Semaine 13
Ecrit par Miss Nana
9 MOIS, 40 SEMAINES ET 1 BEBE
By Nana Técla
Semaine 13
_« Cette période est celle de la croissance accélérée. Tout est maintenant en place pour que chaque organe commence à remplir son rôle. Les jambes commencent à être plus longues que les bras. Ses poumons s’exercent à respirer. Il bouge de plus en plus » source : naitreetgrandir.com_
Je descendis de la voiture et étirai mes pieds douloureux. La mauvaise circulation dans les pieds était un vrai problème qui minait la vie de beaucoup de femmes enceintes. Thierry avait dû s’arrêter plusieurs fois pour que je me dégourdisse les jambes, sans oublier les nombreuses pauses pipi sur le long trajet de Lomé à Cotonou. Le bébé aussi y avait mis du sien, j’avais l’impression qu’il dansait de la salsa dans mon ventre.
Thierry m’avait proposé un weekend en amoureux dans la capitale du Bénin après que sa famille soit venue comme promis voir mes parents pour présenter les excuses selon la tradition et demander la liste de la dot. Il faut reconnaître qu’il faisait amende honorable ces derniers temps. Il était aux petits soins et j’étais heureuse. Les choses semblaient enfin rentrer dans l’ordre.
-Les béninois ont fait du bon travail hein. La route est très bonne maintenant, je me demande quand est ce que notre gouvernement va prendre exemple sur le leur, commentai-je en refermant la portière.
-Je suis étonné que tu aies pu remarquer l’état de la route vu que tu as dormi la plupart du temps Chérie.
-Justement dis-je en souriant. Si la route avait été en mauvais état je n’aurais pas pu roupiller autant.
En entrant dans la capitale béninoise, nous étions passés sur le fameux échangeur de la ville. Pas aussi spectaculaire que celui d’Accra au Ghana, mais une très bonne initiative qui permettait de fluidifier la circulation. Je n’avais pas pu m’empêcher de remarquer le mauvais entretien que les usagers faisaient de cette structure publique. Franchement on dirait qu’autant les togolais que les béninois manquaient cruellement de conscience civique.
-Chérie, va réserver s’il te plaît pendant que je sors les bagages, dit Thierry en me tirant de mes réflexions.
-Ok.
Nous étions installés dans un petit hôtel non loin du stade de l’amitié et qui appartenait au beau-frère de Thierry, le mari de sa sœur aîné Sissy. La plupart du temps quand nous venions nous avions droit à la suite, mais cette fois-ci on nous octroya une chambre qui donnait sur l’autre côté de la bâtisse, ce qui nous épargnait un peu du bruit venant de la grande voie toujours bruyante d’une circulation incessante. Aussitôt mon sac à mains jeté sur la commode, je me fis couler un peu d’eau fraiche pour un bain pendant que Thierry montait les bagages. Il n’était que 11 heures mais je me sentais fourbue, en plus il faisait très chaud. A ma sortie de douche je retrouvai Thierry adossé sur les coussins, la clim à fond en train de pianoter sur son téléphone. Je le laissai à ses affaires pendant que j’ouvrais mon sac de voyage pour pendre certaines tenues et en choisir une pour le déjeuner. En un instant je me sentis tirée en arrière et j’atterris sur le lit.
-Qu’est ce tu fais ?
-Il est l’heure du déjeuner, dit Thierry en me parsemant le visage de baisers.
-Oui oui, et je dois m’habiller, j’ai faim moi !
-Moi aussi j’ai faim dit-il en me couvrant la bouche de la sienne.
Je lui répondis instinctivement, mon corps se tendant sous le sien. Il roula sur le côté de façon à ne pas faire peser son poids sur moi tout en dénouant ma serviette. Mes seins lourds se tendirent dès que ma peau entra en contact avec l’air frais de la chambre. La bouche chaude de Thierry les couvrit immédiatement. Le changement de température me fit frissonner de plaisir.
Deux heures plus tard, nous étions installés au restaurant en train de choisir le menu. Je jetai un coup d’œil par-dessus ma carte à Thierry, incapable de choisir.
-Qu’est ce qui se passe bébé ? me demanda –t-il en remarquant mon manège.
-Je ne sais pas quoi choisir.
Il me regarde un instant puis dit :
-On va prendre un peu de tout, comme ça tu mangeras ce qui te fais envie. Je ne veux pas que mon fils meure de faim.
-Merci mon cœur.
Pendant le déjeuner, qui était d’ailleurs très succulent, la messagerie de Thierry n’arrêtait pas de sonner, ce qui nous empêchait d’avoir une conversation soutenue. A un moment donné j’eus envie de lui faire remarquer que nous étions venus nous détendre et qu’il pouvait faire une pause du boulot pendant un weekend au moins, mais j’avais remarqué des petits sourires en coin, ce qui signifiait que ce n’était pas uniquement des messages professionnels. J’avais envie de lui faire la remarque mais ne voulant pas créer une dispute, je me suis juste tue. Vers le dessert il finit par remarquer mon silence.
-Ça va Chérie ?
-Oui ça va. Excuse-moi, dis-je en me levant. Je vais aller me soulager la vessie.
Je partis me cacher dans les toilettes le temps de me calmer et de me dire que ce weekend ne sera pas gâché pour rien au monde. A mon retour je trouve Thierry en grande conversation avec une très belle fille qui lui posait les mains sur le bras d’une manière un peu trop familière à mon goût. Ils étaient en train de rire à une plaisanterie quand je me joignis à eux.
-Ça va mieux chérie ?
-Oui répondis-je avec un petit sourire crispé.
L’autre me détailla d’un air intéressé sans cesser de se départir de son sourire charmeur.
-Chérie je te présente Cecilia, une amie d’enfance. Cecilia je te présente Yabo, ma chérie.
Je retenais qu’il n’avait pas dit ma femme ou ma fiancée. Chérie était un terme assez vague, mais je me retins de tout commentaire et serrai la main de l’inconnue en murmurant un « enchantée » auquel elle répondit en regardant toujours Thierry.
-Cecilia vit en Angleterre elle est rentrée pour les vacances à Lomé. Et là elle est à Cotonou pour faire des courses à ce qu’il paraît.
-Oui, reprit Cecilia. Tu te souviens que je te disais mercredi dernier que je devais penser à meubler mon appartement à Accra ?
Ils s’étaient vu mercredi dernier, première info.
-Oui répondit Thierry en me jetant un petit coup d’œil.
-Bah, j’en ai parlé avec Sissy qui m’a dit que je trouverai de belles choses à Cotonou. Je suis arrivée ce matin très tôt. Elle m’a même recommandé l’hôtel de son mari pour y loger.
Je vis Thierry avaler de travers l’eau qu’il venait de porter à ses lèvres.