Prologue

Ecrit par Shayanna225

Alpha
24 décembre en feu 

Riviera Les Rosiers, Abidjan, Côte d’Ivoire

Pendant qu’elles cuisinent le dîner de Noël dans le domicile de la mère de Pua, les mamans de Leïga, Phœbé, Calypso et Pua discutent entre elles… 

Maman Leïga 

Dans un plateau, je dispose les tranches de langoustes et les arrose avec de la sauce. Les fruits de mer cuits ou crus sont également dressés dans des assiettes larges. J’en ai fait une affaire personnelle. Je ne suis pas chef cuisinier pour rien. Balakissa, la mère de Pua est occupée à dresser les dindes cuites au four quand Imen, assise dans son fauteuil roulant, s’occupe des crudités. Renée, la mère de Phœbé est plutôt affairée sur les féculents. Pendant que mes yeux ne les lâchent plus du regard, mon cerveau tourne en boucle dans ma tête. Une question de trop ne cesse de me turlupiner l’esprit. Et j’avoue qu’elle me déroute parfois en plus de me mettre hors de moi. 

— Dites-moi les dames, qu'avons-nous mangé lorsque nous étions jeunes et qui prive aujourd’hui nos filles de rencontrer l’âme sœur ? La situation de Leïga me dépasse. À force d’y penser, je m’étouffe. Trente ans. Elle va avoir 30 ans et elle ne nous a jamais présenté un homme. Comment est-ce possible ? 

— Maman Leïga, tu exagères. Trente ans, c'est le début d’une vie, ce n’est pas encore la fin. Si tu veux mon avis, ne les pressons pas. Sinon, elles risquent de faire de mauvais choix. Prenons l’exemple de Renée et moi. J’ai épousé un psychopathe qui me battait. La situation de la mère de Phœbé quant à elle est pire, exprime maman Calypso en secouant la tête.

— Merci de me rappeler sans cesse que j’ai épousé un homme invisible qui a disparu en me privant de la moitié de mon héritage peu de temps après m’avoir mise en cloque. Merci, ironise la mère de Phœbé. 

— Il ne s’agit pas de revenir sur nos déboires. Il s’agit de se projeter sur le futur de nos filles. Elles sont en train de dévier. Phœbé sort avec tout et n’importe quoi. J’ai cru entendre qu’elle donnait de l’argent aux hommes en échange d’une soirée chaude sous la couette, déclare la mère de Pua. 

— Non ! s’oppose la mère de Phœbé. Ma fille est certes tête en l’air, mais jamais, elle ne s’abaisserait à ça. 

— C’est toi qui le dis alors que tu n’es pas sur place, réplique la mère de Calypso. Beaucoup de bruit court autour de Phœbé. Ça devient récurrent. 

— Maman Calypso de grâce, tu n’as pas le droit d’affirmer des mensonges sur ma fille quand la tienne est la tchiza attitrée par excellence et la raseuse de la cité.

— Je n’en rougis pas d’ailleurs, assume la mère de Calypso. Si ma fille a choisi cette voie, c’est parce qu'un homme l'a blessé. Je reviens donc à ce que j’ai dit tout haut. Ne poussons pas nos filles à l’abattoir ! 

— Tchrrr ! Abattoir ou pas, elles y seront poussées. Allah est juste. Il leur enverra des hommes bien. Cependant, il ne faut pas laisser les choses traîner. C’est dès maintenant qu’il faut attiser la flamme du mariage en elles, sinon on aura raté notre rôle de mère, prévient la mère de Pua. 

— Maman Pua, je te soutiens dans ces propos. Nos déboires du passé ne doivent pas freiner en nous le désir de voir nos filles heureuses aux côtés d’hommes vaillants. Il en va de nos devoirs de mères. Maman Phœbé tu n’as pas envie de voir ta fille épanouie au bras d’un homme plutôt que d’entendre des médisances à son propos à cause des hommes qui couchent avec elle ? 

— Mon vœu le plus cher en tant que mère, c'est que ma fille ne finisse pas mère célibataire. Mais ma plus grande crainte, c'est qu’elle rencontre un escroc comme l'a été son père. Je suis donc mitigée. Néanmoins, je veux centrer mes idées sur les faits positifs, en conséquence oui, je le veux, acquiesce-t-elle d’une voix convaincue.

Je me tourne vers la mère de Calypso. 

— Et toi ? Ça te plaît de voir Calypso passer d’homme en homme ? Tu ne penses pas qu’il est temps qu’elle se mette au-dessus de ses blessures internes et refasse sa vie avec un autre qui saura l’aimer et la valoriser ? 

— Si Caly rencontre un tel homme, je serai la mère la plus comblée. Je veux y croire, maman Leïga. 

— Justement ! Nous devons toutes y croire. 2022 doit être l’année de nos filles. C’est dès maintenant que tout se joue, rétorque la mère de Pua. 

— Que devons-nous faire alors ? Vous savez à quel point elles sont têtues, dénonce maman Phœbé.

— Têtues, oui… mais plus casse-têtes que nous, jamais. Lors du dîner de Noël, nous allons leur faire un prank. Si vous êtes d’accord, dites oui et je vous ferai part de mon plan. 

— On marche, expriment-elles après quelques regards échangés.

Je les invite à m’entourer d’un geste de la main. Ce jour s’annonce solennel. Pas seulement pour la fête qu’il incarne, mais aussi pour l’énorme SOS que nous avons décidé de lancer à nos filles. 

*
* *

La cour externe de la villa de la mère de Pua brille de mille feux à cause des guirlandes lumineuses, ses lampes solaires sur la pelouse, ses cordes à lampes accrochées aux arbustes et des feux de boules flottant dans la piscine. 

Les chaises autour des tables en verre et acier disposées ci et là, sont des Merlots pour la plupart et des Dandys pour certains. La table royale, donc celle que nous occuperons entre adultes, est aussi en acier et verre, mais la particularité résulte de ces sièges en verre au design particulier. 

Des lampes de table de tout genre siègent au milieu de chaque table. Certaines d’entre elles représentent les deux facettes de la lune. L’esprit de Noël siège au milieu de nous, surtout que le temps est devenu froid et que des flocons de neige artificielle pleuvent sur l’ensemble du jardin. C’est magnifique ! Maman Pua nous bluffe une fois de plus. Les mères de Calypso et de Phœbé apprécient. L’une vante ses mérites et l’autre l’applaudit. 

— Maman Pua est un as de la décoration. 

— On te parle d’une architecte d’intérieur et décoratrice experte, quand même. 

— Je connais mon boulot et le maîtrise à la perfection.

Maman Pua parle d’une voix neutre. Son regard est tourné sur le portail ouvert. Le parking est presque bondé de véhicules. Mais un manque à l'appel. Elle a l’air de guetter le véhicule qui ne tarde pas à faire son entrée. C’est celui de Phœbé. Un sourire illumine son visage alors qu’elle nous alerte. 

— Oh, oh, les filles sont là. 

En un coup d’œil, nous confirmons qu’il s’agit bien de nos filles. Je donne donc la consigne. 

— Très bien ! Soyons gentilles pour une fois en allant les accueillir avec leurs cadeaux.

Elles s’exécutent toutes sans rechigner. Les cadeaux dans les mains, nous tenons aussi des bandes qui serviront à couvrir leurs yeux. 

La voiture de Phœbé se gare sur le parking derrière celle de Monsieur OUEGNIN le père de Hodesh. Nous les rejoignons pendant qu’elles descendent du véhicule. Elles portent de longues robes rouges à fentes. Les bretelles des manches sont blanches-argentées. Leurs cheveux sont noués en chignon. Le tout sur un maquillage sobre. Bien évidemment, elles portent des escarpins de huit centimètres. J’avoue que nos filles sont d’une beauté légendaire. Et c’est précisément ce qui me dérange. La Bible à ce sujet dit qu’une belle femme reçoit des hommages. Et pourtant les hommages de nos filles tardent à venir. 

— Vous êtes magnifiques, comme toujours, les filles, avance Imen d’une voix émue.

— Merci maman ! 

Elles répliquent. Puis s’approchent de nous pour récupérer leurs cadeaux. Elles s’échangent par la suite des regards désapprobateurs avant de feindre un sourire hypocrite. 

— Pour des cadeaux, ils sont petits, remarque Pua en secouant le petit coffret dans sa main.

— C’est parce que nous réservons le meilleur pour la fin. Qu’est-ce que vous allez penser de cela mes princesses, rétorque sa mère. 

Elle vient ainsi de sauver la donne. À un moment, j’ai cru que ces chipies réussiraient à nous démasquer. 

— Aaaahhh ! Le meilleur pour la fin ? Je suis impatiente de voir ça, signifie Leïga en regardant la bande dans mes mains. Maman, qu’est-ce que c’est ? 

Je rigole. 

— Oh ça ? C’est ce qu’il faut pour vous conduire vers le chemin de la surprise. Tournez-vous ! 

— J’adore les surprises, s’exclame Calypso en se baissant au niveau de sa mère. 

Cette dernière est la première à lui passer la bande sur les yeux. Viennent alors mon tour puis celui des autres. D’un regard complice, nous les conduisons vers leur table. On les fait s’asseoir sur les chaises en laissant un intervalle d’une chaise entre chacune d’elles. 

— Ne faites aucun geste, les filles ! N’enlevez pas vos bandes, d’accord ?

Elles hochent leurs têtes. Ces filles aiment tellement les cadeaux qu’elles n’y voient que du feu. Nous allons à l’intérieur chercher les cadeaux. Il s’agit de cinq trousseaux de femmes mariées composés essentiellement d’assiettes, de casseroles et de marmites sans oublier les couverts. Le tout bien emballé dans du plastique et noué avec soin. Maman Pua donne l’ordre à son personnel de déposer chaque cadeau derrière chaque fille en fonction de leur prénom, mais dans le silence. Ils vaquent à ces occupations. Quant à nous, nous marchons à leur suite avec la surprise du siècle. Lorsqu’ils terminent leurs corvées, ils disposent. C’est à ce moment-là que les chaises vides trouvent leurs importances. En effet, de façon concomitante, nous disposons sur ces meubles des poupées gonflables géantes en silicone à l’effigie de l’homme noir dans toute sa splendeur. Nous enchaînons nos filles à ces poupées. Les réactions de Phœbé, Calypso et Hodesh ne se font pas attendre. 

— Qu’est-ce que cela veut dire ? Des menottes ? 

— Je suis tout excitée. 

— Quel est ce cadeau qui stipule qu’on devrait être menotté ?

Pua et Leïga ne disent rien. Mais en réponse à ce silence, j’observe une nette tension dans leurs mouvements. L’une d’elles tremble un peu tandis que l’autre ne cesse d’avaler sa salive. Je ne suis pas fière de moi, mais je vais aller jusqu’au bout. 

— Ne vous inquiétez pas les filles ! Vous allez adorer, je soutiens. 

Je retire la bande des yeux de Leïga et les autres font de même. Leurs mines sont resplendissantes de sourire jusqu’à ce qu’elles tournent leurs regards sur les poupées gonflables et que le mal-être s’installe en elles. Leurs mines se renfrognent comme par magie. Ma fille Leïga n’apprécie pas. Elle ne mâche pas ses mots. 

— Si c’est une farce, ce n’est pas drôle. 

— De quelle farce parle-t-on, Leïga ? À cette heure-ci, les femmes de votre âge fêtent en compagnie de leurs hommes. Au lieu d’accroître la frustration en vous, nous avons pensé à vous offrir des hommes en silicone. Ils sont beaux n’est-ce pas ?

Je les nargue en ces termes. 

— Ouvrez vos cadeaux maintenant ! 

Je le leur ordonne sans leur laisser le temps d’en placer une. Elles ne le déballent pas au même rythme. Certaines prennent le temps de le faire quand d’autres le déchirent à la volée. C’est le cas de Phœbé et Pua. Phœbé sort de son silence en découvrant le contenu de son cadeau.

— Maman… Des chaussons pour bébé ? 

— C’est prophétique, ma chérie. Ce cadeau présage de bonnes nouvelles pour toi au cours de l’année.

Phœbé reluque sa mère, le temps d’enregistrer sa réponse. Puis, elle contracte sa gorge comme pour se retenir d’un possible débordement ou excès de langage. 

Pua par contre m’étonne. C’est la seule qui n’ait jamais eu le courage de contredire sa mère, mais ce soir, elle s’affirme un peu. Ira-t-elle au bout de ses idées ? 

— Assiette et cuillère en or pour bébé ? Maman, quand est-ce que tu vas arrêter de me mettre cette pression ? 

— Cette pression est même minime, comparée à ce qui t’attend dans les jours à venir. Retiens cela, à compter de ce soir, tous les cadeaux que tu recevras de ma part seront des cadeaux pour ton enfant à naître. 

Pua soupire et dépose le cadeau en posant sa main sur son front. C’est ce que je pensais. Sa mère Balakissa a toujours le dernier mot. Et ce n’est pas près de changer. 

Calypso regarde longuement le bavoir avant de pouffer. On ressent le dépit dans sa façon de dire les choses. 

— Whooooo ! Un bavoir. J’ai compris, je ne vais même pas demander la raison derrière.  

Tant mieux ! Sa mère ne trouve rien à redire. Leur duo est à l’opposé de celui que forme Bala et sa fille. Même si Calypso est très loin d’avoir de l’autorité sur sa mère, cette dernière est plutôt faible devant sa fille. Elle est trop laxiste envers Calypso et lui concède tout. 

— Oh ! une grenouillère, c'est trop mignon. Merci beaucoup mes mamans. 

Hodesh est littéralement en train de fondre devant la grenouillère de couleur rose et bleu. Ça se sent qu’elle apprécie et ne fait pas semblant. Elle, au moins, n'est pas comme ses sœurs. D’ailleurs, le problème de Hodesh n’a rien à voir avec celui de nos filles. Elle peut bien rencontrer un homme et fonder une famille, mais son père est l’obstacle. Dommage pour elle, sa mère n’est plus là pour tirer les oreilles de César. Mais si jamais, elle rencontre l’âme sœur, moi personnellement, je me chargerai de lui faire entendre raison. 

L’expression faciale de Hodesh m’emmène à me tourner vers Leïga. Jusqu’à présent, elle n’a encore rien dit. Son silence est irritant. Elle sait que je déteste cette façon d’agir. 

— Leïga, tu n’ouvres pas le tien ? 

— C’est déjà fait ! 

Sa voix et le ton qu’elle prend sont agressifs. 

— C’est une tétine. 

Elle le montre aux autres. Apparemment, elle avait ouvert bien avant tout le monde. 

— Et oui… je déteste. Ce n’est pas facile pour nous maman. Nous ne sommes pas célibataires par volonté. Est-ce à nous de demander des hommes en mariage ? Maman, je m’adresse à toi. 

Je reste zen. Qu’elle continue de dire des sottises. J’aurai le temps de lui répliquer quand sa tension aura baissé. 

— Et comme toujours, tu me nargues en devenant subitement silencieuse. Maman, je confirme que tu prends du plaisir à me torturer. 

C’est moi qui torture ? Oublie-t-elle que son attitude m’affecte aussi ? 

— Les filles, pourquoi vous ne dites rien ? Pourquoi faites-vous comme si c’était normal qu’elles fassent ça ? 

Les filles n’osent pas lui répondre. Les regards inquisiteurs de leurs mères les en dissuadent. Leïga se retrouve seule à défendre une cause perdue d’avance et qui plus est, contre nous, les femmes qui leur ont donné la vie, leur dieu sur terre. Elle n’a plus d’autre choix que de se tourner vers moi.

— Pourquoi fais-tu ça maman ? 

Une pointe de tristesse transparaît dans sa voix. Elle essaie de me prendre par les sentiments. C’est mal me connaître. Je reste neutre devant ses petits yeux de biche. La mère de Pua en profite pour m’enlever les mots de la bouche. 

— Nous sommes conscientes que vous n’avez rien demandé, que le célibat a décidé de faire carrière chez vous et nous vous comprenons parfaitement. C’est uniquement dans le but de participer à cet amour que vous avez pour le célibat que nous avons décidé d’apporter notre pierre à cet édifice. Ne dit-on pas que la nature a horreur du vide ? Voici, à vos côtés, que se tient le célibat personnifié. Ces poupées en silicone vous tiendront compagnie tout au long de cette nuit qui s’annonce longue. Jetez également un coup d’œil derrière vous ! 

Elles regardent par-derrière et se retournent en même temps. La respiration de Leïga s’accentue. Pua se couvre le visage de ses paumes pour évacuer sa peine. Hodesh la réconforte. 

— Joyeux Noël princesses ! 

— Joyeux Noël maman ! 

Elles répondent timidement. Elles sont figées sur les sièges, les regards plongés dans le vide. Le nôtre est perdu entre les remords et l’amertume due à ce célibat qui n’a que trop duré. Soudain, un soupir se fait entendre. 

— Il y en a marre ! 

Sous nos yeux, Leïga retire une épingle de ses cheveux et le frappe fortement contre la poupée gonflable. Elle arrive à la percer après un seul essai tant sa rage est violente. Mais elle ne s’arrête pas là. Elle se déchaîne également contre la tétine qu’elle jette près d’elle et écrase d’un coup de pied. Au moment de s’attaquer à son trousseau, je m’apprête à bondir sur elle. Cependant, chanceuse qu’elle est, les mamans de Pua et de Phœbé me retiennent d’agir. 

Vu qu’elle a le champ libre, Leïga se donne du plaisir à casser la vaisselle que je lui ai gracieusement offerte devant moi. Elle piétine, hurle, crie à la révolte et se déchaîne sur celles-ci. Cela ne m’étonne plus qu’elle soit seule. Avec ce comportement d'hyène, quel homme voudrait d’elle ? Mes yeux me brûlent à force de la regarder sans pouvoir l’arrêter. J’ai l’impression qu’ils sont en train d’éjecter du feu. Et mes paumes me démangent trop. J’ai une de ces envies pressantes de faire passer l’effet sur ses joues. J’ai juste besoin d’une ouverture, une seule, et elle va m’entendre. Mais je suis bloquée par deux femmes fortes qui par des mots tentent d’apaiser mes nerfs. Cependant, la situation tourne très vite au drame quand les autres décident aussi de se révolter en faisant de même. Maman Pua me lâche pour s’occuper de sa fille. La mère de Phœbé récupère la sienne. Et moi, je fonce sur Leïga. Maman, Calypso appelle à l’aide tandis que Hodesh et Calypso essaient de nous séparer. 2022 sera l’année de leur mariage à toutes. Elles vont devoir s’y soumettre. Même par la force…


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Il était une fois de...