Ras-le-bol

Ecrit par Farida IB



Khalil…


C’est la sonnerie insistante de mon téléphone qui m’oblige à émerger de mon sommeil. Ça sonne quelque part autour de moi, mais où ? Lâ Anrif ! (je ne sais pas !). Ça devient tellement agaçant que je le retrouve en deux trois mouvements. C’est Yumna qui m’appelle à 4 h du matin. Je regarde le téléphone paniqué, l’inquiétude m’envahit soudainement.


Moi décrochant : qu’est-ce qui se passe ?


Yumna ton anxieux : papa veut nous rapatrier à Masdar (ville) sans nous donner le motif. 


Moi : il a toujours fait ça.


Yumna : je sais (hésitante) nous, enfin nous nous disons peut-être…


Moi là coupant : je ne lui ai rien, ma dernière conversation avec lui date du jour où il m’a réprimandé pour avoir dévié de ma trajectoire en arrivant ici.


Yumna : je vois, mais tu peux tout de même essayer de lui tirer les vers du nez et si possible plaider en ma faveur pour qu’il reporte mon voyage. J'aimerais finir avec tous mes examens avant de rentrer.


Moi : princesse, tu es bien placée pour savoir que je ne suis pas dans les bonnes grâces de papa, encore que je ne l'ai pas appelé depuis notre conversation houleuse. Je risque d'envenimer ton cas.


Yumna soupirant : essaies quand même ! Tu sais bien que peu importe la situation entre vous, il t’écoute mieux que nous. Du moins toi, tu arrives à te faire entendre.


Moi : Yumna je ne…


Yumna suppliant : s’il te plaît... Tu es mon seul recours.


Je soupire résigné.


Moi : d’accord, je vais voir ce que je peux faire pour toi. Néanmoins, ton père, tu le connais autant que moi, et même mieux que moi. Tu sais par conséquent qu’il ne dira rien tant que l’intéressé n’est pas devant lui.


Yumna : je sais et je sais également que tu as le verbe pour lui soutirer subrepticement des informations.


Moi : je lui en parlerai, quoique j’ai ma petite idée de quoi il s’agit.


Yumna : c’est ce que nous pensons aussi, mais nous avons un petit doute. Il n’allait pas attendre qu’on soit rentré, il allait soit débarqué lui-même ou envoyer ses gorilles.


Moi : tu as raison et raison de plus pour le lui demander toi-même. Je n’irai pas jusqu’à te dire d’apprendre à lui tenir tête, mais si vous apprenez à le confronter de temps à autre, il vous traitera moins comme ses subordonnées et plus comme ses enfants.


Yumna la voix aiguë : ok…


Moi : je vais l’appeler de ce pas et je te reviens, prépare-toi quand même à prendre le relai si je faillis.


Yumna : ok merci.


Moi : tu me remercieras plus tard quand j’aurai des informations pour toi.


Yumna (avec un rire de gorge) : merci pour avoir accepté de le faire.


Moi : lol ok.


Yumna : bonne chance big bro.


Moi : princesse, c’est de ton père qu’il s’agit.


Yumna : sauf que là, tu n’auras pas affaire au père, mais au Cheikh.


Moi riant : en effet, bon, il faut que je l’appelle avant qu’il ne parte à la prière.


Yumna : ok à toute !


Moi : à toute !


 Je raccroche et me pause quelques minutes pour préparer mes mots avant de lancer son numéro. Après trois sonneries, c’est la voix de maman qui me parvient au bout du fil.


Maman : salam aleyk bonjour, le Cheikh ne peut pas vous répondre pour l’instant veuillez rappeler dans une heure.


Je souris et me racle la gorge avant de prendre une voix qui se veut rauque pour lui répondre.


Moi : masalam, c’est à ma femme que je voudrais parler. Dites au Cheikh de me rendre ma femme ou je le convoque chez les sages.


Maman : ouh nardinamouk Khalil (nom de Dieu Khalil) qu’est-ce qui se passe ?


Moi riant : rien Oumi tout va bien. J'appelle pour prendre de vos nouvelles.


Maman : si tôt le matin ? 


Moi : puisque je veux aussi parler à papa.


Flottement.


Maman ton stupéfait : tu veux parler à ton père ?


Moi bloquant le rire : maman, c’est sur son téléphone que j’ai appelé.


Maman : ah c’est vrai, mais tu veux lui parler à ton père ?


Moi pouffant : c’est ce que je viens de dire.


Voix de papa en fond : Koulsoum tu fais quoi avec mon téléphone ?


Le type a déjà pris son ton sévère.


Maman : il y a ton fils qui veut te parler… Khalil.


Papa : Khalil veut me parler à moi ?


Maman agacée : mais puisque je te le dis.


Papa ton pressant : passe le moi… Salam Aleikoum, fiston.


Moi : waleikoum Salam aleykoum wa rahmatullah wa barakatuh..


Papa : ça va fiston ? Que me vaut l’honneur de ton appel si tôt le matin ?


Moi : rhoo papa ne sois pas si solennel avec moi.


Papa : il le faut bien parce que ce n'est pas tous les jours que j'ai l'honneur de recevoir tes appels. 


Moi (cherchant une excuse) : papa, j’étais pris par le travail.


Papa : c’est bien que ton travail te préoccupe si tant, sinon ça se passe bien ? Vous avez fini ?


Moi : nous sommes en train.


Papa : d’accord, je vais remercier Allah de t’avoir touché ce matin.


Moi : rhoo papa.


Papa : merci pour l’appel, je dois me préparer pour la prière.


Moi le rattrapant au vol : papa, je voudrais qu’on discute de quelque chose s'il te plaît.


Papa : vas-y je t'écoute, mais sois bref. Je dois diriger la prière dans dix minutes.


Moi : c'est plus que suffisant. (m'éclaircissant la voix) Au fait, je voudrais savoir si entre temps une situation désobligeante se serait posée avec mes frères.


Papa : je vois, ce sont eux qui t’ont obligé à m’appeler ?


Moi : bien sûr que non (réfléchissant vite) je t’ai appelé pour deux raisons principales.


Papa au tac : lesquelles ?


Hmmm Al-Amine de chez Ben Zayid !


Moi prenant mon souffle : comme je l’ai préalablement dit, je voulais d’abord te saluer et prendre de tes nouvelles. Ensuite, te parler d’une maquette que j’ai aperçue ici. Enfin, je doutais que cela puisse t’intéresser, même si j’aurais bien aimé que tu prennes le temps de le visualiser.


Papa : envoie-le moi par mail. Bien, si c’est tout ce que tu…


Moi l’interrompant : je n’ai pas fini, il y a en plus des raisons principales des faits divers que j'aimerais que nous abordions si possible. 


Papa durement : Khalil viens-en au fait !!


Moi continuant dans ma lancée : ces faits divers ont spécifiquement trait au problème avec mes frères.


Papa : Khalil, tu veux me prendre pour un con ?


Moi balbutiant : non…


Papa : c'est ce que je pensais aussi. Bien, cette convocation ne concerne que les deux donc toi, tu ferais mieux d'arrêter de vouloir jouer au médiateur.


Click !


Il raccroche sans me donner le temps de rétorquer. Je m’allonge sur mon ventre et pose ma tête sur un bras replié avant de soupirer. Au moins personne ne viendra m’accuser de ne pas avoir essayé. J'ai fait ma part, à eux de faire le reste et je compatis d'avance pour eux parce que ça a l'air plutôt sérieuse cette histoire.


Je fais le point à Yumna par messagerie et pose le téléphone sur la commode pour remettre mes idées en place. C’est aujourd’hui la fête d'anniversaire des jumelles qui  sera incontestablement une réussite vu tout l'engouement autour de l'organisation. En fait, je ne me suis pas contenté d’un Event Planner comme Yumna me l’avait suggérer. J’ai constitué une équipe à l’agence qui elle, est supervisée depuis la France par la fondatrice d’une agence spécialisée dans ce genre d’événements. Donc ça fait une semaine qu’ils sont sur le pied de guerre et jusqu'ici, le compte rendu journalier que me fait Annie est très  satisfaisant. Il faut d'ailleurs que je me rende très tôt sur place pour suivre tout ça de prêt. Cependant, je tiens à vous prévenir que c’est la dernière chose que j’entreprends en faveur de votre copine, franchement, j’en ai ras le bol de son impulsivité. Je sais que j’avais déjà dit ici que je n’allais plus me mêler de sa vie et que j’ai fait tout le contraire depuis, mais là, c’est vraiment bon quoi, et même bon’bon ! 


Je rumine tout ça toujours allongé. C'est le dernier Adhan émanant de la mosquée du quartier qui me sort de mes pensées. Je me lève dès que le muezzin finit l’appel et vais dans la douche dans l’intention de faire l’ablution pour prier. Je me mets à la besogne et c’est au moment où je termine ma dernière unité de prière que j’entends Nahia réveiller son fils pour qu'ils prient à leur tour. Ce qu’ils font pendant que je me recouche pour rattraper un tant soi peu mon sommeil interrompu par Yumna. Vingt minutes plus tard, je ne trouve toujours pas le sommeil, je change de position pour une énième fois et c'est le moment que choisit la sonnerie de l’appart pour retentir. Je soupire rageusement et couvre ma tête avec l’oreiller afin de ne plus rien entendre, bien que j'aie  une idée de qui ça peut être. Ça sonne plusieurs fois encore puis elle  se met à taper la porte.


Nahia : Khalil je sais que tu ne dors pas.


J’enlève l’oreiller sur ma tête et pousse un long soupire.


Nahia : Khalil, je t’en prie ouvre.


Je me lève malgré moi et dès que je tire la porte, je tombe sur son regard de chien battu.


Nahia : salam.


Ah ok, je vois que madame vient en paix.


Moi : masalam.


Nahia se tortillant les doigts : tu me laisses entrer s’il te plaît ?


Je m’écarte pour qu’elle entre. Quand je referme la porte, elle est debout sillonnant la pièce du regard.


Moi sarcastique : oui, que me vaut l’honneur de cette visite matinale.


 Elle se remet à se tortiller les doigts, signe qu’elle est mal à l’aise.


Nahia : je... Je suis désolée qu’on se soit disputé hier, je n’aurai pas dû réagir de façon aussi excessive. J’avais tellement eu peur lorsque tu m’as appelé que j’ai perdu le contrôle de mes émotions. Désolée de t’avoir crié dessus, je te présente mes sincères excuses.


Moi fronçant les sourcils : tu es sérieuse ?


Elle hausse le sourcil.


Moi : tu penses que le problème, c’est m'avoir crié dessus ?


Nahia : je sais que j’ai dit des tas de choses que je…


Moi lui coupant la parole : non non, tu ne sais pas, tu ne sais rien d'ailleurs. Je peux comprendre que tu aies paniqué d’avoir appris que ton fils se soit retrouvé à l’hôpital, mais ça n’excuse en rien le fait que tu me tiennes responsable pour tout ce qui tourne mal dans ta vie. Moi, j’essaie simplement d’être utile à quelque chose et ce sans arrières-pensées. Pourtant ça retombe toujours systématiquement sur ma tête comme un coup de massue. (souffle) Cette fois j'en ai eu pour mon compte  et tu as raison, j'en ai assez fait.


Elle fronce les sourcils et me regarde dans les yeux, regard que je soutiens. Elle finit par soupirer.


Nahia : je suis désolée que mes propos t’aient blessé, je peux t’assurer que je ne le pensais pas.


Moi : j’accuse le coup, de toute façon  c’est moi qui aie cherché. (cinglant) Je pense qu'il vaudra mieux pour nous que nous nous en tenons désormais à la relation platonique que tu préconisais au début.


Nahia blême : Khalil…


Moi la dépassant : si tu veux bien m’excuser, je dois rattraper mon sommeil.


Je vais m’enfermer dans la chambre et me jette sur le lit avec une boule dans la gorge et un nœud dans la poitrine.



Yumna…


Je tourne en rond dans le salon sans but précis, il faut dire que le compte-rendu que Khalil m'a fait de sa conversation avec papa me fait paniquer encore plus. Je vais vraiment passer un mauvais quart d’heure si par hasard, il a eu vent de mon incident. Ça fait maintenant  deux heures que les gars et moi essayons d’analyser la situation et toutes les hypothèses accusent Hanna. C’est sûr qu’elle a parlé de notre rencontre à sa mère qui a certainement lâché la doc à Abu-Dhabi. Mince ! Si seulement, si seulement !!


Ussama maugréant : Yumna, tes va-et-vient ne nous aident en rien, tu me perturbes dans ma réflexion.


Je m’arrête et soupire bruyamment.


Eddie : qu’est-ce que vous allez faire maintenant ?


Ussama : bah rentrer.


Moi : je ne peux pas, je ne veux pas rentrer moi. Du moins pas maintenant, je veux finir les examens classants avant de partir. 


Ussama : tu peux partir maintenant et revenir pour le faire.


Je lui lance un regard sévère.


Ussama : quoi ? Moi, je ne veux pas d’embrouille avec ton père, déjà que nous avons un pied dans la tombe si jamais sa convocation a trait à ton incident.


Moi : et je suis prête à le confronter pour ça.


Ils ouvrent grandement les yeux et la bouche.


Moi argumentant : j’ai pris cette décision parce que mes intérêts étaient en jeu, à un moment, il faut qu’il sache qu’on grandit et qu’on est capable de faire nos propres choix. (inspiration) Moi j’en ai vraiment marre qu’il nous foute la trouille tout le temps avec ses injonctions à comparaître.


Ussama hausse le sourcil.


Moi continuant : Khalil a raison, il faut que nous apprenions à le confronter.


Ussama : tu veux suivre les conseils  sur Khalil alors que lui-même n'a pas fini d'écumer sa sentence ?


Eddie riant : vraiment ! Tu veux toi aussi te retrouver à Lomé, c’est ça ?


Moi : je m’en fou, s’il veut qu'il m’envoie en Papouasie.


Ils me regardent encore une fois hébétés.


Moi soutenant leur regard : oui, il adviendra que pourra ! Je n'irai à Masdar que si je juge utile d’y aller.


Eux : eh beh !?


Je roule des yeux et sans leur prêter plus d'attention, je reprends mon téléphone pour composer le numéro de papa. Je finis par le lancer plus déterminer que jamais.


Moi (tapant des pieds) : ça se passe maintenant ou jamais.


Ussama : qu’est-ce que tu fais ?


Moi l’air de rien : j’appelle papa.


Ussama criant : quoi ? (se levant) Surtout, je ne suis pas là.


Eddie (se levant à son tour) : je vous laisse communiquer en toute intimité.


Moi : tcchiipp ! Des lâcheurs certifié ISO/9001.


Ussama : la vie vaut la peine d’être vécue.


Eddie tenant la porte : vraiment !


Ils disparaissent alors qu’au bout du fil ça sonne plusieurs fois dans le vide. Je retente une deuxième fois et  c'est au bout de la cinquième sonnerie que sa voix retentit dans le micro. Mon cœur, ce traite rate un battement. Fort heureusement que la voix dans ma tête est restée concentrée sur l'objectif, ce qui m'encourage à parler malgré mes lèvres qui tremblent. Quand il faut y aller, il faut y aller ou bien ?


Papa d'emblée : tu n’es pas censée être dans l’avion toi ?


Moi : mais papa, il est presque 1 h ici et nous n’avions pas prévu de voyager donc il nous faut un minimum de préparation.


Papa : vous n’avez besoin de rien, votre place est réservée dans le Boeing. Mustapha vous attend pour décoller.


Moi : papa, je ne peux pas partir comme ça.


Papa : qu’est-ce que tu as dit ?


Moi répétant : je disais que je ne peux pas partir d’ici sans au moins savoir de quoi il s’agit. (enchaînant) J'ai un examen de prévu dans les prochains jours et je veux rester concentrée pour l’affronter brillamment et vu que c’est la dernière étape à franchir je ne souhaiterais pas que pour une raison quelconque ça se solde en échec.


Papa ton dur : qu’est-ce que tu appelles raison quelconque ?


Moi : euh…


Papa : est-ce qu’il y a quelque chose qui puisse t’empêcher à la maison d’étudier ?


Moi (soupire débitée) : non.


Papa : alors je veux vous voir tous les deux lorsque l’avion foulera le sol d’Abu-Dhabi.


Moi marmonnant : est-ce qu’on peut au moins savoir pourquoi cette soudaine convocation ?


Papa haussant le ton : Yumna depuis quand tu t'es payé ce zèle ? Depuis quand tu discutes mes ordres ?


Moi : ce n’est pas pour discuter tes ordres, on veut simplement savoir pourquoi tu veux qu’on rentre.


Papa : ton frère est où ?


Moi : dans sa chambre.


Papa : passe-le-moi. 


J'appelle le gars qui s’amène en traînant les pas.


Papa criant : il attend quoi pour prendre ce téléphone ?


Il se rapplique.


Ussama : salam aleik papa.


Papa direct : qu’est-ce que tu fais à New-York ?


On se lance un regard. Il met quelques secondes de trop pour répondre. 


Ussama : je viens d’arriver en fait, j’étais effectivement à Houston pour une rencontre avec un client et j’en ai profité pour rendre visite à Yumna et la soutenir pour son examen. 


Papa : Sama tu apprend à mentir ?


Ussama balbutiant : c’est vrai papa.


Papa : ce client, je le connais ? 


Ussama : non, je l'ai rencontré sur internet.


Papa : tu persévères dans ton mensonge, tu veux que je te sorte les preuves du contraire de ce que tu avances ? Les données  du traceur de ton téléphone indiquent clairement que tu y es depuis deux semaines, alors que ton colloque était censé finir la semaine dernière. 


On se lance un autre regard genre, c'est quoi cette histoire ?


Ussama balbutiant : j'ai dû laisser le colloque en plan pour mon rendez-vous à Houston.


 Papa hurlant : Ussama arrête de me prendre pour un idiot.


Il sursaute


Ussama : je...


Papa posément : tu viendras me dire de vive voix en me regardant droit dans les yeux ce qui t'a fait quitté subitement Helsinki pour New-York sans m'avoir prévenu. (ajoutant) Débrouillez-vous comme vous pouvez pour être ici demain soir, Mustapha ne peux plus vous attendre.


Moi intervenant : papa si je veux bien comprendre la convocation concerne plus Ussama donc moi, je n’ai pas besoin de venir avec lui.


Papa : tu as fini tes examens ou pas ?


Moi : oui, mais il reste un autre.


Papa : quand exactement ?


Moi dans un soupir : dans un mois et demi.


Papa : tu viens et quand le moment sera venu, Mustapha te ramènera.


Moi : papa…


Papa fermement : ce n’est pas discutable.


Click !


Il nous raccroche au nez et je me tourne vers Ussama dépassée.


Moi : ton père fait tracer nos téléphones ?


Ussama : je viens de l'apprendre tout comme toi. (soupir) Qu'est-ce que je vais bien pouvoir trouver comme excuse ?


Moi : nous allons réfléchir à ça plus tard, j'ai besoin de me reposer. Là, tout me dépasse.


Ussama : moi, je vais réserver nos billets.


Moi : pffff !




Le tournant décisif