Rebelote
Ecrit par Farida IB
Bilal....
Comme convenus Nahia passe l’aprèm chez moi, la fille, on dirait qu’elle a remporté un concours international ou quelque chose du genre. Elle jubile à fond et ça me fait vraiment plaisir de la voir aussi béate, elle m’a carrément sauté dans les bras dès qu’elle est rentrée dans la chambre comme si c’était à l’instant l’annonce de son résultat. Pourtant, je ne l’ai pas vu se réjouir autant le jour de la proclamation des résultats. Nous étions tous pressés d’aller voir nos parents.
Nahia (plaintive) : alors on dit quoi par ici ? Je t’ai raconté toute ma soirée du mercredi dans les moindres détails, mais toi tu t’es juste contenté de me dire qu’ils t’ont bien félicité. Donne-moi toute la doc oui !
(Lol, elle est même sérieuse dans son histoire de me forcer à lui faire un rapport détaillé ?)
Moi : lol, tu veux que je te dise quoi d’autres ? Ils étaient contents et m’ont présentés leur félicitations, c’est tout.
Nahia : je veux les détails, leur réaction, ce qu’ils ont dit, ce qu’ils t’ont promis comme cadeau, etc.
Moi (arquant les sourcils) : tu es sérieuse là ? (elle acquiesce de la tête.), je soupire et me lance dans le discours.
Papa était très fier de moi et mes grandes plus que jouissives. Raouf et moi avons passé la soirée au snack et le lendemain ma grande sœur a mis les petits plats dans les grands pour me faire un vrai festin.
Nahia (intéressée) : aouuchh comme c’est mignon, elle t’a préparé quoi ?
Je lui lance un regard du genre « tu ne laisses pas hein » et elle fait sa tête de chien battu du coup, j’ai dû continuer à raconter.
Moi (soupire agacé): du Touwo (boule de pâte de riz) accompagné d’une sauce feuille à la pistache bien garnie avec de la viande de brousse. Le truc, c’est que c’est mon plat préféré quoi. Je me suis régalé avec un verre de Merlot je n’ai eu droit qu’à un seul parce que je ne tiens pas l'alcool.
Nahia : épargne-moi au moins de certains détails, tu me donnes l’eau à la bouche.
Moi étonné : mais c’est toi qui voulais que je raconte nan ?
Nahia : oui, mais la partie de la viande de brousse et Merlot là pouvait attendre. Bon bref, c’est tout ?
Moi : tu es vraiment décidé hein ! Il y a aussi Noura qui nous a fait sa sensible, au lieu d’être juste heureuse pour moi, elle a pleuré toute la soirée parce qu’elle aurait voulu que maman assiste à ma réussite.
Nahia (se voulant compatissante) : je la comprends, dans ces cas de figure, on s’imagine la réaction de la personne et combien elle serait fière de nous si elle était encore vivante.
Moi : ça m’a fait aussi quelque chose, mais je préfère ne pas m’attarder dessus pour m’éviter le chagrin. Nous le voulons tous, mais ne pouvons rien (soupire.) et je dois reconnaître que l’hyper émotivité de la grande nous agace tous parfois.
Elle se lève du canapé et vient se blottir contre moi sur le lit pour me réconforter, je crois.
Moi : tu es différente aujourd’hui, tu es très belle. Ta coiffure, on l’appelle comment ?
Nahia : c’est une queue-de-cheval.
(Je dois dire qu’elle porte une Combi blanche noire zip une ceinture noire à la taille qui affine sa silhouette et met ses petites fesses en valeur, son visage est allongé et brille de part et d’autre. On dirait même qu’elle s’est maquillée, ça ne ressemble pas à du maquillage, mais ça en a l’air. Elle a sorti le grand jeu, elle était même perchée sur des talons hauts de quelques centimètres à son arrivé, c’est l’étudiante attitude apparemment.).
Moi (lui caressant les cheveux) : et ça te va à ravir, tu devrais adopter ce look.
Nahia (déglutinant mal à l’aise): ok merci !
Je la reprends dans mes bras et me mets à lui faire des caresses sur le long de son corps, à un moment, il y a comme un flottement.
Moi : tu étais bien plus bavarde toute à l’heure, ne commence pas à faire ta timide parce que je te touche.
En fait, j’ai intercepté son geste lorsqu’elle a senti ma bosse qui pousse en bas.
Nahia (petite voix): quoi ? Qu’ai-je fait ?
Moi : tu te renfermes sur toi-même quand tu sens ma bosse comme actu.
Nahia : même, pas, je suis très relaxe.
Moi : en quoi ? On sent que tu es mal à l’aise, je ne mords pas, tu sais ? Et puis qui t’a forcé à venir chez moi habillée toute sexy si c’est pour venir me rincer les yeux ?
Nahia (l’air embarrassé) : mais Bil, je n’ai rien dit et fait qui sous-entend que je sois mal à l’aise dans tes bras. Je suis bien là blottie contre ton torse nu nan ?
Moi (haussant un peu le ton) : alors laisse-moi aller au bout de mes gestes, pourquoi tu te décolles à chaque fois ? (passant du coq à l’âne) J’en ai marre des câlins, des embrassades. Je reconnais qu’il y a un peu de changement, tu te laisses bécoter sauf que tu fuies à chaque fois que ça prend une autre tournure. Je veux plus Nahia et je dois te dire que je commence à saturer.
Nahia (essayant de paraître naturelle) : je… euh Bil je ne veux pas, pas maintenant.
Moi (maugréant) : et ce sera quand ? Tu as dit après le Bac, voilà que nous y sommes et tu me refuses le ″way″ encore. Quelles excuses vas-tu me sortir cette fois ? En fait, je peux beau te donner du temps, tu ne seras jamais prête.
Je me dégage de l’étreinte et me lève pour sortir, je sens juste que je vais péter un câble (soupir.). Toujours est-il qu’elle vient m’allumer et refuse que je lui montre ce que c’est que les vraies sensations.
Nahia : reste B, tu vas où ? Nous étions bien comme ça.
Moi : et moi ça me frustre, regarde l’état dans lequel tu m'as mis. C’est comme ça à chaque fois, tu me mets l’eau à la bouche et après plus rien. (elle essaie encore de me retenir.), Nahia laisse-moi passer ou je te viole là tout de suite.
(elle me relâche vite fait)
Nahia : vas-y de toute façon, tu me serrais trop fort.
Moi (le visage attaché) : je sors (je prends un tee-shirt dans le placard.) je vais prendre un bol d’air.
Nahia : tu te vexes encore une fois pour ça ? Tu n’es pas fatigué de te fâcher pour la même chose ?
Bil : je ne veux pas en parler.
Elle hausse simplement les épaules.
Nahia…
Rohh Bil même des fois, il saoule avec son histoire de sexe là. C’est quoi même la chose ? Il faut dire que j’avais cette envie de me laisser faire ce soir, c’est pour ça que je me suis faite toute belle pour venir par contre ce que j’ai senti sur ma jambe-là m’a terrorisé. Mais il abuse, j’ai dit après le bac, mais est-ce que c’est la course ? Non mais oohh !
Il y a aussi cette histoire de grossesse avec maman qui me freine dans mon élan. Je suis peut-être passée à une autre étape de ma vie, mais toujours est-il que je demeure la fille de Shaïa ADJA, son ultimatum me fait réfléchir à deux fois quand l’envie de céder à Bil me prend. C’est pour ça que j’hésite souvent à perdre ma virginité, et cela nous pose des problèmes de difficultés krkrkr.
Laissez ! Je suis habituée à ses fâcheries, il pointera le bout de son nez dans au plus cinq minutes pour faire volte-face. J’ai fini par mémoriser le temps qu’il fait avant de revenir, c’est notre routine lol
(Et lorsqu’on parle du loup)
Bil (au seuil de la porte les mains dans les poches) : tu as peur de quoi ?
Moi (essayant de le détendre) : ah, tu es là ? Tu n’es sorti que cinq minutes et tu reviens tout beau tout frais, tu me donnes ton secret ?
Bil : n’essaie pas de détourner la conversation (insistant sur les mots), qu’est ce qui te fait autant peur ?
Moi (irritée) : Bil, est-ce nécessaire de remettre ce sujet sur le tapis ? Je te l’ai répété mille fois, je ne peux pas. Ce n’est pas encore l’occasion, et si je tombais enceinte juste après ? Ma sœur l’est déjà et ce sera la goutte d’eau de trop pour les parents, je ne veux pas, je ne peux pas leur infliger ça.
Bil (fronce les sourcils.) : qui t’a laissé croire qu’il suffit de faire l’amour pour tomber enceinte ? Tu me fais bien marrer Nahia
Moi : je suis sérieuse, maman ne cesse de me le répéter depuis que j’ai eu mes premiers menstrues (imitant sa manière de le dire) ″ si jamais tu laisses un garçon te toucher, tu tombes enceintes et juste après moi, je te tuerai !! ″
Il acquiesce un sourire.
Bil : tu t’entends parler ? Une Étudiante qui se permet de dire ce genre d’âneries. Il y a des…
Moi (le coupant) : moyens, je sais ! C’est la même rengaine chaque fois que je viens ici, et je te répète aussi autant de fois possible que rien n’est fiable à cent pour-cent.
Bil (d'un air mécontent): fais comme tu veux.
Il ressort, je reste pensive un moment puis décide de rentrer. J’ai l’impression qu’il est plus vexé que d’habitude, vaut mieux que je le laisse évacuer.
J’arrive à la devanture et le retrouve causant avec Brady
Brady (tapotant l’épaule de Bil) : tu ne m’as pas dit que Nahia était dedans petit cachottier (à moi) ma jolie tu es toute en beauté ce soir, il y a un évènement spécial à fêter peut-être ?
Bil (regard amer) : rien de particulier et comme tu le vois, elle s’en allait (il hèle un taxi moto qui passe devant nous.).
Moi : salut Brady, merci pour le compliment. Euuhh rien de particulier quand même, c’est l’effet du bac. Excuse-moi, je dois vous fausser compagnie.
Brady (l'air perdu) : ah euh okk, à toute. On peut compter sur toi demain ou tu nous fausses le plan comme dab?
Moi : je vous aviserai.
Brady : ok !
Je m’entends avec le taxi moto et monte puis je leur fais un bye de la main et nous démarrons.
**** un instant après ****
Bilal…
Ils disparaissent de notre champ de vision, mais je reste là à fixer la route encore plus furieux que je ne l’étais. Elle abuse la fille !
Brady : man le visage courroucé là tu comptes l’afficher jusqu’à quand ? Elle a fait quoi qui te met autant en colère ?
Moi : le statu quo
Brady : elle ne veut toujours pas ?
Moi (non de la tête) : quinze mois, plus d’un an qu’on flâne. J’ai patienté tout ce temps pour le post bac, voilà que nous y sommes et elle me sort ce soir un autre argument fallacieux.
Brady : non mais bro ce n’est pas un marathon toi aussi, tu parles d’avant-hier. Calm down ça viendra tout naturellement, tu n’es pas un débutant pour ignorer que ces choses ne se commandent pas.
Moi : et je fais quoi de mes envies pendant que Mme prend tout son temps ? Toi-même, tu as vu la fille ce soir, est-ce qu’elle n’est pas bandante ? Mon corps est réceptif, c’est tout.
Brady (essayant d'être conciliant): ouais, tu n’as pas tout à fait tort, mais tu n’as pas un autre choix que de calmer ton joujou.
Moi (soupire lasse.) : je n’y arrive plus, ma frustration a atteint son paroxysme. Je sature au point de faire des rêves érotiques toutes les nuits pourtant, j’ai une go tsuipp.
Brady : je te comprends man, surtout que Sophie s’est mariée krkrkr, la frustration te malmène hein bro krkrkr
Moi : ne te moques pas de moi man, je suis off. Je pense même mettre un terme à notre relation à cause de ça, mieux je reste seul et gère ma frustration. Je ne me vois pas en train de suivre le rythme de Nahia encore longtemps. Tu me connais très bien et tu sais que la chasteté ce n’est pas ma tasse de thé, j’ai tempéré plus d’un an, mais là, c’est trop pour moi.
Brady : mec ne dis pas de bêtises, je te suggère de patienter encore un peu, tu verras qu’elle va te libérer la ligne d’elle-même si tu n’en fais plus cas.
Moi : j’ai assez patienté, et je crois avoir atteint ma limite par conséquent ma décision est prise. Nahia et moi ça ne peut plus continuer.