Partie 43 : Elle ne veut plus

Ecrit par Mayei

...Murielle...

Keith : laisse-toi faire Léna 

Moi : je ne me sens pas prête 

Keith : tu ne te sens pas prête ou bien tes idées sont tournées vers le père de ta fille ?

Moi : qu'est-ce que tu racontes ? 

Keith : je sais que tu l'aimes toujours 

Moi : ne parles pas de ce que tu ne sais pas. Nolan et moi c'est une histoire assez compliquée alors ne viens pas en rajouter.  

Keith : Jusque-là tu ne me dis rien quant à tes sentiments vis à vis de lui. À chaque fois que j'essaie de te toucher tu te braques. Même quand je t'embrasse tu as une certaine réserve et franchement ça me dérange. J'ai besoin d'une vraie relation ou que tu te laisses aller 

Moi : si je n'arrive pas à faire tout ça c'est simplement parce que je ne partage pas les mêmes sentiments que toi. Je t'aime Keith mais comme un bon ami. L'amour ne se force pas Keith. Des Le début je t'ai dit que je ne pouvais pas me forcer à t'aimer. Faisons face à la réalité, il serait préférable qu'on arrête des maintenant pour sauvegarder ce qu'il reste de notre amitié avant que tout ne soit gâché. 

Après ma longue tirade nous sommes restés dans silence et Keith semblait emporté par la réflexion. J'aurai bien voulu donner une chance à cette relation mais comment y arriver si à chaque fois qu'il me touche, je me sens mal à l'aise voire gênée. Je n’ai pas envie de m’enfermer dans une relation dans laquelle je serais obligée de faire semblant à chaque fois. 

Keith : je ne saurai me contenter d'une Simple amitié 

Moi : Keith...

Keith : tout comme tu ne peux te forcer à m'aimer je ne peux me forcer à demeurer ami avec toi...allons je te raccompagne Chez toi 

Moi : Keith nous sommes grands on n'a pas besoin que ça finisse comme ça.

Keith : je me connais Léna, je vais toujours essayer quelque chose donc crois moi c'est mieux pour nous deux que nous nous éloignons 

Moi : comme tu veux 

Je me suis levée de son lit et j’ai saisi mon sac. De son côté il a pris la clé de sa voiture et nous avons pris la route, Le trajet s’est fait dans un silence complet. Personne n'osait parler. Je trouve ça dommage que nous nous éloignions. Être dans une relation n'est pas toujours la solution à ce que je sache. J'ai regardé droit devant moi jusqu'à ce qu'on regagne le parking de Chez moi. 

Keith : voilà nous y sommes 

Moi (ouvrant la portière) : j'y Vais...prends soin de toi. N'hésite pas si tu as besoin de m'écrire je serai la. 

Keith : dors bien 

Moi : toi aussi.

Je suis restée debout dehors à Le regarder s'en aller jusqu'à ce que je n'arrive plus à apercevoir la lumière de ses phares. J'ai monté les escaliers avec une lenteur digne d'un escargot ou de la tortue. J’ai soufflé avant de glisser ma clé dans la serrure. J’ai retiré mes talons pour faire Le moins de bruits possible pour ne pas réveiller ceux qui dorment déjà. Une fois à l'intérieur, j’ai refermé la porte derrière moi quand soudainement la lumière s'est allumée toute seule. 

Nolan était assis sur une chaise haute, me fixant. Son regard m’a fait flipper sur le champ. 

Moi : tu ne dors pas ?

Nolan : tu espérais que je dorme ?

Moi : ... ... ...

Nolan : je pensais que tu ne rentrais pas ce soir 

Moi : changement de programme 

Nolan : tu as pris ton pied ?

J’ai tiqué en l’entendant me poser cette question, je crois que j’ai du mal comprendre. 

Moi : pardon ?

Nolan : je te demande si la partie de jambes en l'air s'est bien passée (se levant) il t’a fait crier comme tu le voulais ? il est meilleur que moi au lit ?

Je suis restée la bouche ouverte à le regarder me parler. Jamais je n'avais été autant dégoûtée par sa personne. Que lui ai-je fais pour qu'il se déchaîne sur moi et me parle comme ça ? j’aurais aimé lui en coller une mais le temps que je lève ma main pour l’atteindre, il m’aurait vite arrêtée dans mon élan.  

Moi : tu sais quoi ? Je vais faire comme si je n'ai rien entendu du tout et rentrer dans ma chambre car tu es vraiment pathétique.

Je me dirigeais vers ma chambre quand il m’a saisie par Le bras.

Nolan : tu comptes aller ou comme ça ? Je n'ai pas encore fini avec toi 

Moi : lâche moi Nolan tu me fais mal, ne m'oblige pas à crier. 

Il m’a entraînée avec lui dans sa chambre et a bouclé la porte, nous enfermant tous les deux. Il m’a finalement lâchée en me jetant sur le lit. 

Moi : Nolan qu'est-ce que tu me veux ? qu’est ce qui t’arrive ? 

Nolan : je ne vais pas tolérer que tu ailles jouer la pu... fille de mœurs légère et venir te coucher près de ma fille. Je n'ai pas besoin de ce genre d'environnement pour elle. Je ne veux pas qu’elle vire du mauvais côté

Moi : Pute 

Nolan : ???

Moi : c'est ce que tu voulais dire avant de me traiter de fille de mœurs légères. Dis-moi un peu comment je dois te qualifier toi ? Un homme marié de 29 ans debout dans cette chambre en train de me faire des histoires. 

Nolan : ne me manques pas de respect 

Moi : DANS CE CAS APPRENDS À TE RESPECTER TOI MÊME 

Nolan : j'espère que tu as un bon avocat car la prochaine fois que nous nous verrons ce sera au tribunal. Je veux la garde exclusive de ma fille. Je ne veux pas que n'importe qui défile dans sa vie. Je ne veux pas que le nombre de tes clients impactent le développement de ma fille. 

J'ai senti mon cœur se serrer. S'il me lève Mia que vais-je devenir ? 

Moi : Nolan qu'est-ce que je t'ai fait ? Pourquoi t’obstines-tu à me faire si mal ? 

Nolan : nous ne serions pas là si tu n'avais pas menti des le début  

Moi : tu es encore à ce niveau Nolan ? 

Nolan : j'étais à fond dans cette relation et tu as tout foutu en l'air 

Moi : combien de fois j'ai eu à te demander pardon ? Combien de fois ? 

Nolan : ça n'efface pas pour autant ce qui s'est passé. 

Moi : tu penses que je me suis retrouvée chez ton oncle par envie ? Tu veux que je te dise combien de fois j'ai reçu des giflés de sa part ? Tu veux que je te raconte comment Tania me maltraitait, me réveillait souvent avec des sceaux d'eau ? (Sniff) Tu étais le seul qui me permettait de m'évader de cette situation que je n'avais pas voulue. Ces moments où je me retrouvais seule dans ma chambre et que je pouvais te joindre ou passer des heures avec toi au téléphone étaient des moments que je chérissais le plus. (Sniff) J'étais prête à fuir, fuguer et me retrouver avec toi. Je reconnais que j'ai menti, j’ai dû te blesser mais je suis désolée. (Sniff)
Tu étais sensé être le grand de cette relation, tu étais sensé diriger cette relation, tu étais sensé me protéger, prendre soin de moi, me faire oublier ce que j’ai eu a vire chez ton oncle (sniff) mais tu es resté égoïste. Tu as fait tourner tout autour de toi, autour de ce que tu ressentais. Tu n'as pas une seule fois pensé à moi, tu as couru épouser une autre pour me faire mal. Ce n'est pas ça une relation. Pas une seule fois tu m'as pensé à moi. Sais-tu au moins que mes parents on divorcé ? 

Nolan : ... ... ...

Moi : sais-tu que je suis en réalité la fille de la sœur décédée de ma mère ? Auguste n'est pas mon père. Le savais tu ? 

Nolan : ... ... ...

Moi : sais-tu qu'il a mis sur pied toute cette histoire de faillite et de mariage pour faire mal à ma mère ? 

Nolan : ... ... ...  

Moi : tu vois, tu ne sais rien de ce que j'ai traversé en l'espace d'une année mais tu as été de ceux qui n'ont fait qu'en rajouter à mes problèmes, à mes angoisses. Jusque là je t'ai laissé faire sans broncher. Mais si tu essaies de me prendre ma fille, Nolan tu ne vas pas me reconnaître. Je me battrai autant que je le pourrai 

Après lui avoir sorti tout ce que je gardais sur mon cœur, je me sentais libérée, bien tout à coup. Lui, il avait la tête baissée 

Nolan : je suis désolée Léna 

Moi : je crois que c'est un peu trop tard...je peux aller dormir maintenant ? 

Nolan : ... ... 

Je me suis levée en me dirigeant vers la sortie. 

Moi : passe une belle nuit 

Nolan : je t'aime Léna 

Moi : je t'aime aussi Nolan mais c’est fou comme j'aurais souhaité entendre ça un peu plus tôt. Souvent l'amour seul ne suffit plus. J'ai besoin de calme pour me concentrer sur moi même et ma fille. Je t'en serai reconnaissante si tu en faisais de même en te concentrant sur ta femme. Tout ce que nous lit actuellement c'est Mia. 

Il est venu vers moi et s'est mis à m'embrasser. Je n'ai pas résisté j'ai même approfondi le baiser et j'ai pleinement savouré. 

Moi (me détachant) : je suppose que c'est le baiser qui met fin à tout...bonne nuit Nolan 

Nolan : Le...

Avant qu'il ne finisse de dire mon nom, j'étais déjà hors de sa chambre, en train de regagner la mienne. 

Une fois à l'intérieur je me suis laissée glisser au sol et ces larmes que je retenais, sans forcer se sont mises à couler le long de mes joues. J'ai pleuré autant que je pouvais, me servant de mon sac pour étouffer mes sanglots de peur de réveiller Mia. J’avais mal, tellement mal de perdre Nolan. Je l'aime tellement mais au fond de moi je suis convaincue qu'on ne peut plus rien lui et moi. C’est un sentiment horrible que j'espère s'évanouira avec le temps. 

...Nolan...

Environ trente minutes après qu'elle soit sortie, j'étais encore assis à me rendre compte de combien de fois j'avais sérieusement merdé. Avec Le peu de force qui me restait, j’ai traîné le corps jusqu'à la douche. J'ai passé la petite serviette sous l'eau bien froide et me suis nettoyé le visage. J'ai regardé mon reflet dans le miroir et une grande honte m’a envahi. À ce moment précis je me demandais pourquoi je n'avais pas essayé de mettre de l'eau dans mon vin. On m'avait pourtant parle. Si je m’étais rendu compte un peu plus tôt, nous n’en serions pas là. 

Mes amis, mes frères ont essayé de me raisonner mais mon orgueil a été surdimensionnés et voilà que je suis entrain de perdre la femme que j'aime. Oui je suis convaincu sur je l'aime sinon allais je être aussi jaloux comme tout à l'heure ? 

J'ai eu du mal à fermer l'œil cette nuit car je ne faisais que réfléchir à comment faire pour la reconquérir. Il me reste peu de temps il faut que j'utilise ça a bon esien. Je crois avoir dormi à 4 heures du matin mais des 7 heures j'étais debout. Je suis allé dans la cuisine pour m'activer en faisait un bon petit déjeuner. 

Didi : bonjour Nolan 

Moi : ça va Didi ? Tu es matinale dis donc

Didi : eh oui ! Le boulot...je dois y être à 8 heures et surtout pas de retard. Ça sent super bon ce que tu fais

Moi : il y'a des toasts déjà prêts tu peux en prendre si tu veux 

Didi (piquant dans le plat) : merci Nolan 

Elle a pris une bouteille d'eau et s’en est allée. Une fois que tout a été prêt, j'ai mis Le tout dans un plateau et je me suis dirigée vers la chambre de Léna. Je l'ai trouvée couchée à même le sol. Elle ne va pas me dire qu'elle a passé la nuit là quand même. J'ai posé le plat puis tout doucement je l'ai soulevée pour la mettre dans mon lit. Elle a besoin de sommeil si elle reste dans sa chambre Mia va la réveiller à coup sûr. 

Pendant qu'elle dormait j'ai gardé le petit déjeuner au four et quand Mia s'est réveillée, je l'ai lavée et nourrie histoire de faire moi même les tâches que Léna fait au quotidien. La cuisine et Le salon aussi avaient été nettoyés.

Je jouais avec Mia quand Léna s'est enfin réveillée 

Léna : ça vous va ? 

Moi : oui. Tu as bien dormi ?

Léna : si on veut 

Mia a couru vers sa mère et s'est refugiée dans ses bras. 

Léna : Didi a fait Le ménage avant de s'en aller ? 

Moi : non non ! J’ai tout fais moi même et tu peux aussi prendre ton petit déjeuner je l'ai laissé dans Le four. 

Lens : oh...euh...merci. Je vais prendre une douche avant de manger 

Moi : ok 

J'ai attendu patiemment qu'elle finisse et qu'elle revienne au salon. 

Moi : Léna...

Lens : oui Nolan ?

Moi : je suis désolé pour tous ces torts que je t'ai causés. Tu ne peux imaginer à quel point je m'en veux de t'avoir fait autant de mal. Je suis conscient de m'être conduit comme un gamin et d'avoir fait tout foirer. Mais je suis humain et quel humain ne fait pas d'erreur ? Je me suis laissé emporter par la colère et me voilà aujourd'hui ? Où cela m’a t-il conduit ? Nulle part si ce n'est d'avoir réussi à t’éloigner de moi, de ma vie. Léna, je t'aime à en mourir ! Je te demande sincèrement pardon pour tout. Je suis en train de divorcer, donne-moi une chance de tout recommencer avec toi. Donne-moi une chance de bien faire les choses s'il te plaît. 

Léna : je t'ai déjà pardonné Nolan. Je t'avais pardonné depuis longtemps mais hier, te parler, m’a aidée à évacuer tout ce qui était resté dans mon cœur. Je t'ai pardonné et je peux te dire que je ne te garde pas rancune. Mais comprend que je ne puisse plus être en mesure de te donner une dernière chance. Je ne peux pas. 

Moi : Léna je t'en supplie ne fait pas ça 

Léna : je suis désolée Nolan 

J'étais triste et désemparé. J'ai perdu Léna, j'ai perdu la femme de ma vie. 

Moi : c’est pour être avec l'autre n'est-ce pas ?

Léna : l'autre comme tu dis, nous ne sommes plus ensemble. J'ai besoin de vivre pour moi même. M'asseoir et souffler un peu. La vie est passée comme un marathon pour moi ces deux années. J'ai besoin de prendre soin de moi et de savoir ce qui est bien pour moi. Respecte ma décision et que nos rapports se limitent à ce qui attrait à Mia. 

Je l'ai longuement regardée sans broncher. Elle avait parlé calmement et sereinement ce qui témoignait de l'importance de ce qu'elle disait. Elle en avait vraiment fini avec moi. Notre chapitre était clos à présent

Moi : c'est comme tu veux 

Deux jours après notre discussion, je m'envolais pour Abidjan, Le cœur en miette. J’ai encore essayé de lui faire changer d’avis mais elle restait ferme sur sa décision. Je suis descendu directement chez ma mère. J'allais me rendre à la maison après, demain peut être. 

Toc toc 

Moi : oui ?

J'étais couché dans mon ancienne chambre, les mains derrière la tête et regardant le plafond. Maman est venue s'asseoir au près de moi 

Maman : ça s'est mal passé ? 

Moi : elle ne veut plus de moi. 

Maman : tu sais c'est la vie. Ce n'est pas toujours ce qu'on veut qu'on a mais parfois ce qu'on veut n'est pas essentiellement ce dont on a besoin 

Ça c'est du maman tout craché, toujours à dire des choses ambiguës. 

Maman : rentre demain et va retrouver ta femme 

Moi : maman comb...

Maman : combien de fois tu nous as dit qu'elle n'est pas ta femme et que tu es en train de divorcer. Oui monsieur hum-hum je connais ce refrain. Cette fille t’aime vraiment Nolan. Réfléchis, toi même et demandes toi combien de fille oserait t’épouser du jour au lendemain sans même que tu ne te sois présenté à sa famille. Tu l'as utilisée que pour faire mal à Léna. Meira a aussi des sentiments, on ne joue pas avec la vie des gens comme ça. Vous êtes déjà mariés, essaie de faire marcher les choses entre vous. 

Moi : mais maman je ne l'aime pas je ne peux pas me forcer 

Maman : tous tes efforts étaient tournés vers Léna c'est normal que tu ne te soucies pas d'elle. Va, accordes lui ne serait-ce qu'un peu de ton temps, écoute-la, parle avec elle et ensuite tu seras situé. 

Moi : hum hum 

Maman : bonne nuit monsieur hum-hum ! Je t'aime même si tu ne fais que m'apporter des histoires 

Moi (souriant) : je vous aime aussi madame Ehui.

Les Péripéties de Mu...