Plus de peur que de mal

Ecrit par Opale



         *** Amira Bennett***


Le bébé se porte bien…


Bien qu'il n'ait pas terminé sa phrase, je pousse un soupire de soulagement. Merci Seigneur. J'avais tellement peur qu'il arrive quelque chose de mal au bébé. Si c'était le cas, je ne me le serai pas pardonné. Jusqu'ici les traits de mon mari ne se sont pas encore adoucit. On sent toujours de l'inquiétude en lui. 


Docteur (me regardant) : comme je le disais tantôt le bébé se porte bien mais compte tenu du fait que vous avez fait une chute brutale suivi de secousses. Nous sommes obligés de vous garder encore pendant deux semaines. Et vous serez alitées.


Curtis(regardant le docteur) : pourquoi sera-t-elle alitée docteur ? Cela signifie t'il que la santé du bébé été mis à mal ?


Docteur : vous savez Mr. Bennett, une femme enceinte n'a plus le même centre de gravité du fait de la transformation de son corps. Le risque de perte d'équilibre est donc plus élevé et d'autant plus dangereux pour elle. Car cela pourrait causer un accouchement prématuré ou un réel traumatisme pour le bébé. L'équitation ou le jogging provoquent un grand nombre de secousses et en plus le risque de chute est important donc mieux vaut éviter. Et il est surtout dangereux quand il est pratiqué sur une longue distance et avec une rapidité semblable à celle d'une personne normale. Cette chute a été brutale dans le cas de votre épouse du coup cela a provoqué une secousse de forte intensité. Ce qui a ouvert le col de l'utérus. D’où le saignement. Heureusement que vous êtes venus à temps à l'hôpital avec elle. Et qu'elle a été vite prise en charge. L'alitement ne fera que fermer le col tout simplement. Avec les médicaments et injections qu'on lui fera, je crois qu'elle se remettra sur pied assez tôt…


Brad(soupirant de soulagement) : Oufff !!! Cela veut-il dire que plus de sport pour elle ?


Docteur : pas vraiment. Car le sport permet de préparer le corps au futur accouchement. Ce qui fait qu'il est indispensable pendant la grossesse. Mais vous conviendrez avec moi que tous les sports ne sont pas recommandés. Je vous conseille vivement d'avoir beaucoup de rapports sexuels pendant la grossesse car oui le sexe est aussi un sport. Même si je dois vous signifier par ailleurs que les rapports sont interdit pendant ces deux semaines. À cela vous pouvez ajouter la marche ou la natation à une profondeur raisonnable bien sure. 


      Après d'autres conseils d'usage, il nous laisse. En promettant de revenir plus tard.


Moi(me passant la main dans les cheveux) : deux semaines alitée, c'est pas la joie !


Curtis(me fusillant du regard) : tu vas sauf que l'assumer. Si seulement tu écoutais les avertissements, on en serait pas là. Tu es enceinte Amira ! Je te le répète à tout moment. Mais c'est comme si je butais contre un mure.


Moi(boudant) :….


Curtis(grondant) : même la nourriture, je te dis toujours de faire attention a ton alimentation mais pour toi je suis trop en train de te surveiller mais je m'inquiètes pour ta santé Porquet. Tu prends tous pour de l’amusement. Bref, ces deux semaines d'alitements, tu les observes comme il faut. Je ne veux même pas entendre que tu es sortie pour te promener ou quoi que ce soit. En plus je vais te retirer tes gadgets électroniques.


Moi( au bord des larmes) : non pas ça chéri, ne me les retires pas stp !


Curtis(me regardant) :  je te les rendrai que lorsque tu voudras bien faire des efforts pour ta santé et celle du bébé. 


       (PORTE QUI S'OUVRE)


Maman( faisant son entrée) : coucou !


Curtis(le visage fermé) : je vous laisse.


     Il n'y a que moi qui répond à maman. Il prend sa veste et sort.


      Je soupire de frustration. Il a raison. Je dois reconnaitre que je n'ai jamais pris ses remarques au sérieux ces derniers temps. Maman prend place sur le bord du lit en me prenant la main.


Maman( me regardant) : il est fâché c'est ça ?


      J'hoche tout simplement la tête. 


Maman(me réconfortant) : je suis désolée. Ça va lui passer. Je pense qu'il a eu une grosse frayeur. C'est pourquoi il réagit ainsi. Il n'aime pas se sentir impuissant. T’inquiètes tout rentrera dans l'ordre. 


Moi(essuyant une larme) : je l'espère.


Maman(changeant de sujet) : qu'a dit le médecin alors.


Je me mets à lui expliquer dans les moindres détails ce que le médecin a dit. Elle m'a apporté un Tupperware plein de nourriture ainsi que des fruits. N'ayant pas l'appétit je préfère prendre les fruits. Elle reste en ma compagnie jusqu’à ce que son fils nous rejoigne le soir.


       ***Curtis Jo Bennett***


Je viens juste d'arriver à l'hosto où ma femme est hospitalisée. Maman lui a tenu compagnie toute la journée pendant que j'étais au boulot. Je vous passe les détails de ma journée car j'ai déversé ma frustrations sur mes subordonnés. J'étais en crains à un sentiment d'inquiétude et d'angoisse quant à la santé de ma femme. Lorsque je n'es pas le contrôle de la situation, je deviens nerveux. Et cela se ressens dans mon attitude. Je pense que cela est dut à la grosse frayeur d'hier. Quand j'ai quitté mon boulot. Je suis direct allé à la maison prendre une douche.


Maman(se levant) : bah ! Les enfants. Je vais devoir vous dire aurevoir. 


Amira(sourire) : merci maman et puis rentres bien.


    Elles s'échangent les civilités. Le chauffeur l'attend dans la voiture.


Maman(à mon oreille) : vas-y doucement avec elle stp. Après tout, ce n'était qu’un accident !


        Elles se font un sourire complice puis elle part. Je tire une chaise sur laquelle je m'installe près d'elle.


Moi(lui caressant la main) : ça va ?


Amira : oui, ça été ta journée ?


Moi(grimaçant) : plus ou moins bonne. Je me suis inquiété.


Amira(petite voix) : je suis désolée ! Je ne voulais pas te faire peur. Je te promet que je ferai plus attention à moi et au bébé.


Moi(la regardant) : peut être que tu vas me trouver dure mais je me sens responsable de vous. Et je n'arrive pas à me pardonner quand quelque chose vous arrive. C'est vrai qu'on ne peut pas contrôler certaines situations mais je pense qu'on peut limiter les dégâts lorsqu'on fait un peu plus attention. Amira, tu n'as peut être pas encore conscience de ça cela. Mais saches que vous êtes tout ce que j'ai. Est-ce que je me fais comprendre Bennett ?


       Elle hoche de la tête en signe d'acquiescement.


Moi : le médecin est passé t'ausculter ?


Amira : oui, RAS…


Moi : tu as déjà pris ta douche ?


Amira : non….


Moi : viens je t'aide. J'ai apporté le nécessaire pour ça.


     Je vais fermer la chambre à double toures et de l'aider à prendre cette douche. Je m'occupe d'elle comme d' ou trophée qui m'est précieux. Ma femme est mon trophée. Puis je viens la nourrir. J’aime prendre soin d’elle. Après quoi une infirmière passe pour prendre ses constantes. Je passe la nuit à l'hôpital puis le lendemain je m'en allais au boulot après que maman soit venue me relayer le matin. 


Cette routine, nous la faisons jusqu’à ce les deux semaines arrivent et que le médecin décide de la libérer. La nouvelle qui réjouit c'est qu’elle et le bébé se portent bien.  Elle amorce dès à présent son sixième mois. J'espère de tout cœur que les incidents de ce genre n'arriveront plus. Du mieux que je peux, je la soulage de ses bobos en massant ses chevilles douloureuses, son dos…je n'hésite pas à l'emmener au restau, en week end ou au parc pour qu'elle se détende. Dans mon emploi du temps. Elle prime. Je prend plaisir à m'occuper d'elle.


        ***Avery Michel***


J'enlève ma blouse de bloc, les gants, le cache-nez ainsi que mon calot médical. Je me lave les mains et je sors. Ma douche, je vais la prendre dans mon bureau. Je sors satisfait de cette intervention. Le cas est un enfant d'un an atteint du bec de lièvre. J'y suis allé délicatement avec tout mon sérieux et toute la concentration qu'il faut. Afin de donner la chance à ce petit d’avoir une lèvre supérieur et un nez normal. Dieu merci que cela été une réussite. Ce sont les parents qui seront contents. C'est un jeune couple. Et leur détresse m'a touché au plus profond de mon âme. Ils n'avaient pas assez de moyens pour faire l'opération. C'est pourquoi elle a autant trainé. J'ai demandé à ce qu'on leurs fasse une réduction sur les frais d'hôpitaux. Il y a un grand nombre de patients que je soutiens ainsi à mes propres frais afin de voir le sourire se dessiner à nouveau sur leurs lèvres.


Je laisse l'eau couler jusque dans mon cuir chevelure. Je stoppe ma respiration alors que je suis sous l'eau pendant une dizaine de minutes. Je respire un bon coup puis je reprends le processus. Ça me fait un bien fou. Je sors quelque trentaines de minutes plus tard frais et beau. Mais un peu fatigué quand même. Il me suffit juste de regarder la photo de mon amour et un large sourire se dessine automatiquement sur mes lèvres. Ses photos et vidéos ornent mon quotidien. De mon bureau à mon appartement en passant par mon ordinateur, mon téléphone….en un rien de temps cette petite humaine est devenue mon centre d'intérêt. Je suis amoureux d'elle. Ona, c'est ma vie. 


    Je regarde une de ses vidéo où elle joue en riant avec sa mère. C'est ma routine. Regarder ses vidéos après pratique. Chaque jour, sa mère m'envoie de nouvelles vidéos d'elle. Lorsque je suis assez satisfait, je range mes effets pour rentrer chez moi. C'est sur les salutations des uns et des autres que j'arrive au garage. Et de m'installer dans ma voiture. Je lance le numéro de Steeve pour voir sa position. J'ai pas envie de manger seule. Il est 17h déjà et je creve la dalle. Généralement, je ne mange pas pendant ma séance boulot. Ce n'est que le simple Expresso pris le matin qui me permet de tenir.  Il décroche à la dernière sonnerie.


Steeve(essoufflé) : yup man !


Moi : oui type, t'es au boulot la. J'ai finis et je voulais qu'on dine ensemble. 


Steeve (grognant) : hmmm, c'est pas le moment mec…je suis en plein travail la….


Dans le fond : hmmm…ouuiiiii...aaaaah…c’est bonnnn…


Moi ( hébété) : attends, t'es en train de t'envoyer en l'aire là ? 


Steeve : t'étais pas sensé le savoir…


Moi( nerveux) : non mais quel en foiré !


       Et dire que ce type est le parrain de ma fille. N'importe quoi. Un gros dégueulasse. Obligé d'appeler Inaya pour m'incruster dans le diner du soir. 


Inaya (joyeuse) : ah ça ! C'est une première. Ce n'est pas tout le temps que j'ai droit à ce genre de chose !


Moi(me passant la main sur le visage) : n'exagérons pas tout de même !


Inaya : t'inquiète se sera un plaisir pour moi de te compter à ma table. 


Moi : ok, donc à toute !


Inaya : à toute !

Clic ! 


          En train de chercher de la compagnie pour manger dans Paris. On aurait dit un enfant. Ça me saoule grave. Tout ça c'est la faute de Porquet. Elle m'a transmis une sale habitude. En moins de 45 minutes j'étais garé devant chez les Dubon. C'est mon petit bonhomme qui vient m'accueillir. 


Moi(le réceptionnant dans mes bras) : olaa ! Tu grandis super vite toi !


Maël : maman elle me donne beaucoup de lait.


Moi(sourire) : elle est gentille hein maman ! Mais moi je t'ai apporté ça !( lui donnant ce que je lui aie rapporté)


Maël(s'extasiant) : oh merci oncle !


     C'est ce que j'aime chez les enfants. Il se met automatiquement à me raconté sa journée ainsi que tout ce qui s'est déroulé à mon absence jusqu'ici. Il faut aussi dire que je ne suis pas très fréquent ici. Dieu merci que quand je rentre, Inaya est en train de mettre la table. 


Naya ( toute sourire) : prends place, Benoît ne tardera pas descendre. Alors les nouvelles ?


Moi(prenant mes aises) : ça va ! Rien à signaler.


 Inaya : merci pour la visite. Je reviens.


Moi : ok.


     Elle s'éclipse dans la cuisine et revient avec un plateau de jus de fuit, des verres et de quelques victuailles. 


Naya(remplissant mon verre) : ce n'est pas aussi bon que pour Melissa mais bonnnn ! On fait avec !


      Je ne réponds rien. Je cale bien mon neveu sur ma jambe et je me saisis du verre que je vide d'un trait. Ma sœur aime me chercher des noises. Elle ne m'aura pas cette fois. J'ai pas la force pour ça. C'est vrai que son jus n'est pas aussi…que celui de Melissa mais je m'en fiche royalement. 


Naya : comment va Ona la merveille ?


       Il suffit de dire son nom et que mes yeux pétilles. Mon rayon de soleil.


Moi(sourire) : super bien, la petite elle grandit super vite ! C'est une vrai boule de feu. 


Maël : moi je veux voir bébé Ona. 


     Je sors mon téléphone et je met une vidéo de ma fille. Elle gigote dans son couffin en voulant attraper le petit jouet qui pend sur sa tête. 


Naya : t'as des nouvelles de maman ?


Moi : yup, j'irai la voir ce week end. Elle devient déjà grognonne car elle veut que je dissuade Melissa d'envoyer l'enfant.


Inaya(désabusée) : madame Michel, elle exagère toujours. La petite n'a même pas encore un an.


Moi : c'est la raison que je lui ai donné. Mais je la comprend aussi. Jusqu'ici je l'ai tenue à l'écart de ma vie intime. Et c'est un peu dure pour elle.


Inaya : et ta séance avec le psy alors?


Moi : à petit pas certes mais j'avance. Le chemin est encore long mais je suis sur la bonne voie selon lui.


Inaya(acquiesçant) : je comprends. On parle quand même d'un traumatisme qui dure depuis l'adolescence. Ce n'est pas une mince affaire.


    C'est sur ces mots que mots que Benoît nous rejoint. Nous échangeons une poignée ferme de main. Après l'échange de quelques civilités, nous passons à table pour mon plus grand bonheur. Le plat est exquis. Je me régale. Ce qui me plait surtout, c'est l'ambiance conviviale qui environne le dégustation du repas. Le petit bonhomme ne voulant pas me lâcher, je reste avec eux jusqu’à ce qu'il ait sommeil. J'en profite pour faire une vidéo avec ma fille. Puis je rentre enfin tout claqué chez moi. Force était e constater qu'il y avait quelqu'un qui m'attendait devant ma porte. 


Moi(pétant un câble) : QU'EST-CE QUE TU FOUS CHEZ MOI ?


Aïcha(sourire jaune) : j'ai ramené une bouteille de vin, je me disais qu'on pouvais le déguster entre adulte.


Moi : bah je ne suis pas intéressé. Et puis autre chose, avant de venir chez moi tu m'informes. Du coup, tu ne trouveras pas de mal à ce que je te laisse à la porte.


AÏCHA(HÉBÉTÉE) : MAIS C'EST GRAVE UN MANQUE DE RESPECT ! TU NE PEUX QUAND MÊME PAS ME LAISSER À LA PORTE !


Moi(très calme) : bien sure que je peux (faisant entrer la clé dans la serrure) et c'est en réponse à ton manque de respect. Le fait de se pointer chez autrui sans toute fois être invité et à une heure tardive relève d'un gros manque de respect(entrant dans la maison) apprends les bonnes manières. 


     Je rentre tranquillement dans la maison en la laissant choquée devant la porte. Je n'en ai que cure, qu'elle fasse ce qu'elle veut. Depuis que je suis rentré sur Paris, la meuf me fait du rentre dedans. Un gros rentre dedans. À toujours se retrouver au même endroit que moi. Si je ne la connaissais pas en temps que gynécologue j'aurais mis ma main au feu que c'était un agent secret de la DGSE. Tellement elle abuse. 


   Le hasard des choses a fait qu'elle et moi, nous nous sommes retrouvé au renouvellement des vœux de mariage de deux de nos collègues. Et ne voulant pas me jouer les rancunier, j'ai fais fi de l'intercaction qu'elle a eu avec Melissa en discutant de tout et de rien avec elle. Sa voiture étant chez le garagiste, je suis même allé la déposer ce soir là chez elle. Et depuis l'or c'est comme si je lui avais donné un quelconque feu vert pour me draguer ouvertement. Je ne sais pas comment elle a pris mes gestes de gentillesse à son endroit ? Mais faudrait pas qu'elle se leurre. 


Une relation est le dernier de mes soucis actuellement. Et même si je dois me lancer dans les bras d'une meuf, ce n'est assurément pas dans ceux de Aïcha. Je suis désolé, ce n'est pas pour lui faire l'injure mais j'aime la qualité. 

  

Moi(hurlant) : mais relèves la ! Elle souffre !


Melissa(riant) : que quoi ? Qu'elle apprenne à s'assoir. Ça ne tue pas.


Ona(geignant) : héinnnn….hmmmm…..


Moi(hurlant presque) : non mais qu'est -ce que tu fais ? Tu ne vois pas qu'elle souffre la ? Elle n'a que quatre mois Porquet ! 


       Elle laisse la petite souffrir encore quelques minutes et de la soulever du sol enfin. Je soupire de soulagement. Celle-ci fond automatiquement en larme comme si c'était la terre toute entière qu'on lui avait fait porter. 


Moi(le visage dure) : tu vois les choses comme ça ? Tu es en train de la faire pleurer. 


Melissa(faisant sa têtue) : comme toujours c'est moi la Dracula de la situation n'est-ce pas ? Il y a quoi de mal à faire assoir un enfant de quatre mois ? Tous les enfants sont passés par là. Au début ça fait mal mais elle s'habituera après. En plus c'est juste pendant trois minutes. Mais madame n'arrive même pas à tenir. Quand c'est tirer le lait dans les seins des gens avec vigueur c'est la première.


       Sa dernière remarque me fait rire…


Moi(la regardant): c'est normal qu'elle tire ton lait vu que tu es sa mère.


     Elle ne me répond pas. Elle cale Ona contre elle et lui met le sein dans la bouche. C'est seulement après la tétée qu’Ona porte son regard sur moi. Elle réclame du coup le téléphone de sa mère. Quand celle-ci le lui donne. Elle se met à taper sur l'écran en gazouillant joyeusement. C'est ainsi à chaque fois que j'appelle. Elle reconnais ma voix et lorsque je fais des grimaces madame me rit au nez de sa bouche vide. Je ressent une telle joie quand je la vois rire. Jusqu'ici j'ai pas encore put me libérer pour aller sur Abidjan. J'espère que les mois à venir, je serai moins pris pour le faire. 


      DEUX MOIS PLUS TARD.


Melissa(excitée) : Ona fait la surprise à papa, viens chercher le téléphone(à moi) dis lui quelque chose stp ! Apparemment elle n'a pas encore capter ce que je lui dis.


Moi : viens par ici mon cœur, Ona papa !


     Elle jette d'abord son regard vers sa mère puis vient rapidement à quatre pattes vers moi. Je suis interloqué en plus d'être agréablement surpris. Ma fille a bien grandit. Elle fait les quatre pattes. Je suis heureux.


Melissa(heureuse) : dis surprise papa ! Je sais faire les quatre pattes maintenant !


Moi( joyeux) : alors là mes félicitations Porquet. Tu as fait du bon boulot avec elle. Je ne m'y attendais pas du tout !


       Le moment de surprise passé, Porquet devient sérieuse.


Moi(arquant un sourcil) : il y a-t-il un sourcil ?


Melissa(soufflant) : je voudrais t'informer de mon projet de la sevrer. 


      Un silence de quelques secondes se fait. Je réalise brutalement que mon bébé qui est née le 13 mars est en train de vieillir et sans moi en plus. Pourtant l'image que j'ai d'elle c'est lorsqu’elle était tout bébé dans mes bras à l'hôpital. C'est la voix de Porquet qui me ramène à la réalité. 


Melissa : tu me suis là ?


Moi(balbutiant) : heu...heu…tu…veux le faire quand ?


Melissa : la semaine prochaine ci possible. 


      Pourquoi est-elle si pressée de sevrer l'enfant ? Qu'est-ce qui l'empêche d'allaiter la petite jusqu’à un an si possible ? Ou bien elle voit quelqu'un c'est pourquoi ? J'efface cette dernière option très rapidement de mon esprit, cela ne me regarde plus.


Moi : pourquoi est-tu si pressée de la sevrer ? Elle est encore petite. Six mois c'est rien. Enfin, je ne comprends pas. Tu m'explique ?


Melissa(s'emportant) : attends t'es sérieux que tu me poses cette question ? Je te rappelle que ta fille a les dents et qu'elle mange déjà la nourriture solide. Et enfin c'est mon corps, c'est normale que je décide de la sevrer à cet âge…et que je reprenne le contrôle de mon corps en tant que femme(gueulant) et puis d'ailleurs de quel droit oses-tu me demander des explications Avery ? De quel droit ?


   Ses cris me sidèrent au plus haut point mon Dieu !


Moi(calme et froid) : que je sache Porquet je ne t'ai pas demandé de gueuler dans mes oreilles mais bien des explications. Donc tu baisses d'un ton.


     J'ai parlé sur un ton assez calme mais ferme. Et je la vois se contenir derrière la camera. 


Moi(me passant la main dans les cheveux) : pourrais-tu stp attendre que je vienne avant que tu ne le fasses ?


Melissa (du tic au tac) : et tu viens quand ?


Moi : là actuellement, je ne saurai te le dire. Mais je ferrai un effort pour me libérer le mois prochain.


Melissa : parlant du mois prochain, je suppose que c'est le mois d'aout. Si jusque là je ne te vois je serai obligée de le faire sans toi. 


Moi : ok. Tu en a déjà parlé à son pédiatre ?


Mélissa(levant les yeux) : oui…


Moi(arquant un sourcil) :  et qu'est-ce qu'il a dit ?


Mélissa(pas sérieuse) : il dit que ta fille est prête à être sevrée…


Moi(agacée) : wep c'est ça ! Fous toi de moi ! J'espère juste qu'elle ne tombera pas malade Porquet….j'espère ! 


Mélissa(pouffant) : ta fille qui avale le foutou la c'est d'elle dont tu parle on dirait une poupée ? Je te rappelle qu'elle a des dents !


Moi(marmonnant) : mais ce sont des petites dents ! Des toutes petites !


Mélissa(riant) : que quoi ? Des petites ? Tu parles de la scie la !


Moi(levant les yeux) : n'exagère pas non !


Mélissa : viens tester en mettant le doigt !


Moi : pfffff !!!!


           *** Angela Davis***


    Avec minutie je vérifie le travail de mademoiselle Aka. En faite c'est un projet sur lequel nous bossons depuis deux mois maintenant. Et je trouve que le rendu est bon. Il ne reste plus qu'à le mettre sur pieds. Cette fille a du potentiel c'est pourquoi j'ai insisté pour qu'on la prenne chez nous. 


Moi(la regardant) : faites les modifications qu'il faut en y incluant les remarques et vous me le ramenez. Je vais le signer. 


Miss Aka : compris madame.


    J'hoche de la tête et je la libère. Je replonge encore dans mes dossiers jusqu’à ce que mon heure de descente arrive. Ces derniers temps je suis plutôt boulot et boulot. Mon mari est très occupé ces temps ci. Il voyage beaucoup. Donc pour ne pas tomber dans mes pensées et frustrations quotidiennes mieux je me plonge dans le travail. Je jette un coup d'œil à mon horloge murale. 19h. Bon là, il faut que je rentre. Je range tous puis je ferme mon bureau après être sortie. Princia et Bella sont descendues depuis belle lurette. Quand je monte en voiture, j'aperçois miss Victoire Sea, une de nos nouvelle recrue qui peine à se trouver un taxi pour rentrer. Je baisse ma vitre.


Moi : vous allez dans quelle commune ?


Miss Sea(sourire) : à Cocody Anono.


Moi : montez, je vous avance un peu. C'est sure ma route.


    C'est une grosse épine que je viens de lui retirer. Elle soupire de soulagement. Elle à l'aire un peu crispée mais dans l'habitacle je met du Sinach. Elle fredonne la chanson. Ce qui me pousse à lui poser la question.


Moi(sourire) : vous connaissez Christ ?


Miss Sea : oui, j'suis chrétienne catholique.


Moi : ah ok, c'est bien ! Et le volet prière ça va ?


Miss Sea : oui,…


      Elle est un peu timide avec moi. Je la comprend. Pourtant l'ESPRIT m'interpelle sur l'état critique de sa mère. Mes sens sont tout à coup ouvert sur l'origine de ce mal qui la ronge depuis longtemps. J'en reste sans voix. L'homme est méchant, purée ! J'écoute silencieusement les instructions en ayant le cœur meurtri. S'il y a bien un truc que j'ai développé durant ces deux mois c'est bien ma sensibilité à la voix de L'SPRIT SAINT, j'arrive à entendre audiblement ses instructions ainsi qu'à percevoir de manière visuelle quelque phénomènes spirituels. C'est une grâce de Dieu. Mais aussi je dois tout cela à mon mari qui avant tout est mon mentor dans ce domaine.


Miss Sea : laissez moi ici madame.


Moi : vous en êtes sure ? Cela vous arrange-t-il ?


Miss Sea(timide) : oui, merci beaucoup madame.


Moi : attends, tiens ceci.


 Je prend le paquet de courses que j'avais fait plutôt et le lui remet. Fruits et légumes ainsi que le nécessaire pour la cuisine. 


Moi(la regardant) : c'est pour votre mère.


Je prends le soins de me garer au niveau de l'entrée du marché d'Anono. Elle descend non sans m'avoir dit mille merci.


Moi : allez ciao, je salue votre mère 


Elle me fait un sourire puis s'en va. À mon toure je démarre pour rentrer chez moi qui n'est pas très loin de là. C'est Prudence qui vient m'accueillir.


Moi : comment tu vas ? Ça été ta journée ?


Prudence(sourire): oui, jusqu’à même Ona, Melissa et mémé sont venues passer l'après midi ici.


Moi : ah bon ! C'est cool ça !


Prudence : j'ai passé un bon après midi en leur compagnie. Surtout avec Ona qui fait maintenant les quatre pattes. 


Moi(sourire) : quelle bonne nouvelle !


     Après l'échange de ces quelques mots, je monte en chambre prendre une douche. Je descends ensuite diner. 


Ping Sms : « Madame Davis »


    C'est Brad, je lance automatiquement son numéro en appel vidéo. 


Brad(sourire) : tu manges quoi ?


Moi(avalant ma bouchée) : du sauté de lapin aux pommes de terre et légume au four. 


Brad : la maison me manque tout à coup en vrai tu me manques.


    Sa manière sexy de le dire m'a fait avoir des frissons un court instant. J'ai posé ma cuillère en plaçant bien la camera sur mon visage. 


Moi : t'ai où là ? Ça ne ressemble pas à ta chambre d'hôtels.


    Sans répondre, il fait balader sa camera et j'ai remarqué que le bon monsieur est aux toilettes (rire). Il est incroyable ce type !


Brad : j'étais en pleine réunion quand mon ventre s'est mis à bourdonner. M'obligeant à me refugier ici. Ça va toi ? T'arrive à gérer les nouvelles recrus ?


Moi : oui je gère. Je commence à avoir de la compassion pour une en particulier. Je crois que L'Esprit Saint me pousse à l'aider. J'ai reçu un ou deux trucs à son endroit. 


Brad : dans tous ça tu n'as même pas un peu penser à moi.


Moi (levant les yeux) : le décalage horaire bébé, ça me fatigue. Et j'étais aussi à fond dans les dossiers. 


Brad : tu aurais pu me laisser un message quand même mais bon. C'est toujours les dossiers quoi ! 


     Il fait une grimace et moi je lui fait un bisou sur l’écran.


Brad : ne me donne pas des idées stp. Je vis la jachère actuellement(tirant la chasse) j'ai fini. Je vais y  retourner à toute à l'heure.


Moi(sourire) : ok, namour. Laves toi bien les mains stp. 


Brad : d'accord mon ange.


     Puis il raccroche. Je pose le téléphone sur la table et je finis mon assiette. Je fais signe à Prudence que je monte. Une fois en chambre je fais le toure des Porquet en étant pendu au téléphone avec elles. C'est juste après ma prière que Brad me rappelle. Nous discutons pendant quelques minutes puis je me met au lit. Brad est à New York en ce moment. Bref, demain est un autre jour. Là, il faut que je dorme. Je suis morte de sommeil et de fatigue. 


        *** Diane Aka***


 J'écoute ma collègue Victoire en ayant un pincement au cœur. Donc comme ça hier elle s'est faite accompagner par la patronne ? Nous sommes à notre pause déjeuner. Et elle n'a que ce sujet à la bouche.


Victoire(sourire) : noonnn, la femme là est trop gentille. Je te dis ma sœur elle m'a même donner les courses de cuisine qu'elle avait faite. 


Moi(ébahie) : ah bon ? Et il y avait quoi dans le paquet la ?


Victoire : que des bonnes choses. Les genres de chose consommées que par les riches….


    Je ne l'écoute plus. Dieu comment a-t-elle fait pour avoir la faveur de la patronne jusqu’à lui donner les choses de riche ? Eeee ! Non, non, non, ça ne se passera pas comme ça ! Je ne laisserai pas une autre me voler la vedette ! Tellement j'enrage, je ne finis même pas le plat de riz et de sauce graine que j'ai acheté.


Victoire(m'interpellant) : ahi ? Tu n'as pas faim ou bien ?


Moi : oui, j'avais même oublié que j'ai mangé du lourd ce matin.


Victoire : dans ce cas donnes le reste aux petits qui tournent la, ils vont manger. Si non, il n'est pas bon de gaspiller la nourriture comme ça !


      Je fais ce qu'elle dis puis quelque minutes plus tard nous reprenons le boulot. 


Secrétaire : Miss Sea, vous êtes demandé dans le bureau de la directrice générale. 


      Ekeeeuuuh !!! Mon cœur se coupe et je deviens tout à coup nerveuse. Donc c'est même arrivé là-bas ?  Elle se lève et part. Durant tout le temps qu'elle passe dans le bureau de la boss, je ne suis pas sereine. Peut être que cette dernière est en train de la couvrir de cadeau ou de grosse.  Lorsqu'elle sort enfin, je lui sors un sourire de circonstance en l'amadouant pour lui sortir les vers du nez. Mais cette maboule ferme son clapet. 


Victoire (le regard porté sur son écran) : c'est assez personnel et je préfère le garder pour moi.


Moi(rire jaune) : oh non ! Désolée si ma question gêne. Je voulais juste me rassurée que ce n'était rien de grave. 


Victoire(pianotant son clavier) :….


     C'est restant sur le cul que je me concentre à mon tour sur mon ordinateur de bureau. En effet chacun de nous a un box propre à lui. Franchement, je n'ai rien à dire sur la façon de traiter les employés ici. La paye est bonne et consistante pour ma part. Une fille vivant dans un quartier paumé comme moi, être payer à 280 milles c'est une aubaine. 


Je ne reviens plus sur le sujet jusqu’à ce que nous descendons du boulot. On parle d’autres choses mais sans plus. Et cela n'arrange en rien mon humeur car je suis frustrée. Au fur et à mesure que les jours passent je constate qu'il y a un rapprochement qui se fait entre ma patronne et ma collègue. Et le comble c'est que même les petites sœurs de la patronne qui sont généralement fermées deviennent aussi proche de ma collègue. J'enrage. Elle ne peut pas me couper l'herbe sous le pied ainsi. Il faut que je fasse quelque chose.


Les Soeurs Porquet