RENDEZ MOI MON ENFANT(Partie 1)
Ecrit par princesse tia
_Espece de vieille sorcière, qu'est ce que vous avez fait ? Qu'est ce que que vous avez fait ?
Depuis leur chambre Dada Joséphine et ses petites filles entendirent des cris de colère en provenance de leur cour. C'était dimanche et elles venaient à peine de rentrer de l'église.
_On dirait la voix de Joseph, s'écria Véro en se ruant hors de la chambre, un pagne noué autour du cou.
Elle avait bien deviné, c'était l'infirmier qui criait dans la cour.
_Tu as accepté ça Véro ? Tu l'as laissé faire ça ?
_Mais de quoi tu parles Joseph ? Demanda Véro, le cœur battant la chamade. Quelque chose lui disait qu'un scandale énorme se préparait.
Avant que Joseph n'ait pu lui répondre, sa grand mère et ses petites sœurs sortirent aussi de la chambre.
_Enfant mal élevé, de quel droit viens tu crier ainsi dans ma cour? Hurla la vieille dame à l'adresse de Joseph.
_Le même droit par lequel vous m'avez prit mon enfant sans m'en parler auparavant. Vous êtes une sorcière, une vraie sorcière.
La vieille se tourna vers Véronique qui avait déjà le visage couvert de larmes.
_Je croyais t'avoir formellement interdit de lui parler de ça ? Je t'avais interdit d'aller le revoir mais non tu n'en as fait qu'à ta tête, tu l'as revu et pire tu lui as tout raconté. Tu es une ingrate Véronique, tu me déçois.
_Je ne lui ai rien dit Dada, ce n'est pas moi je t'assure, sanglota la jeune fille d'un air pitoyable. Ce n'est pas moi Dada.
_Véronique ne m'a rien dit du tout. Je ne vous dirai pas qui me l'a raconté et de toutes façons ce n'est pas le plus important. Vous m'avez prit mon enfant et c'est tout ce qui compte. J'ai même le nom du sorcier qui se prétend guérisseur et qui a été complice de votre acte ignoble.
Joséphine plus furieuse que jamais, gronda de sa voix la plus forte:
_Tout ce que j'ai fait c'est pour le bien de ma petite fille et je n'ai pas de compte à te rendre. Maintenant sors de ma cour. Va-t-en et ne t'approches plus de ma petite fille, laisses la tranquille ou tu m'auras sur ton chemin. DEHOOOOOORS!
Voyant que quelques voisins commençaient à s'attrouper devant la scène, Joseph se dit qu'il valait mieux ne pas se donner en spectacle.
_Ça ne va pas se terminer ainsi, tu auras de mes nouvelles vieille sorcière crois moi, menaça t-il avant de s'en aller.
Véronique le suivi en courant, en pleurs.
_Joseph, Joseph s'il te plaît attends, s'il te plaît Joseph.
Mais le jeune homme, aveuglé par la colère, ne voulut pas s'arrêter pour écouter son amoureuse. Il lui lança simplement sans la regarder :
_Retournes chez toi Véronique, je ne peux pas te parler maintenant.
Elle lui obéit et retourna sangloter dans la chambre tout le reste de la journée.
Le lendemain matin elle était à l'atelier lorsque sa petite sœur Naomi, arriva toute essoufflée et lui annonça que leur grand mère demandait à la voir immédiatement.
_Elle va bien Dada ? Qu'est ce qu'elle a ? Questionna t_elle inquiète.
_Elle va bien ne t'inquiètes pas.
Véronique demanda la permission à sa patronne et s'empressa de suivre sa sœur. Arrivée à la maison elle trouva sa grand mère qui parlait toute seule, l'air mécontent.
_Ah! Te voilà toi, s'écria t_elle aussitôt qu'elle aperçu sa petite fille. Te voilà, c'est toi qui m'as amené ces problèmes à la maison. Si seulement tu m'avais écouté. Si seulement Véro.
_Huuum! Qu'y a t-il encore Dada ?
_Ton vaurien d'infirmier vient de nous apporter une convocation. Nous sommes convoquées au commissariat de police demain matin Véro, toi et moi. Il a promit de me faire enfermer ooooh Véro. Si tu m'avais écouté depuis le début quand je t'ai demandé de t'éloigner de cet homme.
_Joseph? Convocation ? Mon Dieu.
Elle commença à paniquer, à se demander jusqu'où cette histoire irait. Laissant sa grand mère continuer à traiter Joseph de tous les noms d'oiseaux, elle prit la route du dispensaire, croyant y trouver son homme. On lui dit là qu'il n'était pas venu travailler ce jour là. Elle alla donc chez lui mais il ne s'y trouvait pas non plus. Alors elle alla le chercher dans tous les lieux où il pouvait se trouver mais on eût dit qu'il s'était tout simplement volatilisé du village. Elle décida de retourner l'attendre chez lui. Elle l'attendit pendant de longues heures et il ne rentra qu'à la tombée de la nuit.
_Que fais tu là Véro ? Demanda t_il lorsqu'il la trouva assise à même le sol devant sa porte.
_Je t'attendais Joseph, je veux te parler s'il te plaît écoutes moi quelques minutes.
Bien qu'il soit encore très remonté contre elle, son cœur se serra de la voir si pitoyable, assise ainsi à même le sol. Il soupira et lui demanda de rentrer dans la chambre. Ils s'assirent sur le lit et Joseph demanda :
_Dis moi sincèrement Véro, tu l'as laissé faire ou c'était contre ton gré ? Sois honnête avec moi s'il te plaît.
_Je t'assure que je ne voulais pas, mais je n'ai rien pu faire, tout s'est passé tellement vite, je ne voulais pas, crois moi je t'en supplie.
Joseph compris qu'elle ne lui mentait pas.
_C'est bon ma belle, c'est bon je te crois, arrêtes de pleurer, c'est bon calme toi. Mais ta grand mère je t'assure qu'elle va me le payer cher. Je la ferai enfermer elle et son pseudo guérisseur. Je m'en assurerai.
À ces mots Véro s'agenouilla devant lui en pleurant.
_Je t'en supplie Joseph ne la fais pas enfermer, je lui en veux pour ce qu'elle a fait mais je n'ai personne à part elle. Que deviendrons nous mes petites sœurs et moi ? S'il te plaît Joseph, ne la fais pas enfermer. Retires ta plainte je t'en supplie. Fais le pour moi. Je te ferai un autre enfant je te le promets, je t'en supplie.
Elle resta là à le supplier pendant près d'une demi heure.
_C'est bon lèves toi, lèves toi Véronique, lui dit il enfin. Je ne te promets rien, on verra bien demain.
Le connaissant, elle su qu'elle n'en obtiendrait pas davantage. Elle rentra donc chez elle en invoquant tous les saints qu'elle connaissait, de lui venir en aide pour que tout se passe bien le lendemain au commissariat.