allée vers lui pour lui demander pardon de laisser passer Erwan. Victor ne voulait pas qu’il passe parce qu’il avait peur de mon frère mais j’avais réussi à le convaincre et voilà qu’a cause de moi il va perdre son boulot

Moi : Victor n'y est pour rien je me suis arrangée en l'envoyant. C’est moi qui ai fais passer Erwan sans qu’il ne sache 

Olivier : laisse nous seuls Victor 

Victor : d'accord monsieur 

Olivier : tu me prends pour le plus grand des imbécile en fait. Tu prends ton je ne sais quoi pour te faire sauter dans cette maison jusqu'à dire aux éclats ! Oui j'étais déjà là quand tu riais comme une petite idiote. C’est ça la vie pour toi ? Et tu oses me mentir en me disant que tu étais au téléphone sur haut parleur alors qu'il était caché dans la douche. Je n'avais pas envie de tuer quelqu'un ce pourquoi j’ai garde ma colère. Tu vas monter me ranger tes affaires demain 10 heures je te dépose à l'aéroport 

Moi : Olivier tu exagères, je ne peux pas avoir une vie à mois ? snif il faut toujours que tout soit fait selon toi ta vision. Tu m’enfermes ici comme si j’étais une prisonnière. Je ne peux pas sortir, on ne peut pas me rendre visite. 

Olivier : quand tu auras ton chez toi tu pourras faire ce que tu veux.

J'ai passé tout mon temps à pleurer. J’ai appelé Erwan qui m’a réconfortée autant qu'il le pouvait. C’est moi qui ait insisté pour que nous descendions sur Abidjan donc il a aussi décidé de changer la date de son billet. Il rentrera un jour après moi. 

J’ai aussi appelé mon père pour lui dire que je rentrais demain. J'avais prévu de faire deux mois à Abidjan voilà que je rentrer après trois semaines. J’ai Le cœur gros contre Olivier et pour une fois ça ne passe pas. Je ne compte pas lui parler d'aussi tôt. Il veut que j’ai mon chez moi et bien ce sera fait comme ça au moins il n’aura pas son mot à dire dans ma vie.

...Margot...

Je sors de chez la coiffeuse comme ça. Je me fais belle pour soir car je dors avec Paul. Depuis qu'il est dans ma vie je n'ai même pas eu le temps d'essayer de te contacter Olivier. A vrai dire, je n’ai même pas eu à me morfondre du fait qu’olivier ait décidé de mettre un terme à notre relation. Je suis passée de mon une chambre-salon à une villa beaucoup bien grande si bien que ma mère et ma sœur restent même avec moi. Paul me couvre de cadeaux, de bijoux, d'argent mais ça m'étonne qu'il n'ait pas encore parle de sexe. Je crois que comme je dors avec lui aujourd’hui cela risque d’arriver enfin.

Moi : Lydie tu as repassé ma robe ? 

Lydie : oui j'ai posé ça sur le lit 

Moi : merci 

Lydie est ma petite sœur de cinq ans ma cadette. Une métisse que maman a eue avec un français. Maman a pour habitude de dire que pour elle avoir des filles métisses, c’est son plus gros investissement. J’ai pris ma douche et me suis faite belle pour aller le rejoindre à l'adresse qu'il m'avait donnée. J'ai été surprise de découvrir que j'allais me rendre jusqu'à Bassam. Pour moi nous nous serions retrouvés dans un coin bien discret dans Abidjan. 

J’ai dis au revoir à ma mère et à ma sœur avant de prendre la route jusqu'à cette belle maison au bord de la plage. 

C’est même Paul qui m’a ouvert le portail.

Paul (embrassant) : comment tu vas ?

Moi : je vais viens et toi ?

Paul : pareil...viens suis moi 

Je l'ai suivi jusqu'au séjour où se trouvaient deux autres personnes. Une dame et un homme. Je dirais que c’était un couple vue la façon dont la femme était placée sur les pieds du monsieur et que celui-ci avait la main dans le jean de la dame. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais la vague impression d'avoir déjà aperçu cette dame au paravent. 

Paul : alors je fais les présentations. Salomé je te présente Margot la fille dont je t'avais parlée.

J’ai regardé Paul en souriant. Donc il parle de moi à ses amis hein

Paul : Et Margot je te présente Salomé, ma femme. 

Je me suis mise à tousser un coup réalisant ce qu'il venait de me dire. 

Salomé (éclatant de rire) : c’est toujours drôle de voir leurs réactions la première fois. Chacune réagit de façon particulière mais c’est la première fois pour le coup de la toux. N’est-ce pas Paul ?

Paul : tout à fait. Tiens prend de l'eau n'étouffe pas. 

J'étais choquée par ce qui se passait. Sait-elle pour son mari et moi ? Que voulait elle dire par chacune a sa réaction ? 

Salomé : ne reste pas silencieuse Margot. Notre union est libre. Chacun peut coucher avec qui il veut c’est pour ça que vous avons cette maison. Et Ghislain que tu vois tout juste à côté de toi est avec moi donc mets toi à l'aise 

Moi : enchantée Ghislain 

Ghislain : de même Margot...tu es très belle 

Paul : si elle n'y voit aucun inconvénient tu pourras passer après moi mais bien sûr si Salomé n'est pas contre

Salomé : pas du tout d'ailleurs un plan à quatre ne serait pas mauvais 

Ils ont tous éclaté de rire pendant que je restais choquée dans mon coin. Dans quoi suis-je venue me fourrer ? Quelle est cette manière de mener sa vie ? Et le pire ils ne s'en gênent même pas. Salomé embrassait son gars devant son mari. J’étais gênée au plus haut point. Paul aussi ne s’est pas dérangé aves ses caresses osées. C’est complètement le vice quoi.

Apres tout ça chaque couple est rentré dans sa chambre : Paul et moi dans une et Salomé et Ghislain dans une autre.

Je n’avais qu’une seule envie, en finir avec ça au plus vite et rentrer chez moi.

...Olivier Thalmas...

Toutes ces histoires ont fini par me donner des céphalées. D'abord cette femme qui perd son enfant et qui ose me parler sur un ton inimaginable et cette sotte de Ruth qui se permet d'envoyer un homme dans ma maison, sous non toit. Je me suis crament maîtrisé pour ne pas lui porter main car je n'en étais pas loin. Quels sont ces comportements ? 

J'étais rentré plus tôt que prévu et des bruits provenant de sa chambre m'ont alerté. C’est comme ça que j'ai su ce qu'elle faisait. Rien que de penser à cela me met hors de moi. Je savais qu'il était à l'intérieur mais le voir, je n'étais pas prêt pour ça. 

Je n'ai pas pu la déposer à l'aéroport c’est le chauffeur qui l’a fait. Je ne m’en sentais pas capable sinon on allait encore se prendre la tête et finir en queue de poisson.

Aujourd’hui Richard et moi devons diriger les entretiens pour ceux qui remplaceront monsieur Tagro et monsieur Yao.  

Moi (ouvrant le bureau de Richard) : c’est bon on y va ? 

Richard : je te suis 

On fera les entretiens dans la grande sale de réunion 

Moi : Liliane ?

Liliane : oui monsieur 

Moi : apportez-nous de quoi nous rafraîchir et faites venir le premier arrivé 

Liliane : bien monsieur 

Nous étions assis dans tout notre sérieux avec les cv de chacun devant nous. On avait au total six personnes à recevoir. Mes yeux se sont attardes sur le cv de cette jeune femme qui avait 26 ans et un enfant pourtant célibataire. C'est ce que Ruth veut me faire la. 

La piste s'est ouverte et une jeune femme s'est présentée. Elle avançait vers le bureau quand je l'ai reconnue. Je n'ai pas pu me contenir 

Moi : vous êtes ici pourquoi ? 

Richard : monsieur Thalmas… 

Moi : mademoiselle je vous demande pourquoi êtes vous ici 

Elle (soutenant mon regard ) : pour la place vacante 

Moi : vous arrivez à peine à relever votre responsabilité de mère et c’est un poste dans mon entreprise que vous voulez occuper une quelconque fonction ? 

Elle (calmement) : à ce que je sache, je ne suis pas ici pour être jugée en fonction de mes qualités de mère à moins que je ne me sois trompée de boulot. Je postule pour une place dans le service des ressources humaines et non comme nounou ou nourrice. Je ne sais pas comment vous conduisez les entretiens dans vos locaux mais montrez vous professionnel. Ce n'est pas parce que vous avez été frustré que vous allez traîner cela jusqu'à ce jour 

Moi : ... ... ...

Richard (Le sourire aux lèvres) : veuillez excuser mon collègue. Prenez place mademoiselle. (Ce qu'elle fit) présentez vous s'il vous plaît 

Elle : je me nomme Léna Murielle hamza 

Monsieur Grognon