Rapprochement
Ecrit par lelechu
Jasmine
Je me réveille quand j’entends les pleurs de Jade. Elle doit avoir faim. Je la sors de son berceau et lui donne le sein. Elle se rendort immédiatement quand elle en a assez. On dit que les bébés avant 3, 4 mois ne font leurs nuits mais avec elle, je n’ai pas vraiment expérimenté ça. Peut-être que je le dois aux températures basses de cette période de l’année. Après son bain chaud du soir, elle dort la plupart du temps jusqu’au petit matin avec des pauses pour téter. Je la garde dans mes bras un moment pour la contempler, m’imprégner de son odeur et de sa douceur. Je finis par la déposer dans son berceau pour qu’elle soit plus a l’aise. D’ailleurs maman refuse que nous la gardions trop longtemps dans nos bras. Elle dit qu’elle risque de s’habituer a être porté et refuser finalement son berceau. Je décide de descendre prendre un verre d’eau fraiche. J’ai la gorge sèche. J’enfile un tee shirt sur mon slip en coton et entreprend de descendre a la cuisine. Je me sers un grand verre d’eau que je bois d’un trait. Je rince mon verre et le remet a sa place avant de sortir de la cuisine. Je m’apprête a monter quand des sons étouffés me parviennent du salon. Effrayée, le cœur battant, je m’approche néanmoins. Quand mes yeux s’habituent a la pénombre, je remarque un corps d’homme allongé dans le canapé. C’est Boris, son corps est trempé de sueur et il est très agité. Il dit des choses incohérentes. Il doit faire un cauchemar. Je m’assois près de lui et son expression tourmentée me serre le cœur.
- Boris ? réveille-toi stp. Lui dis-je en le secouant doucement mais je ne parviens pas à le sortir de son cauchemar.
- Ouvre les yeux stp, tu es en train de faire un cauchemar.
Là il émerge et se redresse le cœur battant, la respiration haletante. Mon premier réflexe est de le prendre dans mes bras pour qu’il se calme.
- Tu as fait un cauchemar mais c’est fini maintenant. Calme-toi stp. Tu veux que je t’apporte à boire ?
- Oui stp. Arrive t il a me sortir.
Je me précipite dans la cuisine et verse de l’eau fraiche dans un grand verre. En revenant au salon, une des veilleuses est allumée et Boris est maintenant torse nu. Il n’a que son bas de Pyjama. Je marque un temps d’arrêt pour l’observer et déglutis péniblement devant le spectacle qui s’offre à moi. Je suis incapable d’expliquer l’effet que Boris me fait. Je peux lui en vouloir, le détester, il arrivera toujours à me mettre en émoi, a m’exciter, à susciter le désir en moi. Bon gré ou mal gré, moi Jasmine j’ai toujours follement envie de faire l’amour à Boris. Pour me calmer, je me remémore mon accouchement ressent, la douleur et les instructions du médecin. Je me remets en marche et reste le plus loin possible de lui pour lui tendre son verre. Il s’en saisit mais se met debout et se rapproche imperceptiblement de moi. Je me sens toute chose mais je décide de dominer mes émotions.
- Cava ?
- Oui ça va mieux. Merci pour le verre d’eau.
- Je t’en prie. Pourquoi tu ne dors pas dans ta chambre ?
- Je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Je suis donc sorti m’allonger ici. Je ne sais pas à quel moment je me suis endormi.
- D’accord. Tu devrais monter te coucher dans ta chambre, tu dormiras mieux. Je vais te laisser.
- Attends !... Jasmine…
Je me retourne sans répondre. Il fait 2 pas vers moi. Je tente de reculer mais je n’y arrive pas. Mes yeux glissent sur son corps viril. Allant de ses yeux qui me regardent avec tendresse, a ses lèvres entrouvertes, a ses muscles fermes, … Sans que je ne puisse m’en empêcher, mes yeux se ferment sous l’assaut de ma trop forte émotion. J’en profite pour chercher en mon fond intérieur un semblant de calme. Quand j’ouvre a nouveau les yeux, mon regard plongent dans les yeux les plus magnifiques qu’il ne m’ait jamais été donné de voir. Cette fois ci, au lieu de reculer ou de baisser les yeux, je fais un pas en avant. Maintenant, nous sommes corps contre corps. Il baisse les yeux sur ma bouche et je lève les miens sur la sienne en une invite muette.
Boris
Je soupire en même temps que je saisis passionnément ses lèvres. Mes mains se posent au creux de ses reins et la presse fortement contre moi. D’une main, elle me saisit la nuque pour approfondir notre baiser. Le feu de la passion embrase mes sens. Je me perds dans ce baiser. Je ne pensais plus vivre un moment pareil. Je ne pensais plus avoir un jour le privilège de goutter encore à ses lèvres après tout ce que j’ai enchainé comme conneries. Alors, je ne me retiens pas. Je m’abreuve a sa source, je la dévore littéralement, je fouille sa bouche avec toute la fougue dont je suis capable. Mon cœur menace de me lâcher tant mes émotions se bousculent. Putain que j’aime cette femme ! elle me rend complètement fou, me met la tête en l’envers. Je me sens comme un ado dans ses bras. Avant ça me faisait peur de me sentir si vulnérable devant elle, c’était peut-être ça la cause de mes réactions stupides et irréfléchi mais ce temps passé loin d’elle, la peur de l’avoir perdu m’a secoué affreusement. La tout de suite, je m’en fou d’être faible ou vulnérable, tout ce que je veux c’est être avec elle, être dans ses bras, être à elle. Si elle me reprend, rien ni personne n’arrivera plus jamais à me séparer d’elle.
- J’ai cru mourir tout ce temps loin de toi. Qu’est-ce que tu m’as fait Jasmine ? Je t’aime tellement. J’avais mis fin 2 secondes a notre baiser pour pouvoir lui dire ça.
Nos lèvres se pressent violemment à nouveau quand je termine ma phrase. Tous les 2 nous sommes comme possédés. La main de Jasmine se faufile rapidement dans mon pantalon pour saisir mon sexe. Je pousse un gémissement guttural et immobilise cette main qui menace de me faire perdre la raison. Pendant plusieurs minutes, je lutte contre moi-même. Cherchant la force de mettre fin a notre baiser une seconde fois. Elle ne m’aide pas. Elle n’a jamais été aussi passionnée, aussi spontanée. Jamais de ma vie je n’ai autant eu envie de faire l’amour a une femme. Même pas cette fois au Ghana après que je l’ai vu nue. Mais on ne peut pas aller plus loin. Quand je parviens a dessouder nos lèvres, je colle mon front au sien. J’essaie tant bien que mal de retrouver mon souffle. Ma première tentative pour parler se solde par un échec. Ma gorge est nouée. Je me mets donc à murmurer.
- On ne peut pas aller plus loin Jasmine. N’oublie pas les instructions du médecin.
Elle décolle son front et me regarde intensément. L’air de se rendre compte maintenant de ce qu’elle s’apprêtait à faire.
- Oui, c’est vrai. Désolée. Mais je peux te soulager en attendant. Tu es dans un état…
Tout en parlant, elle me caresse le ventre. Juste là ou se trouve la ceinture de mon pantalon. Ce qui a pour effet d’allonger encore plus mon sexe. Je ne savais pas moi-même que cela était encore possible. Sa proposition est tentante d’autant plus que je sais combien je vais souffrir cette nuit et toutes les nuits d’après tant que je ne lui aurais pas fait l’amour mais c’est justement ça le problème. Je ne veux pas juste être soulagé, non. Je veux me sentir en elle, lui faire l’amour, fusionner avec elle.
- Ce dont j’ai envie, c’est de me glisser en toi Jasmine. Dans ton intimité, dans ta moiteur, dans ta chaleur et de m’y perdre. Je veux un moment de fusion avec toi. Ça ne pourra pas me soulager ce que tu me feras avec ta main ou avec ta bouche s’il manque ça. Donc j’attendrai que tu sois prête.
Elle semble surprise que je rejette sa proposition mais n’insiste pas.
- D’accord, je vais retourner me coucher. Dit-elle en se retournant déjà.
Cette fois, je me contente juste de lui prendre la main pour la retenir.
- Est-ce que… est ce que ce baiser veut dire que j’ai encore une chance de te reconquérir ?
Elle me sourit franchement. Ce qui a le don, de m’apaiser instantanément.
- Je ne sais pas Boris. On verra bien.
Quand elle termine sa phrase, elle me dépose un léger baiser sur la joue et marche lentement pour rejoindre les escaliers puis sa chambre. Je parcours sa silhouette des yeux, admirant ses courbes, fantasmant sur son corps jusqu’à ce qu’elle disparaisse de mon champ de vision. Un sourire s’épanouit sur mes lèvres. On dirait que la vie a décidé de me redonner une chance d’être heureux avec la femme de ma vie. Cette fois ci, je sais ce qu’il me reste à faire.
***
Le lendemain je me réveille avec une érection à faire pâlir de jalousie un cheval. Je bande tellement fort que je ressens des tiraillements au niveau du bas ventre. La première chose qui me vient en tête c’est que je ne peux pas passer cette journée à la maison. Je descends donc faire le petit déjeuner avant de monter prendre ma douche. Je vais faire un tour à l’entreprise aujourd’hui. Il faut que je l’évite.
Je repense à notre relation. Elle n’a pas été de tout repos. Il s’en est passé des choses depuis ce temps-là. Je laisse les souvenirs afflués. D’autres m’arrachent des sourires nostalgiques, et certains me laisse un gout amer dans la bouche. Surtout cette période où Jasmine était ma maitresse. Dans mon cœur, elle était ma Reine, mais pour les gens elle n’était qu’une vulgaire voleuse de mari. Et connaissant Jasmine, je sais qu’elle a énormément souffert de tout ça mais elle est restée par amour pour moi. Elle a préféré être jugée, rejeté, calomnié, insultée, dénigrée plutôt que de m’abandonner même quand j’ai tout fait pour l’y pousser. En parlant de Leslie, j’ai reçu un long texte d’elle il y a 3 jours où elle m’ouvrait son cœur. Elle m’a expliqué combien elle m’a aimé et ce qu’elle a ressenti à l’idée de me perdre, elle m’a expliqué comment ses problèmes ont commencé et pourquoi elle m’a trompé. C’était un peu comme si elle avait décidé de répondre a toutes les questions que je n’ai pas osé lui poser, elle s’est confessé en quelque sorte. Je crois que ça fait partie de son processus de guérison parce qu’elle se fait suivre par un psy comme moi à l’époque. Elle m’a demandé pardon et m’a pardonné avant de me souhaiter d’être heureux parce que je le mérite. Son message m’a énormément touché. J’ai cru l’aimé à un moment de ma vie, au point d’en faire ma femme. Et malgré tous les problèmes auxquelles nous avons été confrontés par la suite, je ne peux pas l’accuser d’avoir été une mauvaise femme. Elle a été là pour moi quand d’autres auraient pris leurs jambes à leurs coups. Je lui suis reconnaissant pour les années de sa vie qu’elle m’a consacrée. Pour avoir égayé ma vie pendant ces quelques années et pour avoir été une épouse dévouée et c’est ce que je lui ai répondu. Je lui ai aussi demandé pardon pour tout ce que je lui ai fait endurer. Ce n’est facile pour aucune femme de voir son mari tomber aussi profondément amoureux d’une autre femme, pire encore quand c’est une femme qu’il a appelée pendant presque toute sa vie « son amie ». On se sent doublement trahi. Dieu sait que Jasmine et moi avons lutté contre ce sentiment qui nous le savions allait créer beaucoup de souffrances. Mais qui peut lutter contre ce genre d’amour ? pas moi en tout cas. Je remercie le ciel de ne pas avoir eu d’enfant avec Leslie. Ça aurait été encore plus déchirant s’il y avait des enfants au milieu de tout ce drame. C’est sur ces pensées que je gare ma voiture au parking. En sortant, je jette un œil a la place de parking de Jasmine. Je ne l’ai pas vu ce matin ni elle, ni ma fille. Elles devaient déjà être en train de prendre leur bain, et je devais partir tôt pour pouvoir rentrer plus tôt. Je l’ai expliqué à maman. Elle lui dira certainement mais je vais l’appeler plus tard aussi pour le lui expliquer de vive voix. Je pénètre dans l’enceinte de l’entreprise et me dirige vers mon bureau. Je m’arrête çà et là pour répondre aux solutions et aux félicitations de certains de mes employés. Je n’ai jamais été un tyran au bureau. Ça ne colle même pas avec ma personnalité. Avant toute cette histoire avec Jasmine, je ne me savais pas aussi impulsif, irrationnel et colérique. Désormais, je travaille à redevenir celui que j’étais avant tout ça. C’est certainement de ce Boris la que Jasmine est tombée amoureuse et non pas du monstre que j’étais devenu entre-temps. Je m’installe et ouvre mon ordinateur portatif pour prendre connaissance de mes mails. Quelques minutes plus tard, on frappe à ma porte. Je sais déjà qui sait donc je ne me fatigue pas pour répondre parce que je sais qu’il n’attendra pas mon ok pour entrer. Effectivement, dès qu’il frappe, il entre. Je souris content de le voir.
- Mec tu vas me trouver un jour ici entrain de faire des choses de grands et tu vas regretter de pas attendre que je te dise d’entrer avant de le faire.
Il rigole et viens vers moi pour une accolade des plus virile. lol
- Ne me dis pas qu’en 2 semaines, tu as déjà réussi à récupérer Jasmine.
- Je n’en parlerai pas avec toi. Tu aimes trop t’affairer enfaite.
- Oui c’est ça, ne dis rien. On verra qui sera ton témoin de mariage le moment venu.
Un sourire rêveur se dessine sur mon visage. Je pense déjà à ce jour merveilleux où je pourrai enfin la présenter comme Madame LAMI.
- Eh oh ! redescend sur terre.
- Andy stp, arrêtes de te foutre de ma gueule ce matin. J’ai du boulot.
- Bon ok ! J’arrête de t’embêter. Comment elles vont ?
- Merveilleusement bien.
- Comment ça se passe entre Jasmine et toi la cohabitation ?
- Ça va, tout se passe mieux que je ne l’aurais imaginé. Je m’attendais à de l’hostilité, a du rejet, a de la méfiance mais c’est tout le contraire.
- Mais qu’est ce qui ne va pas ? pourquoi tu as l’air tourmenté ?
Ce type, je me demande souvent si ce n’est pas un sorcier. Je ne peux rien lui cacher. Il devine toujours tout.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Arrête ! Depuis que je suis là, tu es nerveux, agité et pensif.
- Tu sais que tu t’es trompé de vocation ? tu ferais un bon psychologue.
- N’importe quoi. Alors ?
- Je te dis qu’il n’y a rien.
- Tu es excité.
- Oh ! André, lâches l’affaire !
- C’est donc ça ! c’est l’excitation sexuelle qui te met dans cet état. J’imagine ton degré de frustration si j’arrive à sentir la tension qui t’habite à cette distance.
- (Je pousse un soupir à fendre l’âme) je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.
- Qu’est-ce qu’elle t’a fait ?
- Rien, on s’est juste embrassé. Mais ça m’a mis la tête à l’envers. Le fait que je n’ai pas fait l’amour depuis 8 mois ne m’aide pas non plus. En plus, avec la grossesse, son corps a changé. Elle a perdu du poids mais à certains endroits, ses courbes sont plus épanouies. Depuis que je me suis levé de mon lit, je suis dans cet état.
- Oh là là ! Elle va te faire ça dure mon frère ! tu vas baver.
- (Je le toise)….
- Je te taquine juste. Je sais que ça ne doit pas être facile. Ça va s’arranger. Viens je t’invite à boire un verre pour te changer les idées.
- Pendant les heures de services ? Je suis ton patron, n’oublie pas.
- Reste donc là à mourir d’excitation. Me dit-il avec un ton moqueur
- Imbécile. Je rétorque en rangeant mes affaires. Il a raison, si je ne sors pas d’ici je vais exploser.